Page d'accueil du BIT

Hydrocarbures aromatiques

Table des matières

Hydrocarbures aromatiques polycycliques

PROPRIÉTÉS DES HYDROCARBURES AROMATIQUES HALOGÉNÉS

HYDROCARBURES AROMATIQUES HALOGÉNÉS

Les hydrocarbures aromatiques halogénés sont des composés chimiques qui contiennent un ou plusieurs atomes d’halogène (chlore, fluor, brome, iode) et un ou plusieurs noyaux benzéniques condensés ou non.

Applications

Le chlorure de benzène (et ses dérivés tels que le dichlorobenzène, le m-dichlorobenzène, le p-dichlorobenzène, le 1,2,3-trichlorobenzène, le 1,3,5-trichlorobenzène, le 1,2,4-trichlorobenzène, l’hexachlorobenzène, le 1-chloro-3-nitrobenzène, le 1-bromo-4-chlorobenzène). Le chlorure de benzène et les dichlorobenzènes sont largement utilisés comme solvants et intermédiaires de synthèse. Les dichlorobenzènes, en particulier l’isomère para, sont employés comme fumigants, insecticides et désinfectants. Un mélange des isomères du trichlorobenzène sert à lutter contre les termites. Le 1,2,3-trichlorobenzène et le 1,3,5-trichlorobenzène ont été utilisés antérieurement comme liquides caloporteurs, fluides de transformateurs et solvants.

L’hexachlorobenzène trouve des applications comme fongicide et intermédiaire dans la fabrication des colorants et de l’hexafluorobenzène. On l’emploie également comme produit de départ du caoutchouc synthétique, plastifiant du poly(chlorure de vinyle), additif dans les compositions pyrotechniques militaires, et dans la fabrication d’électrodes à porosité contrôlée.

Le chlorure de benzyle sert d’intermédiaire dans la préparation des dérivés benzyliques. On l’utilise pour la synthèse de chlorures d’ammonium quaternaire, de colorants, d’agents de tannage, de préparations pharmaceutiques et de produits de parfumerie. Le chlorure de benzoyle est utilisé dans l’industrie textile pour améliorer la solidité des teintures appliquées sur les fibres et tissus divers.

Les chloronaphtalènes qu’utilise l’industrie sont des mélanges de tri-, tétra-, penta- et hexachloronaphtalènes. Un grand nombre de ces composés étaient employés auparavant comme fluides caloporteurs, solvants, additifs de lubrification, fluides diélectriques et matériaux isolants électriques (pentachloronaphtalène, octachloronaphtalène, trichloronaphtalène, hexachloronaphtalène et tétrachloronaphtalène). Dans la plupart des cas, ils ont été remplacés par des matières plastiques.

Le DDT a été largement utilisé dans la lutte contre les insectes ravageurs ou vecteurs de maladies humaines, comme le paludisme, la fièvre jaune, la dengue, la filariose, le typhus exanthématique et la fièvre récurrente à poux ou borréliose, qui sont transmises par des arthropodes sensibles au DDT. Bien que les pays européens, les Etats-Unis et le Japon aient cessé d’employer le DDT, cet agent reste utilisable par les fonctionnaires de la santé publique et les militaires pour lutter contre les maladies à transmission vectorielle, dans les cas de quarantaine, et pour la confection de préparations pulicides.

L’hexachlorophène est utilisable comme anti-infectieux local, détergent et agent antibactérien entrant dans la composition de certains savons, notamment les savons pour lavage chirurgical et la désinfection du matériel hospitalier, et dans celle de divers produits cosmétiques. Il est employé comme fongicide pour traiter les légumes et les plantes ornementales. Le chlorure de benzéthonium est également utilisé en médecine comme désinfectant local et comme germicide pour le nettoyage des aliments et des ustensiles de laiterie, ainsi que comme alguicide dans les piscines. Il trouve également un emploi comme additif dans les déodorants et les produits capillaires.

La production industrielle des biphényles polychlorés (PCB) techniques a commencé en 1929, avec leur utilisation comme huiles ininflammables dans les transformateurs et les condensateurs électriques. A titre d’exemple, on estime à environ 0,6 milliard de kilogrammes la production de PCB aux Etats-Unis entre la fin des années mille neuf cent vingt et le milieu des années mille neuf cent soixante-dix. Les principales propriétés des PCB dont on a tiré profit lors de leur utilisation dans divers produits sont leur faible solubilité dans l’eau, leur miscibilité aux polymères et solvants organiques, la valeur élevée de leur constante diélectrique, leur stabilité chimique (très faible décomposition), leur point d’ébullition très élevé, leur faible tension de vapeur, leur stabilité thermique et leur résistance au feu. Les PCB sont également bactériostatiques et fongicides et ils potentialisent les pesticides.

Les PCB ont été utilisés dans des systèmes clos ou semi-clos, tels que les transformateurs, les condensateurs, les systèmes caloporteurs, les signalisations lumineuses fluorescentes, les fluides hydrauliques, les huiles de lubrification, l’isolation des fils et câbles électriques, etc., et pour des applications non limitatives diverses: plastifiants pour matières plastiques; adhésifs pour revêtements muraux imperméables à l’eau; traitements de surface pour textiles; revêtements de surface pour bois, métal et ciment; matériaux d’étanchéité; peintures; encres d’imprimerie; papier, papier autocopiant, papier d’emballage imprégné à l’essence de citrus; huiles de coupe; milieux de montage en microscopie; huile pour objectif de microscope à immersion; inhibiteurs de vapeurs toxiques; retardateurs de flamme; et formulations insecticides ou bactéricides.

Risques

L’exposition aux hydrocarbures aromatiques halogénés comporte de nombreux risques. Les effets en sont très variables et dépendent du composé considéré. D’une façon générale, la toxicité des hydrocarbures aromatiques halogénés se manifeste par une irritation aiguë des yeux, des muqueuses et des poumons, ainsi que par des symptômes digestifs et neurologiques (nausées, céphalées et dépression du système nerveux central (SNC)). On peut également observer de l’acné (chloracné) et des troubles hépatiques (hépatite, ictère, porphyrie). Des troubles affectant la fonction de reproduction (notamment des avortements, des mortinaissances ou un faible poids à la naissance) ont été rapportés, ainsi que certaines affections malignes. Dans ce qui suit, on étudiera de plus près les effets particuliers de certains membres de ce groupe.

Les toluènes chlorés, dans leur ensemble (chlorure de benzyle, chlorure de benzal, trichlorométhylbenzène) sont classés par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) parmi les cancérogènes du groupe 2A (probablement cancérogènes pour l’humain). Du fait de ses puissantes propriétés irritantes, le chlorure de benzyle provoque, à des concentrations de 6 à 8 mg/m3, une légère conjonctivite après 5 minutes d’exposition. Des concentrations atmosphériques de 50 à 100 mg/m3 provoquent immédiatement un larmoiement et des contractions palpébrales, la concentration de 160 mg/m3 déterminant une irritation insupportable pour les yeux et les muqueuses nasales. Des travailleurs exposés à 10 mg/m3 et plus de chlorure de benzyle se sont plaints de faiblesse, de fatigue rapide, de céphalées persistantes, d’irritabilité accrue, de sensation de chaleur, d’insomnie et d’inappétence et, dans certains cas, de prurit cutané. Les examens médicaux des travailleurs ont révélé de l’asthénie, une dystonie du système nerveux autonome (hyperhidrose, tremblements des paupières et des doigts, instabilité dans le test de Romberg, anomalies dermatologiques et autres). L’exposition peut également entraîner des troubles de la fonction hépatique, par exemple une élévation du taux sanguin de bilirubine, des résultats positifs à la réaction de Takata-Ara et au test de Weltmann, une diminution du nombre de leucocytes et une tendance à contracter des maladies telles que des refroidissements et des rhinites allergiques. On n’a pas signalé de cas d’intoxication aiguë. Le chlorure de benzyle peut causer une dermatite et, s’il pénètre dans les yeux, provoquer une sensation de brûlure intense, un larmoiement et une conjonctivite.

Le chlorure de benzène et ses dérivés peuvent provoquer une irritation aiguë des yeux, du nez et de la peau. Une concentration élevée provoque céphalées et dépression respiratoire. Dans ce groupe, l’hexachlorobenzène mérite une mention particulière. Entre 1955 et 1958, une véritable épidémie a eu lieu en Turquie après l’ingestion de blé contaminé par de l’hexachlorobenzène utilisé comme fongicide. Des milliers de personnes ont été atteintes de porphyrie qui a débuté par des lésions bulleuses évoluant en ulcérations et dont la guérison a laissé des cicatrices pigmentées. Chez les enfants, les lésions initiales évoquaient des comédons et des grains de milium. Dix pour cent des personnes atteintes sont mortes. Chez les nourrissons ayant ingéré du lait maternel contaminé par de l’hexachlorobenzène, on a constaté un taux de mortalité de 95%. Une excrétion massive de porphyrine a été mise en évidence dans les urines et les selles des patients. Même 20 à 25 ans plus tard, de 70 à 85% des survivants présentaient une hyperpigmentation et des cicatrices cutanées résiduelles. De l’arthrite et des troubles musculaires persistants ont également été observés. L’hexachlorobenzène est classé par le CIRC parmi les cancérogènes du groupe 2B (peut-être cancérogènes pour l’humain).

La toxicité des chloronaphtalènes augmente avec le degré de chloration. La chloracné et l’hépatite toxique sont les principales pathologies provoquées par l’exposition à cette substance. Les chloronaphtalènes fortement chlorés peuvent causer des lésions hépatiques graves, caractérisées par une atrophie jaune aiguë, ou hépatite fulminante, ou une nécrose subaiguë. Les chloronaphtalènes ont également une action photosensibilisante sur la peau.

Pendant la préparation ou la manipulation des PCB, ces composés peuvent pénétrer dans l’organisme humain à la suite d’une exposition par voie cutanée, respiratoire ou digestive. Les PCB sont extrêmement lipophiles et, par conséquent, ils se déposent facilement dans les graisses. Ils sont métabolisés dans le foie et, plus la teneur en chlore de l’isomère est élevée, plus son métabolisme est lent. De ce fait, ces composés sont très persistants et ils sont décelables dans les tissus adipeux des années après l’exposition. Les isomères du biphényle à teneur élevée en chlore ont un métabolisme très ralenti dans l’organisme animal et sont donc excrétés en très faible proportion (des rats ayant reçu une dose intraveineuse unique de 2,4,5,2’,4’,5’-hexachlorobiphényle n’en ont excrété que 20% pendant toute leur vie).

Bien que la fabrication, la distribution et l’utilisation des PCB soient interdites aux Etats-Unis depuis 1977 et ailleurs plus tard, des expositions accidentelles (dues à des fuites ou à une contamination environnementale) sont encore à craindre. Il n’est pas rare que des transformateurs contenant des PCB prennent feu ou explosent, conduisant à une pollution généralisée de l’environnement par ces composés et leurs produits de décomposition toxiques. Dans certains cas d’exposition professionnelle, on obtient, par chromatographie en phase gazeuse des résidus de PCB, un chromatogramme différent de celui qui s’observe pour la population en général. L’alimentation, une exposition concomitante à d’autres composés xénobiotiques et les caractéristiques biochimiques individuelles peuvent également modifier le chromatogramme des PCB. La diminution des taux plasmatiques de PCB après arrêt de l’exposition professionnelle est relativement rapide chez les travailleurs exposés pendant une brève durée et très lente chez ceux qui l’ont été pendant plus de 10 ans ou qui étaient exposés à des mélanges de PCB fortement chlorés.

On a fait état d’effets nocifs très divers chez les personnes professionnellement exposées aux PCB. Il s’agit notamment d’anomalies cutanéo-muqueuses, d’un gonflement des paupières, de brûlures oculaires et de sécrétions oculaires excessives. Une sensation de brûlure et un œdème de la face et des mains, des éruptions érythémateuses simples avec prurit, des dermatites de contact eczémateuses aiguës (éruptions vésiculo-érythémateuses), de la chloracné (forme d’acné extrêmement difficile à traiter), une hyperpigmentation de la peau et des muqueuses (conjonctive palpébrale, gencives), ainsi qu’une pigmentation unguéale et un épaississement de la peau peuvent également se produire. On observe fréquemment aussi une irritation des voies aériennes supérieures. On a fait état d’une diminution de la capacité vitale maximale, sans anomalies radiologiques, chez une proportion relativement élevée de travailleurs d’une usine de condensateurs exposés à ces produits.

Des symptômes digestifs tels que douleurs abdominales, anorexie, nausées, vomissements et ictère, avec cas rares de coma et de décès, peuvent se manifester. A l’autopsie, on a constaté, chez les malades décédés, une atrophie jaune aiguë du foie. Des cas sporadiques d’atrophie jaune aiguë du foie ont été rapportés.

Des symptômes neurologiques tels que céphalées, étourdissements, dépression, nervosité, etc., ainsi que d’autres tels que fatigue, perte de poids, baisse de la libido, douleurs musculaires et articulaires ont été signalés en proportions diverses des personnes exposées.

Selon le CIRC, les PCB sont des cancérogènes du groupe 2A (probablement cancérogènes pour l’humain). Après la catastrophe écologique du Yusho, au Japon, où des PCB avaient contaminé de l’huile de cuisson, on a observé un excès de tumeurs malignes. Certaines grossesses pathologiques (toxémie gravidique, avortements, mortinaissances, faible poids à la naissance, et autres) ont été fréquemment attribuées à la présence de taux sériques élevés de PCB chez des patients du Yusho et appartenant à la population générale.

Les biphényles polybromés (PBB) sont des homologues bromés des PCB. A l’instar des PCB, ils possèdent de nombreux isomères, encore que les PBB du commerce soient en majorité hexabromés et utilisés principalement comme ignifugeants. Ils sont lipophiles, et s’accumulent dans les tissus adipeux; leur métabolisation étant médiocre, ils ne sont excrétés que lentement. Leurs effets sur la santé humaine sont bien connus, en raison d’un épisode datant de 1973 lorsque environ 900 kg de ces composés ont été mélangés par inadvertance à des aliments pour animaux dans le Michigan, par suite de quoi de nombreuses familles d’agriculteurs ont été exposées à des produits laitiers et de boucherie contaminés. Parmi les effets nocifs sur la santé, on a constaté de l’acné, une sécheresse et une hyperpigmentation de la peau, des nausées, des céphalées, une vision trouble, des étourdissements, des dépressions, une fatigue inhabituelle, de la nervosité, des somnolences, de la faiblesse, une paresthésie, une perte d’équilibre, des arthralgies, des douleurs dans le dos et les membres inférieurs, une élévation des enzymes hépatiques (transaminase glutamique pyruvique sérique (SGPT) et transaminase glutamique oxalacétique sérique (SGOT)) et une baisse des défenses immunitaires. On a retrouvé des PBB dans le sérum et les tissus adipeux de travailleurs employés à la production de ces composés et dans le lait maternel, le sang du cordon ombilical, la bile et les selles des femmes et des nourrissons exposés par voie alimentaire.

Selon le CIRC, les PBB sont peut-être cancérogènes pour l’humain (groupe 2B).

Dioxine

La 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine (TCDD) n’est pas fabriquée industriellement, mais elle constitue une impureté du 2,4,5-trichlorophénol (TCP). Des traces infimes peuvent également être présentes dans l’herbicide 2,4,5-T et dans un agent antibactérien, l’hexachlorophène, qui sont produits à partir du trichlorophénol.

La TCDD est un sous-produit de la synthèse du 2,4,5-trichlorophénol par hydrolyse alcaline du 1,2,4,5-tétrachlorobenzène; elle se forme par condensation de deux molécules de tri- chlorophénate de sodium. Lorsque la température et la pression réactionnelles sont scrupuleusement respectées, le 2,4,5-trichlorophénol brut contient moins de 1 mg/kg et au maximum 5 mg/kg de TCDD (1 à 5 ppm). A température élevée (230 à 260 ºC), il s’en forme de plus grandes quantités.

La structure chimique de la TCDD a été déterminée en 1956 par Sandermann et ses collaborateurs qui ont été les premiers à la synthétiser. Le technicien de laboratoire qui travaillait à cette synthèse a été hospitalisé avec une chloracné très grave.

Il existe 22 isomères possibles de la tétrachlorodibenzo-p-dioxine. L’abréviation TCDD est généralement utilisée pour désigner la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine, sans exclure l’existence des 21 autres tétraisomères. La TCDD destinée à être utilisée comme étalon dans les études chimiques et toxicologiques peut être préparée par condensation catalytique du 2,4,5-trichlorophénate de potassium.

La TCDD est un solide très peu soluble dans les solvants habituels et l’eau (0,2 ppb) et elle est très résistante à la décomposition thermique. En présence d’un donneur d’hydrogène, elle subit une photodécomposition rapide. Une fois incorporée dans le sol et les systèmes aquatiques, elle ne se déplace pratiquement plus.

Présence

Dans l’environnement, la TCDD se forme principalement par réaction thermique soit lors de la synthèse du 2,4,5-trichlorophénol, soit lors de la combustion de produits chimiques susceptibles de contenir des précurseurs des dioxines.

Il peut y avoir exposition professionnelle à la TCDD lors de la production du trichlorophénol et de ses dérivés (2,4,5-T et hexa- chlorophène), pendant leur incinération et pendant l’utilisation et la manipulation de ces composés chimiques et de leurs déchets et résidus.

La population générale est exposée lors de l’épandage d’herbicides, du fait de la bioaccumulation de la TCDD dans la chaîne alimentaire, par inhalation de cendres volantes ou de gaz de combustion d’incinérateurs municipaux et d’installations de chauffage industriel, lors de la combustion de matières carbonées en présence de chlore ou de l’exhumation de déchets chimiques, ou encore par contact avec des personnes portant des vêtements contaminés.

Toxicité

La TCDD est extrêmement toxique pour les animaux de laboratoire. Le processus toxique conduisant à la mort n’est pas encore élucidé. La sensibilité aux effets toxiques dépend de l’espèce. La dose létale par voie orale va de 0,5 mg/kg pour le cobaye à 1 000 mg/kg pour le hamster. L’action létale est lente et prend plusieurs jours ou semaines après ingestion d’une dose unique.

La chloracné et l’hyperkératose sont caractéristiques de la toxicité de la TCDD observée chez le lapin, le singe et la souris nue, ainsi que chez l’humain. La TCDD a des effets tératogènes et embryotoxiques chez les rongeurs. Chez le lapin, l’action toxique semble être principalement localisée au niveau du foie. Chez le singe, le premier signe de toxicité apparaît sur la peau, tandis que le foie reste relativement normal. Chez plusieurs espèces, il y a perturbation du métabolisme hépatique de la porphyrine. L’expérimentation animale a également mis en évidence une immunodépression, une induction enzymatique ainsi que des effets mutagènes et cancérogènes. La demi-vie chez le rat et le cobaye est d’environ 31 jours, l’excrétion s’effectuant principalement par voie fécale.

C’est K.H. Schulz de Hambourg qui, en retrouvant en 1957 chez le lapin les propriétés chloracnéigènes et hépatotoxiques de la TCDD, a montré qu’elle était responsable des lésions et symptômes observés chez l’être humain après exposition au trichlorophénol et à l’acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique. Par un test cutané autoadministré (deux applications de 10 mg), il a également mis en évidence ces effets sur la peau humaine. L’expérimentation humaine a été reprise par Klingmann en 1970, qui a obtenu une chloracné bien définie par l’application de 70 mg/kg.

Les effets toxiques produits par la TCDD dans l’espèce humaine ont été attribués à une exposition professionnelle répétée lors de la production de trichlorophénol et de 2,4,5-T ou à une exposition aiguë dans des usines et leur environnement par suite d’accidents survenus pendant la fabrication de ces mêmes produits.

Exposition industrielle

La production mondiale annuelle de 2,4,5-trichlorophénol a été estimée à environ 7 000 tonnes en 1979, dont la plus grande partie a été utilisée pour la production de l’herbicide 2,4,5-T et de ses sels. Cet herbicide est épandu chaque année sur les forêts, les prairies et les sites industriels, urbains ou aquatiques pour réguler la croissance végétale. L’utilisation générale du 2,4,5-T a été partiellement suspendue aux Etats-Unis. Elle est interdite dans certains pays (Italie, Pays-Bas, Suède); dans d’autres, tels que le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, cet herbicide est toujours utilisé. A la dose d’emploi normale (soit 0,9 kg/acre), l’épandage du 2,4,5-T et de ses sels ne disperse pas plus de 90 mg de TCDD par acre traité à la concentration la plus élevée autorisée, soit 0,1 ppm de TCDD dans le 2,4,5-T industriel. Depuis la première production commerciale de 2,4,5-T (1946-47), il y a eu plusieurs séries d’accidents industriels entraînant une exposition à la TCDD. L’exposition s’est produite généralement pendant la manipulation de produits intermédiaires pollués (en l’occurrence, du trichlorophénol). Dans huit cas, il y a eu des explosions au cours de la production du trichlorophénate de sodium et des travailleurs ont été exposés à la TCDD lors de l’accident, pendant le nettoyage ou par contamination due à la pollution de l’atelier. La littérature mentionne quatre autres cas, mais sans fournir de données précises concernant les personnes impliquées.

Caractéristiques cliniques

Environ 1 000 personnes ont été impliquées dans ces accidents. On a décrit une grande variété de lésions et de symptômes en relation avec l’exposition et, pour certains d’entre eux, on a pu établir une relation de cause à effet. Les symptômes sont de nature:

En fait, seuls de très rares cas résultaient d’une exposition à la TCDD elle-même. Dans pratiquement tous les cas, ce sont les produits chimiques utilisés pour la fabrication du 2,4,5-trichlorophénol et de ses dérivés (c’est-à-dire le tétrachlorobenzène, l’hydroxyde de sodium ou de potassium, l’éthylène-glycol ou le méthanol, le trichlorophénate de sodium, le monochloracétate de sodium et quelques autres, selon le procédé de fabrication) qui ont pris part à la pollution et qui ont pu être la cause d’un grand nombre de ces symptômes, indépendamment de la TCDD. Quatre signes cliniques sont probablement attribuables à la toxicité de la TCDD soit que les effets toxiques aient été prévus en s’appuyant sur les résultats de l’expérimentation animale, soit qu’on les ait retrouvés lors de plusieurs accidents. Ce sont:

Chloracné. Cliniquement, la chloracné se traduit par une éruption de points noirs, généralement accompagnés de petits kystes jaune pâle qui, dans tous les cas sauf les plus graves, présentent une taille allant de la tête d’épingle à la lentille. Dans les cas graves, des papules (points rouges) ou même des pustules (points purulents) peuvent être présentes. Le lieu de prédilection de l’éruption est la peau de la face, en particulier le long de l’arc malaire sous les yeux et derrière les oreilles dans les cas bénins. Dans les instances plus graves, le reste du visage et du cou suit rapidement, tandis que la face externe des bras, le torse, le dos, l’abdomen, la face externe des cuisses et les organes génitaux externes peuvent être touchés à divers degrés. Cette maladie est défigurante, mais par ailleurs asymptomatique. Sa durée dépend dans une large mesure de sa gravité et, dans les cas les plus graves, des lésions peuvent encore être présentes 15 années et plus après exposition. Chez des sujets humains, on a constaté, 10 jours après le début de l’application, des rougeurs cutanées et une légère augmentation de la kératine dans le canal sébacé, qui était suivie d’une obturation de l’infundibulum au cours de la deuxième semaine. Ensuite, les cellules sébacées ont disparu, faisant place à un kyste kératinique et à des comédons qui ont persisté plusieurs semaines.

La chloracné apparaît fréquemment par suite d’un contact cutané avec l’agent chimique responsable, mais elle peut également se manifester après ingestion ou inhalation. Dans ces cas, elle est presque toujours grave et peut s’accompagner de signes de lésions générales. La chloracné est en soi anodine, mais c’est le marqueur d’une exposition, si minime soit-elle, à un toxique chloracnéigène. Il s’agit donc de l’indicateur le plus sensible d’une surexposition humaine à la TCDD dont nous disposions. Toutefois, l’absence de chloracné n’exclut pas l’exposition.

Hépatomégalie et atteinte de la fonction hépatique. Des taux sériques accrus de transaminases, supérieurs au seuil limite, peuvent parfois être constatés après exposition. Généralement, ces taux diminuent en quelques semaines ou quelques mois. Cependant, les tests de la fonction hépatique peuvent rester normaux même après exposition à des concentrations ambiantes de TCDD de l’ordre de 1 000 ppm, alors même que le sujet présente une chloracné grave. A côté de l’hépatomégalie, les signes cliniques d’un dysfonctionnement hépatique, tels que problèmes abdominaux, pression gastrique, inappétence, intolérance à certains aliments, ont été également observés jusque dans 50% des cas.

La laparoscopie et la biopsie du foie mettent en évidence une légère dégénérescence fibreuse, un dépôt d’hémofuchsine, une dégénérescence graisseuse ainsi qu’une légère dégénérescence des cellules du parenchyme chez certains de ces cas. L’atteinte hépatique provoquée par la TCDD n’est pas obligatoirement caractérisée par une hyperbilirubinémie.

L’étude longitudinale des cas porteurs de manifestations acnéiformes après 20 ans ou plus montre que l’hépatomégalie et les troubles hépatiques fonctionnels ont disparu. Chez pratiquement tous les animaux de laboratoire, l’atteinte hépatique n’est pas suffisante pour entraîner la mort.

Effets neuromusculaires. Des douleurs musculaires intenses, aggravées par l’effort, en particulier au niveau des cuisses et du thorax, avec fatigue et faiblesse des membres inférieurs et accompagnées de troubles sensoriels, ont été rapportées comme étant les manifestations les plus invalidantes dans certains cas.

Chez les animaux, le SNC et le système nerveux périphérique ne sont pas des organes cibles de la TCDD, et aucune étude sur l’animal ne vient corroborer les sensations de faiblesse ou d’altération de la fonction squeletto-musculaire évoquées par des sujets exposés à ce composé. En conséquence, cet effet peut être attribué à une exposition simultanée à d’autres substances chimiques.

Troubles du métabolisme de la porphyrine. L’exposition à la TCDD provoquerait des perturbations du métabolisme intermédiaire des lipides, des glucides et de la porphyrine. Chez l’animal, la TCDD provoque une accumulation d’uroporphyrine dans le foie, avec augmentation de l’excrétion urinaire d’acide δ-amino-lévulinique (ALA) et d’uroporphyrine. Dans les cas d’exposition professionnelle à la TCDD, on a observé une excrétion accrue d’uroporphyrine. L’anomalie est caractérisée par une augmentation de l’excrétion urinaire d’uroporphyrine et une modification de sa proportion par rapport à la coproporphyrine.

Effets chroniques

La TCDD produit divers effets nocifs chez l’animal et chez le sujet humain: immunotoxiques, tératogènes, cancérogènes et mortels. Chez l’animal, les effets aigus peuvent aboutir à la mort par cachexie, souvent accompagnée d’une atrophie du thymus, glande qui joue un rôle actif dans la fonction immunitaire chez l’animal adulte (mais pas chez l’être humain adulte). La TCDD provoque la chloracné, grave affection cutanée, chez l’animal et chez l’être humain, et affecte la fonction immunitaire chez de nombreuses espèces. Les dioxines causent des malformations congénitales chez les rongeurs, notamment des fentes palatines et des malformations rénales, à côté d’autres problèmes touchant à la reproduction.

Chez des travailleurs ayant subi une exposition aiguë, les effets constatés consistent en chloracné et autres affections cutanées, porphyrie cutanée tardive, augmentation du taux sérique des enzymes hépatiques, troubles du métabolisme des lipides et des glucides, polynéphrites, faiblesse, baisse de la libido et impuissance.

Tératogénicité et embryotoxicité. La TCDD est un tératogène extrêmement puissant chez les rongeurs, en particulier la souris chez qui elle provoque fente palatine et hydronéphrose congénitale. La TCDD exerce des effets toxiques sur la reproduction en diminuant, par exemple, la production de spermatozoïdes chez les mammifères. A dose élevée, la TCDD est embryotoxique et provoque la mort fœtale chez de nombreuses espèces. S’agissant de la reproduction humaine, il existe quelques études. Les données limitées obtenues sur la population exposée à la TCDD en 1976 par suite de l’accident de Seveso ne révèlent pas d’accroissement des malformations congénitales, encore que le nombre de cas soit trop faible pour permettre de déceler une augmentation de la fréquence de malformations par ailleurs extrêmement rares. L’absence de données historiques et la possibilité de biais de déclaration rendent difficile l’évaluation du taux d’avortements spontanés dans cette population.

Cancérogénicité. La TCDD provoque des cancers de différentes localisations chez les animaux de laboratoire, notamment au niveau des poumons, de la cavité buccale ou nasale, de la glande thyroïde et des glandes surrénales, des poumons chez le rat et des poumons, du foie, du tissu sous-cutané, de la glande thyroïde et du système lymphatique chez la souris. C’est pourquoi de nombreuses études concernant des travailleurs exposés à la dioxine sont centrées sur l’effet cancérogène. Il s’est révélé plus difficile de procéder à des études concluantes chez l’humain, car les travailleurs sont généralement exposés à des produits contaminés par de la dioxine (tels que les herbicides de type phénoxy) plutôt qu’à de la dioxine pure. Par exemple, le suivi de travailleurs agricoles et forestiers exposés à des herbicides a révélé une augmentation du risque de sarcome des tissus mous et de lymphome non hodgkinien.

Un grand nombre d’études de cohorte ont été effectuées, mais rares sont celles qui ont fourni des résultats concluants, en raison du nombre relativement faible de travailleurs dans une unité de production. En 1980, le CIRC a lancé une étude longitudinale multinationale sur la mortalité, qui porte aujourd’hui sur plus de 30 000 travailleurs, hommes et femmes, de 12 pays, employés de 1939 à nos jours. Dans un rapport daté de 1997, on a fait état d’un doublement des sarcomes des tissus mous et d’une augmentation faible, mais significative, de la mortalité totale par cancer (710 décès, rapport comparatif de mortalité (Standardized Mortality Ratios (SMR)) = 1,12, intervalle de confiance à 95% = 1,04-1,21). La proportion des lymphomes non hodgkiniens et des cancers du poumon était aussi légèrement augmentée, en particulier chez les travailleurs exposés à des herbicides contaminés par la TCDD. Une étude cas témoins, par emboîtement, dans cette cohorte a révélé un risque décuplé de sarcome des tissus mous chez les travailleurs exposés aux herbicides de type phénoxy.

Diagnostic

Le diagnostic d’une contamination par la TCDD repose en fait sur une analyse rétrospective des possibilités logiques (corrélation chronologique et géographique) d’exposition à des substances connues pour être contaminées par la TCDD, et sur la mise en évidence par analyse chimique d’une pollution de l’environnement par ce composé.

Le tableau et les symptômes cliniques de l’intoxication ne sont pas suffisamment spécifiques pour permettre de poser un diagnostic clinique. On sait, par exemple, que la chloracné, un indicateur de l’exposition à la TCDD, est provoquée chez le sujet humain par les composés chimiques suivants:

La recherche et le dosage en laboratoire de la TCDD présente dans l’organisme humain (sang, organes, appareils, tissus et graisses) montrent simplement que la TCDD peut se déposer dans l’organisme, mais la concentration susceptible d’entraîner des effets toxiques chez l’humain n’est pas connue.

Mesures de sécurité et de santé

Les mesures de sécurité et de santé sont similaires à celles qui sont prises pour les solvants. D’une manière générale, le contact avec la peau et l’inhalation de vapeurs doivent être réduits au minimum. La fabrication doit s’effectuer en vase clos et aussi hermétiquement que possible. Une ventilation efficace doit être prévue en même temps qu’une aspiration localisée à proximité des principales sources d’exposition. L’équipement pour se prémunir individuellement contre ces risques devrait comprendre des respirateurs industriels à filtre, une protection oculaire et faciale, ainsi qu’une protection des mains et des bras. Les vêtements de travail doivent être inspectés et nettoyés fréquemment. Une bonne hygiène individuelle, avec douche quotidienne, est importante pour les travailleurs qui manipulent des chloronaphtalènes. Pour certains de ces produits, comme le chlorure de benzyle, des examens médicaux périodiques sont nécessaires. Les questions spécifiques de sécurité et de santé concernant les PCB seront abordées plus loin.

PCB

Antérieurement, les concentrations atmosphériques de PCB dans les ateliers des usines produisant ou utilisant des PCB pouvaient aller généralement jusqu’à 10 mg/m3 et, souvent, dépassaient cette valeur. En raison des effets toxiques observés à ces concentrations, des valeurs limites d’exposition (TLV) de 1 mg/m3 pour les biphényles faiblement chlorés (42%) et de 0,5 mg/m3 pour les biphényles plus fortement chlorés (54%) sur le lieu de travail ont été adoptées aux Etats-Unis (US Code for Federal Regulations, 1974) et dans plusieurs autres pays. Ces valeurs sont toujours en vigueur.

La concentration de PCB sur le lieu de travail doit faire l’objet d’un contrôle annuel afin de vérifier l’efficacité des mesures préventives permettant de maintenir la concentration au niveau recommandé. Les contrôles doivent être répétés dans les 30 jours suivant toute modification d’un procédé technologique susceptible d’augmenter l’exposition professionnelle aux PCB.

En cas de fuites ou de débords, le personnel doit quitter immédiatement la zone concernée. Les sorties de secours devraient être clairement indiquées. Il convient de donner des instructions concernant les procédures d’urgence appropriées aux caractéristiques spécifiques de la technologie employée par l’usine. Seul un personnel entraîné aux procédures d’urgence et correctement équipé devrait être autorisé à pénétrer dans la zone. Le personnel de secours aura pour tâche de réparer les fuites, de nettoyer les débords (il faut déverser du sable ou de la terre sur les zones de fuites ou de débords) et de lutter contre les incendies.

Les employés devraient être informés des effets nocifs que comporte l’exposition professionnelle aux PCB, ainsi que des effets cancérogènes observés chez les animaux de laboratoire exposés aux PCB et des problèmes relatifs à la reproduction constatés chez des mammifères et chez l’humain pour des taux résiduels de PCB relativement élevés. Les femmes enceintes devraient savoir que les PCB peuvent mettre en danger la santé de la mère et du fœtus, en raison du passage transplacentaire de ces composés et de leur fœtotoxicité, et devraient avoir la possibilité de choisir une autre affectation pendant leur grossesse et la période d’allaitement. Il faudrait dissuader ces femmes d’allaiter au sein leur bébé en raison du taux élevé de PCB excrété dans le lait (l’allaitement apporte davantage de PCB à l’enfant que la voie transplacentaire). On a trouvé une corrélation significative entre le taux plasmatique de PCB chez les mères exposées professionnellement à ces composés et leur concentration dans le lait. On a observé que si ces mères allaitaient leur enfant pendant plus de 3 mois, le taux de PCB chez l’enfant dépassait celui de leur mère. Ces composés demeurent ensuite dans l’organisme des enfants pendant plusieurs années. Toutefois, tirer le lait et le jeter peut aider à débarrasser la mère des PCB présents dans son organisme.

L’accès aux zones où des PCB sont mis en œuvre doit être réservé au personnel autorisé. Ces travailleurs devraient être munis de vêtements de protection appropriés tels que combinaisons à manches longues, bottes, couvre-chaussures et tabliers à bavette tombant jusqu’à la partie supérieure des bottes. Le port de gants permet de réduire la résorption percutanée pendant l’exécution de tâches particulières. La manipulation à mains nues de PCB froids ou chauds devrait être interdite (la quantité de PCB absorbée par contact avec la peau intacte peut être égale ou supérieure à celle qui est absorbée par inhalation). Il convient de fournir quotidiennement des vêtements de travail propres (leur inspection périodique est nécessaire pour détecter les accrocs). La protection oculaire sera assurée par des lunettes munies d’écrans latéraux. Des appareils de protection respiratoire (conformes à la réglementation en vigueur) devraient être utilisés dans les zones où des vapeurs de PCB sont présentes et pendant l’installation et la réparation des récipients et les activités de secours, lorsque la concentration atmosphérique des PCB est inconnue ou supérieure à la valeur limite. La ventilation permet d’éviter l’accumulation des vapeurs (les appareils de protection respiratoire doivent être nettoyés après utilisation et rangés au magasin).

Les travailleurs devraient se laver les mains avant de manger, de boire, de fumer ou autres, et ne devraient pas exercer ces activités dans les locaux pollués. Les vêtements de ville devraient être rangés pendant la durée du travail dans des compartiments séparés. Les travailleurs ne doivent les remettre qu’à la fin de la journée de travail, après la douche. Il convient de mettre à la disposition des travailleurs des douches, des fontaines de lavage oculaire et des installations sanitaires commodément accessibles.

Il est nécessaire de soumettre les travailleurs à une visite médicale périodique (au moins une fois par an) portant notamment sur les problèmes dermatologiques, la fonction hépatique et la fonction génitale.

Dioxine

Ce que l’on sait de l’expérience de l’exposition professionnelle à la TCDD soit par suite d’accidents pendant la production du tri- chlorophénol et de ses dérivés, soit au cours d’opérations industrielles normales, montre que les atteintes subies peuvent invalider complètement les travailleurs pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Les lésions peuvent guérir mais, dans certains cas, des lésions cutanées et viscérales peuvent persister et réduire la capacité de travail à 20 ou 50% pendant plus de 20 ans. Les expositions toxiques à la TCDD peuvent être évitées à condition que les processus chimiques concernés soient soigneusement contrôlés. De bonnes pratiques de fabrication permettent d’éliminer le risque d’exposition des travailleurs et des personnes manipulant le produit ou de la population au sens large. En cas d’accident (si, par exemple, lors de la synthèse du 2,4,5-trichlorophénol la réaction s’emballe et qu’une concentration élevée de TCDD est présente dans l’atmosphère), il faut se débarrasser immédiatement des vêtements souillés et éviter la contamination de la peau ou d’autres parties du corps. Les territoires exposés doivent être lavés immédiatement et plusieurs fois jusqu’à l’intervention médicale. Pour les travailleurs employés à la décontamination après un accident, on recommande de porter un équipement entièrement jetable pour protéger la peau et prévenir l’exposition aux poussières et vapeurs issues des matériels contaminés. Le port d’un masque à gaz est nécessaire si l’on ne peut pas éviter des opérations pouvant entraîner l’inhalation de particules contaminées aéroportées.

Une douche quotidienne après le poste de travail devrait être obligatoire pour tous les travailleurs. Les vêtements et chaussures de ville ne devraient jamais entrer en contact avec les vêtements et chaussures de travail. L’expérience a montré que plusieurs conjoints de travailleurs atteints de chloracné ont également contracté cette affection, bien que n’ayant jamais pénétré dans une unité de production de trichlorophénol. Un certain nombre d’enfants ont subi le même sort. Les règles de sécurité que doivent respecter les travailleurs en cas d’accident sont valables pour le personnel de laboratoire travaillant sur la TCDD ou des produits chimiques contaminés, ainsi que pour le personnel médical tel que les infirmières et secouristes qui soignent les travailleurs atteints ou les personnes contaminées. Le personnel chargé des animaux ou autre personnel technique pouvant entrer en contact avec des produits contaminés ou avec des instruments ou de la verrerie utilisés pour des travaux analytiques sur la TCDD doivent connaître la toxicité de ce composé et manipuler le matériel avec les précautions qui s’imposent. L’élimination des déchets et, notamment, des carcasses des animaux de laboratoire exige un mode d’incinération spécial. La verrerie, les paillasses, les instruments et outils doivent faire l’objet d’un contrôle périodique par frottis (essuyage avec un papier filtre et dosage de TCDD). Les récipients ayant contenu de la TCDD ainsi que toute la verrerie et les outils devraient être mis à part et toute la zone de travail devrait être isolée.

Pour la protection du grand public et des personnes les plus exposées au risque (épandeurs d’herbicides, personnel hospitalier et autre), partout dans le monde, les organismes de réglementation ont adopté en 1971 des spécifications applicables à la fabrication qui limitent à 0,1 ppm la concentration maximale de TCDD. Du fait de l’évolution constante des pratiques de fabrication, les produits de qualité commerciale avaient, en 1980, une teneur en TCDD ne dépassant pas 0,01 ppm.

Cette spécification est destinée à éviter toute exposition à des quantités pouvant constituer un risque pour un individu et toute accumulation de telles quantités dans la chaîne alimentaire humaine. De plus, pour prévenir la contamination de la chaîne alimentaire humaine par des concentrations même extrêmement faibles de TCDD qui pourraient être présentes dans les pâturages et les prairies immédiatement après épandage de 2,4,5-T, il est interdit de faire paître des animaux laitiers dans les zones traitées au cours des 1 à 6 semaines qui suivent l’épandage.

TABLEAUX DES HYDROCARBURES AROMATIQUES HALOGÉNÉS

Tableau 104.113 Identification chimique

Nom chimique

Synonymes et numéro ONU

Numéro CAS

Formule développée

Biphényles polybromés

Hexabromobiphényles (qualité technique); PBB; polybromobiphényles

59536-65-1

nd

Biphényle polychloré (Aroclor 1242)

Chlorodiphényle (à 42% de chlore); chlorobiphényle

53469-21-9

nd

Biphényle polychloré (Aroclor 1254)

Chlorodiphényle (à 54% de chlore); chlorobiphényle

11097-69-1

nd

Bromobenzène

Monobromobenzène; bromure de phényle
    UN2514

108-86-1

108-86-1

Bromure de benzyle

α-Bromotoluène; bromophénylméthane; p-(bromométhyl)benzène
    UN1737

100-39-0

100-39-0

Camphène chloré

Toxaphène; chlorocamphène; octachlorocamphène

8001-35-2

nd

Chlorobenzilate

Ester éthylique de l’acide 4,4'-dichlorobenzilique; p,p'-dichlorobenzilate d’éthyle; 4,4'-dichlorobenzilate d’éthyle

510-15-6

510-15-6

Chloroformiate de benzyle

Chlorure de benzylcarbonyle; chlorocarbonate de benzyle
    UN1739

501-53-1

501-53-1

4-Chlorométhylbiphényle

4-(Chlorométhyl)-1'-biphényle; 4-CMB; chlorure de p-phénylbenzyle; chlorure de 4-phénylbenzyle

1667-11-4

1667-11-4

1-Chloronaphtalène

α-Chloronaphtalène

90-13-1

90-13-1

o-Chlorotoluène

1-Chloro-2-méthylbenzène; 2-chloro-1-méthylbenzène; 2-chlorotoluène; 1-méthyl-2-chlorobenzène; 2-méthylchlorobenzène
    UN2238

95-49-8

95-49-8

Chlorure de benzal

Dichlorure de benzyle; chlorure de benzylène; chlorure de benzylidène; chlorobenzal
    UN1886

98-87-3

98-87-3

Chlorure de benzène

Chlorobenzol; chlorobenzène; monochlorobenzène; chlorure de phényle
    UN1134

108-90-7

108-90-7

Chlorure de benzéthonium

BZT; chlorure de (diisobutylphénoxyéthoxyéthyl)diméthylbenzylammonium

121-54-0

121-54-0

Chlorure de benzoyle

Chlorure de benzènecarbonyle; chlorure de l’acide benzoïque
    UN1736

98-88-4

98-88-4

Chlorure de benzyle

Chlorométhylbenzène; chlorophénylméthane; α-chlorotoluène; chlorure de tolyle
    UN1738

100-44-7

100-44-7

Chlorure de téréphtaloyle

Chlorure de 1,4-benzènedicarbonyle; dichlorure de 1,4-benzènedicarbonyle; dichlorure de p-phénylènedicarbonyle; chlorure de l’acide téréphtalique; dichlorure de l’acide téréphtalique

100-20-9

100-20-9

DDT

Dichlorodiphényltrichloréthane; 2,2-bis(p-chlorophényl)-1,1,1-trichloroéthane; trichlorobis(4-chlorophényl)éthane

50-29-3

50-29-3

m-Dichlorobenzène

1,3-Dichlorobenzène; m-dichlorobenzol; dichlorure de m-phénylène

541-73-1

541-73-1

o-Dichlorobenzène

Orthodichlorobenzène; orthodichlorobenzol; 1,2-dichlorobenzène
    UN1591

95-50-1

95-50-1

p-Dichlorobenzène

Chlorure de p-chlorophényle; p-dichlorobenzène; 1,4-dichlorobenzène; p-dichlorobenzol; paradichlorobenzène; paradichlorobenzol; paracide; paradichlor
    UN1592

106-46-7

106-46-7

Hexachlorobenzène

Chlorure de Julin; chlorure de pentachlorophényle; hexachlorure de carbone; perchlorobenzène
    UN2729

118-74-1

118-74-1

Hexachloronaphtalène

Halowax 1014

1335-87-1

1335-87-1

Hexachlorophène

Bis(2-hydroxy-3,5,6-trichlorophényl)méthane; bis(3,5,6-trichloro-2-hydroxyphényl)méthane; 2,2'-méthylènebis(3,4,6-trichlorophénol)
    UN2875

70-30-4

70-30-4

Octabromobiphényle

Octabromodiphényle

27858-07-7

27858-07-7

Octachloronaphtalène

 

2234-13-1

2234-13-1

Pentachlorobenzène

 

608-93-5

608-93-5

Pentachloronaphtalène

Halowax 1013

1321-64-8

1321-64-8

1,2,4,5-Tétrachlorobenzène

Tétrachlorure de benzène; sym-tétrachlorobenzène

95-94-3

95-94-3

2,3,7,8-Tétrachlorodibenzo-p-dioxine

Dioxine; 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-1,4-dioxine; tétradioxine

1746-01-6

1746-01-6

Tétrachloronaphtalène

Halowax

1335-88-2

1335-88-2

1,2,3-Trichlorobenzène

Vic-trichlorobenzène; 1,2,6-trichlorobenzène

87-61-6

87-61-6

1,2,4-Trichlorobenzène

1,2,5-trichlorobenzène; 1,3,4-trichlorobenzène; 1,2,4-trichlorobenzol

120-82-1

120-82-1

1,3,5-Trichlorobenzène

Sym-trichlorobenzène

108-70-3

108-70-3

Trichlorométhylbenzène

Chlorure de benzényle; trichlorure de benzényle; benzotrichlorure; chlorure de benzylidyne; trichlorure de benzyle
    UN2226

98-07-7

98-07-7

Trichloronaphtalène

Halowax; trichloronaphtalène

1321-65-9

1321-65-9

Tableau 104.114 Risques pour la santé

Nom chimique et numéro CAS

Fiches internationales de sécurité chimique (ICSC)

NIOSH

Exposition de courte durée

Exposition de longue durée

Voies d'exposition

Symptômes

Organes cibles et voies de pénétration

Symptômes

Biphényle polychloré (Aroclor 1254)
    11097-69-1

Yeux

Peau; foie

Peau


Yeux
Ingestion

Résorption possible, sécheresse, rougeurs, chloracné
Rougeur, douleurs
Céphalées, engourdissement, fièvre

Peau; yeux; foie; appareil reproducteur; chez l'animal: tumeurs hépatiques et hypophysaires; leucémie
Inhalation; absorption ingestion; contact

Irritation des yeux; chloracné; lésions hépatiques; effets sur la reproduction
Cancérogène professionnel potentiel

Camphène chloré
    8001-35-2

Système nerveux central

 

Peau

Yeux
Ingestion

Résorption possible, rougeurs
Rougeur
Convulsions, étourdissements, nausées, vomissements

Peau; système nerveux central; chez l'animal: cancer du foie
Inhalation; absorption ingestion; contact

Nausées; confusion; agitation; tremblements; convulsions; incoordination; sécheresse et rougeurs cutanées
Cancérogène professionnel potentiel

Chlorure de benzal
    98-87-3

Yeux; peau; voies respiratoires; système nerveux central

 

Inhalation


Peau

Yeux

Ingestion

Toux, respiration laborieuse, nausées, mal de gorge
Rougeurs, douleurs, irritation
Rougeur, douleurs, irritation
Sensation de brûlure, vomissements

   

Chlorure de benzène
    108-90-7

Poumons

Peau; système nerveux central; sang; foie; reins; malformations chez le nouveau-né

Inhalation


Peau


Yeux
Ingestion

Somnolence, céphalées, nausées, perte de conscience
Résorption possible, sécheresse, rougeurs, rugosité
Rougeur
Douleurs abdominales

Voies respiratoires; yeux; peau; système nerveux central; foie
Inhalation; ingestion; contact

Irritation des yeux, de la peau et du nez; somnolence; incoordination; dépression du système nerveux central; chez l'animal: lésions hépatiques, pulmonaires et rénales

Chlorure de benzéthonium
    121-54-0

Yeux; peau; voies respiratoires

Peau

Inhalation
Peau
Yeux

Ingestion

Toux, mal de gorge
Rougeurs
Rougeur, lésions cornéennes
Diarrhée, nausées, vomissements, collapsus, convulsions, coma

   

Chlorure de benzyle
    100-44-7

Yeux; peau; voies respiratoires; système nerveux central

Foie; reins; appareil reproducteur

Inhalation




Peau

Yeux





Ingestion

Sensation de brûlure, toux, nausées, céphalées, essoufflement, étourdissements
Rougeurs, douleurs, résorption possible
Rougeur, douleurs, vision trouble, lésions cornéennes ou lésions oculaires permanentes, brûlures profondes et graves
Douleurs abdominales, diarrhée, vomissements, sensation de brûlure rétrosternale

Yeux; voies respiratoires; peau; système nerveux central
Inhalation; ingestion; contact

Irritation des yeux, de la peau et du nez; faiblesse; irritabilité; céphalées; éruption cutanée; œdème pulmonaire

Chlorure de téréphtaloyle
    100-20-9

Yeux; peau; voies respiratoires

 

Inhalation
Peau
Yeux
Ingestion

Toux, nausées
Rougeurs
Rougeur, douleurs
Sensation de brûlure, toux, vomissements

   

DDT
    50-29-3

       

Système nerveux central; reins; foie; peau; yeux; système nerveux périphérique; chez l'animal: lymphomes et tumeurs hépatiques
Inhalation; absorption ingestion; contact

Irritation des yeux et de la peau; paresthésie linguale, labiale et faciale; tremblements; appréhension; étourdissements; confusion; malaise; céphalées; fatigue; parésie de la main; convulsions; vomissements
Cancérogène professionnel potentiel

p-Dichlorobenzène
    106-46-7

Yeux; peau; voies respiratoires; foie; reins

Foie; reins; poumons; peau

Inhalation




Peau
Yeux
Ingestion

Sensation de brûlure, toux, somnolence, céphalées, nausées, essoufflement, vomissements
Rougeurs
Douleurs
Sensation de brûlure, convulsions, diarrhée

Foie; voies respiratoires; yeux; reins; peau; chez l'animal: cancer du foie et du rein
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Irritation des yeux, œdème périorbitaire; rhinite profuse; céphalées; anorexie; nausées; vomissements; perte de poids; ictère; cirrhose; chez l'animal: lésions hépatiques et rénales
Cancérogène professionnel potentiel

Hexachlorobenzène
    118-74-1

 

Foie; peau; système nerveux central

Peau

Résorption possible

   

Pentachlorobenzène
    608-93-5

Système nerveux central

Reins; foie; appareil reproducteur

Inhalation
Ingestion

Voir Ingestion
Vomissements, faiblesse, tremblements

   

Pentachloronaphtalène
    1321-64-8

Yeux; peau; voies respiratoires

Peau; foie

Inhalation
Peau
Yeux

Mal de gorge
Rougeurs
Rougeur, douleurs

Foie; peau; système nerveux central
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Céphalées; fatigue; vertiges; anorexie; prurit; éruption cutanée acnéiforme; ictère; nécrose du foie

1,2,4,5-Tétrachlorobenzène
    95-94-3

Peau; voies respiratoires

 

Inhalation

Ingestion

Sensation de brûlure, toux, essoufflement
Etourdissements, nausées, perte de conscience, vomissements, faiblesse

   

1,2,4-Trichlorobenzène
    120-82-1

Yeux; peau; voies respiratoires

Peau

Inhalation
Peau
Yeux
Ingestion

Toux, mal de gorge
Rougeurs, rugosité
Rougeur, douleurs
Vomissements

Yeux; peau; appareil reproducteur; foie; voies respiratoires
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Irritation des yeux, de la peau et des muqueuses; chez l'animal: lésions hépatiques et rénales; effets tératogènes possibles

1,3,5-Trichlorobenzène
    108-70-3

Peau; voies respiratoires; poumons

Peau; foie; reins

Inhalation


Peau


Yeux
Ingestion

Toux, atonie, essoufflement, mal de gorge
Résorption possible, rougeurs, douleurs, délipidation
Rougeur, douleurs
Douleurs abdominales, nausées, mal de gorge

   

Trichlorométhylbenzène
    98-07-7

Yeux; peau; voies respiratoires; poumons

 

Inhalation





Peau
Yeux

Toux, atonie, essoufflement, mal de gorge, perte de conscience; les symptômes peuvent être retardés
Rougeurs, douleurs
Rougeur, douleurs, vision trouble, cécité

   

Trichloronaphtalène
    1321-65-9

Yeux; peau

Peau; foie

Peau

Yeux
Ingestion

Résorption possible, rougeurs
Rougeur, douleurs
Nausées, vomissements

Peau; foie
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Anorexie; nausées; vertiges; ictère; lésions hépatiques

Tableau 104.115 Risques physiques et chimiques

Nom chimique et numéro CAS

Risques physiques

Risques chimiques

Classification ONU/ risques subsidiaires

Biphényle polychloré (Aroclor 1254)
    11097-69-1

 

Se décompose au feu, avec dégagement de gaz irritants et toxiques

9

Bromobenzène
    108-86-1

   

3

Bromure de benzyle
    100-39-0

   

6.1/8

Camphène chloré
    8001-35-2

 

Se décompose par chauffage, combustion ou en présence d’alcalis, d’un rayonnement solaire intense ou de catalyseurs comme le fer, avec dégagement de vapeurs toxiques. Attaque le fer. Incompatible avec les pesticides fortement alcalins

 

Chlorobenzilate
    510-15-6

   

6.1

Chloroformiate de benzyle
    501-53-1

   

8

o-Chlorotoluène
    95-49-8

   

3

Chlorure de benzal
    98-87-3

 

Se décompose au contact de surfaces chaudes ou de flammes, avec dégagement de vapeurs toxiques de composés chlorés. Réagit violemment avec les oxydants énergiques et les métaux. Au contact de l’air, dégage des vapeurs corrosives (chlorure d’hydrogène)

6.1

Chlorure de benzène
    108-90-7

Vapeur plus lourde que l’air pouvant se propager au niveau du sol; inflammation à distance possible

Se décompose par chauffage, combustion ou au contact de surfaces chaudes, avec dégagement de vapeurs toxiques et corrosives. Réagit avec les oxydants énergiques. Réagit violemment sur les chlorates, le diméthylsulfoxyde et les métaux alcalins avec risque d’incendie et d’explosion. Attaque le caoutchouc

3

Chlorure de benzéthonium
    121-54-0

 

La combustion dégage des gaz toxiques et irritants (chlorure d’hydrogène, oxydes de carbone et oxydes d’azote). Dégage des vapeurs toxiques en cas d’incendie

 

Chlorure de benzoyle
    98-88-4

Vapeur plus lourde que l’air

Se décompose au contact de surfaces chaudes ou de flammes, avec dégagement de gaz fortement toxiques et corrosifs (phosgène, chlorure d’hydrogène). Se décompose violemment par chauffage ou au contact d’alcalis, d’amines ou autres composés basiques et du diméthylsulfoxyde avec risque d’incendie et d’explosion. Réagit violemment avec les oxydants énergiques. Réagit sur l’eau et la vapeur d’eau, avec dégagement de chaleur et de vapeurs toxiques et corrosives. Attaque de nombreux métaux en dégageant de l’hydrogène inflammable; réagit également au contact de sels métalliques, d’alcools, d’amines et de bases fortes

8

Chlorure de benzyle
    100-44-7

 

Se polymérise en présence de tous les métaux usuels, sauf le nickel et le plomb, avec dégagement de vapeurs corrosives (chlorure d’hydrogène) et avec risque d’incendie et d’explosion. La combustion dégage des vapeurs toxiques et corrosives (chlorure d’hydrogène). Réagit vigoureusement avec les oxydants énergiques. Réagit avec l’eau, avec dégagement de vapeurs corrosives (chlorure d’hydrogène). Attaque de nombreux métaux en présence d’eau

6.1/8

p-Dichlorobenzène
    106-46-7

Vapeur plus lourde que l’air

La combustion dégage des vapeurs toxiques et corrosives composées de phosgène et de chlorure d’hydrogène. Se décompose au contact d’acides ou de vapeurs d’acides, avec dégagement de vapeurs très toxiques. Réagit sur les oxydants et les réducteurs énergiques, ainsi que sur les métaux alcalins avec risque d’incendie et d’explosion. Attaque le plastique, le caoutchouc et certains revêtements

 

Hexachlorobenzène
    118-74-1

 

Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs toxiques. Réagit violemment avec le diméthylformamide au-dessus de 65 °C

6.1

Hexachlorophène
    70-30-4

   

6.1

Octachloronaphtalène
    2234-13-1

 

Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs toxiques (chlore)

 

Pentachlorobenzène
    608-93-5

 

Se décompose au contact d’acides ou de vapeurs d’acides, avec dégagement de vapeurs toxiques et irritantes (chlorure d’hydrogène)

4.1

Pentachloronaphtalène
    1321-64-8

 

Se décompose au contact de surfaces chaudes ou de flammes, avec dégagement de vapeurs toxiques (chlore)

 

1,2,4,5-Tétrachlorobenzène
    95-94-3

Possibilité d’explosion de poussières si sous forme de poudre ou de granulés mélangés à l’air

La combustion dégage du phosgène. Se  décompose par chauffage ou combustion, avec dégagement de vapeurs toxiques et corrosives (chlorure d’hydrogène, phosgène). Réagit violemment sur les bases fortes et les oxydants énergiques avec risque d’explosion. Lors du chauffage, en présence d’hydroxyde de sodium et d’un solvant (méthanol ou éthylène-glycol) pour la préparation du trichlorophénol, risque de forte explosion

3

1,2,3-Trichlorobenzène
    87-61-6

   

6.1

1,2,4-Trichlorobenzène
    120-82-1

 

Se décompose par chauffage ou combustion, avec dégagement de vapeurs toxiques et irritantes (phosgène, chlore, chlorure d’hydrogène). Réagit violemment avec les oxydants, les acides et les vapeurs d’acides

6.1

1,3,5-Trichlorobenzène
    108-70-3

   

6.1

Trichlorométhylbenzène
    98-07-7

   

8

Trichloronaphtalène
    1321-65-9

 

Se décompose par chauffage ou combustion, avec dégagement de vapeurs toxiques et corrosives (chlorure d’hydrogène, phosgène). Réagit sur les oxydants énergiques avec risque d’incendie et d’explosion

 

Tableau 104.116 Propriétés physiques et chimiques

Nom chimique et numéro CAS

Couleur/ aspect

Point d'ébullition (°C)

Point de fusion (°C)

Masse moléculaire (g/mol)

Solubilité dans l’eau

Densité (eau = 1)

Densité de vapeur (air = 1)

Tension de vapeur (kPa)

Limites d’explosibilité

Point d'éclair (ºC)

Température d'auto-inflammation (ºC)

Biphényle polychloré (Aroclor 1242)
    53469-21-9

Huile incolore et mobile

325-366

–19*

~266

Peu soluble

1,381

 

~0

 

176-180 co

 

Biphényle polychloré (Aroclor 1254)
    11097-69-1

Liquide visqueux jaune pâle

365-390

 

~328

Peu soluble

1,495-1,505

 

~0

 

222*

 

Bromobenzène
    108-86-1

Liquide incolore et mobile

153-158

–31

157,01

Insoluble

1,495-1,499

5,4

40 Pa

0,5-3,0

48 cf

565

Bromure de benzyle
    100-39-0

Liquide limpide, d’incolore à jaune

198-201

–4 à
–3

171,04

Insoluble Réaction

1,438

5,8-5,9

0,13 à 32 °C

 

79 cf

 

Camphène chloré
    8001-35-2

Solide cireux jaune ou ambré

 

65-90

413,81

Peu soluble

1,63-1,66

14,3

27-54 Pa

 

135* cf

 

Chlorobenzilate
    510-15-6

Solide incolore (état pur)

156-158 sous 9 Pa

35-37

325,19

Peu soluble

1,282

 

~0

 

4 cf

 

Chloroformiate de benzyle
    501-53-1

Liquide huileux d’incolore à jaune pâle

103 sous 2,66 kPa

 

170,60

Soluble

1,195

~1

9,58*

 

80*

 

4-Chlorométhylbiphényle
    1667-11-4

   

70-73

202,68

             

1-Chloronaphtalène
    90-13-1

Liquide huileux; cristallisation obtenue à partir de solutions dans l’alcool ou l’acétone

259-263

–3 à
–2

162,62

Insoluble

1,194

5,6

<5 Pa

 

120 cf

>500

o-Chlorotoluène
    95-49-8

Liquide incolore

159

–36 à –35

126,59

Peu soluble

1,083

4,37

0,36

 

52 co

 

Chlorure de benzal
    98-87-3

Liquide incolore et huileux

205

–17

161,03

Insoluble

1,26

5,6

0,13

1-11*

93 cf

525*

Chlorure de benzène
    108-90-7

Liquide incolore

131-132

–46 à –45

112,56

Peu soluble

1,106-1,107

3,88

1,17

1,3-9,6

27 cf

593*

Chlorure de benzéthonium
    121-54-0

Cristaux incolores

 

160-166

448,09

Très soluble

           

Chlorure de benzoyle
    98-88-4

Liquide limpide d’incolore à légèrement brun

197-198

–2 à
–1

140,57

Réaction

1,207-1,212

4,88

0,13 à 32 °C

1,2-4,9

72 cf

197

Chlorure de benzyle
    100-44-7

Liquide d’incolore à légèrement jaune

179-180

–48 à –39

126,59

Insoluble

1,100

4,34

0,13

1,1-14,0

60 cf

585

Chlorure de téréphtaloyle
    100-20-9

Aiguilles incolores

258-259

83-84

203,02

Réaction

 

7,0

3 Pa

 

180 co

 

DDT
    50-29-3

Tablettes biaxiales allongées; le p,p-DDT chimiquement pur est constitué d’aiguilles blanches; cristaux incolores ou poudre de blanc à blanc légèrement cassé

260

107-109

354,49

Insoluble

1,56

 

~0

     

m-Dichlorobenzène
    541-73-1

Liquide incolore

173

–25

147,00

Peu soluble

1,288

5,1

0,25

 

63 cf

 

o-Dichlorobenzène
    95-50-1

Liquide incolore

180-181

–17

147,00

Peu soluble

1,305-1,306

5,07

0,14-0,20

2-9,2

66 cf

647-648

p-Dichlorobenzène
    106-46-7

Cristaux blancs; prismes monocliniques, feuillets obtenus à partir de solutions dans l’acétone; existe sous forme de cristaux purs

173-174

53

147,00

Insoluble

1,458*

5,07

50-80 Pa

2,5-?

66 cf

413

Hexachlorobenzène
    118-74-1

Aiguilles obtenues à partir de solutions dans le benzène et l’alcool; aiguilles blanches

323-326

231-232

284,78

Insoluble

2,044

9,83

~0

 

242 cf

 

Hexachloronaphtalène
    1335-87-1

Solide blanc

343-388

137

334,84

Insoluble

1,78

11,6

<0,13

 

>120

 

Hexachlorophène
    70-30-4

Aiguilles obtenues à partir de solutions dans le benzène; poudre cristalline, de blanc à beige

 

164-166

406,91

Insoluble

           

Octachloronaphtalène
    2234-13-1

Jaune pâle; aiguilles obtenues à partir de solutions dans le benzène et le tétrachlorure de carbone; solide cireux jaune

440-441 sous 0,93 kPa

185-198

403,73

Insoluble

2,00

13,9

<0,13

     

Pentachlorobenzène
    608-93-5

Solide cristallin incolore

275-277

86

250,34

Insoluble

1,834

8,6

2,2 Pa*

     

Pentachloronaphtalène
    1321-64-8

Solide blanc; poudre blanche; solide jaune pâle

327-371

120

300,40

Insoluble

1,67

10,4

<0,13

     

1,2,4,5-Tétrachlorobenzène
    95-94-3

Paillettes ou cristaux blancs

240-246

139-140

215,89

Insoluble

1,73-1,86

7,4

13,3 Pa

 

155 cf

 

2,3,7,8-Tétrachlorodibenzo-p-dioxine
    1746-01-6

Aiguilles incolores

500* (décomposition)

295-325*

321,97

Insoluble

   

~0

     

Tétrachloronaphtalène
    1335-88-2

Cristaux; solide jaune pâle; solide d’incolore à jaune pâle

312-360

115

265,95

Insoluble

1,59-1,65

9,2

~0

 

210 co

 

1,2,3-Trichlorobenzène
    87-61-6

Plaquettes obtenues à partir de solutions dans l’alcool; cristaux blancs

218-221

53

181,45

Insoluble

1,45-1,69

6,26

93 Pa

 

113 cf

500*

1,2,4-Trichlorobenzène
    120-82-1

Liquide incolore; cristaux orthorhombiques

213-214

17

181,45

Insoluble

1,454-1,463

6,26

0,13 à 38 °C

2,5-6,6

99 cf

571

1,3,5-Trichlorobenzène
    108-70-3

Cristaux blancs; longues aiguilles

208-209

63-64

181,45

Insoluble

1,7

6,26

20 Pa

 

107 cf

 

Trichlorométhylbenzène
    98-07-7

Liquide transparent et huileux, d’incolore à jaunâtre

221

–5

195,47

Insoluble Réaction

1,372-1,376

6,77

26 Pa

1,4-7,2

127 cf

211

Trichloronaphtalène
    1321-65-9

Solide d’incolore à jaune pâle

304-354

93

231,51

Insoluble

1,53-1,59

8,0

<0,13

 

200 co

 

Hydrocarbures aromatiques

Table des matières

Hydrocarbures aromatiques polycycliques