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Chapitre 100 - Les services aux particuliers et à la collectivité

LES SERVICES DE NETTOYAGE DES LOCAUX

Karen Messing

Généralités

Le nettoyage consiste à épousseter, laver et polir des surfaces ou des murs, à éponger, balayer et faire briller les sols ainsi qu’à évacuer les déchets et les eaux usées. Ces activités ont lieu dans des bureaux, des bâtiments publics et commerciaux, dans des usines et au domicile de personnes privées, mais aussi parfois dans des espaces clos et peu ventilés ou dans des lieux qui n’ont pas été conçus en fonction de leur nettoyage ultérieur. Les employés de nettoyage peuvent travailler comme indépendants ou pour le compte de sous-traitants privés ou être employés par l’entreprise à laquelle appartiennent les locaux à nettoyer. Les personnes qui nettoient sont appelées femmes de charge, hommes à tout faire, gardiens (gardiennes) ou concierges, techniciens (techniciennes) de surface selon les espaces nettoyés et les tâches qui leur sont confiées. Les gardiens et les concierges, par exemple, peuvent effectuer à la fois le nettoyage et les travaux de réparation.

Les employés de nettoyage ont de tout temps travaillé de façon relativement autonome, en comparaison à d’autres catégories professionnelles qui ont le même type d’image auprès du public. L’inspection est assurée par des superviseurs, mais les utilisateurs des espaces nettoyés ne manquent pas eux aussi de faire des observations sur la tenue des locaux. Les travailleurs ont tendance à organiser eux-mêmes leurs tâches et à mettre au point leurs propres méthodes de travail (Messing, Haëntjens et Doniol-Shaw, 1993). Toutefois, en Amérique du Nord, il est de plus en plus fréquent d’établir le trajet des employés de nettoyage au moyen de logiciels informatiques pour tenir compte de l’ameublement, du type de sol et de l’encombrement des lieux. En fonction de la fréquence de nettoyage souhaitée, des zones à nettoyer et du temps jugé nécessaire pour chaque type de zone, on calcule le temps total requis pour le nettoyage. L’inspection peut être faite grâce à un programme informatique de contrôles ponctuels aléatoires. Certaines de ces méthodes sous-estiment parfois beaucoup les tâches à effectuer, notamment si l’inventaire du mobilier et du matériel n’est pas tenu à jour (Messing, Chatigny et Courville, 1996).

Au Canada, le nettoyage arrive en huitième et dixième position parmi les professions les plus couramment exercées par des hommes et des femmes respectivement (celles-ci représentent 46% des effectifs de la profession) (Armstrong et Armstrong, 1994). En 1991, en France, 229 000 personnes travaillaient pour 9 000 entreprises de nettoyage; environ un tiers d’entre elles étaient des travailleurs immigrés et 64% étaient des femmes (Bretin, 1994). Au Danemark, 85% des 130 000 employés de nettoyage sont des femmes (Nielsen, 1995). Dans certains pays, les travaux de nettoyage dans les secteurs secondaire et tertiaire sont classés en deux catégories: les tâches «lourdes» et les tâches «légères» et sont attribués officiellement ou officieusement aux hommes ou aux femmes, respectivement, et rémunérés selon des barèmes différents (Gouvernement du Québec, 1994). Les femmes sont chargées, par exemple, d’épousseter et d’encaustiquer, de nettoyer les salles de bains et de vider les poubelles, alors que les hommes balaient, essuient, polissent les sols et portent les déchets aux incinérateurs (Messing, Haëntjens et Doniol-Shaw, 1993; Messing, Doniol-Shaw et Haëntjens, 1993; Messing, Chatigny et Courville, 1996). Dans d’autres pays, les hommes et les femmes sont affectés indifféremment à n’importe quelle tâche de nettoyage (Nielsen, 1995; Hagner et Hagberg, 1989). Les employés de nettoyage sont souvent relativement âgés par rapport aux travailleurs d’autres secteurs (Bretin et coll., 1992; Messing, 1991; Nielsen, 1995).

Les facteurs de risque et les stratégies de prévention

Le nettoyage peut être effectué au moyen d’outils à main (brosses, balais, chiffons, serpillières, etc.) ou à l’aide de machines. Pour enlever la poussière et rendre les surfaces propres et brillantes, on se sert de produits chimiques très divers. La difficulté de la tâche dépend de la surface à nettoyer (rugueuse, lisse, alvéolée), de la hauteur et de la forme des objets, de l’encombrement des espaces et des activités professionnelles exercées par les occupants. Dans certains cas, la nécessité de nettoyer peut être réduite (et parfois carrément supprimée) en modifiant la conception même des objets à nettoyer (par exemple, en installant des toilettes à vidange automatique).

La charge musculo-squelettique

Le nettoyage, et plus particulièrement celui des meubles et des salles de bains et le vidage des poubelles, impose des changements posturaux rapides et de nombreuses postures forcées et inconfortables (voir tableau 100.1). Beaucoup d’objets doivent être nettoyés, à des hauteurs très diverses; dans une chambre d’hôpital, on a noté la séquence typique suivante: table (81 cm), téléviseur (196 cm), téléphone (81 cm), lampe (jusqu’à 188 cm), pieds de table (11 cm), chaise (46 cm), paravent (81 cm), fauteuil (46 cm), rebord de fenêtre (89 cm), tensiomètre mural (154 cm), pieds de chaise (du sol jusqu’à 46 cm), appareils à oxygène (137 cm) (Messing, Chatigny et Courville, 1995).

Tableau 100.1 Postures observées pendant des tâches d'époussetage dans
un hôpital

Activité

Durée

Extension (%)

Neutre (%)

Flexion
< 45° (%)

Flexion
≥ 45° (%)

Non observable sur la vidéo (%)

Nettoyage des locaux du personnel infirmier

3 min, 26 s

13,6

86,4

Vidage des poubelles (3)

1 min, 26 s

19,8

71,1

9,2

Salles de bains (2)

5 min, 17 s

2,8

26,6

63,1

7,5

Couloirs de salles de bains (2)

3 min, 53 s

6,6

18,6

71,0

3,8

0,3

Nettoyage des chambres

8 min, 45 s

3,7

29,8

60,1

2,9

3,5

Zone de réception

3 min, 13 s

24,7

74,4

0,9

Bureau des secrétaires

10 min, 20 s

3,6

32,0

59,7

0,3

4,4

Total

36 min, 20 s

3,0

26,4

65,8

2,7

2,2

Source: Messing, Chatigny et Courville, 1995.

Selon l’étude de Sögaard, Fallentin et Nielsen (1996), le nettoyage des sols exige des mouvements répétés (cycle chronologique de base de 1 à 2 secondes) et une flexion modérée prolongée du dos. Les mains exercent une pression constante pour pousser les aspirateurs et les cireuses, tâche qui requiert une force de près de 10 kg (Messing, Chatigny et Courville, 1996). Sögaard, Fallentin et Nielsen (1996) ont constaté que la flexion moyenne du dos pendant l’épongeage des sols est de 28° et la flexion moyenne du cou de 51°. Hagner et Hagberg (1989) ont relevé la présence de charges musculaires statiques, notamment au niveau de l’articulation de l’épaule. Nordin et coll. (1986) ont fait état de flexions intensives du tronc vers l’avant lors de la simulation d’une tâche typique des gardiens d’immeuble (lorsqu’ils passent une serpillière sur le sol). Pour nettoyer les sols et les objets, il faut refaire sans cesse les mêmes gestes. Selon Sögaard (1994), la répétition constante de certains mouvements, entrecoupés de trop rares pauses, peut conduire à une sursollicitation de certaines fibres musculaires, toujours les mêmes, et provoquer des troubles au niveau des muscles.

Un grand nombre d’objets doivent être déplacés pour être nettoyés. Ainsi, pour nettoyer et polir des sols pendant 66 minutes, les préposés ont dû déplacer 0,7 objet par minute, pouvant peser jusqu’à 10 kg, et pendant 23 minutes d’époussetage, 3,7 objets par minute, pouvant peser jusqu’à 2 kg (Messing, Chatigny et Courville, 1995).

Winkel et coll. (1983) et Hagner et Hagberg (1989) relèvent qu’il est de moins en moins facile de varier les gestes et les postures parce que les tâches de nettoyage sont toujours plus spécialisées et normalisées. De même, la répartition des tâches, en fonction du sexe, qu’elle soit officielle ou non, limite elle aussi la diversité des mouvements et constitue un facteur de risque supplémentaire de troubles musculo-squelettiques. Il est donc important de prévoir des temps de pause suffisants pour permettre aux travailleurs de récupérer (Messing, Haëntjens et Doniol-Shaw, 1993).

La charge cardio-vasculaire

La charge cardio-vasculaire peut être très lourde. Johannsson et Ljunggren (1989) ont enregistré le rythme cardiaque de femmes de ménage pendant le nettoyage de bureaux ou de toilettes et ont relevé des rythmes de 123 pulsations à la minute, soit 65% du maximum correspondant à l’âge moyen de ces employées (29,8 ans), ce qui équivaut à environ 35% de leur consommation d’oxygène maximale estimée, ou VO2max, soit pratiquement celle des travailleurs du bâtiment. Le récurage à grande eau ou à la serpillière provoque des rythmes cardiaques à peu près du même ordre: 122 à 127 pulsations à la minute. Hagner et Hagberg (1989) ont constaté une consommation élevée d’oxygène (jusqu’à 40% du VO2max) chez des nettoyeuses qui passaient la serpillière sur le sol dans des conditions expérimentales. Sögaard (1994) a relevé une charge cardio-vasculaire relative des nettoyeuses de bâtiments scolaires, mesurée sur le lieu de travail, de 53% du VO2max.

Pour prévenir les troubles musculo-squelettiques et réduire la charge cardio-vasculaire, le volume de travail et les temps de repos devraient être dosés de façon judicieuse. Il conviendrait d’accorder une plus grande attention au confort, à la facilité du nettoyage ainsi qu’au choix du mobilier dès le stade de la conception des espaces et des méthodes de travail. Il faut en effet moins de force pour passer l’aspirateur sur une moquette posée avec soin et ne plissant pas. L’utilisation d’outils adéquats est importante: l’emploi de brosses extensibles pour le dépoussiérage contribue, par exemple, à réduire les efforts nécessaires pour atteindre les objets et évite d’avoir à monter sur des escabeaux. Les flexions prolongées sont moindres si les produits et les instruments utilisés permettent un nettoyage plus rapide, et si celui-ci est suffisamment fréquent pour que la poussière ne s’accumule pas. La pratique courante consistant à réduire la ventilation des locaux le soir ou la nuit, au moment où a lieu le nettoyage, affecte la qualité de l’air que respirent les employés de nettoyage et devrait par conséquent être évitée. Pour prévenir le risque de surmenage lorsque cette activité est planifiée grâce à un logiciel, il conviendrait de vérifier par des observations soigneuses que les temps alloués sont réalistes et qu’ils tiennent compte des multiples usages des locaux. L’inventaire des pièces et des objets nettoyés devrait être fréquemment mis à jour.

Des procédures et des dispositifs ont été conçus pour vider les corbeilles à papier dans les poubelles, et les poubelles dans les incinérateurs de telle manière que les employés de nettoyage n’aient pas à les soulever à la main.

Les produits chimiques

On distingue parmi les produits de nettoyage les savons, détergents, désinfectants, poudres à récurer, poudres à laver, dissolvants pour cires et décapants, solvants, pesticides et produits de vidange des tuyaux. Tous peuvent contenir des parfums et des colorants. Ils peuvent pénétrer dans l’organisme par voie cutanée ou inhalatoire et provoquer des affections de la peau, des yeux, de la gorge ou des poumons. Leur toxicité dépend de la concentration du produit considéré et de la façon dont il est utilisé. Les atomiseurs produisent des aérosols et démultiplient l’exposition. Certains produits sont irritants à faible concentration et corrosifs à forte concentration (acides, agents oxydants ou bases). D’autres, tels que les solvants ou les détergents, attaquent la barrière cutanée et la rendent plus sensible aux agents chimiques. D’autres encore contiennent des métaux (nickel, cobalt, chrome) ou des substances qui peuvent avoir une action allergisante.

Les agents nettoyants sont souvent vendus sous forme très concentrée et dilués sur le lieu de leur utilisation. Comme pour les autres produits chimiques, les utilisateurs les emploient fréquemment à une concentration plus élevée que celle qui est recommandée, dans l’espoir de pouvoir nettoyer plus rapidement ou plus efficacement. Une information et une formation appropriées, ainsi qu’une adaptation de la charge de travail, devraient permettre de prévenir ce risque de surexposition. Les mélanges peuvent provoquer des intoxications et des brûlures accidentelles; la mise en œuvre de produits chimiques puissants dans des espaces mal ventilés constitue un risque pour les employés de nettoyage et devrait être évitée.

La base de données danoise sur les produits chimiques — Registre national des substances et préparations chimiques (PROBAS) — contient des informations sur 2 576 produits de lavage et de nettoyage. Sur ce nombre, 70 sont considérés comme potentiellement nocifs, provoquant des atteintes chroniques ou aiguës; il s’agit entre autres d’agents corrosifs, cancérogènes, toxiques, allergènes et neuro-toxiques (Borglum et Hansen, 1994). On en trouvera la liste au tableau 100.2. Une étude du Registre PROBAS recense 33 allergènes par contact parmi les produits de nettoyage (Flyvholm, 1993).

Tableau 100.2 Produits chimiques dangereux utilisés pour le nettoyage

Produit chimique

Codes de nocivité pour la santé

Autres risques

Solvants

Butyldiglycol

I

 

Butylglycol

N*

 

Ethanol

R

Inflammable

2-Ethoxyéthanol

N,R

 

Huile de base, huile brute

N

 

Isopropylbenzène

N

 

2-Méthoxyéthanol

R

 

1-Méthyl-2-pyrrolidone

R

 

Naphta, essence de térébenthine artificielle (white spirit), solvant de Stoddard

N,R

 

Tétrachloroéthylène

N,R

 

Toluène

N,R

Inflammable

1,1,1-Trichloroéthane

N

 

Xylène

N,R*

Inflammable

Acides et bases

Acide acétique

C

 

Acide phosphorique

C

 

Acide sulfurique

C

 

Carbonate de sodium

I

 

Hydroxyde d’ammonium

I

Réagit aux agents de blanchiment au chlore et libère du gaz toxique

Hydroxyde de potassium

C

 

Hydroxyde de sodium

C

 

Monomères et impuretés résiduels

Acrylate de butyle

A

 

Méthacrylate de méthyle

A,R

 

Acrylate d’éthyle

A,K*

 

Acrylonitrile

A,K

 

Alcool propargylique (2-Propyn-1-ol)

N

 

Benzène

K,R,N

 

1,2-Ethylènediamine

A

 

Formaldéhyde

A,K*

 

2-Méthylaniline

K

 

Oxyde de propylène

K

Inflammable

Oxyde d’éthylène

A,K,R

Inflammable

Phénol

N*

 

1-Propanol

N

Inflammable

Styrène

R

Inflammable

Chélateurs

Ethylènediaminetétraacétate (EDTA) de sodium

R

 

Nitrilotriacétate (NTA) de sodium

K

 

Antirouilles

2-Aminoéthanol

N

 

2-(3H)-Benzothiazolethione

A

 

2-Butyn-1,4-diol

C,T

 

Hexaméthylènetétramine

A

 

Métasilicate de disodium

C,I

 

Triéthanolamine

A

 

Désinfectants

Borax

R

 

Chlorure de benzalkonium

C

 

Dichloroisocyanurate de sodium

I

Réagit à l’acide et libère du gaz toxique

Hypochlorite de sodium

C

Réagit à l’acide ou à l’ammoniaque et libère des gaz toxiques

Morpholine

N

 

Tétraborate de disodium

R

 

Agents de conservation

1,2-Benzisothiazol-3(2H)-one

A

 

2-Bromo-2-nitro-1,3-propanediol

T

 

2-Chloracétamide

A

 

p-Chloro-m-crésol

A

 

5-Chloro-2-méthyl-3-isothiazolone

A

 

2-Méthyl-3-isothiazolone

A

 

Hexahydro-1,3,5-tris-(2-hydroxyéthyl)1,3,5-triazine

A

 

1,5-Pentadiol

A

 

Mastics

Dioxyde de silicium

K

 

Hydrosulfate de sodium

C

 

Quartz

K

 

Divers

Peroxodisulfate d’ammonium (agent décolorant)

A

 

Saccharine de sodium

K

 

Subtilisine (enzyme)

A

 

A = allergène; C = corrosif; I = irritant; K = cancérogène; N = neurotoxique; R = toxique pour la reproduction; T = toxique en cas d’ingestion; * = danger dépendant de la concentration.

La détermination de la toxicité a été effectuée par l’Institut danois de santé au travail.

Note: les produits de nettoyage n’ont pas tous été testés en vue de connaî tre l’ensemble de leurs propriétés toxiques; cette liste n’est donc pas nécessairement exhaustive.

Source: résumé d’après Borglum et Hansen, 1994.

Les employés de nettoyage qui travaillent dans des usines ou dans des établissements hospitaliers peuvent être exposés à des produits chimiques ou à des agents biologiques du fait des activités en cours dans les locaux dont ils ont la responsabilité. S’ils ne participent pas aux programmes de formation et ne sont pas intégrés au réseau de l’entreprise, ils ont moins conscience des risques que les autres travailleurs. Ainsi, une étude a montré que, de toutes les catégories de travailleurs hospitaliers, les employés de nettoyage étaient le groupe le plus fréquemment exposé à des produits chimiques nocifs (Weaver et coll., 1993).

La question du port de gants pour les travaux de nettoyage reste sujette à controverse. Les gants constituent une bonne protection de la peau contre les produits dangereux à condition qu’ils soient de la bonne taille et confectionnés avec des matières imperméables et résistantes. Mais le fait d’en porter constamment n’est pas sans inconvénient. La transpiration ne s’évapore pas et le milieu humide qui en résulte favorise le développement d’agents infectieux. Le port de gants a été associé à des troubles cutanés chez de nombreux préposés au nettoyage au Danemark (Nielsen, 1996). Il vaut donc mieux porter des gants le moins possible. On peut d’ailleurs éviter d’y avoir recours en se servant d’outils à longs manches ou en changeant de méthode de travail. Il est également faisable de réduire l’humidité des mains en proposant aux travailleurs d’intercaler, sous les gants en caoutchouc ou en plastique, des gants en coton qui les protégeront des allergies à quelques-unes des matières servant à les confectionner (Foussereau et coll., 1982). Certaines crèmes pour les mains contiennent elles aussi des produits irritants et devraient donc être utilisées avec modération (Hansen, 1983).

Plusieurs autres techniques permettent d’abaisser l’exposition aux produits chimiques. Ainsi, lors du stockage ou de la préparation des solutions de nettoyage, il faut prévoir une bonne ventilation et veiller à ne pas toucher ou inhaler les produits. Les employés de nettoyage sont moins tentés d’utiliser des produits chimiques non dilués s’ils disposent d’assez de temps pour faire leur travail et sont équipés d’un matériel répondant à leurs besoins. Il faut aussi les dissuader de recourir à des produits non dilués ou à des produits chimiques contenant des parfums allergénisants pour montrer qu’ils ont fait leur travail. Enfin, on peut aussi réduire l’exposition en procédant à des inspections précises ou encore par divers systèmes de communication avec les autres travailleurs et les clients des services de nettoyage.

On trouvera des informations utiles sur la prévention de l’exposition aux produits chimiques dans le manuel publié par la ville de New York (Michaels, non daté).

Les autres risques pour la santé

Les employés de nettoyage travaillent souvent par poste, le soir ou la nuit, afin de ne pas perturber les activités qui se déroulent dans les locaux dont ils assurent l’entretien. Ils sont donc susceptibles d’éprouver les effets habituels du travail posté sur les rythmes biologiques. Ils risquent, en outre, d’être la cible d’actes de violence s’ils se trouvent seuls dans des endroits isolés.

Les employés de nettoyage, plus spécialement ceux qui travaillent en dehors des heures d’ouverture ou qui ne font pas partie du personnel régulier, sont souvent marginalisés et exclus du réseau social de l’entreprise (Messing, 1998). Il arrive même qu’ils n’aient pas accès aux installations prévues pour les pauses et les repas. Aux effets psychologiques de cette exclusion s’ajoute le fait que, contrairement aux autres travailleurs, ils ne sont pas informés des risques auxquels ils sont exposés, même si la législation de nombreux pays oblige les employeurs à leur communiquer ces renseignements. Par ailleurs, malgré l’importance que revêtent la texture et la conception des surfaces pour leur travail, les employés de nettoyage et leurs superviseurs hiérarchiques ne sont pas consultés lorsque les décisions d’achat et de planification correspondantes sont prises. C’est notamment le cas lorsque ce travail est confié à des sous-traitants. Il est donc important de faire participer les employés de nettoyage aux activités de prévention. Les informations sur les produits chimiques, les méthodes de travail et la sécurité devraient leur être communiquées et être affichées visiblement dans l’entreprise.

Les effets sur la santé et les maladies les plus fréquentes

Les employés de nettoyage professionnels sont en général en moins bonne santé que les autres travailleurs (Nielsen, 1995; Association pour la santé et la sécurité au travail, secteur affaires sociales (ASSTSAS), 1993; Sögaard, 1994). D’après une comparaison faite dans le cadre d’une enquête sur la santé au Québec, il semble que, compte tenu de leur l’âge, les nettoyeuses sont les travailleuses qui ont le taux le plus élevé de dorsalgies et de cardiopathies chroniques et les employés de nettoyage, le taux le plus élevé de troubles musculo-squelettiques et de cardiopathies (Gervais, 1993). Les employées de nettoyage enceintes présentent un risque accru d’avortement spontané (McDonald et coll., 1986), d’accouchement avant terme (McDonald et coll., 1988) et d’enfant de faible poids de naissance (McDonald et coll., 1987).

Des études épidémiologiques portant sur de vastes échantillons de population mettent en évidence un taux élevé de cancers dans cette profession. Une proportion particulièrement forte de certaines tumeurs du cerveau a été rapportée chez les travailleurs américains de race blanche des services de nettoyage (Demers, Vaughan et Schommer, 1991). La fréquence du cancer du col de l’utérus invasif est presque cinq fois plus élevée chez les nettoyeuses que chez les autres femmes (Savitz, Andrews et Brinton, 1995). Ces résultats sont attribués aux expositions aux produits chimiques, plus particulièrement aux solvants.

Les troubles musculo-squelettiques sont fréquents. Au Danemark, par exemple, Nielsen (1995) a observé que les employés de nettoyage qui avaient quitté la profession présentaient moins de symptômes de troubles musculo-squelettiques que ceux qui l’exerçaient encore. Le nettoyage est l’une des cinq activités professionnelles où l’on constate le plus de douleurs à l’épaule et au cou, de ténosynovites et de dorsalgies (Sögaard, Fallentin et Nielsen, 1996). Selon une étude épidémiologique basée sur un échantillon de population en Suède, les nettoyeuses sont les travailleuses qui ont le plus de risque de présenter une ostéoarthrite du genou (Vingard et coll., 1991). Dans les hôpitaux du Québec (Canada), les employés de nettoyage ont deux fois plus d’accidents du travail et de maladies professionnelles que le travailleur québécois moyen du secteur de la santé: 23,8 contre 13,9 pour 100 équivalents travailleurs à plein temps par an, la plupart des lésions impliquant le tronc ou les membres supérieurs (ASSTSAS, 1993). En France, une étude comparative réalisée dans cette catégorie professionnelle en région parisienne a montré que les hommes souffrent plus souvent de dorsalgies et les femmes de troubles articulaires (Opatowski et coll., 1995). Ces différences s’expliquent probablement par les particularités des tâches qui leur sont confiées respectivement (Messing, Haëntjens et Doniol-Shaw, 1993; Messing, Doniol-Shaw et Haëntjens, 1993; Messing, Chatigny et Courville, 1996).

Les employés de nettoyage ont un taux élevé de troubles cutanés tels que dermites et eczéma (Gawkrodger, Lloyd et Hunter, 1986; Singgih et coll., 1986). Sur de larges échantillons de ces employés en milieu hospitalier, on a constaté un taux de prévalence de 15 à 18% d’affections cutanées, et cela pendant 39% de la durée totale de leur emploi dans la profession (Hansen, 1983; Delaporte et coll., 1990). Plus les employés de nettoyage passent de temps avec les mains mouillées, plus ils souffrent de troubles cutanés (Nielsen, 1996). Ils peuvent également se blesser ou s’infecter avec du verre cassé, des aiguilles ou d’autres objets coupants quand ils manipulent des déchets (ASSTSAS, 1993).

Des spécialistes de la santé au travail ont relevé chez les employés de nettoyage en milieu hospitalier des symptômes de stress liés au travail et ont préconisé de procéder à une étude de leurs conditions de travail (Toivanen, Helin et Hänninen, 1993). Le faible prestige de la profession pourrait jouer un rôle dans la détresse psychologique chez ces travailleurs (Messing, 1998).

La prévention des accidents, des infections et de la contamination de l’environnement passe par l’élaboration de directives précises pour l’élimination des déchets dangereux dans les usines, les hôpitaux, les bureaux et les bâtiments publics. Les contraintes auxquelles sont soumis les autres travailleurs peuvent les empêcher d’accorder toute l’attention voulue à la prévention des risques qu’encourent les employés de nettoyage. Il conviendrait d’organiser des consultations entre ces employés et le personnel des entreprises au moment de choisir la dimension et l’emplacement des poubelles, ainsi que lors de la conception du système de tri et d’étiquetage des déchets. Si l’on veut que les méthodes proposées tiennent compte des conditions réelles, qu’elles répondent véritablement aux besoins, il conviendrait d’associer les intéressés à la planification et à la modification des pratiques relatives à l’élimination des déchets.

LA COIFFURE ET LES SOINS ESTHÉTIQUES

Laura Stock et James Cone

Généralités

On estime qu’aux Etats-Unis plus d’un million de personnes travaillent dans les quelque 150 000 salons de coiffure et instituts de beauté que compte la profession. Ces hommes et ces femmes, coiffeurs, coiffeuses et esthéticiens — surtout esthéticiennes — (également appelés «techniciens» ou visagistes), fournissent un vaste éventail de services, au nombre desquels il faut citer le rasage, la coupe et la mise en forme des cheveux, les soins de manucure et de pédicure, la pose d’ongles artificiels, et une large gamme de traitements chimiques des cheveux tels que la coloration, la décoloration, le défrisage et l’ondulation permanente. Par ailleurs, certains se spécialisent dans les soins esthétiques du visage et les épilations.

Au cours de leur travail, ces personnes peuvent être exposées à différents risques pathologiques dont:

Les produits chimiques . Selon une analyse effectuée par l’Institut national américain de la sécurité et de la santé au travail (National Institute for Occupational Safety and Health, NIOSH), aux Etats-Unis, 30% des 3 000 produits chimiques utilisés en coiffure et en soins corporels et esthétiques sont classés par le gouvernement de ce pays comme substances toxiques. Or, dans de nombreux salons, la ventilation n’est pas suffisante pour éliminer l’exposition aux produits chimiques.

Les maladies . Du fait de leur contact étroit avec les clients, les professionnels de la coiffure et des soins esthétiques sont souvent exposés à des maladies infectieuses très diverses allant du rhume et de la grippe en passant par l’impétigo, la varicelle et l’hépatite.

Les risques de nature ergonomique . Les coiffeurs, coiffeuses et esthéticiennes sont également victimes de troubles musculo-squelettiques divers dus à la répétition de certains gestes, à la station debout prolongée, à l’exiguïté de leur espace de travail et à la mauvaise conception de leurs outils et instruments.

Les horaires de travail . Leurs horaires sont la plupart du temps irréguliers et très longs. La journée de travail est souvent fractionnée pour assurer une amplitude de service comprise entre 12 et 14 heures.

Autres problèmes . Il faut citer ici les risques dus à un mauvais entretien des locaux, à l’électricité et au feu.

L’exposition à ces risques, et à d’autres encore, contraint de plus en plus souvent ces travailleurs à quitter la profession. Une étude de Nellie Brown, directrice du programme d’information sur les risques chimiques à l’Université Cornell, a montré que 20% des coiffeurs et des coiffeuses aux Etats-Unis abandonnent leur métier pour cause de maladie professionnelle (New York Times Magazine , 7 mars 1993).

Bien que ces risques soient maintenant avérés, la réglementation protégeant les professionnels de la coiffure et des soins esthétiques est pratiquement inexistante. Aux Etats-Unis, les produits cosmétiques sont réglementés par l’Administration fédérale de contrôle des denrées alimentaires et des produits pharmaceutiques (Food and Drug Administration (FDA)) qui vise surtout à protéger les consommateurs et s’intéresse peu à la sécurité et à la santé des travailleurs. Comme beaucoup d’organismes nationaux de ce genre, la FDA n’exige pas des fabricants qu’ils procèdent à des tests de sécurité avant de commercialiser leurs produits, ou qu’ils indiquent sur les étiquettes la composition des produits qui ne sont vendus qu’à usage professionnel. Elle n’exige pas davantage qu’ils lui fournissent des informations sur les plaintes des consommateurs. La FDA ne procède pas non plus, de sa propre initiative, à des tests de routine; ceux qu’elle effectue ne concernent pas les risques encourus par les travailleurs, alors qu’ils sont les plus exposés puisqu’ils sont appelés à manipuler ces produits tous les jours et pendant de longues périodes.

Les tentatives visant à réglementer l’activité des professionnels de la coiffure et des soins esthétiques sont rendues difficiles du fait des différences qui existent aux niveaux local, national et international quant aux activités et aux actes qu’ils sont autorisés à exécuter. Aux Etats-Unis, la réglementation relative aux conditions d’exercice de ces professions varie d’un Etat à l’autre. De nombreux pays n’en ont aucune. En France toutefois, le métier d’esthéticienne est réglementé par un code de déontologie.

Les principaux procédés et les principaux risques

Les risques chimiques

Les coiffeurs, coiffeuses et esthéticiennes sont exposés à une grande diversité de produits chimiques au cours de leur journée de travail dont les voies de pénétration sont multiples. Ils risquent de les absorber par la peau ou les yeux, d’en inhaler des vapeurs ou des particules dangereuses ou de les ingérer lorsqu’ils mangent, boivent ou fument. On trouvera à la figure 100.1 un certain nombre de conseils pratiques pour réduire ces risques d’exposition.

Figure 100.1 Comment réduire l'exposition aux risques chimiques

Figure 100.1

Les produits chimiques ont des effets différents sur l’organisme selon leur concentration, leur toxicité, leur voie de pénétration (inhalation, contact avec la peau, ingestion) et la durée d’exposition. Les caractéristiques individuelles (état de santé général, grossesse, consommation de tabac, par exemple) influent également sur le risque encouru.

Les coiffeurs, coiffeuses et esthéticiennes se servent d’une multitude de produits chimiques. Pour qu’ils sachent quels sont ceux qui sont contenus dans un produit particulier, il est important qu’ils apprennent à décoder les étiquettes et puissent consulter les fiches de données de sécurité (FDS).

Les opérations courantes comportant l’utilisation de produits chimiques

La coloration des cheveux . Les solutions colorantes sont appliquées manuellement sur les cheveux (mais aussi, et de plus en plus, sur les sourcils et les cils) à l’aide d’un flacon applicateur ou d’un pinceau.

Les produits chimiques utilisés pour la coloration des cheveux sont généralement des colorants organiques synthétiques, des colorants métalliques complexes ou des teintures végétales. Les colorants synthétiques sont souvent des teintures oxydantes permanentes qui contiennent du peroxyde d’hydrogène destiné à oxyder les diamines aromatiques. Ces produits sont irritants pour les yeux, le nez et la gorge et ils contiennent des amines qui provoquent des allergies chez certains sujets. Les teintures métalliques renferment parfois des composés au plomb.

Les teintures au goudron de houille peuvent contenir des agents mutagènes. Les tests in vitro réalisés n’ont pas permis d’évaluer avec précision leurs risques pour la santé. Il existe des teintures non mutagènes dont l’utilisation devrait être encouragée. Le henné, par exemple, qui est une teinture végétale, est l’un des plus anciens colorants capillaires dont on sait qu’il n’est ni mutagène ni cancérogène.

La décoloration des cheveux. Les solutions décolorantes sont appliquées manuellement à l’aide d’un flacon applicateur ou d’un pinceau. Elles peuvent contenir du peroxyde d’hydrogène, du peroxyde de sodium, de l’hydroxyde d’ammonium, du persulfate d’ammonium ou du persulfate de potassium, autant de produits susceptibles de causer des irritations de la peau, des yeux, du nez, de la gorge ou des poumons. Dans les soins esthétiques, les poudres éclaircissantes au persulfate ont également été associées à l’asthme (Blainey et coll., 1986).

L’ondulation permanente (permanente) . Les permanentes se font habituellement en plusieurs étapes: lavage des cheveux; pose de bigoudis; application d’une solution contenant du thioglycolate ou un agent similaire; rinçage et neutralisation avec un agent oxydant. On peut également utiliser des vaporisateurs à eau.

Les solutions pour les permanentes peuvent contenir de l’alcool, des bromates, de l’hydroxyde de sodium, de l’acide borique (perborate ou borate), du thioglycolate d’ammonium ou du monothioglycolate de glycérol. Certains de ces produits ont des effets sur le système nerveux central (maux de tête, étourdissements, nausées, assoupissement); ils peuvent provoquer des irritations de la peau, des brûlures ou des réactions allergiques (obstruction ou écoulement nasal, éternuements, asthme ou dermites allergiques).

Les soins de manucure, de pédicure et la pose d’ongles artificiels. Les soins des ongles consistent à tremper les cuticules dans des agents assouplissants, à tailler et limer les ongles au moyen de coupe-ongles, de toiles émeri ou de limes, à masser les mains avec des lotions et des crèmes et à appliquer ou à ôter du vernis. Les ongles artificiels (en acrylique, gel, fibre de verre, porcelaine et sous-couche de tissu) peuvent être posés au pinceau ou collés sur l’ongle naturel. Une fois durcis, ils sont coupés à la forme souhaitée. Dans certains pays, la profession de pédicure et de podologue est réglementée et son exercice est différent des soins des ongles que peuvent assurer les esthéticiennes.

Les produits de manucure contiennent de nombreuses substances chimiques tels que l’acétone, le méthacrylate d’éthyle et autres acrylates, la méthyléthylcétone, l’acétate d’éthyle, la lanoline et le diméthyle-p-toluidine. Ils peuvent causer des irritations de la peau, des yeux, du nez, de la gorge et des poumons et avoir des effets sur le système nerveux central. Certains de ces produits contiennent également du formaldéhyde (formol) qui peut provoquer des allergies et, à long terme, être à l’origine de cancers. D’autres contiennent des éthers de glycol, du xylène et du toluène qui, à en juger par les tests effectués sur des animaux de laboratoire, peuvent être à l’origine de troubles de la reproduction.

L’utilisation de méthacrylate de méthyle (MM) dans les produits pour ongles artificiels est interdite aux Etats-Unis depuis 1974, mais il continue néanmoins à être employé. Une étude datant de 1982 a montré que, sur les 29 produits utilisés, 8 en contenaient, et une étude réalisée en 1986 a établi la présence de concentrations mesurables de MM dans l’air de certains salons de soins des ongles. Au contact de la peau, ce produit peut provoquer des picotements, des engourdissements et un blanchiment des doigts de la main. Chez de nombreuses personnes, il est également responsable d’allergies cutanées. Une allergie au MM peut augmenter la sensibilité à des méthacrylates plus courants. Dans certains produits, le MM a été remplacé par d’autres acrylates qui peuvent aussi accroître cette sensibilité. La figure 100.2 montre un exemple de table de manucure équipée d’un système de ventilation par aspiration descendante conçue pour limiter l’exposition aux produits chimiques.

Figure 100.2 Table de manucure équipée d'un système de ventilation par
aspiration descendante pour la pose d'ongles artificiels

Figure 100.2

Le lavage et la mise en forme des cheveux . Le lavage des cheveux comprend le shampouinage et le rinçage à l’eau, suivis ou non de l’application d’un après-shampoing ou d’un démêlant et d’autres produits de soins capillaires. Le séchage des cheveux se fait de plusieurs façons: à l’aide de serviettes, avec un sèche-cheveux à main ou grâce à un séchoir fixe. La mise en forme des cheveux nécessite habituellement l’utilisation de gels, de crèmes ou de bombes aérosols. Le lavage des cheveux est souvent la première étape d’une série d’autres opérations telles que la mise en forme, la coloration et l’ondulation permanente. Dans les grands salons de coiffure, une même personne peut être affectée exclusivement au lavage des cheveux des clients.

Les shampoings et les après-shampoings (tonifiants capillaires) peuvent contenir de l’alcool, des distillats de pétrole et du formaldéhyde. Tous ces produits ont été associés à des dermites et à des allergies, y compris à l’asthme. L’utilisation de formaldéhyde pendant de longues périodes peut provoquer des cancers.

Les laques en bombes aérosols pour cheveux contiennent parfois, outre des solvants, de la polyvinylpyrrolidone qui a été associée, dans certaines études, à des maladies pulmonaires et respiratoires, parmi lesquelles des thésauroses.

Le défrisage des cheveux. Les solutions défrisantes ou assouplissantes sont appliquées sur les cheveux avec un pinceau; les cheveux sont alors défrisés et la boucle naturelle est aplanie. Les solutions défrisantes peuvent contenir de l’hydroxyde de sodium, du peroxyde d’hydrogène, des bromates, de l’ammonium, du thioglycolate et du monothioglycolate de glycérol. Ces produits chimiques sont susceptibles de provoquer des irritations des yeux, du nez et de la gorge, d’avoir des effets sur le système nerveux central et de causer des dermites.

Autres procédés chimiques . Les esthéticiennes utilisent elles aussi une vaste gamme de cosmétiques: des crèmes et des poudres pour le visage, du mascara, des crayons pour souligner les yeux, des rouges à lèvres et divers autres produits qui peuvent contenir des solvants, des teintures, des pigments, des agents conservateurs, des huiles, des cires ainsi que des substances ou préparations chimiques pouvant être à l’origine d’allergies ou d’irritations cutanées.

Les esthéticiennes pratiquent également l’épilation. Les traitements épilatoires peuvent nécessiter l’application de cire chaude et de produits dépilatoires chimiques. Ces produits contiennent souvent des ingrédients alcalins qui causent des dermites chez certains sujets.

Les risques de nature ergonomique

Les coiffeurs, coiffeuses et esthéticiennes peuvent souffrir de troubles musculo-squelettiques du fait des exigences physiques de leur travail et de la conception souvent médiocre des équipements, outils et espaces mis à leur disposition. Ces affections comprennent entre autres:

La prévention des troubles musculo-squelettiques

Pour prévenir les troubles musculo-squelettiques, il est important de concevoir les tâches, les outils et les postes de travail sur la base des principes ergonomiques. L’ergonomie est une science qui vise à adapter le lieu de travail aux besoins du corps humain. Elle s’efforce de minimiser les postures incommodes, la répétition des mêmes gestes et les efforts excessifs et cherche à promouvoir la sécurité, la santé et le confort des travailleurs. Les solutions ergonomiques sont de plusieurs ordres et notamment:

Les maladies infectieuses

Les professionnels de la coiffure et des soins esthétiques travaillent au contact direct des clients. Il serait utile qu’ils sachent comment les maladies infectieuses se propagent afin de se prémunir contre les infections. Rappelons les principaux modes de transmission des maladies dans les salons:

A ce jour, aucun cas n’a été enregistré de coiffeurs, de coiffeuses ou d’esthéticiennes ayant été infectés par le VIH/sida dans l’exercice de leur métier et si, dans ces professions, l’infection par l’hépatite B sur le lieu de travail est extrêmement rare, l’exposition à des pathogènes sanguins n’est pas à exclure. Elle peut résulter d’un contact avec du sang, notamment en cas de ponction de la peau par des outils sur lesquels se trouve du sang infecté (rasoirs, pinces à épiler, aiguilles à tatouage ou tondeuses), ou si du sang contaminé pénètre par une plaie ouverte, une écorchure ou une éruption cutanée.

C’est pourquoi, entre autres, on a cessé dans de nombreux pays de raser les clients avec un rasoir à lame. Outre le risque de coupure, il existe en effet toujours une possibilité de transmission des infections cutanées ou autres par un outil mal stérilisé.

On peut éviter l’exposition à des organismes dangereux en prenant un certain nombre de précautions simples, à savoir:

Autres risques

Le feu

Certains produits utilisés dans les salons peuvent contenir des produits chimiques inflammables ou combustibles. Les sources d’inflammation peuvent être, par exemple, la flamme d’un briquet, d’une allumette, d’un brûleur ou d’une étincelle provenant d’un interrupteur, d’un conducteur ou d’un appareil électrique, ou encore d’un objet chaud tel qu’un fer à friser, une ampoule électrique ou une plaque chauffante. Pour prévenir les incendies, il faut s’assurer que les produits chimiques dangereux sont utilisés et entreposés correctement, que les matières inflammables ou combustibles sont à l’abri des flammes, des étincelles ou des objets chauds, et que les installations électriques sont en bon état. Chaque salon devrait établir un plan de prévention des incendies et de lutte contre le feu ainsi qu’un plan d’évacuation.

L’entretien général

Les salons sont souvent exigus et encombrés. Les étagères sont parfois surchargées et pas toujours très solides. Les employés sont exposés à des risques de glissade ou de chute à cause de liquides répandus, de matériel mal rangé ou de fils électriques traînant sur le sol. Les passages étroits et encombrés rendent les déplacements difficiles. Il importe de veiller au maintien de l’ordre et de la propreté. On devrait pouvoir aller et venir facilement dans l’ensemble du périmètre de travail.

Les risques liés aux appareils électriques

Les appareils électriques utilisés dans un salon de coiffure (tondeuses, sèche-cheveux, appareils pour les soins esthétiques du visage et l’électrolyse) devraient être contrôlés régulièrement pour s’assurer qu’ils sont mis à la terre et que leurs cordons d’alimentation sont en bon état. Comme ces appareils et leurs prises peuvent entrer en contact avec de l’eau, il importe d’assurer une protection efficace contre les défauts à la terre.

Les problèmes de santé et les types de maladies

Les affections cutanées

Les dermites irritantes et allergiques, des mains seules ou des mains et du visage, sont un problème fréquent dont souffrent entre 10 et 20% des employés des salons de coiffure et de beauté (van der Walle et Brunsveld, 1994). Elles prennent souvent la forme d’éruptions cutanées caractéristiques siégeant dans les espaces interdigitaux et notamment de rougeurs, de dessèchements et de craquèlements de la peau des mains. Les professionnels de la coiffure présentent aussi parfois de l’eczéma au bout des doigts, avec chute des ongles. Les employés jeunes sont aussi les plus exposés, car c’est à eux que l’on confie en général le soin de faire les shampoings et les permanentes. Chez les esthéticiennes, les causes les plus fréquentes d’éruptions cutanées allergiques sont les agents conservateurs et les teintures contenant du thioglycolate de glycérol, du thioglycolate d’ammonium, du sulfate de nickel et du persulfate d’ammonium (p-phénylènediamine ou resorcinol) (Villaplana, Romaguera et Grimalt, 1991).

La plupart du temps, une fois déclarée, la dermite allergique ne disparaît pas, même si le sujet s’astreint à porter des gants. Les gants en latex sont bien souvent un important facteur d’allergie et il peut s’avérer nécessaire de leur substituer des gants en vinyle si l’allergie à ce produit se confirme. Lorsqu’un des employés d’un salon de coiffure développe une allergie au latex, on est parfois obligé d’éliminer de l’endroit les objets en contenant afin d’éviter toute récidive.

Chez les coiffeurs et les coiffeuses, les autres maladies ou lésions de la peau comprennent le granulome provoqué par l’implantation de cheveux et les brûlures à l’eau chaude. Les stations debout prolongées, courantes dans cette profession, peuvent provoquer des varices. Avec les outils coupants tels que ciseaux, rasoirs et tondeuses électriques, ils risquent des lacérations de la peau aggravées de dermites si la blessure est exposée par la suite à des produits chimiques.

Les troubles pulmonaires

La rhinite allergique («rhume des foins») et l’asthme accompagnent l’utilisation des solutions pour permanentes (Schwartz, Arnold et Strohl, 1990), en particulier si elles contiennent du persulfate d’ammonium (Gamboa et coll., 1989). Les décolorants pour cheveux et l’utilisation de henné (Starr, Yunginger et Brahser, 1982) ont été associés à l’asthme.

Les troubles de la reproduction

Une étude a permis de constater une relative augmentation des risques d’avortements spontanés chez les coiffeuses et les esthéticiennes à plein temps utilisant souvent des produits chimiques. Le formaldéhyde et les produits chimiques auxquels sont exposés les manucures et les spécialistes de la pose de faux ongles sont tout particulièrement associés à des risques accrus d’avortements spontanés (John, Savitz et Shy, 1994).

Le cancer

Il semble que les employés des salons de coiffure et de beauté présentent un risque accru de développer certains types de cancer, dont le lymphome non hodgkinien (Zahm et coll., 1992; Pearce et Bethwaite, 1992), le cancer de la vessie et de l’urètre (Steineck et coll., 1990) et celui du sein (Koenig et coll., 1994).

LES BLANCHISSERIES ET LES ENTREPRISES DE NETTOYAGE À SEC

Gary S. Earnest, Lynda Ewers et Avima M. Ruder

Généralités

Les blanchisseries commerciales qui, à l’origine, étaient des ateliers familiaux, sont devenues aujourd’hui de véritables petites entreprises où se posent des problèmes spécifiques de sécurité et de santé. Celles qui se spécialisent dans les services aux hôpitaux sont confrontées à des risques biologiques, et celles qui traitent les vêtements de travail des travailleurs de l’industrie ou du secteur des services exposent leur personnel aux risques chimiques propres à ces secteurs. Il semble que le nettoyage à sec soit né en France en 1825, lorsqu’un employé d’une entreprise de teinturerie et de nettoyage renversa par inadvertance du pétrole lampant sur une nappe tachée (Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), 1995a). La nappe ayant séché, les taches avaient disparu. Le pétrole lampant est un hydrocarbure et c’est ce même type de solvants hydrocarburés — térébenthine, kérosène, benzène et essence — qu’utilisaient les premières entreprises de nettoyage à sec. Tous ces solvants présentaient un inconvénient majeur: ils étaient inflammables, d’où des explosions et des incendies fréquents (Wentz, 1995). En 1928, W.J. Stoddard inventa un solvant pratiquement inodore, à base de pétrole, dont le point d’éclair était beaucoup plus élevé, ce qui réduisait le risque d’incendie. Ce solvant a été de plus en plus employé dans l’industrie du nettoyage à sec et il l’est encore de nos jours.

Au début du XXe siècle, les progrès de la synthèse des hydrocarbures chlorés ont permis la mise au point de solvants ininflammables pour le nettoyage à sec. Au début, on préférait le tétrachlorure de carbone, mais étant donné sa toxicité et son agressivité sur les métaux, les textiles et les teintures, il a été progressivement remplacé, au cours des années quarante et cinquante, par le trichloroéthylène et le perchloroéthylène (PCE) (également connu sous le nom de tétrachloroéthylène) (Wentz, 1995). Le PCE (C2Cl4) est un liquide incolore, transparent et lourd, qui a une odeur d’éther. Dans les années quatre-vingt-dix, aux Etats-Unis, près de 90% des établissements de nettoyage à sec utilisaient le PCE (Environmental Protection Agency (EPA), 1991a).

Bien qu’il y ait des disparités d’un pays à l’autre, voire d’un magasin à l’autre, les blanchisseries et les établissements de nettoyage à sec sont généralement de petites entreprises: aux Etats-Unis, environ 70% d’entre elles comptent moins de quatre employés, qui effectuent le plus souvent les opérations de nettoyage dans le magasin même. Les employés de ces petites entreprises, dont beaucoup travaillent plus de huit heures par jour, sont souvent les membres de la même famille, y compris parfois les enfants. Dans de nombreux pays, la famille est propriétaire de l’établissement et habite dans l’immeuble où il se trouve. De plus en plus de nos jours, les entreprises d’une certaine importance ont plusieurs «centres de dépôt» où les clients laissent leurs vêtements sales. Ceux-ci sont transportés jusqu’à un atelier central où ils sont nettoyés, puis ils sont ramenés aux centres de dépôt où les clients les reprennent. Ce système a l’avantage de regrouper les déchets dangereux en un seul lieu et de réduire l’exposition aux solvants des employés de ces centres.

Les procédés utilisés par les blanchisseries et les établissements de nettoyage à sec

Le travail de blanchisserie ou de nettoyage à sec commence lorsque le client apporte ses vêtements sales au magasin. Les vêtements d’aujourd’hui sont confectionnés dans des tissus aux fibres diverses. Ils sont inspectés et triés en fonction de leur poids, de leur couleur, de leur finition et de leur texture avant d’être chargés en machine. Les taches visibles sont traitées avant ou après le nettoyage, à un poste de détachage à l’aide de produits chimiques différents, et selon le type de tache.

Le nettoyage des vêtements comporte trois étapes: le lavage, l’essorage et le séchage (voir figure 100.4). Le nettoyage liquide (blanchissage) nécessite du détergent, de l’eau et éventuellement de la vapeur. Dans le nettoyage à sec, le détergent et l’eau sont ajoutés au solvant pour mieux éliminer la saleté. Les vêtements sont chargés manuellement dans la machine et la solution de nettoyage est ajoutée automatiquement; ils tournent pendant un certain temps, sont essorés à grande vitesse pour extraire l’eau et le solvant puis séchés. Une fois retirés du séchoir, les vêtements sont repassés pour enlever les plis et leur redonner leur forme initiale.

Figure 100.4 Les différentes phases du nettoyage à sec

Figure 100.4

De nombreux pays ont imposé des réglementations sévères pour limiter les expositions au PCE et les émissions de ce produit, en raison des problèmes qu’il pose pour la santé et pour l’environnement. Grâce à ces réglementations, les procédés de nettoyage à sec évoluent. La purification des solvants s’améliore, des systèmes de récupération de la vapeur sont installés, des solvants de remplacement sont mis au point et les méthodes de nettoyage liquide par immersion dans l’eau sont perfectionnées pour traiter des vêtements autrefois nettoyés par des solvants. Ces procédés sont décrits ci-après.

Les machines en circuit ouvert et les machines en circuit fermé

Il existe deux types principaux de machines pour le nettoyage à sec: les machines en circuit ouvert et les machines en circuit fermé. Les machines en circuit ouvert, plus anciennes et moins chères, obligent à retirer à la main les vêtements chargés de solvants de la machine à laver pour les mettre dans le séchoir. Cette opération expose les travailleurs à des concentrations massives de PCE. En raison des quantités de solvants mises en œuvre et des émissions auxquelles elles donnent lieu, les machines de ce type ne sont plus fabriquées aux Etats-Unis; toutefois, on peut encore y acheter des machines (d’occasion ou remises à neuf) de ce modèle.

En 1994, aux Etats-Unis, quelque 70% des machines à PCE étaient des machines en circuit fermé, fonctionnant selon un procédé en continu permettant d’éviter d’avoir à transférer les vêtements d’une machine à l’autre. Les réglementations écologiques devenant plus strictes, de nombreux magasins utilisent des machines en circuit fermé. Néanmoins, il en est encore qui ont recours à des machines en circuit ouvert pour des raisons économiques. Aux Etats-Unis, les machines utilisant des produits pétroliers sont la plupart du temps des machines en circuit ouvert.

Les machines en circuit fermé sont équipées le plus souvent d’un système de ventilation par extraction; elles rejettent les vapeurs de solvant résiduelles directement dans l’atmosphère, ou possèdent un système de récupération de ces mêmes vapeurs qui fonctionne pendant la phase d’aération. Les machines en circuit fermé sans ventilation ne dégagent des vapeurs de solvant dans l’atmosphère ambiante que lorsque leur porte est ouverte. Elles remettent en circulation l’air de séchage chaud dans un système de récupération des vapeurs, puis le font repasser dans le tambour de séchage et ce, sans phase d’aération.

La purification des solvants: la filtration et la distillation

Les établissements de nettoyage à sec doivent procéder à des opérations de filtration ou de distillation pour récupérer et purifier les solvants. La filtration élimine les impuretés insolubles, les résidus non volatils et les teintures et matières colorantes mal fixées. On l’utilise parfois aussi, en particulier aux Etats-Unis, pour enlever les impuretés solubles. La filtration est un processus continu. Le solvant passe au travers d’un solide adsorbant (poudre, cartouche ou filtre à disque rotatif qui tous nécessitent un entretien périodique). Les adsorbants doivent être éliminés lorsqu’ils sont contaminés.

La distillation, utilisée aux Etats-Unis par 90% environ des établissements de nettoyage à sec, élimine les huiles solubles, les acides gras et les graisses qui ne l’ont pas été par la filtration (International Fabricare Institute, 1990). Elle a lieu au moment où le PCE atteint son point d’ébullition et se vaporise avant de se recondenser sous forme liquide. Au cours de ce processus, les impuretés non volatiles, qui ne peuvent être éliminées par distillation, demeurent en l’état et sont traitées comme des déchets dangereux. La filtration et la distillation produisent toutes deux des déchets solides contenant du PCE; les fabricants d’équipement de nettoyage à sec s’efforcent toutefois de mettre au point de nouvelles techniques permettant de réduire le volume des déchets dangereux produits, ce qui devrait se traduire par des économies importantes dans les coûts d’élimination des déchets en question.

La récupération des vapeurs de PCE

Cette récupération fait appel essentiellement à deux techniques: l’adsorbeur sur charbon et le condenseur réfrigéré. Ces deux techniques, autrefois séparées, sont aujourd’hui associées dans les machines modernes. Aux Etats-Unis, par exemple, l’adsorption sur charbon est pratiquée dans 35% environ des machines contrôlées. L’adsorption au charbon permet d’obtenir une réduction de 95 à 99% des émissions de PCE dans l’air. Les vapeurs chargées de solvant passent sur du charbon actif à forte capacité d’adsorption. Celui-ci est soumis à une désorption pour permettre la récupération du PCE, ou encore traité en tant que déchet dangereux lorsqu’il est saturé de PCE. La désorption du charbon s’effectue à l’aide de vapeur ou d’air chaud, soit automatiquement après chaque chargement, soit à la fin de la journée; si elle n’est pas pratiquée régulièrement, le lit de charbon se sature et ne remplit plus son rôle. Ce système d’adsorption peut traiter des volumes d’air importants renfermant des concentrations de solvant relativement faibles, tout en restant très efficace pour l’élimination du PCE, mais il exige que l’on procède à des désorptions fréquentes, et la régénération à la vapeur produit des eaux usées contaminées.

Pour récupérer le PCE, les condenseurs refroidissent l’air chargé de solvant pour l’amener au-dessous du point de rosée des vapeurs; ils fonctionnent sur le principe selon lequel la capacité de l’air à maintenir un solvant à l’état de vapeur dépend de la température. Environ 65% des machines contrôlées utilisent des condenseurs réfrigérés. Ce procédé permet de récupérer 95% des vapeurs de PCE dans les machines en circuit fermé et 85% dans les machines en circuit ouvert. Les condenseurs n’exigent que peu d’entretien et produisent peu d’eau contaminée, puisqu’ils ne comportent pas d’étape de régénération à la vapeur. Ils demandent en revanche des concentrations de solvant plus élevées que l’adsorption sur charbon actif. La vapeur d’eau est toutefois susceptible de poser problème, car elle peut se condenser et geler, entravant ainsi l’écoulement de gaz et le transfert de chaleur (EPA, 1991b).

Les solvants autres que le PCE

D’autres solvants peuvent être utilisés à la place du PCE. Les limites d’exposition aux solvants inflammables à base de pétrole sont généralement plus élevées que celles du PCE. Ils sont moins agressifs au détachage et, comme leur pression de vapeur est inférieure à celle du PCE, le risque d’exposition par inhalation est généralement plus faible. Ils peuvent néanmoins avoir des effets nocifs sur la santé, tels que l’asphyxie, la dépression du système nerveux central et l’irritation de la peau et des muqueuses. Par ailleurs, les hydrocarbures aliphatiques sont plus toxiques pour les travailleurs lorsqu’ils sont contaminés par du benzène.

En Allemagne, on s’est efforcé de réduire les risques d’incendie que présentent les solvants à base de pétrole par deux méthodes: la mise au point de solvants moins dangereux et l’amélioration des machines elles-mêmes. Les solvants à base de pétrole très couramment utilisés dans ce pays sont des paraffines à chaînes droites, ramifiées ou cycliques, comprenant 10 à 12 carbones. Ils ont une durée de vie dans l’atmosphère de quelques jours seulement, ne contiennent pas d’halogènes, ne provoquent pas d’appauvrissement de la couche d’ozone et ne jouent qu’un rôle mineur dans l’effet de serre. Voici quelques-uns des critères appliqués en Allemagne aux solvants à base de pétrole utilisés pour le nettoyage à sec (Hohenstein Institute, 1995):

Les machines fabriquées en Allemagne pour les solvants à base de pétrole sont beaucoup plus sûres qu’autrefois. Ces solvants étant combustibles, leur mise en œuvre nécessite le recours à des mesures de sécurité particulières. Les progrès techniques réalisés ont permis d’améliorer la sécurité des machines et de réduire de façon sensible les risques d’incendie et d’explosion. Les mesures ci-après peuvent être mises en œuvre ensemble ou séparément à cette fin:

Le nettoyage liquide

Cette nouvelle technique est en plein essor; elle se distingue du blanchissage traditionnel, en ce qu’elle est plus douce et qu’elle peut être utilisée sur de nombreux tissus jusqu’ici nettoyés à sec. Quatre facteurs principaux jouent un rôle dans l’élimination des taches: la température, la durée, l’action mécanique et les agents chimiques. Seule une combinaison judicieuse de ces facteurs permet d’obtenir les meilleurs résultats (Vasquez, 1995). Il existe certes quelques variantes mineures dans les techniques de nettoyage liquide, mais toutes utilisent:

Les vêtements sont lavés en adaptant l’effet mécanique au type de vêtement et au degré de salissure. C’est pendant le séchage que le risque est le plus élevé. De nombreuses fibres peuvent être séchées pratiquement sans difficulté. Toutefois, les vêtements délicats ou les vêtements susceptibles de rétrécir ne doivent être séchés que pendant quelques minutes avant d’être étendus à l’air. Aussi, la plupart des vêtements lavés par nettoyage liquide requièrent-ils un travail de finition plus important que ceux qui sont nettoyés au moyen de solvants. La durée du séchage et le travail de finition nécessaire augmentent substantiellement le temps de traitement (Earnest et Spencer, 1996).

Aujourd’hui, le nettoyage liquide n’est pas encore très répandu, car il n’évite pas totalement le recours aux solvants. Ce procédé permet de nettoyer entre 30 et 70% des vêtements qui le sont traditionnellement avec des solvants (Rice et Weinberg, 1994). Il pose cependant encore certains problèmes: les tissus peuvent être endommagés ou décolorés et, surtout, les vêtements ne sont pas toujours impeccables. Les propriétaires d’établissements de nettoyage à sec qui utilisent ce procédé à mauvais escient s’exposent à des poursuites en responsabilité civile. Les partisans de ce procédé s’emploient par conséquent à persuader les fabricants de vêtements de n’employer que des tissus qui le supportent bien.

Les risques professionnels

Les risques liés à l’utilisation du PCE

Sur le lieu de travail, le PCE peut pénétrer dans l’organisme par les voies respiratoires et par la peau (Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR), 1995). Les symptômes associés à une exposition par les voies respiratoires comprennent la dépression du système nerveux central, les atteintes hépatiques et rénales (Royal Society of Chemistry (RSC), 1986), les troubles de la mémoire, la confusion mentale, les vertiges, les maux de tête, la somnolence et les irritations des yeux, du nez et de la gorge. Une exposition répétée de la peau peut provoquer des dermites sèches, squameuses et fissurées (National Institute of Occupational Safety and Health (NIOSH), 1977).

L’Institut national du cancer (National Cancer Institute) et le Programme national de toxicologie (National Toxicology Program), aux Etats-Unis, ont mis en évidence chez les animaux de laboratoire un lien entre l’exposition au PCE et le cancer. Chez l’être humain, les études ont montré qu’il existe, parmi les employés des établissements de nettoyage à sec, un risque élevé de cancer des voies urinaires (Duh et Asal, 1984; Blair et coll., 1990b; Katz et Jowett, 1981), de l’œsophage (Duh et Asal, 1984; Ruder, Ward et Brown, 1994) et du pancréas (Lin et Kessler, 1981). Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le PCE dans le groupe 2A (probablement cancérogène pour l’humain) et le nettoyage à sec dans le groupe 2B (éventuellement cancérogène pour l’humain) (CIRC, 1995b). L’Agence américaine de protection de l’environnement (Environmental Protection Agency (EPA)) applique au PCE la réglementation relative aux polluants atmosphériques dangereux.

Les fichiers de l’Administration américaine de la sécurité et de la santé au travail (Occupational Safety and Health Administration) (OSHA) font référence à de nombreux établissements de nettoyage à sec dans lesquels la limite d’exposition admissible (Permissible Exposure Limit (PEL)), qui est de 100 ppm, pour une moyenne pondérée sur huit heures par jour (time-weighted average (TWA)), est dépassée (OSHA, 1993). C’est en général la personne préposée à la machine qui est exposée aux plus fortes concentrations de PCE. Des études de l’Institut national de la sécurité et de la santé au travail (National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH)), aux Etats-Unis, ont montré que, dans de nombreux établissements de nettoyage à sec employant des machines traditionnelles, les employés subissent une très forte exposition au PCE lorsqu’ils chargent et déchargent les machines. Comme ces opérations sont répétées de nombreuses fois au cours de la journée, il n’est pas rare qu’elles comptent pour 50 à 75% de la TWA des employés concernés (Earnest, 1996). Ces expositions peuvent être réduites par l’emploi de machines de nettoyage à sec modernes et de produits moins nocifs que les solvants, par une meilleure isolation du procédé et grâce à une ventilation locale et générale plus efficace.

L’exposition à des produits chimiques autres que le PCE

Les blanchisseries et les établissements de nettoyage à sec utilisent des produits chimiques très divers qui peuvent porter atteinte à la santé par contact cutané ou oculaire et par inhalation. Les lésions cutanées résultent d’une exposition récurrente ou soudaine. Les produits chimiques qui se vaporisent facilement et sont très toxiques présentent un risque en cas d’inhalation, même si l’on s’en préoccupe généralement moins que des lésions cutanées ou oculaires. Les détachants les plus couramment utilisés aux Etats-Unis sont: le trichloroéthylène, les cétones — principalement la méthyl-isobutylcétone, le naphta de pétrole et l’acide fluorhydrique. Les oxydants tels que les agents de blanchiment au chlore peuvent être dangereux s’ils sont utilisés en présence de composés courants tels que la térébenthine, l’ammoniac ou les combustibles. Les détergents qui contiennent des enzymes peuvent provoquer des réactions immunitaires chez de nombreux sujets. Les expositions combinées à plusieurs types de produits (solvants de nettoyage à sec, PCE et autres substances chimiques) sont aussi une importante source de préoccupation.

Les facteurs de risques de nature ergonomique

Dans le secteur du nettoyage, ce sont essentiellement les repasseuses qui sont exposées à des risques liés à l’ergonomie. Le repassage à la presse est une tâche dynamique et répétitive qui nécessite, pour atteindre les vêtements et les traiter, des mouvements de flexion et des gestes de saisie précise ainsi que des postures inconfortables. Il faut ajouter que les repasseuses doivent parfois lever de lourdes charges lorsque les articles à repasser sont confectionnés avec des tissus très pesants, notamment dans les blanchisseries commerciales.

Les risques d’incendie

Le feu a de tout temps été un problème dans le nettoyage à sec en raison des nombreux liquides inflammables et des combustibles utilisés. Les solvants à base de pétrole qui s’enflamment facilement représentent toujours un risque élevé pour la sécurité et la santé. Aux Etats-Unis, environ 10% des établissements de nettoyage à sec emploient des solvants traditionnels à base de pétrole tels que le solvant de Stoddard ou des alcools minéraux et même ceux qui se servent de PCE ininflammable ne sont pas à l’abri des risques. En effet, lorsqu’il est suffisamment chauffé, celui-ci se décompose en chlorure d’hydrogène et en gaz phosgène. Autre source de préoccupation: le cyanure d’hydrogène qui se dégage lorsque des tissus contenant de l’azote brûlent (c’est le cas de nombreuses fibres naturelles et synthétiques) et le monoxyde de carbone en cas de combustion incomplète. Outre les tissus, on trouve dans les établissements de nettoyage à sec bien d’autres sources potentielles d’inflammation.

Les fabricants de machines de nettoyage à sec doivent veiller à éliminer toute cause possible d’incendie et s’assurer que celles-ci sont sûres. De même, les propriétaires d’établissements de nettoyage à sec doivent prendre toutes les mesures qui s’imposent pour prévenir les dangers éventuels. Aux causes spécifiques à ce secteur s’ajoutent les risques d’incendie communs à toutes les activités professionnelles tels que le mauvais fonctionnement des appareils électriques, les frottements, les flammes nues, les étincelles, l’électricité statique, les surfaces chaudes et la présence de fumeurs (NIOSH, 1975).

Les brûlures thermiques

Les ateliers de nettoyage des vêtements comportent plusieurs sources de brûlures graves: au poste de nettoyage à sec à proprement parler, on peut se brûler avec la tête de la presse, les canalisations de vapeur d’eau, ou même la vapeur d’eau elle-même. L’isolation des tuyaux, des canalisations et des surfaces, et l’utilisation de dispositifs de protection sont autant de moyens qui peuvent aider à prévenir ce type d’accident.

Bien que les chaudières modernes soient plus sûres qu’autrefois, elles servent toujours à produire de grandes quantités de vapeur d’eau et doivent donc être utilisées dans les meilleures conditions de sécurité possibles. On trouvera une liste des précautions indispensables à prendre à cet égard dans le code 32 de l’Association nationale de protection contre l’incendie (National Fire Protection Association (NFPA), 2000), aux Etats-Unis, concernant les normes applicables aux établissements de nettoyage à sec, ainsi que dans le manuel général sur la protection contre les incendies de cette même Association (NFPA, 1991). Ces deux documents spécifient les critères à respecter pour la construction des locaux, l’entreposage et l’isolation des produits inflammables, la pose d’extincteurs et de systèmes d’extinction par arrosage automatique. Ils traitent également de l’accumulation éventuelle de gaz autour des chaudières et expliquent comment éliminer les fuites de gaz et assurer une ventilation suffisante.

Les risques mécaniques

Les risques d’accident sont toujours importants lorsqu’on se sert d’équipements mécaniques, notamment de presses. Sur les modèles que l’on peut faire fonctionner avec une seule main, il arrive que les travailleurs se fassent happer l’autre main. Les courroies, chaînes d’entraînement, arbres de rotation et systèmes de raccordement devraient être protégés afin d’éviter tout accident par contact. Des protections devraient être installées autour des éléments mobiles des machines pour éviter qu’elles ne happent, pincent ou coupent certaines parties du corps des opérateurs. Pour prévenir les risques de ce genre, les méthodes les plus courantes sont l’encoffrement des systèmes, les dispositifs de verrouillage et de sécurité électroniques, les barrières mobiles, les systèmes de contrôle à distance et les mécanismes de disjonction déclenchables à deux mains.

Les risques électriques

On dispose de plusieurs moyens pour prévenir les risques électriques parmi lesquels il faut citer l’isolation et la mise à la terre. L’identification et la protection des éléments sous tension contribuent également à éviter les accidents électriques. Les risques peuvent être aggravés par la présence d’humidité. Il existe des disjoncteurs différentiels qui interrompent le courant en cas de fuite par la terre dans l’installation électrique. Le choix d’un équipement électrique devrait tenir compte des normes reconnues, telles que le Code 70 de la NFPA (1996) et le Code C2 de l’Institut américain de normalisation (American National Standards Institute (ANSI), 1997). On trouvera, dans la présente Encyclopédie , divers conseils pratiques sur l’utilisation appropriée de l’électricité (voir les chapitres no 40, «L’électricité» et no 81, «Les appareils électriques»).

Le stress thermique

Le stress thermique peut affecter les employés contraints de travailler durant de longues heures en ambiance chaude, comme c’est le cas dans de nombreux établissements de nettoyage à sec. Ce stress est plus intense encore pendant les mois d’été, notamment si le magasin n’est pas climatisé (la climatisation n’est pas très répandue dans ce secteur d’activité). Des facteurs à la fois physiques et environnementaux ont une incidence sur les effets de la chaleur et sur le risque individuel de stress thermique: l’acclimatement, le rapport surface corporelle/poids, l’âge et l’état de santé, le bilan hydroélectrolytique et sodique et la condition physique.

Les glissades, les trébuchements et les chutes

Les blanchisseries et les établissements de nettoyage à sec sont souvent encombrés de monde et de matériel et le risque de glissades, de trébuchements et de chutes y est donc très réel. Les lieux de passage ne sont pas toujours bien délimités et les récipients contenant des solvants ou de l’eau sont nombreux. Il est fréquent que des liquides soient renversés, rendant le sol glissant. Pour limiter ces risques, il faut exiger des nettoyages réguliers, agencer avec soin les locaux et revêtir les sols de matériaux antidérapants. Il faut veiller à maintenir de bonnes conditions d’hygiène, d’ordre et de propreté sur le lieu de travail et éponger immédiatement tout liquide renversé.

Les risques biologiques

Dans les lingeries des établissements hospitaliers, les travailleurs qui trient le linge avant son blanchissage peuvent se couper ou se piquer avec des objets oubliés dans les draps ou les poches des uniformes du personnel. Ceux des blanchisseries ou des établissements de nettoyage à sec peuvent avoir à manipuler des vêtements récemment salis et contaminés par des liquides organiques. Les vêtements qui proviennent des cabinets dentaires et médicaux, ainsi que des laboratoires, des banques du sang, des centres de traitement des toxicomanes, des cliniques, des morgues, des ambulances et autres établissements de soins peuvent en effet contenir des matières potentiellement infectieuses. Dans de nombreux pays, les entreprises qui assurent le nettoyage de ce type de vêtements sont asujetties à des normes professionnelles relatives à la prévention des expositions, telles que les règlements de l’OSHA sur les pathogènes à diffusion hématogène.

Les préoccupations relatives à la santé publique et à l’environnement

Le souci de protéger l’environnement et la santé publique a conduit, il n’y a pas si longtemps, à modifier en profondeur la réglementation applicable au secteur du nettoyage à sec. Les locaux à usage résidentiel ou commercial situés à proximité des établissements de nettoyage à sec peuvent être contaminés par des vapeurs de PCE qui pénètrent par les murs, les plafonds, les bouches d’aération, les ouvertures quand elles sont ouvertes ou par les systèmes de ventilation. Les nappes phréatiques et les sols peuvent être pollués en cas de fuites ou de déversements importants de solvants pendant leur transvasement du camion de livraison à la machine de nettoyage à sec. Il en va de même des sols en cas de rejet abusif de l’eau du séparateur dans les égouts. Enfin, les clients risquent eux aussi d’être exposés aux résidus de PCE restés dans les vêtements mal séchés. Ce risque est particulièrement important si la machine fonctionne mal ou si le cycle sec a été abrégé pour accroître la productivité.

Remerciements: cet article s’inspire très largement des informations réunies et publiées par l’Institut national de la sécurité et de la santé au travail (National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH)) des Etats-Unis.

LES SERVICES FUNÉRAIRES

Mary O. Brophy et Jonathan T. Haney

Généralités

En admettant que la population mondiale soit de 5 milliards d’habitants, entre 250 000 et 500 000 personnes meurent chaque jour. Beaucoup sont des nouveau-nés ou des enfants, mais quiconque est né doit aussi mourir un jour. Malgré la diversité des cultures et des croyances religieuses qui entourent la mort, la dépouille mortelle de chaque personne fait l’objet de pratiques funéraires, les plus répandues étant l’inhumation et la crémation. Dans de nombreuses cultures, il y a préalablement un traitement du corps du défunt. Les rites les plus simples consistent à le laver avec des herbes et des épices afin de ralentir ou de dissimuler le début de la décomposition et l’odeur émanant des tissus morts. Les rites plus sophistiqués font appel à des méthodes complexes, telles que la thanatopraxie et l’enlèvement des organes internes. La thanatopraxie consiste généralement à remplacer le sang par un liquide d’embaumement ou de conservation. Les Egyptiens ont été parmi les premiers à la pratiquer et à la développer: ils embaumaient la dépouille mortelle. La thanatopraxie a été largement employée au XXe siècle en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Elle est suivie soit par l’inhumation soit par la crémation. En dehors de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord, la thanatopraxie n’est pas très répandue.

Les pratiques mortuaires

La préparation et l’enterrement d’un défunt peuvent comporter de nombreuses étapes:

Trois types de risques sont toujours associés à la manipulation des restes humains: microbiens, psychologiques et ergonomiques auxquels il faut ajouter un quatrième — le risque chimique — plus spécifique à la thanatopraxie. Aux Etats-Unis, de nombreux Etats ont adopté des lois qui rendent la thanatopraxie obligatoire si le défunt doit être exposé dans un cercueil ouvert.

Les risques microbiens

Le décès est souvent provoqué par une maladie. Après la mort, les microbes qui en sont la cause peuvent continuer à vivre dans le corps du défunt et infecter les personnes qui s’en occupent. Des maladies contagieuses telles que la peste et la variole se sont ainsi propagées par manque de précaution lors de la manipulation de cadavres. Lorsqu’on évalue le risque microbien, il faut impérativement s’interroger sur la voie d’exposition. Dans de nombreux cas, il suffit de toucher une source de contamination, puis de se frotter les yeux ou le nez pour que des pathogènes s’introduisent dans l’organisme par les muqueuses. Les pathogènes peuvent aussi être ingérés ou inhalés. Le risque de contamination par inhalation est particulièrement élevé lors de l’exhumation de restes humains desséchés ou encore lors des procédures qui causent la dispersion d’aérosols, par exemple lorsqu’on scie un os de la personne décédée. La propagation des maladies est encore plus importante lorsqu’on utilise des instruments coupants ou pointus. De telles pratiques entraînent un risque d’exposition par voie parentérale.

Les risques microbiens peuvent être classés de multiples façons, y compris selon le type d’organisme pathogène en cause, le type de maladie, sa gravité et la voie d’infection. C’est elle qu’il convient d’étudier lorsqu’on veut connaître les risques qu’encourent les employés des services funéraires. Les voies d’infection sont l’ingestion, l’inhalation, le contact cutané, la voie parentérale ou la perforation.

La contamination par ingestion peut être prévenue par une bonne hygiène individuelle. Pour cela, il faut toujours se laver les mains avant de manger ou de fumer et tenir la nourriture, les boissons ou tout objet susceptible d’être porté à la bouche (tel que les cigarettes) à l’écart des zones de contamination possible. Ces précautions sont valables pour l’exposition aux produits chimiques. En plus d’une hygiène individuelle minutieuse, le port de gants imperméables lorsqu’on touche un cadavre peut réduire le risque d’infection.

Quant à la contamination par inhalation, elle n’est possible que dans le cas d’organismes pathogènes véhiculés par l’air. Cette contamination se fait essentiellement de deux façons: lors des exhumations ou des autopsies au cours desquelles on doit scier un os. Il existe une troisième possibilité de formation et de dissémination d’aérosols pathogènes dans l’air — celui de la tuberculose, par exemple — lorsqu’on expulse l’air des poumons d’un cadavre. Bien qu’il y ait eu dans le passé des épidémies de peste, de choléra, de typhoïde, de tuberculose, de charbon et de variole, seuls les organismes provoquant le charbon et la variole semblent capables de survivre pendant un certain temps une fois le corps enterré (Healing, Hoffman et Young, 1995). On peut trouver ces organismes pathogènes dans n’importe quel tissu mou — non pas dans les os — et principalement ceux qui se sont momifiés ou sont devenus friables. La bactérie du charbon peut, par exemple, former des spores qui restent viables pendant de longues périodes, en particulier dans un milieu sec. Des virus intacts de la variole ont été mis en évidence au microscope électronique sur les tissus de corps enterrés dans les années mille huit cent cinquante. Aucun de ces virus ne s’étant ensuite développé en culture tissulaire, on a estimé qu’ils n’étaient plus actifs (Baxter, Brazier et Young, 1988). Le virus de la variole est toutefois resté infectieux après treize ans de stockage à sec dans un laboratoire (Wolff et Croon, 1968). Un article publié dans le Journal of Public Health (Royaume-Uni), dans les années mille huit cent cinquante, fait état des préoccupations des autorités quant à l’infectivité du virus de la variole présent dans des restes humains enterrés à Montréal deux cents ans plus tôt, alors que cette maladie était très répandue dans le Nouveau Monde (Sly, 1994).

Au cours d’une exhumation, l’inhalation de spores fongiques est fréquente et constitue donc un risque de contamination plus probable que ceux mentionnés précédemment. Toute intervention sur des restes humains anciens nécessite le port d’un appareil de protection respiratoire. Des appareils individuels jetables munis de filtres à haute efficacité (HEPA), mis au point pour protéger les travailleurs contre la tuberculose et la poussière de plomb, se révèlent assez efficaces contre les spores fongiques. Outre les problèmes microbiens, l’exhumation comporte des risques d’inhalation de poussières de bois ou de plomb qu’on ne saurait négliger.

La tuberculose se transmet principalement par inhalation. Son incidence a augmenté au cours du dernier quart du vingtième siècle, en raison de la baisse de la vigilance des autorités sanitaires et de l’apparition de souches bactériennes résistant à plusieurs groupes d’antibiotiques. Une étude menée à la Johns Hopkins School of Public Health (Baltimore, Maryland, Etats-Unis) montre que 18,8% des thanatopracteurs réagissaient positivement à la tuberculine, contre 6,8% des employés des pompes funèbres qui ne pratiquaient pas la thanatopraxie. Ce dernier taux est comparable à celui de la population générale (Gershon et Karkashion, 1996).

Le virus de l’hépatite B (VHB) et celui de l’immunodéficience humaine (VIH) sont infectieux s’ils entrent en contact avec des muqueuses ou pénètrent dans le sang par une coupure ou une piqûre. Une étude menée auprès de thanatopracteurs du Maryland (Etats-Unis) a montré qu’au cours des six mois précédents 10% d’entre eux avaient eu les muqueuses exposées et que 15% s’étaient piqués avec une aiguille (Gershon et coll., 1995). Selon d’autres études réalisées aux Etats-Unis toujours, entre 39 et 53% des thanatopracteurs s’étaient piqués avec une aiguille au cours des douze mois précédents (Nwanyanwu, Tabasuri et Harris, 1989). Dans ce pays, la prévalence du VHB se situerait entre 7,5 et 12,0% chez les thanatopracteurs non vaccinés, et à 2,6% ou moins chez ceux d’entre eux qui l’étaient. La couverture vaccinale oscille entre 19 et 60%. Il existe un vaccin contre le VHB, mais aucun pour le moment contre le VIH.

Le VHB et le VIH ne sont infectieux que s’ils entrent en contact avec les muqueuses (bouche, nez et yeux) ou s’introduisent dans le sang d’une autre personne. Ils ne traversent pas la peau intacte. Ces virus peuvent pénétrer dans la circulation sanguine par une coupure, une écorchure ou lors d’une piqûre ou d’une coupure avec un instrument contaminé. Les mains crevassées en raison de la sécheresse cutanée ou des envies peuvent leur servir de portes d’entrée. Par conséquent, pour empêcher la transmission de ces maladies, il est important d’avoir des barrières imperméables aux liquides organiques, d’éviter les éclaboussures de liquides contaminés dans les yeux, le nez ou la bouche, ainsi que les coupures et les piqûres avec un instrument contaminé. Les gants en latex et les masques faciaux assurent souvent cette protection. Ces gants ont cependant une durée d’utilisation limitée, qui dépend des conditions de stockage (température et lumière). D’une façon générale, il conviendrait de les soumettre à des tests de résistance s’ils ont été stockés pendant plus d’un an. Pour cela, il faut les remplir d’eau et attendre deux minutes pour voir s’ils ont des fuites. Certains pays occidentaux, comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont adopté en la matière le principe des précautions universelles qui veut que tout cadavre soit traité comme s’il était infecté par le VHB et le VIH.

Les risques psychologiques

Dans de nombreuses cultures, c’est la famille du défunt qui prépare le corps pour l’enterrement ou la crémation. Dans d’autres, cette tâche est confiée à des spécialistes. Les vivants sont affectés psychologiquement lorsqu’ils sont appelés à s’occuper des morts. Cette charge émotionnelle existe quels que soient les rites funéraires. Des études ont été faites pour l’identifier et pour évaluer son impact chez les personnes qui exercent ce métier.

Les risques psychologiques auxquels sont exposés les employés des pompes funèbres n’ont pas été étudiés de manière approfondie, mais des travaux ont été effectués en 1995 pour connaître les effets psychologiques que pouvait avoir le fait de devoir s’occuper des restes des victimes d’une mort traumatique. Les principaux effets semblent être l’angoisse, la dépression et la somatisation (tendance à faire état de troubles physiques), l’irritabilité, les troubles de l’appétit et du sommeil et la consommation accrue d’alcool (Ursano et coll., 1995). Le syndrome de stress post-traumatique a une incidence significative. Immédiatement après une catastrophe au cours de laquelle des restes humains ont dû être évacués, entre 20 et 40% des secouristes ont été considérés, sur la base de tests psychologiques, comme étant une catégorie à haut risque, mais 10% d’entre eux seulement présentaient les symptômes de stress post-traumatique. Un an après la catastrophe, les effets psychologiques étaient encore sensibles; leur incidence était toutefois beaucoup plus faible. Certains secouristes présentaient des symptômes psychologiques négatifs plusieurs années après l’événement traumatisant.

Bon nombre de ces études ont été effectuées sur du personnel militaire. Elles montrent que les taux de stress généralisé sont plus élevés chez les individus inexpérimentés et non volontaires, et que les indicateurs de stress étaient encore élevés une année après l’événement traumatisant. L’empathie, ou l’auto-identification de l’employé des pompes funèbres avec le défunt, semblait être liée à un niveau accru de stress psychologique (McCarroll et coll., 1993; McCarroll et coll., 1995).

Une étude des causes de décès effectuée entre 1975 et 1985 aux Etats-Unis auprès de 4 046 thanatopracteurs et employés des pompes funèbres fait état d’un rapport de mortalité proportionnelle (proportionate mortality ratio (PMR)) de 130 pour le suicide (la mortalité proportionnelle serait en l’occurrence le rapport entre le nombre effectif des suicides chez les thanatopracteurs et les employés des pompes funèbres, et le nombre de suicides auquel on pourrait s’attendre dans un groupe d’individus de même âge, de même race et de même sexe, n’appartenant à aucune des deux catégories. Ce rapport est ensuite multiplié par 100). Cette étude avait en fait pour objet d’évaluer le risque de cancer dans les services funéraires, et la statistique sur les suicides n’a pas été analysée plus avant.

L’ergonomie

Un adulte décédé est lourd et il doit généralement être transporté jusqu’au lieu désigné pour son enterrement ou sa crémation. Même lorsqu’on recourt à des moyens mécaniques pour certaines opérations, par égard pour le défunt, le corps est en général porté par des personnes du lieu du décès jusqu’au véhicule, puis du véhicule au lieu de l’enterrement ou de la crémation.

Les employés des services funéraires sont appelés à déplacer le corps à de nombreuses reprises au cours de sa préparation et pendant les funérailles. Bien qu’aucune étude sur ce sujet n’ait été trouvée, on peut dire qu’il s’agit d’un métier à très forte charge physique par à-coups. Or, on sait que la manutention répétée et prolongée d’objets lourds est souvent à l’origine de douleurs et de lésions de la région lombaire. Des dispositifs de levage existent, qui pourraient être utiles.

Les risques chimiques

La thanatopraxie exige l’utilisation de produits chimiques puissants et implique donc une forte exposition pour les employés des pompes funèbres. Le formaldéhyde, qui est le plus couramment utilisé, est aussi le plus toxique. Il est irritant pour les muqueuses, les yeux, les parois internes du nez et l’appareil respiratoire, et a été associé à des modifications cellulaires mutagènes et au développement de cancers, ainsi qu’à l’asthme professionnel. Le niveau d’exposition professionnelle non accompagnée d’effets nocifs n’a cessé d’être abaissé au cours des dernières décennies. Les limites d’exposition admissibles en 1995 en moyenne pondérée pour huit heures de travail (time-weighted average (TWA)) allaient de 0,5 ppm en Allemagne, au Japon, en Norvège, en Suède et en Suisse à 5 ppm en Egypte et à Taiwan (Chine) (Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)), 1995c). Des concentrations de formaldéhyde entre 0,15 et 4,3 ppm, avec des valeurs instantanées pouvant atteindre 6,6 ppm, ont été signalées lors de contrôles d’ambiance. L’intervention du thanatopracteur dure de une à deux heures et l’exposition au formaldéhyde est accrue pendant l’application des crèmes, des poudres de séchage et des poudres durcissantes, ainsi que lors de déversements accidentels. C’est le métier du service funéraire le plus exposé au risque chimique.

Des rats soumis à une exposition chronique de 6 à 15 ppm de formaldéhyde (Albert et coll., 1982; Kerns et coll., 1982; Tobe et coll., 1985), ou exposés de façon répétée à 20 ppm pendant des périodes de quinze minutes (Feron et coll., 1988), ont développé des cancers du nez (Hayes et coll., 1990). Le CIRC a fait état de preuves épidémiologiques limitées d’un lien entre l’exposition au formaldéhyde dans l’industrie en général et le développement de cancers du rhinopharynx (Olsen et Asnaes, 1986; Hayes et coll., 1986; Roush et coll., 1987; Vaughan et coll., 1986; Blair et coll., 1986; Stayner et coll., 1988). Plusieurs études sur les employés des pompes funèbres ont signalé en revanche une incidence accrue des leucémies et des tumeurs du cerveau (Levine, Andjelkovich et Shaw, 1984; Walrath et Fraumeni, 1983). Outre ses effets cancérogènes, le formaldéhyde est irritant pour les muqueuses et constitue un agent de sensibilisation puissant dans le développement de l’asthme de l’adulte. Le ou les mécanismes par lesquels le formaldéhyde provoque de l’asthme sont moins bien définis encore que ceux qui interviennent dans le développement du cancer.

Les autres produits chimiques potentiellement dangereux contenus dans les solutions qu’emploie le thanatopracteur sont notamment le phénol, le méthanol, l’alcool isopropylique et le glutaraldéhyde (Hayes et coll., 1990). Le glutaraldéhyde semble être plus irritant que le formaldéhyde pour les muqueuses; à des concentrations nettement supérieures à 500 ppm, il affecte le système nerveux central. Le méthanol a lui aussi des effets sur le système nerveux central, en particulier sur le système visuel. Le phénol semble affecter le système nerveux et les poumons, le cœur, le foie et les reins, et il est absorbé assez rapidement à travers la peau. Nous ne comprenons pas encore très bien la toxicité des polyexpositions à des produits chimiques et notre capacité à en évaluer les risques est trop limitée pour que l’on puisse analyser de façon concluante les effets physiologiques des mélanges auxquels sont exposés les thanatopracteurs et les employés des pompes funèbres. Selon Blair et coll. (1990a), l’incidence accrue des leucémies et des tumeurs du cerveau signalée chez certains professionnels (thanatopracteurs, pathologistes, anatomistes, par exemple), mais pas chez les travailleurs de l’industrie, serait due à une exposition à des produits chimiques autres que le formaldéhyde.

Les progrès dans la conception des tables de dissection montrent que les systèmes d’évacuation des vapeurs par aspiration descendante réduisent sensiblement l’exposition des personnes qui travaillent à proximité de ces tables (Coleman, 1995). Le port de gants lors de l’application sur la peau de liquides et de crèmes de conservation réduit également les risques. Il a été dit, cependant, que certains gants en latex que l’on trouve dans le commerce pouvaient être perméables au formaldéhyde, d’où l’importance de les choisir avec soin. Outre les préoccupations immédiates concernant les risques pour la santé d’une exposition au formaldéhyde, des données de plus en plus nombreuses semblent montrer que des infiltrations de formaldéhyde provenant des cimetières pourraient contaminer les nappes phréatiques.

L’exhumation des corps peut, elle aussi, entraîner une exposition à des produits chimiques, au plomb, par exemple, utilisé de façon sporadique pendant des siècles, puis couramment à partir du XVIIIe siècle et au XIXe siècle pour doubler les cercueils. Il convient aussi de mentionner l’exposition aux poussières de bois, associée à des troubles respiratoires, qui peuvent être inhalées et dont les risques sont accrus lorsqu’elles sont contaminées par des champignons. Enfin, il faut signaler les composés de l’arsenic et du mercure qui étaient également utilisés comme agents de conservation et qui pourraient présenter un risque lors des exhumations.

LES EMPLOYÉS DE MAISON

Angela R. Babin

Généralités

Un employé de maison travaille pour le compte et au domicile d’une famille autre que la sienne, contrairement à la mère de famille ou à la femme au foyer, qui travaille chez elle, et aux femmes de service, qui sont employées par des établissements comme les hôpitaux ou les écoles. L’employé de maison travaille souvent seul et dans l’isolement. Il est presque toujours considéré comme un subalterne par la famille qui l’emploie. Dans le passé, ce travail était parfois effectué par des esclaves ou des serviteurs sous contrainte. On classe aujourd’hui dans cette catégorie d’emploi les domestiques, bonnes à tout faire, femmes de ménage, filles ou garçons au pair et gardiennes d’enfants. Bien que les employés de maison puissent être des hommes ou des femmes, les femmes sont plus nombreuses et, en règle générale, moins bien rémunérées que les hommes. Les employés de maison sont très souvent des immigrés ou des membres de minorités ethniques, nationales ou religieuses du pays d’emploi.

Il faut distinguer les employés de maison qui sont logés par leur employeur (employés dits résidants) de ceux qui vivent chez eux et se déplacent pour aller travailler. Les employés de maison résidants sont éloignés de leur famille et, souvent aussi, de leur pays. Du fait de leur isolement, leurs contrats de travail, prestations maladie et avantages sociaux sont réduits à leur plus simple expression. Il arrive que le logement et la nourriture soient la seule contrepartie de leur travail. Cette situation est particulièrement critique pour les employés de maison expatriés. Parfois, les infractions à la législation sociale (accords salariaux, congés annuels ou maladie, horaires de travail, durée du travail et tâches à accomplir) ne peuvent même pas être dénoncées, car le travailleur parle mal la langue du pays et n’a ni avocat, ni syndicat, ni contrat de travail, ni argent qui lui permettraient de se sortir d’une situation difficile (Anderson, 1993; BIT, 1989). Les employés de maison n’ont habituellement pas d’assurance en cas d’accident du travail, ils ne savent pas où s’adresser pour porter plainte si leurs droits sont violés et ne peuvent bien souvent pas se permettre de quitter leur emploi.

C’est au Royaume-Uni, dans les pays du Golfe persique et les Etats arabes, en Grèce, à Hong-kong, en Italie, à Singapour et aux Etats-Unis que l’on trouve le plus grand nombre de domestiques. Ceux-ci viennent de différents pays, comme le Bangladesh, le Brésil, la Colombie, l’Ethiopie, l’Erythrée, l’Inde, l’Indonésie, le Maroc, le Népal, le Nigéria, les Philippines, la Sierra Leone et Sri Lanka (Anderson, 1993). Aux Etats-Unis, de nombreux employés de maison sont des immigrés originaires d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, ainsi que des Caraïbes. Les travailleurs domestiques sont parfois des immigrés clandestins ou sont détenteurs de visas spéciaux à durée limitée qui ne les autorisent pas à travailler. Bien souvent, ils n’ont pas droit aux services sociaux de base dont bénéficient les autres travailleurs.

Les tâches générales

Les tâches confiées aux employés de maison comprennent généralement:

Les risques et les précautions

En général, le niveau des risques encourus par les employés de maison résidants est beaucoup plus élevé que celui des employés de maison qui vivent dans leur propre foyer.

Les risques physiques

Dans cette catégorie, il faut citer: les longues heures de travail, le repos insuffisant, parfois, une alimentation rationnée ou de mauvaise qualité, l’exposition à l’eau chaude et à l’eau froide, à la chaleur dans la cuisine, les troubles musculo-squelettiques — en particulier dorsalgies et rachialgies, dus à l’obligation de porter les enfants, de refaire inlassablement les mêmes gestes pour soulever des meubles ou laver les sols à genoux. L’hygroma prérotulien dont souffrent les femmes de ménage s’apparente à celui des poseurs de moquette. Bien que la mécanisation de certains procédés de polissage et de cirage des sols ait eu pour effet de diminuer la charge sur les genoux, de nombreux employés de maison continuent à travailler à genoux, et presque toujours sans genouillères ou autre protection (Tanaka et coll., 1982; Turnbull et coll., 1992).

Diverses précautions sont à prendre pour prévenir ces risques: limiter la durée du travail, prévoir des pauses suffisantes pour le repos et les repas, fournir des gants pour laver la vaisselle et pour toute autre tâche exigeant d’avoir les mains mouillées, apprendre aux employés les techniques permettant de soulever et de porter les charges en toute sécurité, mettre à leur disposition des machines pour nettoyer les moquettes et cirer les sols de manière à réduire le temps passé à genoux, leur conseiller de porter des genouillères pour certains travaux.

Les risques chimiques

Les employés de maison peuvent être exposés à toutes sortes de substances chimiques contenues dans les produits d’entretien: acides, bases, solvants, etc., susceptibles de provoquer des dermites (voir aussi, dans ce même chapitre, l’article «Les services de nettoyage des locaux»). Les dermites sont souvent aggravées par l’immersion des mains dans l’eau chaude ou froide (Scolari et Gardenghi, 1966). Il arrive que les travailleurs domestiques connaissent mal les produits qu’ils utilisent ou la façon de s’en servir sans danger. La formation à la manipulation des produits chimiques et l’information sur les risques qu’ils présentent sont insuffisantes. Par exemple, un cas d’intoxication grave a été signalé chez une domestique qui avait nettoyé de l’argenterie pendant une journée et demie avec du carbonate de cadmium en poudre. Elle présentait une symptomatologie associant douleurs abdominales, sensation de constriction du pharynx, vomissements et hypotension dont il lui fallut vingt-quatre jours pour se remettre (Sovet, 1958).

De nombreux produits manipulés par les employés de maison sont des allergènes connus. C’est le cas des gants de protection en caoutchouc naturel, des plantes d’intérieur, des cires et des encaustiques, des détergents, des crèmes pour les mains, des antiseptiques et des impuretés que l’on trouve dans les détergents et les agents blanchissants. Chez les employés de maison, une dermite d’irritation peut être annonciatrice d’une dermite allergique par contact, et elle commence souvent par l’apparition de plaques d’érythème au dos des mains (Foussereau et coll., 1982). L’inhalation de solvants, de pesticides ménagers, de poussières, de moisissures, etc. peut entraîner des troubles respiratoires.

Les précautions consistent à choisir les produits de nettoyage les moins toxiques possibles, à apprendre à les manipuler, de même que les détergents, à porter des gants et à se protéger les mains avec des crèmes. Les produits sans parfum sont conseillés pour les personnes sujettes à des allergies (Foussereau et coll., 1982).

Les risques biologiques

Les employés de maison chargés de s’occuper de jeunes enfants, en particulier, courent plus que d’autres le risque de contracter des maladies, notamment en changeant les couches et en touchant de l’eau ou des aliments contaminés. Il importe que ces employés se lavent les mains avec soin après avoir changé et touché des couches souillées, qu’ils observent les règles de l’art pour se débarrasser des déchets et qu’ils manipulent les aliments en respectant les principes d’hygiène.

Les risques psychologiques et le stress

Parmi les facteurs de risques psychologiques et de stress auxquels peuvent être exposés les employés de maison, il faut citer l’éloignement de la famille et de la communauté d’origine, l’absence de contrat de travail, de prestations sociales et de tout type de congé (congés payés, congés maladie ou de maternité), l’incertitude quant au salaire, le viol et la violence physique et psychologique et les horaires de travail trop lourds. Les employés de maison résidants sont plus exposés que les autres aux risques de violence, de harcèlement sexuel, de violence physique et psychologique et de viol (Anderson, 1993).

Selon un rapport de l’ambassade des Philippines à Singapour, on a dénombré en six mois, en 1990, 8 décès, dont 6 suicides et 2 meurtres, parmi les domestiques originaires des Philippines. Les suicides sont sous-déclarés et mal documentés; pourtant, à une certaine époque, pas moins de 40 suicides ont été signalés à l’ambassade des Philippines (Gulati, 1993).

Ces mêmes risques menacent, bien que dans une moindre mesure, les employés de maison qui ne sont pas logés par leur employeur. Dans l’Etat de l’Ohio (Etats-Unis), une étude portant sur les demandes de réparation déposées entre 1983 et 1985 par des travailleurs à la suite d’agressions sexuelles a révélé que 14% des victimes de viols étaient des femmes de ménage et des femmes de chambre de motels (Seligman et coll., 1987).

Des lois protégeant les travailleurs relativement sans défense aideraient à prévenir les agressions contre les employés de maison. Aux Etats-Unis, l’embauche d’immigrés clandestins comme employés de maison était une pratique courante jusqu’à l’adoption, en 1986, de la loi sur la réforme et le contrôle de l’immigration (Immigration Reform and Control Act), qui a alourdi les peines dont sont passibles ceux qui emploient des personnes en situation irrégulière. Dans les pays développés, cependant, la demande d’employés de maison ne cesse d’augmenter. Aux Etats-Unis, leur salaire ne peut être inférieur au salaire minimum et s’ils perçoivent 1 000 dollars ou plus par an d’un même employeur, ils ont droit à l’assurance chômage et à la sécurité sociale (Anderson, 1993).

D’autres pays ont pris des mesures pour protéger ces travailleurs vulnérables. Le Canada, par exemple, a lancé en 1981 un programme concernant les aides familiaux résidants étrangers, qui a été modifié en 1992. Les personnes qui entrent au Canada dans le cadre de ce programme ont un statut reconnu et peuvent présenter une demande de résidence permanente après avoir travaillé pendant deux ans au moins comme aide familial résidant.

Cette reconnaissance est la première étape vers la prévention des problèmes de sécurité et de santé auxquels ces travailleurs se trouvent confrontés. Il devient ensuite possible de s’occuper de leurs conditions de travail dangereuses et de les améliorer par l’adoption de règlements, la syndicalisation, des groupes de soutien privés et des actions en faveur de la santé des femmes.

La santé et les maladies

Une analyse des données sur la mortalité de 1 382 employés de maison, en Colombie-Britannique (Canada), a révélé un taux plus élevé que prévu de décès par les causes ci-après: cirrhose du foie, mort accidentelle liée à des risques professionnels, homicide, accident toutes causes confondues, pneumonie, cancer du rectum et de l’œil. Les auteurs de cette étude estiment que le nombre particulièrement élevé de décès par cirrhose du foie pourrait s’expliquer par le fait que la plupart de ces employées sont originaires des Philippines, où l’hépatite B est endémique (McDougal et coll., 1992). D’autres études soulignent que l’alcoolisme joue également un rôle. L’analyse d’une étude sur la mortalité en Californie (Etats-Unis) a mis en évidence un taux élevé de cirrhose du foie chez les femmes travaillant dans les professions de femmes de ménage et domestiques chez des particuliers, serveuses, aides-soignantes (ou aides-infirmières) et agents hospitalières. Les auteurs ont conclu qu’il existait un lien entre ces professions et la mortalité par cirrhose du foie et que, par ailleurs, le nombre élevé de décès par ce type de maladie pourrait être associé au faible niveau social de ces travailleuses et à la facilité qu’elles avaient de par leur emploi de se procurer de l’alcool (Harford et Brooks, 1992).

Dans son étude de 1989 sur les maladies de la peau d’origine professionnelle, l’Association britannique des dermatologues (Brit-ish Association of Dermatologists) a constaté que, sur les 2 861 cas recensés (dont 96% étaient des dermites de contact), les femmes de ménage et les domestiques arrivaient en deuxième place (8,4%) (Cherry, Beck et Owen-Smith, 1994). De même, parmi les réactions positives à des tests cutanés réalisés sur 6 818 femmes, les professions les plus courantes étaient celles de femme de ménage, d’employée de bureau, de nettoyeuse, de couturière et d’esthéticienne. On comptait notamment 943 réactions positives aux tests parmi les employées de maison (Dooms-Goossens, 1986).

D’autres travaux de recherche sur les allergies et les maladies respiratoires, notamment sur les maladies du poumon consécutives à des allergies professionnelles et à des produits chimiques organiques, ont conclu que la profession d’employé de maison était l’une des plus exposées aux allergies respiratoires (Pepys, 1986). Une étude suédoise sur la mortalité due à l’asthme a été menée auprès des femmes qui avaient déclaré occuper un emploi lors du recensement national de 1960. Des taux de mortalité standardisés corrigés en fonction du tabagisme ont été calculés pour chaque profession. Les taux les plus élevés de décès imputables à l’asthme ont été observés chez les femmes de charge, les bonnes à tout faire, les serveuses et les employées de maison (Horte et Toren, 1993).

On manque de statistiques et de données sur la santé des employés de maison, notamment pour ceux et celles qui viennent de l’étranger, sans doute en raison du caractère temporaire de leur emploi ou de leur statut de clandestins. Leur reconnaissance par les gouvernements ne pourrait que faciliter la réalisation de recherches supplémentaires et la protection de leur santé.

Problèmes d’environnement

De nombreux procédés décrits dans les articles du présent chapitre peuvent produire des déchets dangereux tels que les solvants, les acides, les alcalis, le formaldéhyde, etc.

Dans le secteur du nettoyage à sec, les vapeurs de perchloroéthylène risquent de polluer l’air des appartements situés à proximité. L’installation d’un appareil de purification et de récupération des vapeurs de solvants, la centralisation du nettoyage à sec (en ne se servant des magasins que comme centres de dépôt et de récupération des vêtements) et la mise au point de méthodes de nettoyage à sec qui réduisent l’utilisation des solvants sont autant de mesures qui permettent d’atténuer ces problèmes.

Les entreprises de pompes funèbres qui pratiquent la thanatopraxie produisent des déchets chimiques (par exemple, du formaldéhyde) et biologiques (comme du sang et des matières contenant du sang) dangereux. La plupart des pays où se pratique la thanatopraxie exigent des entrepreneurs de pompes funèbres qu’ils traitent tous ces déchets comme des produits dangereux. Dans les crématoriums, les amalgames au mercure dans la bouche des défunts peuvent provoquer une contamination de l’air.

La plupart des salons de coiffure déversent leurs déchets chimiques dans le réseau des eaux usées ou jettent des récipients contenant des résidus à la poubelle. C’est également ce que fait le personnel de nettoyage, aussi bien chez les particuliers que dans les établissements qui peuvent produire des déchets tels que des solvants, des acides et autres produits de nettoyage contenant des produits chimiques dangereux. Le fait que plusieurs sources produisent en même temps de petites quantités de déchets pose un problème de contrôle; il est difficile, en effet, de recourir en pareil cas à des techniques ciblées et normalisées de contrôle. Par exemple, même dans de grands établissements tels que les hôpitaux, les produits chimiques de nettoyage sont utilisés en petites quantités, mais dans l’ensemble du bâtiment ils sont souvent stockés dans des endroits très différents.

Il existe plusieurs façons de résoudre ce problème dont la recherche permanente de produits de substitution moins dangereux et, notamment, le remplacement des solvants par des produits à base d’eau. Une autre solution consiste à n’acheter que les quantités de produits qui seront nécessaires dans un avenir proche, afin d’éviter l’accumulation de produits anciens qu’il faut ensuite éliminer. L’utilisation de tout le contenu d’un récipient avant de jeter ce dernier à la poubelle serait aussi un moyen de réduire la pollution. Ces dernières années, certains pays, comme les Etats-Unis et le Canada, ont lancé des programmes locaux de gestion des déchets ménagers dangereux, dans le cadre desquels les solvants et les produits de nettoyage dont on veut se débarrasser peuvent être apportés à des points de collecte qui les acceptent gratuitement et les éliminent selon des procédures adéquates.

Michael McCann

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