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Chapitre 22 - L'information et la sécurité au travail

L’INFORMATION: UNE CONDITION PRÉALABLE À L’ACTION

Jukka Takala

La production recouvre des activités humaines qui aboutissent à la fabrication de matériel et à la production d’énergie, d’information et d’autres biens ou services utiles aux individus et à la société; son développement dépend de la collecte, du traitement, de la diffusion et de l’exploitation de l’information. On peut dire du travail qu’il s’agit d’une activité humaine axée sur la réalisation d’objectifs prédéfinis dans le processus de production au sein duquel les outils et les équipements servent d’instruments matériels. Précisons que l’information, reçue et organisée en permanence, influence et oriente ce processus.

Le processus de travail recèle en soi de l’information: soit sous la forme de l’expérience accumulée par le travailleur, à savoir ses connaissances et ses compétences professionnelles, soit incorporée dans les outils, les installations, les machines, en particulier les systèmes techniques complexes, et rendue tangible grâce aux équipements de traitement de l’information. Le travail est une manière concrète et dynamique d’exploiter l’information pour atteindre certains objectifs prédéterminés. Les éléments d’information qui touchent à la sécurité sont répartis, de façon égale, entre les diverses composantes du travail: travailleur, outils et installations, milieu de travail et produits. En fait, l’idéal serait que l’information relative à la sécurité fasse partie intégrante de l’information nécessaire à la production elle-même. Il conviendrait de se demander non pas comment produire tel ou tel bien, mais comment le produire en toute sécurité, c’est-à-dire à moindre risque. Un certain nombre d’expériences ont montré que l’information qui associe la sécurité au processus de production n’est plus seulement théorique, mais est de plus en plus ressentie comme une nécessité.

Le terme de production ne s’applique pas seulement à la fabrication de nouveaux produits à partir de matières premières ou de matériaux et de biens déjà fabriqués par l’homme: il englobe également la transformation et la réorganisation de l’information dans le cadre du processus de production et du cycle même de l’information. L’élément d’information associé à un processus de production en cours acquiert rapidement une portée de plus en plus grande. Si l’on a pris l’habitude de scinder le processus de production en trois parties, à savoir production d’énergie, production d’objets et production d’information, on peut faire de même pour les produits. Toutefois, ces divisions ne sont pas étanches. Ainsi, l’énergie est en principe transmise par la matière, mais l’information peut être aussi bien associée à la matière (le document imprimé, par exemple) qu’à l’énergie (comme la charge électrique ou les impulsions optiques ou électroniques transmises par fibres optiques). A la différence toutefois des produits matériels, l’information ne perd pas nécessairement de valeur quand elle est reproduite. Au contraire, elle est destinée à la reproduction de masse, et ses copies garderont toute leur validité au même titre que l’original.

L’information relative à la sécurité et son exploitation dans les systèmes de production

L’information relative à la sécurité couvre un large éventail de sujets et prend de multiples formes: données statistiques, descrip-tives, quantitatives ou qualitatives ou encore textes originaux ou de référence. Elle peut prendre la forme d’un tableau statistique contenant des données quantitatives sur l’incidence des accidents ou d’une fiche de données de sécurité sur les produits chimiques. Ce peut être une base de données informatisée, des documents prêts à utiliser (avec illustrations et schémas), des textes législatifs ou réglementaires ayant valeur de référence, ou encore les résultats de travaux de recherche sur un problème de sécurité particulier. Jusqu’à l’avènement récent de la photographie, de la radiotéléphonie, des films, de la télévision et des productions vidéo, la plupart des besoins en matière d’information étaient couverts par les méthodes de communication classiques, qu’elles soient orales ou écrites. Les techniques employées par les médias avaient pour but de faciliter la reproduction électronique, mais elles manquaient de sélectivité. Or, tous les utilisateurs n’ont pas besoin du même type d’information de sécurité et ne sont pas intéressés par la même information. Les bibliothèques et, en particulier, les centres de documentation spécialisés en matière de sécurité disposent d’une sélection assez complète de documents susceptibles de donner des détails spécifiques à chaque utilisateur, mais leurs ressources documentaires ne sont pas immédiatement accessibles en format papier. Toutefois, les méthodes les plus récentes de collecte, de stockage des données et de recherche documentaire ont permis de pallier ce problème. Les fonds documentaires gérés électroniquement peuvent contenir un volume d’information identique, voire supérieur, à celui d’une bibliothèque spécialisée tout entière et cette information peut être reproduite facilement et rapidement.

Les professionnels de la sécurité: inspecteurs ou hygiénistes du travail, ingénieurs de sécurité, délégués à la sécurité, chefs d’entreprise et agents de maîtrise, chercheurs et travailleurs, tireront au maximum parti de cette information s’ils peuvent y accéder facilement. Il faut qu’ils l’aient à portée de la main, sur leur bureau ou dans leur bibliothèque. La documentation existante doit pouvoir être convertie en format électronique et organisée de manière à rendre la recherche documentaire fiable et rapide. Un tel travail se fait évidemment déjà et il représente une entreprise considérable. La première étape, celle de la sélection, est essentielle. L’information doit être rassemblée et fournie en fonction de priorités et la procédure de recherche documentaire doit être facile et fiable. Il est nécessaire pour cela de mieux structurer les bases de données et de disposer de logiciels et de matériels informatiques plus intelligents.

L’information de sécurité de nature quantitative

L’information, sous forme factuelle et quantitative, est exprimée le plus souvent en données chiffrées. Il peut s’agir de valeurs nominales telles que le nombre d’accidents, de valeurs ordinales qui expriment un rang au sein d’un ensemble ou encore de taux qui décrivent, par exemple, la fréquence des accidents par rapport à leur gravité. La principale difficulté est de définir les critères d’efficacité des pratiques de sécurité et de trouver les meilleures méthodes pour les mesurer (Tarrants, 1980). Une autre difficulté réside dans la conception d’information sous des formes qui mettent bien en évidence la nature des mesures de sécurité et leur nécessité, et qui soient compréhensibles par l’ensemble des personnes concernées (travailleurs ou utilisateurs de produits chimiques ou de vêtements de protection contre le risque chimique, par exemple). On a en effet démontré que l’information relative à la sécurité exerce effectivement une influence sur le comportement, mais que cette influence est conditionnée non seulement par le contenu de l’information, mais aussi par sa présentation, son caractère attrayant et sa facilité de compréhension. Les risques doivent être décrits de manière parlante et doivent être bien compris et évalués correctement si l’on veut que les travailleurs, les personnels de direction, les concepteurs, les fournisseurs et tous les autres acteurs de la sécurité adoptent un comportement rationnel et sûr.

De manière générale, les données quantitatives sur les risques ne sont pas bien comprises. Le public fait l’amalgame entre les risques graves et les risques mineurs parce qu’il n’existe pas de système de mesure uniforme du risque. Les médias ne sont pas étrangers à cette situation puisqu’ils passent souvent sous silence des événements récursifs (même les plus graves), mais ont tendance, au contraire, à donner la vedette à des faits relativement rares mais spectaculaires.

L’éducation en matière de sécurité se heurte à un autre obstacle: celui de l’analyse et de l’assimilation des données quantitatives complexes sur les risques. En effet, pour assurer sa sécurité à son poste de travail, l’individu qui dispose de données dont la complexité dépasse ses capacités cognitives va se reposer sur ses connaissances empiriques sans tirer systématiquement les leçons des événements. Il s’ensuit que les risques faibles sont en général surestimés au détriment des risques élevés qui sont, eux, sous-estimés (Viscusi, 1987). Cette distorsion peut s’expliquer par le fait que, en l’absence d’information, tous les risques paraissent équivalents. A partir de ce principe, tout élément d’information acquis par l’expérience aboutira à une perception déformée du risque, car les incidents plus fréquents, mais mineurs, retiendront davantage l’attention (et feront l’objet d’un plus grand nombre de mesures de prévention) que les accidents plus rares mais plus graves.

L’information de sécurité de nature qualitative

L’information de sécurité de nature quantitative met en évidence les risques particuliers avec beaucoup d’acuité et permet donc de faire porter les efforts sur les problèmes de sécurité les plus importants; l’information de nature qualitative qui constitue un fonds abondant de renseignements spécialisés est tout aussi précieuse pour trouver des solutions pratiques (Takala, 1992). De par son caractère, ce type d’information ne peut être ni précis ni quantitatif, mais reste nécessairement hétérogène et descriptif. Il englobe des sources fort diverses: textes juridiques, documents à vocation pédagogique, supports audiovisuels, étiquettes, panneaux de signalisation et pictogrammes, fiches de données de sécurité, normes, recueils de directives pratiques, manuels, articles de périodiques scientifiques, thèses, affiches, bulletins d’information et même brochures. Etant donné cette diversité, il est difficile, mais non impossible, puisque cela se fait déjà de manière efficace, de classer et donc de retrouver cette information quand on en a besoin. Lorsqu’on établit le profil de risques d’une entreprise, d’une branche d’activité, de l’ensemble d’une profession, voire d’un pays tout entier, on s’aperçoit que la collecte et le classement systématiques de l’information qualitative font ressortir l’importance relative des problèmes en question et fournissent par là même des indications quantitatives.

L’information doit être intelligible, et ce jusqu’à l’utilisateur final. Le choix impropre d’un terme, dans la langue courante comme dans la langue technique ou le jargon professionnel, peut constituer un obstacle de taille à la diffusion de l’information de sécurité. Les textes doivent être structurés en toute connaissance de cause de manière à susciter un écho fortement positif auprès du public cible.

On devrait constituer un fonds exhaustif qui regrouperait toute l’information existante dans le domaine de la prévention et le mettre à la disposition des utilisateurs par l’intermédiaire d’interfaces personnalisées en fonction de la spécificité de chaque groupe. L’idéal serait que ces interfaces communiquent l’information, sans redondance, sous une forme accessible, associant langue courante, terminologie spécialisée (ou non), images, illustrations, dessins ou animations sonores et qu’elles s’adaptent ainsi aux besoins et aux capacités de l’utilisateur final.

L’impact, la présentation et les types d’information de sécurité

L’information de sécurité dans l’entreprise et le cycle de l’information

Les études réalisées sur les systèmes d’information utilisés dans les entreprises en matière de sécurité professionnelle semblent indiquer que l’information y circule selon un modèle cyclique:

collecte de données ->

analyse et stockage des données ->

diffusion de l’information de sécurité ->

élaboration de mesures préventives ->

production de biens et de substances (risques et accidents) ->

collecte de données, etc.

Les principales méthodes auxquelles on a recours pour réunir des données sont l’analyse des accidents, les visites d’entreprise et la déclaration des quasi-accidents. Ces méthodes accordent la primauté aux problèmes de sécurité et s’intéressent peu aux questions de santé et d’hygiène du travail et à l’expérience acquise en dehors de l’entreprise. C’est une faiblesse, car les accidents sont rares et il y a peu de chances que des événements similaires — en particulier dans le cas d’accidents majeurs comme les catastrophes de Bhopal, Flixborough, Seveso ou Mexico — se produisent en nombre suffisant, que ce soit dans une entreprise ou même dans un pays, pour servir de référence à des programmes de prévention efficaces; en revanche, ces accidents peuvent très bien se reproduire, un jour ou l’autre, quelque part dans le monde (BIT, 1988).

Les actions de sécurité dans lesquelles l’entreprise peut s’engager revêtent des formes diverses. Il peut s’agir de campagnes visant à améliorer la diffusion de l’information sur la sécurité (et comprenant le recours à des consignes de sécurité et à des slogans), la création de cahiers d’entretien des machines et installations, le développement de programmes de formation et d’encouragement à la sécurité à l’intention des travailleurs (Saarela, 1991). Certains pays ont opté, quant à eux, pour la création de services de santé au travail qui leur permettent de faire participer le personnel de santé aux actions de prévention des accidents du travail menées par l’entreprise. Pour s’acquitter de leur mission au quotidien, ces services doivent être capables de rassembler des données sur le milieu professionnel et d’effectuer, par exemple, des analyses de la charge de travail et des risques. En outre, un grand nombre d’entreprises ont mis en place des systèmes informatisés d’enregistrement et de déclaration des accidents. Plusieurs pays ont, pour leur part, établi des systèmes similaires d’enregistrement des accidents du travail et les ont adaptés aux critères définis par les organismes de réparation compétents.

L’information de sécurité à l’échelle nationale et mondiale et le cycle de l’information

L’information de sécurité suit un cycle dans l’entreprise, mais aussi aux niveaux national et international. On peut schématiser sa circulation d’un pays à l’autre par un cercle représentant les diverses étapes de ce parcours: demande, traitement et diffusion.

Afin d’évaluer les mérites respectifs des différents systèmes d’information, il est utile d’aborder la diffusion de l’information en termes de «cycle de l’information». La figure 22.1 schématise le cheminement de l’information de sécurité au niveau international d’après le modèle de Robert (Robert, 1983; Takala, 1993). Au cours de la première étape, l’information de sécurité est identifiée ou décrite par l’auteur d’un document, le terme «document» étant pris dans son acception la plus large et pouvant désigner indifféremment un article scientifique, un manuel, un rapport statistique, un texte législatif, des supports audiovisuels à vocation pédagogique, une fiche de données de sécurité, une disquette, voire toute une base de données. Quel que soit son type, l’information peut entrer dans le cycle susmentionné sous forme électronique ou imprimée.

Figure 22.1 Le cycle de l'information

Figure 22.1

  1. L’information est envoyée à un éditeur ou à un directeur de publication qui en évalue la validité. La publication d’un document est bien évidemment un facteur important quant à son utilité et à son accessibilité, pour la simple raison qu’il est difficile de localiser des documents qui n’ont pas été publiés.
  2. Les documents publiés peuvent être utilisés directement par un professionnel de la sécurité ou être destinés à un utilisateur final non spécialiste tel que le travailleur dans l’entreprise (des fiches de données de sécurité, par exemple).
  3. Le document peut aussi être envoyé à un centre de documentation. Dans le cas de documents contenant de l’information primaire (résultats d’une première recherche, par exemple), celui-ci procédera systématiquement à la collecte, au dépouillement et à la sélection de l’information utile qu’ils peuvent contenir, effectuant ainsi une première lecture rapide de très nombreux documents. Le centre peut éditer ou mettre à disposition une publication de type secondaire, publiée ou mise à jour de manière régulière, telle qu’un périodique ou une base de données contenant des résumés ou des analyses signalétiques, attirant ainsi systématiquement l’attention sur les faits marquants dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail.
  4. Ces publications ou ces bases de données secondaires s’adressent principalement aux professionnels de la sécurité. On peut citer dans cette catégorie la base de données CISDOC et le bulletin BIT-CIS Sécurité et santé au travail du Bureau international du Travail, ainsi que la base de données NIOSHTIC de l’Institut national de la sécurité et de la santé au travail (National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH)), aux Etats-Unis. Dans tous les cas, c’est l’utilisateur qui représente le véhicule d’échange entre une entité institutionnelle donnée (une société, par exemple) et le cycle de l’information aux niveaux national ou mondial. L’utilisateur n’est pas nécessairement un professionnel de la sécurité: il peut s’agir du système de gestion de la sécurité de l’institution. En outre, l’utilisateur de documents publiés peut envoyer en retour ses commentaires à l’auteur ou à l’éditeur, comme cela se pratique fréquemment pour les publications scientifiques.
  5. A ce stade du cycle de l’information, le document publié peut être modifié après avoir été «testé en situation réelle», c’est- à-dire lorsque le professionnel de la sécurité met en pratique les données qu’il contient pour réduire le nombre d’accidents ou de maladies liés au travail, ou encore pour apporter une solution à d’autres problèmes dans l’entreprise.
  6. L’expérience permet de mieux anticiper les risques pour la santé et les accidents.
  7. L’expérience peut donner lieu à de nouvelles données de recherche sous forme de rapports et de documents qui sont envoyés à l’éditeur: la boucle est alors bouclée.

Les applications de l’information de sécurité

L’information peut servir à des fins diverses: formation en entreprise ou en dehors de celle-ci; conception de machines; procédés; matériels et méthodes; procédures d’inspection et de contrôle. Etant donné la diversité de ses applications, elle doit être présentée dans un format adapté à chaque type d’utilisateur. Les utilisateurs modifient et retraitent eux-mêmes l’information pour la transformer en de nouveaux produits. Ainsi, un service d’inspection peut rédiger de nouveaux règlements et de nouvelles règles, des constructeurs de machines peuvent établir de nouvelles directives en fonction de leur participation aux travaux de normalisation sur la sécurité, les fabricants de produits chimiques peuvent constituer leurs propres fiches de données de sécurité et étiquettes; quant aux formateurs, ils peuvent produire des manuels, des documents audiovisuels ou encore des polycopiés. Certaines données peuvent être spécifiques et immédiatement exploitables, offrant des solutions directes à des problèmes de sécurité et de santé particuliers; d’autres peuvent contribuer à améliorer le processus de production parce qu’elles préconisent l’emploi d’une méthode, d’une machine ou d’un matériel plus sûrs. Malgré leur diversité, tous ces produits d’information ont un dénominateur commun: leur exploitation, qui, pour être efficace, doit se faire grâce à un système de gestion de la sécurité mis au point par l’entreprise. Les procédés, les matériels et les méthodes qui constituent les moyens à mettre en œuvre devront être choisis, acquis, transportés et mis en place; les personnes appelées à les employer devront être sélectionnées et formées; le suivi et l’encadrement devront être assurés et les renseignements seront diffusés en tenant compte, en permanence, de la diversité des besoins.

Les systèmes informatisés de gestion de l’information de sécurité

Les ordinateurs forment le maillon le plus récent du processus de développement qui englobe tous les supports d’information, allant du langage écrit et parlé aux systèmes électroniques contemporains. En réalité, ils pourraient effectuer tout le travail de manipulation de l’information mentionné précédemment. Capables d’effectuer des tâches très spécifiques impliquant de grandes quantités d’information, ils sont particulièrement adaptés à cette mission. Dans le domaine qui nous intéresse, ils peuvent s’avérer d’une grande utilité pour répondre aux types de besoins présentés à la figure 22.2.

Figure 22.2 Applications possibles de l'information gérée par ordinateur

Figure 22.2

LA RECHERCHE ET L’EXPLOITATION DE L’INFORMATION

P.K. Abeytunga, Emmert Clevenstine, Vivian Morgan et Sheila Pantry

La progression des connaissances accumulées dans le domaine de la sécurité et de la santé et leur publication dans la presse générale et spécialisée se sont accompagnées d’une attention croissante vouée aux problèmes de santé personnels dans leur ensemble, aux risques pour l’environnement et à la sécurité et à la santé au travail. En ce qui concerne le lieu de travail en particulier, la nécessité et le droit pour les employeurs, tout comme pour les travailleurs, d’avoir accès à une information adéquate en matière de sécurité et de santé sont devenus un principe de plus en plus reconnu et appliqué de manière active.

Le besoin d’information

Pour atteindre les objectifs de sécurité et de santé au travail, il est essentiel de disposer de données fiables, exhaustives et compréhensibles. L’information doit être aisément accessible, mise à jour et directement applicable à la situation de chaque utilisateur. Cependant, la grande variété des milieux de travail, ainsi que le volume énorme et la diversité de l’information sur la sécurité et la santé au travail — qu’elle se rapporte à la toxicologie, à la biochimie, aux sciences du comportement ou à l’ingénierie — compliquent la tâche des fournisseurs d’information lorsqu’ils doivent satisfaire aux demandes suivantes:

L’information sur la sécurité et la santé au travail est nécessaire pour:

La diffusion efficace de l’information

Il faut tenir compte des considérations suivantes si l’on veut garantir l’efficacité d’un programme de diffusion de l’information sur la sécurité et la santé au travail:

  1. L’information doit être présentée sous une forme adaptée aux besoins, à la situation et au contexte de l’utilisateur. Par exemple, les documents contenant des renseignements techniques sont plus utiles aux spécialistes de la prévention qu’aux salariés et aux employeurs qui sont généralement moins familiarisés avec la langue technique. Toutefois, il faut toujours veiller à convertir des textes techniques en langage courant pour obtenir un programme complet et efficace d’information sur la prévention. Pour donner de bons résultats, cette information doit être utile et compréhensible.
  2. Il convient de tenir compte d’autres destinataires éventuels. Par exemple, un article sur les risques encourus dans les restaurants devrait intéresser les écoles, les prisons et les autres établissements ayant des cantines.
  3. L’information doit parvenir aux personnes qui en ont besoin et cela dans le cadre d’une stratégie globale. Parmi les méthodes disponibles, on connaît le publipostage ciblant des personnes portées sur des fichiers achetés ou constitués; les présentations dans le cadre de séminaires, de colloques et de stages de formation; la communication de l’information au cours de conférences de spécialistes et de réunions de travailleurs et de chefs de petites entreprises, ainsi que la publicité dans la presse spécialisée et professionnelle.
  4. Il est fréquent d’utiliser des relais pour amplifier une stratégie de diffusion. Cette coopération favorise la cohérence, réduit les doubles emplois et permet de profiter des avantages offerts par ces relais. Par exemple, le représentant  d’une association professionnelle, qui fait office d’analyste de documents, peut juger utile de mettre à la disposition des adhérents une publication traitant de leurs problèmes ou, à tout le moins, signaler aux autres membres l’existence des documents originaux. Les relais permettent également de réduire les coûts s’ils sont disposés à réimprimer les documents pour ceux qui en ont besoin, notamment si on leur communique le texte prêt à l’impression ou les négatifs.

[V. Morgan]

Les utilisateurs

Le thème de la sécurité et de la santé au travail est présent dans toutes les activités et professions. L’information pertinente est nécessaire aux responsables qui doivent, selon la loi, garantir un milieu de travail sûr et salubre, et aux personnes qui sont exposées aux risques — même éloignés — associés à l’activité professionnelle. Il s’agit: de personnes directement exposées aux risques sur le lieu de travail ou qui sont impliquées professionnellement dans les questions de sécurité et de santé; de personnes appartenant à d’autres entreprises prestataires de services sur le lieu de travail; de communautés et de la population en général qui peuvent être exposées, même indirectement, aux effets nocifs des procédés de travail. Par conséquent, le profil de l’utilisateur d’information sur la sécurité et la santé au travail est des plus larges.

Tout d’abord, il y a le décideur. Dans chaque établissement, plusieurs catégories de personnes occupent des postes à responsabilités importantes qui ont une influence directe (et, assez souvent, indirecte) non seulement sur la santé et le bien-être de ceux qui sont associés au lieu de travail, mais aussi de ceux se trouvant aux environs ou encore de ceux susceptibles d’être affectés par les pratiques de l’entreprise. Ces décideurs peuvent être les employeurs, les cadres dirigeants, les membres des comités paritaires d’hygiène et de sécurité, les délégués à la sécurité et à la santé, le personnel spécialisé responsable de la prévention, des achats, de la formation ou de la gestion de l’information. Toutes ces catégories de personnes doivent disposer de renseignements adéquats pour s’acquitter de leurs fonctions et prendre des décisions éclairées sur des problèmes de sécurité et de santé et sur la manière de les traiter.

Les salariés eux-mêmes ne sont en aucune manière dispensés de la nécessité d’acquérir de l’information relative à la sécurité et à la santé afin d’agir en conséquence. Quels que soient le pays, l’endroit, la branche d’activité ou le poste occupé, tous les salariés, qu’ils soient indépendants ou qu’ils travaillent dans n’importe quel domaine du secteur privé ou pour un organisme public, assument une responsabilité quant aux questions de sécurité et de santé associées à leur travail et doivent pouvoir disposer de données applicables à chaque contexte particulier. Tous ont besoin de connaître les risques, réels ou potentiels, auxquels ils peuvent être exposés et tous doivent connaître les solutions possibles et les mesures préventives, l’étendue de leurs droits et de leurs responsabilités et les moyens dont ils disposent pour effectuer leurs tâches dans ces conditions.

Les cadres qui sont spécialement responsables de la sécurité et de la santé sur le lieu de travail et les spécialistes de la prévention — comme les infirmières et les médecins (employés par l’établissement ou appelés en consultation), les formateurs en sécurité, les inspecteurs de la sécurité et toutes les personnes spécialisées dans la sécurité, la santé et l’hygiène sur le lieu de travail — doivent disposer d’information sur les différents problèmes de prévention pour être en mesure de faire face à leurs responsabilités quoti- diennes.

Certes, un grand nombre de personnes et d’entreprises ne sont en contact avec les lieux de travail que dans le cadre des services qu’elles fournissent. Toutefois, il faut savoir que, si elles peuvent exercer une influence sur la sécurité des lieux qu’elles desservent, elles peuvent aussi être affectées, en retour, par leur contact avec ces environnements. Les personnes qui fournissent des équipements, du matériel et des produits chimiques à des clients tels que les usines, les bureaux, les associations sectorielles, les syndicats, les services de transport, les services d’inspection ou de médecine du travail doivent se soucier de savoir si leurs relations mutuelles peuvent éventuellement créer des problèmes de sécurité insoupçonnés; pour ce faire, elles ont besoin de posséder de l’information concernant les conditions réelles de prestation de leurs services sur les différents lieux de travail.

Les universitaires et les chercheurs spécialisés dans des domaines associés à la sécurité et à la santé au travail sont de grands utilisateurs d’information sur ces thèmes, qui incluent les études de synthèse et les rapports sur les travaux de recherche en cours ou plus anciens. Les ingénieurs, les chimistes, les médecins et les spécialistes de la gestion documentaire proprement dite recherchent également de l’information technique et scientifique. De même, les professionnels des médias peuvent être amenés, dans le cadre d’un reportage sur des événements ou des problèmes spécifiques, à se documenter sur certains aspects liés à la sécurité et à la santé au travail afin d’en informer le grand public.

Les instances gouvernementales à tous les niveaux (local, régional et national) représentent une autre catégorie d’utilisateurs d’information sur la prévention. Les décideurs, les législateurs, les planificateurs et autres administrateurs traitent de la prévention des risques professionnels dans le cadre de leurs fonctions.

La société elle-même est peut-être le plus important demandeur et utilisateur d’information à forte diffusion. Les préoccupations en matière d’environnement et de santé, la reconnaissance accrue des droits des citoyens, ainsi que l’impact des moyens modernes de communication, ont contribué à sensibiliser davantage la société aux questions de sécurité et de santé au travail et à créer une forte demande d’information. En conséquence, c’est l’ensemble de la société qui exige désormais de l’information sur ces problèmes. Les consommateurs, les populations proches des entreprises et le public en général s’inquiètent des activités pratiquées sur les lieux de travail et des produits qui y sont fabriqués et veulent en connaître les incidences éventuelles sur leur sécurité et leur santé. En particulier, des associations civiques et des groupes de pression, inquiets pour la sécurité et la santé des collectivités, sont particulièrement soucieux d’obtenir de l’information pour étayer la cause qu’ils défendent et connaître tous les aspects des risques liés aux activités des entreprises (production, rejets dans l’environnement, transport et élimination des déchets).

Il est en fait extrêmement complexe d’informer cette myriade d’utilisateurs qui représentent tous les milieux sociaux, divers niveaux d’instruction, de cultures, de langues et de connaissances de la sécurité et de la santé au travail (sans parler du milieu de travail). Pour remplir pleinement son rôle, l’information doit — de par son contenu, sa présentation et sa facilité d’accès — tenir compte des besoins spécifiques de toutes ces catégories d’utilisateurs.

[V. Morgan et P.K. Abeytunga]

La nature de l’information sur la sécurité et la santé

La qualité de l’information

L’information relative à la sécurité et à la santé au travail doit faire autorité et, surtout, avoir été validée par des experts appartenant à des institutions officielles et reconnues. Toutefois, de plus en plus de données, qui ne semblent pas avoir été validées, sont produites par d’autres sources. Voici quelques exemples d’erreurs imputables à cette absence de validation:

Les difficultés relatives à l’information sur la sécurité et la santé au travail

Bien que le volume des données sur la prévention soit gigantesque, il existe certains secteurs où l’information est rare ou ne se présente pas sous une forme accessible. L’information nécessaire est fragmentée dans des sources et des domaines différents, ou bien elle est entachée de biais, ou encore il arrive qu’elle ne soit pas disponible ou qu’elle se présente sous une forme inadéquate pour nombre d’utilisateurs. Afin d’éviter toute perte de temps au chercheur, il convient de noter les points suivants:

Législation: toutes les législations sur la sécurité et la santé au travail sont disponibles, mais il n’existe pas, à l’heure actuelle, de base de données centrale sur la législation de tous les pays. Le Centre international d’informations de sécurité et de santé au travail (CIS), dont le siège se trouve au Bureau international du Travail (BIT), à Genève, a déployé des efforts dans ce sens, mais CISDOC, sa base de données, ne prétend pas à l’exhaustivité. Au Royaume-Uni, l’Université de Salford, plus précisément, le Centre de recherche sur la législation européenne de prévention (European Occupational Safety and Health Law Unit) possède une collection complète et actualisée de tous les textes législatifs relatifs à ce sujet dans les Etats membres de l’Union européenne. Cette collection inclut également les directives européennes appliquées dans chaque pays; elle commence à s’étendre aux pays nordiques et devrait être élargie au reste du monde. Toujours au Royaume-Uni, le Service d’information de la Direction de la sécurité et de la santé (SHEIS), dont le siège est à Sheffield, possède également l’ensemble des textes législatifs des Etats membres de l’Union européenne, mais les données n’ont été mises à jour que jusqu’à 1991. Certaines autres bases de données offrent également des signalements relatifs aux législations applicables dans différents pays; il existe aussi des mises à jour imprimées.

Statistiques: la plupart des pays n’emploient pas une méthode uniforme ou systématique de recueil des données statistiques. Il serait donc inconsidéré d’imaginer que deux pays utilisent la même méthodologie; par conséquent, l’exploitation des données émanant de pays différents à des fins comparatives est des plus difficiles.

Ergonomie: bien que de nombreuses bases de données contiennent de l’information relative à l’ergonomie, aucune ne rassemble la totalité de celle qui existe à l’échelle mondiale. Ergonomics Abstracts est une publication bibliographique qui comprend des résumés analytiques et qui est également diffusée sous forme de CD-ROM.

Recherche: il n’existe pas de source d’information exhaustive sur la recherche traitant de sujets relatifs à la sécurité et à la santé au travail à l’échelon international. Néanmoins, un grand nombre de périodiques et de bases de données font état des résultats d’études et de programmes de recherche. En France, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) possède bien une base de données sur ce sujet, mais elle ne comprend pas toutes les recherches menées dans le monde sur la sécurité et la santé au travail.

Films et vidéos: ces supports permettent de transmettre de l’information de manière simple et compréhensible, mais aucune base de données ne recense de façon exhaustive les productions audiovisuelles existantes ou ne signale l’apparition de nouveaux titres. Dans sa base de données CISDOC, le CIS a tenté de recueillir de l’information relative aux documents audiovisuels disponibles, tout comme le Service d’information britannique susmentionné SHEIS dans sa base de données HSELINE. Certains pays — Etats-Unis, France et Royaume-Uni — produisent des catalogues annuels contenant les nouveaux titres publiés l’année précédente.

Autres considérations: ces difficultés et ces lacunes font que le chercheur d’information sur la sécurité et la santé au travail ne pourra pas trouver une seule source complète capable de répondre à ses questions. Il devra prospecter un certain nombre de domaines et de disciplines pour obtenir une vue d’ensemble d’un thème de recherche donné.

L’utilisateur de l’information doit savoir que les connaissances sur un point particulier peuvent être limitées ou que les opinions sont divergentes ou faussées; il est donc sage d’avoir l’avis de spécialistes avant de tirer des conclusions. Certaines données peuvent être rapidement et facilement transposées dans le monde d’aujourd’hui, mais il faut tenir compte des conditions locales et des exigences réglementaires en vigueur dans chaque pays.

Le coût de l’information

Même si un grand nombre d’organismes importants, publics ou semi-publics, acceptent volontiers de partager leur information gratuitement ou pour un montant symbolique, le chercheur d’information sur la prévention doit savoir que le coût d’une bonne information validée est en hausse constante, car les droits d’auteur et les frais de production, d’impression et de distribution ne cessent d’augmenter tant pour les ouvrages imprimés que pour les supports électroniques.

Par conséquent, il est de plus en plus rare de trouver un service d’information rentable qui offre des données à jour, mais aussi un service de professionnels de l’information de haut niveau, formés, qualifiés et possédant l’expérience nécessaire. Des organisations comme l’Organisation internationale du Travail (OIT), où le nombre des Etats Membres est en constante augmentation, encouragent la création de centres d’information ou de documentation spécialisés que le chercheur d’information puisse consulter, notamment pour accéder aux autres centres disséminés dans le monde. L’amélioration des moyens directs de télécommunications devrait accroître la capacité d’assistance apportée aux centres régionaux.

En raison de l’évolution permanente des prix, il n’a pas semblé utile de les inclure dans ce chapitre. Toutefois, les coûts relatifs des documents seront toujours conditionnés par la somme d’efforts engagés pour les élaborer, par le nombre d’exemplaires à imprimer et par la possibilité de compenser le coût d’acquisition d’un document par le profit tiré de son exploitation, bien que le prix des publications de grande qualité puisse être diminué par l’octroi d’une subvention publique.

[S. Pantry]

Les différents types d’information de sécurité et de santé et leurs sources

La variété des utilisateurs décrite ci-dessus détermine la diversité des types de documents contenant de «l’information sur la sécu-rité et la santé au travail». Il est utile d’établir une distinction entre les documents qui traitent exclusivement des problèmes de sécurité et de santé (documents «primaires») et les «autres» qui contiennent des renseignements utiles en la matière, mais ont un objectif différent. Pour des raisons de place, le nombre des publications présentées au tableau 22.1 a été limité. Les revues signalées ont été choisies pour leur fréquence de citation dans d’autres publications ou dans des bases de données bibliographiques (la mention ou la non-mention d’une source n’implique de la part du BIT aucune appréciation favorable ou défavorable).

Tableau 22.1 Exemples de périodiques de base sur la sécurité et la santé au travail

Langue

Titre

Domaine

Anglais

American Industrial Hygiene Association Journal

Hygiène industrielle

 

American Journal of Industrial Medicine

Médecine du travail

 

Applied Ergonomics

Ergonomie

 

Applied Industrial Hygiene

Hygiène industrielle

 

Occupational and Environmental Medicine (anciennement BJIM)

Médecine du travail

 

Ergonomics

Ergonomie

 

Journal of Hazardous Materials

Sécurité chimique

 

Safety Science

Science de la sécurité

 

Scandinavian Journal of Work, Environment and Health

Médecine du travail et hygiène industrielle

Français

Travail et sécurité

Science de la sécurité

Italien

Medicina del Lavoro

Médecine du travail

Japonais

Japanese Journal of Industrial Health

Médecine du travail

Russe

Gigiena truda i professional’nye zabolevanija

Hygiène industrielle

Espagnol

Salud y Trabajo

Sécurité et santé au travail

Les sources traditionnelles sur support papier

Le véhicule d’information le plus courant est le papier; il prend la forme de livres et de périodiques. Ces périodiques paraissent régulièrement et les livres bénéficient de réseaux de distribution importants et bien établis. La littérature de base, ou littérature «primaire», se compose des différentes revues où les nouvelles observations, découvertes ou inventions sont rapportées par des personnes compétentes. Des articles de synthèse, qui font le point sur une question, apparaissent aussi dans les publications «primaires». La parution d’un article dans une telle publication est soumise à l’avis d’un comité de lecture ou de rédaction constitué d’experts qui vont s’assurer que l’article reflète les pratiques recommandées et que ses conclusions découlent des faits présentés. Ce processus est en quelque sorte un examen critique par les pairs.

Dans la catégorie «autres», on peut citer par exemple le Journal of the International Institute of Noise Control Engineering et le Journal of the American Medical Association (JAMA). Dans de nombreux pays, les services ministériels impriment des périodiques statistiques qui sont considérés comme de la littérature «primaire», bien qu’ils ne fassent pas appel au procédé d’examen critique par les pairs auquel sont soumises les revues scientifiques. Le rapport hebdomadaire de morbidité et de mortalité (Morbidity and Mortality Weekly Report), publié par les Centres de lutte contre la maladie (Centers for Disease Control and Prevention (CDC)), aux Etats-Unis, en est un exemple. Les publications périodiques appartenant à cette littérature «primaire» se trouvent dans les biblio- thèques des institutions compétentes (par exemple, le JAMA peut être consulté dans les facultés de médecine ou dans les bibliothèques des hôpitaux).

Il existe des revues «primaires» à grand tirage qui ne font pas l’objet d’un examen critique par les pairs, mais qui fournissent des données essentielles sur des événements récents ou à venir, tout en proposant des articles de vulgarisation sur des sujets d’actualité. Elles contiennent fréquemment des publicités sur des produits et services en rapport avec la sécurité et la santé au travail qui constituent des renseignements utiles sur les sources d’approvisionnement. Elles peuvent être publiées par des organismes publics — par exemple, Australia Newsletter (Australie) et Bezopasnost’ truda v promyshlennosti (Russie) —, par des conseils de sécurité privés à but non lucratif — Australian Safety News (Australie), Safety and Health (Etats-Unis), Promosafe (Belgique), Safety Management (Royaume-Uni), Arbetsmiljö (Suède), SNOP (Italie) —, ou par des entreprises du secteur privé — Occupational Safety and Health Letter (Etats-Unis). Nombre de publications spécialisées dans d’autres domaines fournissent aussi des données utiles et intéressantes — Chemical Week, Plant Engineer, Fire Prevention.

Le premier obstacle à la recherche d’information sur un thème particulier est la masse de la littérature primaire, ce qui a conduit à l’élaboration de sources secondaires. Ces dernières constituent des guides d’accès à la documentation ou à des événements récents, tels que les procès, dont les minutes officielles apparaissent ailleurs. Elles indiquent la source d’un document sur un sujet donné et contiennent généralement un bref résumé de son contenu. Il existe aussi des index de citations qui établissent la liste des publications citant un document donné. Ces index facilitent la recherche des publications pertinentes dès qu’une référence clé a été identifiée (malheureusement, aucun index n’est exclusivement consacré à la sécurité et à la santé au travail). Ces sources secondaires devant être en permanence mises à jour, elles font appel à la technologie électronique la plus récente pour accélérer leur parution.

Afin d’améliorer l’accès à ces sources secondaires, notamment dans les régions disposant d’un nombre limité d’ordinateurs, certaines bases de données existent aussi sous forme de documents imprimés. Le bulletin du BIT-CIS — Sécurité et santé au travail — est une version imprimée de la base CISDOC. Il est publié six fois par an et comporte des index établis sur une base annuelle et quinquennale. De même, Excerpta Medica est disponible sous forme de revue. Certaines bases de données constituées de sources secondaires existent aussi sur microfiches, comme le Registry of Toxic Effects of Chemical Substances (RTECS), bien qu’il soit plus courant d’utiliser des microfiches comme support de texte intégral de l’information bibliographique existant sur papier. Dans ces cas, la base de données comporte deux parties: l’une composée des signalements bibliographiques et des résumés sur papier (ou sous forme électronique), l’autre contenant le texte intégral des signalements sur microfiche.

Parmi les autres titres de sources secondaires, on peut citer Occupational Health and Industrial Medicine, et CA Selects «Occupational Safety and Health». Il faut mentionner également Science Citation Index, Social Science Citation Index, Chemical Abstracts, et BIOSIS. En raison du nombre de personnes hautement qualifiées participant à leur préparation, les sources secondaires ont tendance à être onéreuses.

Certaines lettres d’information et certains bulletins constituent des sources secondaires précieuses, car ils citent des publications, lois ou décisions judiciaires récentes et importantes. OSHA Compliance Advisor (Etats-Unis) figure parmi les publications primaires, et Chemicals in Progress Bulletin, de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) (Etats-Unis), parmi les autres publications. Si de nombreuses publications officielles sont diffusées gratuitement, il n’en va pas de même pour les bulletins d’information résultant de recherches et de compilations privées; ils sont rarement disponibles dans les bibliothèques et ceux qui en ont besoin estiment qu’ils justifient un abonnement.

Un troisième grand type de source d’information rassemble les ouvrages, les encyclopédies et les recueils. Tandis que les articles figurant dans la littérature primaire décrivent un certain domaine de connaissance au moment de leur rédaction, les recueils de sources tertiaires récapitulent l’évolution de ces connaissances et la replacent dans un contexte plus large. Les recueils regroupent les valeurs mesurées à l’origine, puis rapportées à différentes périodes sur plusieurs années.

Les publications de base dans cette «catégorie tertiaire» incluent Patty’s Industrial Hygiene and Toxicology (Cralley, et coll., 1978), Reactive Chemical Hazards (Bretherick, 1979), Dangerous Properties of Industrial Materials (Sax, 1989), Handbuch der gefährlichen Güter (Hommel, 1987), The Diseases of Occupations (Hunter, 1978) et la présente Encyclopédie. Comme exemples de publications tertiaires dans la catégorie «autres», on peut citer les encyclopédies en un volume éditées par McGraw-Hill qui couvrent divers secteurs scientifiques et techniques, et la 4e édition en 27 volumes de l’encyclopédie Kirk-Othmer Concise Encyclopedia of Chemical Technology (Grayson et Eckroth, 1985), dont les volumes 1 à 5 ont été publiés. Les lecteurs ne sauraient ignorer les grandes encyclopédies généralistes comme Britannica, Universalis, Brockhaus, etc., qui offrent une mine d’informations dans le domaine de la prévention.

La «littérature grise»

Il existe un grand nombre de livres et de périodiques qui ne bénéficient pas du même système très organisé de publication et de diffusion que la documentation sur support papier. Il s’agit par exemple des rapports, des fiches techniques et des catalogues. On les désigne sous le terme de littérature grise en raison de la difficulté à les trouver. La littérature primaire dans la catégorie «grise» comprend les rapports internes des administrations publiques (rapports de recherche, statistiques, enquêtes sur les accidents, etc.), les thèses et rapports provenant des instituts de recherche universitaires et commerciaux, tels que l’Institut de la recherche d’Etat (VTT), en Finlande, ou le Centre d’écologie et de toxicologie de l’industrie chimique européenne (European Chemical Industry Ecology-Toxicology Research Centre (ECETOC)), en Belgique. Dans les pays en développement, les organismes publics ou privés sont une bonne source d’information en matière de sécurité et de santé au travail. Les catalogues des fabricants peuvent receler une mine de renseignements. Ils existent souvent en plusieurs langues et leur collection complète fournit une terminologie qu’il est rare de trouver dans les dictionnaires.

Afin d’aider le professionnel de la sécurité et de la santé à se procurer ces documents de parution irrégulière, un certain nombre de sources secondaires ont été créées. Elles comprennent des rapports des administrations, des annonces, des index et des résumés de thèses. Les éditeurs des rapports peuvent parfois inclure, dans leurs séries de rapports, un catalogue des documents précédemment publiés. Ces sources secondaires n’appartiennent pas à la littérature grise, elles sont publiées régulièrement et se trouvent facilement en bibliothèque.

Une catégorie majeure de la littérature grise est d’origine tertiaire: il s’agit des fiches de données de sécurité  et de la documentation de base (certaines fiches de données sont des périodiques, par exemple l’Industrial Safety Data File, publication mensuelle de Wilmington Publishers, au Royaume-Uni). Les sources de documentation  de  base  sont  les  autorités  nationales  (NIOSH, Arbetsmiljöinstitutet), les programmes internationaux, comme le Programme international sur la sécurité des substances chimiques (PISSC) et les fiches de données de sécurité établies par les fabricants.

Les lois, normes et brevets sous forme imprimée

La plupart des pays et des groupements régionaux (comme l’Union européenne) disposent, à titre d’information primaire, d’une gazette officielle reproduisant les nouvelles lois, les textes d’application, les brevets, etc. Les tirés à part des lois, brevets, etc. sont également publiés par les pouvoirs publics. Le cas des normes est plus compliqué. Les normes techniques sont fréquemment élaborées par des associations à but non lucratif reconnues officiellement, comme l’Association américaine d’essai des matériaux (American Society for Testing and Materials (ASTM)), ou des instituts indépendants reconnus par l’Etat, comme l’Institut allemand Deutsche Industrie Normen (DIN). Ces organismes couvrent leurs frais d’exploitation en commercialisant leurs normes. Les normes sanitaires et sociales (telles que la limite de la durée du travail ou l’exposition à certaines substances) sont généralement définies par des organismes officiels. Par conséquent, les textes apparaissent dans les journaux officiels.

L’Association américaine des bibliothèques de droit (American Association of Law Libraries) s’est lancée dans la publication de Foreign Law: Current Sources of Codes and Legislation in Jurisdictions of the World. Deux des trois volumes projetés ont paru (The Western Hemisphere, 1989; et Western and Eastern Europe and the European Communities, 1991). Ce sont des volumes à feuillets mobiles qui sont mis à jour chaque année. Cet ouvrage décrit les systèmes juridiques de tous les Etats Membres des Nations Unies et des territoires dépendants ayant leurs propres régimes juridiques. Les textes sont classés par sujets (les textes afférents à la sécurité et à la santé au travail se trouvent sous les rubriques consacrées au travail et au secteur industriel). Les éditeurs indiquent de nombreuses autres sources secondaires et publient aussi une liste des distributeurs de publications juridiques étrangères.

Le recueil est l’outil normal de travail pour les lois et règlements, car le délai entre la publication d’une nouvelle loi dans la gazette officielle et son insertion dans les collections est généralement très court; de plus, chaque texte n’a de signification que dans le contexte d’autres réglementations. Dans le cas des normes, il arrive fréquemment qu’une norme isolée, par exemple la norme de la Commission électrotechnique internationale sur les machines à coudre (CEI 335-2-28), n’énonce pas toutes les obligations applicables, mais cite une norme apparentée dans la même série qui formule des exigences universelles sur la sécurité des appareils électroménagers et appareils électriques similaires (CEI 335-1). De nombreux pays ont réuni les diverses éditions de leur code du travail dans lequel on peut trouver les dispositions législatives essentielles sur la sécurité et la santé au travail. De même, le BIT et l’ISO (Organisation internationale de normalisation) publient des collections de normes, tandis que les dossiers juridiques (Legal File) du Registre international des substances chimiques potentiellement toxiques (RISCPT) contiennent de l’information juridique sur treize pays.

L’information sous forme électronique

L’étude des pratiques de sécurité et de santé au travail et des disciplines y relatives s’est considérablement développée entre 1950 et 1990. L’une des premières applications de l’informatique a consisté à organiser et à indexer la masse des publications recensées.

Les bases de données

En 1996, on ne comptait que quelques bases de données en texte intégral consacrées exclusivement à la sécurité et à la santé au travail, mais leur nombre est en rapide augmentation. Toutefois, il est possible de trouver des renseignements pertinents dans d’autres bases de données, comme les bases accessibles en ligne de l’American Chemical Society Journals Online, la base Dow-Jones et celles d’autres services de presse. D’autre part, de nombreuses sources secondaires sur la sécurité et la santé au travail sont disponibles en ligne: CISDOC, NIOSHTIC, HSELINE, INRS, CSNB, ainsi que certains éléments de HEALSAFE. D’autres exemples de sources sont ERIC (Educational Resources Information Center) qui est un service américain; MEDLINE qui contient les résumés de la littérature médicale mondiale préparés par la Bibliothèque nationale américaine de médecine; NTIS qui indexe la littérature «grise» aux Etats-Unis; et SIGLE qui assure la même fonction en Europe.

Les bases de données sur la sécurité et la santé au travail peuvent être classées selon les catégories suivantes:

Pour l’une ou l’autre de ces bases, une personne cherchant la réponse à une question peut accéder de deux manières à l’information électronique voulue: en utilisant une ligne téléphonique pour se brancher à l’ordinateur dans lequel l’information est stockée ou en acquérant la disquette ou le CD-ROM contenant l’information et en l’installant sur son ordinateur.

Les services en ligne ou en conversationnel

On appelle bases de données en ligne d’importantes bases de données — dans le cas présent, sur la sécurité — , mises à la disposition des utilisateurs à tout moment au moyen d’ordinateurs de grande capacité, dans la mesure où l’accès auxdites bases est possible. On appelle serveurs les organisations exploitant les systèmes en ligne (Takala et coll., 1992). Jusqu’à une période récente, les bases de données en ligne étaient le seul moyen de stockage et de diffusion de l’information sur supports magnétiques, ces derniers permettant d’utiliser des ordinateurs et des logiciels spéciaux pour la recherche et le téléchargement de données (Wood, Philipp et Colley, 1988). Pratiquement toute personne pouvant accéder à un terminal vidéo (ou à un ordinateur) et à une ligne de télécommunication (données ou téléphone) peut se servir d’une base de données en ligne.

Avec la commercialisation générale des services en ligne dès le début des années soixante-dix, l’accès à l’information est devenu plus facile. En 1997, on estimait que plus de 6 000 bases de données couvrant de nombreux sujets et totalisant plus de 100 millions de références étaient accessibles à la recherche documentaire à l’échelon mondial. En outre, on compte plus de 3 000 sources CD-ROM, parmi lesquelles un nombre sans cesse croissant de CD-ROM en texte intégral.

Les services en ligne ont commencé avec les bases de données bibliographiques et font appel à d’énormes ordinateurs qui sont onéreux à installer et à exploiter. Compte tenu de la croissance du volume d’information et du nombre d’utilisateurs, la simple mise à jour des systèmes exige de lourds investissements.

Les systèmes ouverts, qui permettent aux ordinateurs du monde entier de dialoguer entre eux, deviennent un élément standard de l’environnement de travail, car ils suppriment le besoin d’héberger toutes les données de sécurité nécessaires dans un ordinateur «interne».

Les problèmes de télécommunication et le nombre limité de terminaux disponibles dans les pays en développement font que les pays industriels sont pratiquement les seuls à avoir accès à ce type de services. Le niveau des infrastructures existantes, les préoccupations d’ordre politique, comme la sécurité, la confidentialité et la centralisation, ainsi que les spécificités culturelles peuvent sérieusement limiter l’utilisation des services en ligne. En outre, la complexité des systèmes d’accès et de recherche limite encore le nombre d’utilisateurs. Si l’information ne présente qu’un intérêt occasionnel pour une personne donnée, on peut penser qu’elle n’aura pas les compétences nécessaires pour maîtriser les techniques utilisées ou qu’elle risque d’oublier les procédures correctes. Aussi, ce sont surtout les spécialistes de l’information formés à cet effet qui exploiteront ces systèmes informatisés. Le personnel chargé de la sécurité, notamment au niveau de l’usine, s’en sert rarement. Les bases de données en ligne ne sont guère exploitées pour la formation à la sécurité, car elles sont chères et tarifées à la minute. En revanche, elles sont irremplaçables lorsque leur ampleur est telle qu’un simple CD-ROM, voire plusieurs, ne suffisent pas à contenir toutes les données souhaitées.

Les directives pour la recherche en ligne

De nombreux guides sur la recherche en ligne et sur les bases de données ont été publiés, et la personne à la recherche d’information sur la sécurité et la santé au travail peut trouver utile de les consulter. Pour ce faire, elle peut s’adresser à une bibliothèque publique ou universitaire ou les acquérir auprès de l’éditeur.

Les grands serveurs offrent l’accès à des centaines de bases de données vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La recherche en ligne fait appel à diverses stratégies combinant un certain nombre d’exigences techniques. En utilisant des techniques spécifiques telles que la recherche par descripteur ou mot-clé, le chercheur parcourt un très grand volume de documents, en se concentrant sur l’information correspondant le plus à ses besoins. Outre la recherche par mot-clé, la recherche en texte libre peut apporter des compléments d’information par le biais d’une recherche sur des termes précis dans n’importe quel champ de la base. Il n’y a pour ainsi dire aucune limite quant au volume de la base de données et on peut rassembler plusieurs grandes bases pour former un groupe ou une grappe («cluster»). Ce groupe fonctionne comme une base de données unique, si bien que la stratégie de recherche peut s’appliquer simultanément à tout ou parties des bases sélectionnées. L’un des plus grands serveurs, l’Agence spatiale européenne (ESA-IRS), a mis en place ce type de base de données (All Safety). Ce groupe est conçu pour englober de nombreuses bases de données importantes et sa capacité se mesure en giga-octets ou en milliards de caractères. Bien entendu, ces groupes ne peuvent fonctionner sans ordinateurs.

Pour obtenir les listes complètes des bases de données accessibles en ligne, il suffit de s’adresser aux grands serveurs internationaux comme ESA-IRS, DIALOG, ORBIT, STN, CCINFOline et Questel. Chaque serveur identifie uniquement ses propres bases de données; les listes plus exhaustives sont à rechercher dans les annuaires, comme le Gale Research’s Directory of Databases (y compris CD-ROM et disquettes), accessible en ligne sur ORBIT et Questel, mais aussi disponible sur support papier.

Plusieurs CD-ROM contiennent des bases de données consacrées  à  la  sécurité  et  à  la santé  au  travail.  Par  exemple,  le CD-ROM édité par l’OSHA aux Etats-Unis; les disques CCINFO du Centre canadien d’hygiène et de sécurité du travail (CCHST) sont disponibles en anglais et en français (CCHST, 1996); au Royaume-Uni, les CD-ROM OSH-CD et OSH-OFFSHORE en texte intégral sont réalisés par le Service d’information de la Direction britannique de la sécurité et de la santé (HSE) et diffusés par SilverPlatter, également éditeur d’autres CD-ROM, comme CHEMBANK, EINECS, TOXLINE et EXCERPTA MEDICA. La maison d’édition Springer Verlag publie GEFAHRGUT, un CD-ROM en allemand. Le texte intégral des conventions et recommandations de l’OIT en matière de sécurité et de santé au travail se trouve sur ILOLEX, un CD-ROM édité par Kluwer. Les CD-ROM CCINFO et OSH-ROM de SilverPlatter contiennent des données annexes. MEDLINE et PEST-BANK sont deux autres CD-ROM dignes d’intérêt.

Une grande diversité d’informations utiles peut aussi être obtenue sur disquette. GLOVES énumère les propriétés des matériaux utilisés pour la fabrication de gants de protection et aide les utilisateurs à choisir les articles les plus résistants pour un travail donné. Bretherick’s Reactive Chemical Hazards existe sous forme de disquette, tout comme l’ensemble de l’information du BIT sur les produits chimiques dont l’usage est réglementé sur le lieu de travail, leurs valeurs limites d’exposition dans treize pays, les conseils de prudence et les précautions d’utilisation indiquées sur les étiquettes et les signalements de publications utiles.

D’autres sources sur disquette incluent UN-Earth, qui fournit des données sur les organismes des Nations Unies, leurs programmes et leurs domaines de compétence. Il existe également des guides annexes d’accès aux données. La source de base est FACTS, qui contient les résumés des rapports d’accidents du travail conservés par l’institut technique national néerlandais (TNO). D’autres programmes peuvent aider les professionnels, comme ACCUSAFE (système de vérification de la sécurité établi par le Conseil national de sécurité (National Safety Council) aux Etats-Unis), et EBE (système de gestion de l’information mis au point par le projet régional de coopération technique du BIT-CIS en Asie).

Les spécialisations thématiques

Résoudre les problèmes de sécurité et de santé au travail ne se limite pas à rassembler des faits; quelqu’un doit les exploiter pour élaborer les solutions. Les spécialistes de la prévention ont tous un domaine de prédilection et il faut faire appel à eux lorsqu’un problème dépasse les compétences d’une personne donnée. Les grandes industries possèdent souvent des services qui se consacrent exclusivement à la sécurité et à la santé au travail. On peut citer le Centre pour la sécurité des processus chimiques (Center for Chemical Process Safety), de l’Institut américain des ingénieurs chimiques (American Institute of Chemical Engineers (AIChE)). Les centres antipoison locaux aident à identifier les produits et fournissent en urgence une assistance sur le lieu de travail. Des associations professionnelles telles que l’ASTM publient des listes d’experts reconnus. Des publications spécialisées comme Fire Prevention comportent des annonces publicitaires utiles. Dans de nombreux pays, des organismes officiels fournissent des conseils.

N’importe quelle bibliothèque au monde constitue un centre d’information où il est possible de trouver des données relatives à la sécurité et à la santé au travail. Cependant, aucune n’est en mesure de répondre à elle seule à toutes les questions imaginables. En général, les spécialistes de l’information ou les documentalistes connaissent les sources spécialisées locales et peuvent orienter leurs clients. Il existe également des guides imprimés comme le Gale Research Inc.’s Directory of Special Libraries and Information Centres (16e édition, 1993). Les institutions qui font office de centres nationaux collaborant avec le CIS forment un réseau capable de transmettre les demandes d’information à la source spécialisée la plus appropriée.

L’information de sécurité sur le lieu de travail

Ces «publications» (affiches, panneaux de signalisation, brochures, etc.) étant des images plutôt que des mots ou des chiffres, il était auparavant impossible de les stocker et de les extraire par voie électronique. Au moment de la rédaction de cet article, les choses sont en train d’évoluer, mais le spécialiste de la sécurité et de la santé au travail qui recherche des brochures à distribuer lors d’une journée d’étude sur la prévention des incendies devrait sans doute s’adresser d’abord à la caserne des sapeurs-pompiers locale avant de consulter son ordinateur. De toutes les bases de données de fond sur la prévention, seule CISDOC inclut systématiquement des références sur les documents de formation, encore que la collection CISDOC ait un caractère plus indicatif qu’exhaustif.

Comme les bibliothèques ne conservent pas en principe de catalogues, toute personne intéressée doit constituer sa propre collection en contactant les fournisseurs. Il s’agit de sociétés commerciales (par exemple, Lab Safety Supply International) ou d’organismes publics ou privés reconnus (assureurs, syndicats). Une première liste d’adresses peut être obtenue à partir des sources référencées dans CISDOC.

[E. Clevenstine]

L’accès à l’information et ses implications

Les stratégies de recherche

La recherche documentaire peut être très décevante. On trouvera ci-après des conseils, notamment si l’on ne bénéficie pas des avantages d’un véritable service d’information ou d’une bibliothèque locale.

Comment obtenir le prêt ou la photocopie d’un article, d’un ouvrage ou d’un rapport

On peut s’adresser à la bibliothèque publique municipale, au centre de documentation d’une faculté, d’une université, d’une école technique ou d’un hôpital. Dans de nombreux cas, les documents peuvent seulement être consultés sur place, mais des photocopieuses sont souvent disponibles, ce qui permet de reproduire des textes (en tenant compte toutefois de la protection des droits d’auteur). Il faut commencer par chercher dans les index ou les catalogues de la bibliothèque: si le document recherché n’y figure pas, le documentaliste ou le bibliothécaire peuvent indiquer une autre bibliothèque susceptible de fournir une assistance. On peut demander l’aide d’un spécialiste de la prévention de son syndicat, de son association professionnelle ou de son employeur. Toute demande doit comporter le maximum d’éléments pour le documentaliste ou le bibliothécaire et, en tout cas, au moins les renseignements suivants:

La recherche peut demander trois semaines ou plus si un article doit être emprunté à une autre source, mais son obtention peut être plus rapide si l’on est prêt à payer un supplément pour le service.

Comment se documenter sur un sujet particulier

Dans ce cas encore, il convient de faire appel aux services et contacts locaux. Les documentalistes ou les bibliothécaires aideront le chercheur en ayant recours aux divers index et résumés classiques. Tous les autres conseils donnés dans ce chapitre s’appliquent à n’importe quelle recherche; il faut penser également à consulter les bibliographies, annuaires, guides, encyclopédies, dictionnaires et livres, et écrire aux organismes compétents pour leur demander des compléments d’information. Il est utile de passer par les réseaux établis. Un spécialiste local de l’information ou une bibliothèque municipale doit être en mesure d’effectuer une recherche en ligne ou sur CD-ROM à partir d’une ou de plusieurs des bases de données informatisées qui sont citées dans le présent chapitre.

Les techniques de recherche

L’information recherchée devrait être clairement énoncée. Par exemple, le terme «lésions» est trop vague pour effectuer une recherche documentaire sur un sujet comme les «lombalgies chez le personnel infirmier». Il faut définir avec exactitude les différents aspects d’un sujet et communiquer tous mots-clés, termes apparentés, synonymes, dénominations chimiques ou numéros CAS (Chemical Abstracts Service Registry Number) pour les produits chimiques susceptibles de servir à la personne effectuant la recherche. Il peut s’avérer utile de consulter le nom d’un auteur qui est spécialisé dans le domaine en question pour connaître ses autres publications les plus récentes. Il faut préciser le niveau d’information nécessaire, c’est-à-dire si elle se limite à quelques références ou si elle implique une recherche exhaustive. Il faut s’intéresser également aux documents publiés dans d’autres langues. Le Centre de documentation de la Bibliothèque nationale de Grande-Bretagne (British Library Document Supply Centre (BLDSC)) rassemble des traductions sur tous les sujets. Le NIOSH aux Etats-Unis, le CCHST au Canada et le HSE au Royaume-Uni gèrent de vastes programmes de traduction. Chaque année, le HSE dépose plus de 700 traductions auprès du BLDSC.

Il est utile de posséder un formulaire recherche type (voir tableau 22.2), qui est la garantie d’une recherche systématique et cohérente.

Tableau 22.2 Formulaire de recherche type

Recherche par

Mots-clés

Synonymes

No CAS (produits chimiques)

Auteur(s) connu(s)

Jusqu’à quelle date faire remonter la recherche?

Nombre de références requises

Où chercher (par exemple, index, bibliothèques)?

Revues/périodiques vérifiés

Livres/rapports vérifiés

Bases de données/CD–ROM vérifiés

Termes utilisés dans la recherche

Nombre de références trouvées

Date

L’organigramme présenté à la figure 22.3 illustre un parcours typique de localisation d’une information.

Figure 22.3 La localisation d'une information

Figure 22.3

Les progrès techniques

Les progrès de la technologie sont rapides. Parmi les évolutions nouvelles, on peut citer la fourniture à l’échelle mondiale d’information riche et complexe à des vitesses de transmission de plus en plus élevées et à des coûts de plus en plus faibles. L’utilisation du courrier électronique (également appelé courriel ou Mel) simplifie également l’accès à l’information, de sorte qu’il est désormais plus facile qu’autrefois de demander de l’aide et des conseils à des spécialistes n’importe où dans le monde. L’adoption et l’utilisation de la télécopie pour la transmission des données ont contribué à cette simplification, toujours à un faible coût. Ces nouvelles technologies de l’information offrent un potentiel énorme. Le matériel d’accès à l’information qui leur est associé et qui est disponible à un coût de plus en plus réduit joue un rôle grandissant dans la réduction des disparités entre pays et entre régions d’un même pays. Au fur et à mesure de l’extension des réseaux de transmission de l’information et de la création d’autres applications novatrices grâce aux avantages offerts par ces technologies, le nombre de personnes pouvant être jointes augmentera, permettant ainsi à l’information de circuler et de promouvoir les changements souhaités sur le lieu de travail.

Les coûts et avantages des nouvelles technologies

Les techniques informatiques de pointe sont également une bénédiction pour les pays en développement. Il est bien connu que le savoir et l’information sont essentiels à l’amélioration de la qualité de la vie et de l’environnement. Pour ces pays, les technologies de l’information représentent l’un des moyens les plus économiques de suivre les progrès réalisés dans de nombreuses branches d’activité. Les technologies électroniques peuvent accroître considérablement la capacité des pays en développement à tirer profit d’une meilleure diffusion de l’information à un coût raisonnable.

Les systèmes à processeur central et les systèmes en ligne sont loin d’être dépassés, mais ils sont souvent trop chers. Les coûts de production des données et le prix des télécommunications sont élevés, voire prohibitifs. Les techniques d’aujourd’hui, comme le CD-ROM et Internet, constituent pour ces pays le meilleur moyen de s’informer et de se familiariser avec les connaissances actuelles dans de nombreux domaines, notamment dans les secteurs très critiques liés à la santé. Ils offrent des avantages indéniables en présentant de nombreuses données sous des formes qui sont directement compréhensibles par les utilisateurs et qui répondent rapidement et aisément à leurs besoins.

Le coût d’acquisition d’un poste de travail complet — ordinateur, lecteur de CD-ROM et applications correspondantes — baisse rapidement. Le prix abordable de l’information disponible sur ordinateur et les compétences locales existant en matière de technologie de l’information offrent aux pays en développement la possibilité d’obtenir autant de données vitales que le monde industriel.

[S. Pantry et P. K. Abeytunga]

LA GESTION DE L’INFORMATION

Gordon Atherley

En matière de sécurité et de santé au travail, il est essentiel de disposer d’une information fiable, exhaustive et compréhensible. Les utilisateurs de cette information sont les chefs d’entreprise, les travailleurs, les professionnels de la prévention et les membres des comités d’hygiène et de sécurité. La diffusion de l’information fait normalement partie des responsabilités de ces professionnels, des représentants et des membres des comités. Dans de nombreux pays, les lois relatives à la prévention exigent que les gouvernements, les employeurs et les fabricants de produits chimiques, entre autres, fournissent de l’information aux travailleurs et que cette information soit produite par les entreprises mêmes auxquelles ces lois s’appliquent.

L’information au niveau de l’entreprise

Au sein même d’une entreprise, il existe deux grands types d’information, indispensables en matière de sécurité et de santé au travail:

L’information d’origine externe. Cette information est nécessaire pour répondre à des besoins et résoudre des problèmes spécifiques. Elle est diverse et volumineuse et peut provenir de nombreuses sources (voir tableau 22.3). Pour respecter les normes voulues de fiabilité, d’exhaustivité et de compréhensibilité, cette information doit être bien gérée. La gestion de l’information fait appel à trois procédés courants:

  1. analyse des besoins en information des utilisateurs;
  2. identification et obtention de l’information demandée;
  3. fourniture de l’information requise par les utilisateurs.

Tableau 22.3 Information requise en matière de sécurité et de santé au travail

Tableau 22.3

L’information d’origine interne. Cette information sert à faciliter l’identification des problèmes de sécurité et de santé, à évaluer les résultats et à respecter les exigences réglementaires.

La collecte, le codage et le stockage de l’information provenant d’enquêtes sur des accidents peuvent contribuer à définir les accidents susceptibles de se répéter et à mettre en évidence les facteurs de causalité. Par exemple, les données enregistrées sur l’exposition des travailleurs à certains produits chimiques peuvent s’avérer utiles s’il se pose ultérieurement des questions de maladie liée au travail.

L’analyse de ce type de données permet d’obtenir de l’information. Pour que l’analyse aboutisse à des conclusions fiables, les données doivent être exhaustives et exactes. Pour garantir l’exactitude, l’information doit être collectée et compilée selon des principes scientifiques. Par exemple, la question ou le problème doivent être énoncés clairement et à l’avance de sorte que toutes les données appropriées puissent être collectées et que:

La gestion de l’information s’applique aux procédures de collecte, de stockage, de recherche documentaire et d’analyse des données.

L’organisation de la gestion de l’information

La gestion de l’information est souvent assurée par un service de documentation ou d’information dont les fonctions sont les suivantes:

  1. Faire en sorte que l’information essentielle et mise à jour soit disponible lorsqu’elle est demandée et s’assurer que les utilisateurs ne soient pas inondés par un flot d’informations faisant double emploi.
  2. Rendre l’information exploitable par le demandeur. Cette opération suppose souvent une connaissance détaillée des besoins des demandeurs et une profonde compréhension du type d’information recherchée.
  3. Aider les utilisateurs à chercher eux-mêmes l’information.
  4. Diffuser activement l’information. L’accès aux renseignements relatifs à la sécurité et à la santé au travail est un droit pour tous et non pas un privilège réservé à un groupe choisi. La publication assistée par ordinateur a réduit les coûts de production des brochures, bulletins d’information et autres documents destinés à une large diffusion.
  5. Réunir et fournir l’information demandée d’une manière efficace et économique. Aucun service d’information ne possède un budget illimité.
  6. Se tenir informé des obligations légales liées à la collecte et à la fourniture de l’information.
  7. Fournir ou coordonner les ressources et compétences nécessaires à la production et à l’analyse d’information d’origine interne, à savoir:

Pour mener à bien toutes ces tâches, le service d’information doit surmonter divers écueils, notamment la croissance rapide du volume déjà considérable de l’information potentiellement utile dans un domaine particulier. Ce problème est encore aggravé par les incessantes mises à jour et révisions des données existantes. Il a pour conséquence que l’excès apparent d’information cache en fait un manque de documentation multidisciplinaire. Une grande partie de l’information résultant de recherches médicales et techniques, par exemple, est communiquée uniquement aux spécialistes. Il se peut qu’elle soit incompréhensible pour les autres. Les connaissances nouvelles ne peuvent donc pas être transmises à des utilisateurs potentiels pour qui elles revêtiraient une grande importance. L’un des rôles d’un service d’information consiste à encourager la production d’ouvrages multidisciplinaires.

D’autres difficultés surgissent lorsque les utilisateurs veulent accéder à l’information ou l’exploiter; les barrières sont les suivantes:

Les services d’information et les bibliothèques

Les services d’information et les bibliothèques travaillent de concert. Les bibliothèques de grandes villes et les bibliothèques spécialisées (en droit ou en médecine, par exemple) possèdent souvent des services d’information. Les services d’information spécialisés dans la sécurité et la santé au travail (dont les bibliothèques) sont généralement implantés dans des organismes spécialisés, des entreprises, des universités et des services officiels.

Le service d’information se charge de répondre aux demandes des utilisateurs et de les tenir informés des faits nouveaux. Pour rechercher et obtenir une information, et traiter de certaines questions de droits d’auteur, il faut faire appel aux compétences et aux ressources d’une bibliothèque. Le service d’information analyse l’information en fonction des besoins des demandeurs. Il établit des réponses qui font fréquemment appel à des données provenant de sources qui sortent du domaine d’une bibliothèque publique (voir tableau 22.3).

Certains experts de la sécurité et de la santé au travail établissent une distinction entre une bibliothèque publique et un service d’information. Ils considèrent qu’il faut éviter toute duplication d’efforts, en particulier pour des raisons de coût. Le principe est que les documents prêtés par une bibliothèque publique accessibles aux utilisateurs du service d’information ne devraient pas pouvoir être prêtés également par le service d’information. Dans la même logique, le service d’information devrait se spécialiser dans l’information de sécurité et de santé au travail qui n’est pas normalement accessible par l’intermédiaire d’une bibliothèque publique. Le service d’information devrait concentrer ses activités sur les services à rendre aux groupes ou aux individus ayant des besoins définis en matière de sécurité et de santé au travail. Le service d’information peut aussi prendre en charge l’obligation légale d’une organisation de fournir ou de produire de l’information, ce qu’une bibliothèque publique n’est pas censée faire.

Les bibliothèques ont recours à des systèmes informatisés, souvent très complexes pour l’acquisition et le catalogage des documents et pour la surveillance et le contrôle de leur circulation. Les services d’information accèdent à ces systèmes en collaborant avec le personnel des bibliothèques spécialisées. La bibliothèque et le service d’information doivent coopérer étroitement pour organiser la documentation de référence (à savoir les documents consultables sur place uniquement), les échanges interbibliothèques, les systèmes en ligne et les documents audiovisuels. Le service d’information dispose normalement d’un fonds documentaire de référence important, comme l’Encyclopédie de sécurité et de santé au travail du BIT.

La diffusion sélective de l’information est un aspect du travail du service d’information pour lequel la coopération entre les services d’information et les bibliothèques joue un rôle important. Pour opérer une diffusion sélective de l’information, le prestataire d’information mémorise le profil individuel des besoins de l’utilisateur. Il utilise par exemple un groupe de profils de chercheurs pour passer en revue les titres des articles scientifiques au fur et à mesure de leur publication. Les titres correspondant à des profils particuliers sont notifiés aux personnes intéressées. Si la diffusion sélective de l’information est une activité importante, il est difficile de l’organiser efficacement, car les besoins en information des utilisateurs peuvent varier considérablement selon les périodes, comme c’est souvent le cas en matière de sécurité et de santé au travail.

La formation aux méthodes d’accès à l’information

Le personnel et la direction d’une entreprise doivent savoir à qui et où s’adresser pour obtenir de l’information. Ainsi, les fiches de données de sécurité sont, en matière de sécurité et de santé, une source d’information importante sur les produits chimiques utilisés par les travailleurs. Le personnel et les employeurs doivent recevoir une formation sur la manière de rechercher et d’exploiter cette information. Comme aucune formation en matière de prévention ne saurait couvrir tous les problèmes potentiels, il est primordial pour le personnel et la direction de savoir se documenter. Tout programme de formation dans ce domaine devrait porter notamment sur les sources et services d’information.

La formation à la recherche documentaire est une composante essentielle de l’éducation des spécialistes, des délégués du personnel et des membres des comités de sécurité.

Cette formation s’adresse aux personnes ayant de bonnes notions en matière de sécurité et de santé au travail, mais qui ont besoin d’une formation de base en gestion documentaire. Ces compétences incluent la recherche des sources d’information en ligne et l’usage effectif d’un service d’information. La formation devrait prévoir l’acquisition d’une expérience pratique du travail en équipe avec des membres d’une bibliothèque spécialisée et d’un service d’information.

Les personnels des bibliothèques spécialisées et des services d’information représentent le niveau le plus élevé d’instruction théorique et de formation dans le domaine de l’information, mais ils peuvent avoir été très peu confrontés, en pratique, aux questions de sécurité et de santé au travail. Il est nécessaire d’accroître ce volet de connaissances et de prévoir éventuellement une spécialisation appropriée dans le cursus universitaire de ce groupe.

L’ordinateur et la gestion de l’information

Tous les procédés de gestion de l’information font de plus en plus appel à l’informatique. Bien qu’une partie importante de l’information à l’échelle mondiale se présente encore sur support papier et le restera vraisemblablement encore pendant un certain temps, l’informatique prend une place grandissante dans tous les domaines. Les dimensions et les prix des ordinateurs se réduisent de plus en plus, tandis que leurs capacités s’accroissent. Les ordinateurs bon marché, appelés également ordinateurs personnels ou PC, sont désormais capables d’effectuer des tâches de gestion documentaire qui, il y a quelques années seulement, ne pouvaient être réalisées que par un ordinateur central fort coûteux. Trois concepts clés de l’informatique sont particulièrement importants dans la gestion de l’information: les bases de données, les systèmes de gestion des bases de données et les communications entre ordinateurs.

Les bases de données

Un annuaire téléphonique est un exemple simple de base de données. La compagnie de téléphone conserve sur ordinateur la liste mère des noms et numéros de téléphone qu’elle actualise constamment. Cette liste est également utilisée pour l’impression de la version papier de l’annuaire téléphonique, lequel constitue une base de données d’accès public. Les particuliers et les entreprises possèdent souvent leurs propres listes de numéros de téléphone fréquemment utilisés. Ces listes sont en fait des bases de données personnelles ou privées.

La version papier de l’annuaire téléphonique représente la forme élémentaire d’une base de données. L’information est organisée par patronyme et par ordre alphabétique. Les prénoms et adresses permettent de différencier les personnes ayant le même patronyme. A chaque combinaison unique de nom, prénom(s) et adresse correspond au moins un numéro de téléphone. En terminologie de base de données, chaque groupe de données composé des nom, prénom(s), adresse et numéro de téléphone est appelé un enregistrement, dans lequel chaque élément (nom, etc.) est un champ.

Choisir la version papier pour une grande base de données, comme un annuaire téléphonique, présente des limites considérables. Si le seul point de départ est un numéro de téléphone, il est pour le moins difficile de trouver un nom dans l’annuaire d’une grande ville. En revanche, ce travail est très facile pour l’ordinateur de la compagnie de téléphone. Il lui suffit de réorganiser tous les enregistrements par ordre numérique des numéros de téléphone. Cette facilité de réorganisation des enregistrements constitue l’une des fonctions les plus utiles d’une base de données informatisée.

Les catalogues de bibliothèques sont des bases de données disponibles à la fois sur support papier et en format électronique. Chaque enregistrement de la base de données correspond à un ouvrage ou à un article de presse particulier. Les champs identifient la date et le lieu de publication et indiquent où consulter un exemplaire de la publication. Il existe dans les bibliothèques des bases de données catalogues sur de nombreux sujets, dont plusieurs sur la sécurité et la santé au travail. Le système CISDOC du BIT-CIS est un exemple de base de données bibliographiques.

Outre les noms des auteurs, les titres et les références biblio-graphiques (date, éditeur, pagination), une base de données biblio- graphiques contient souvent aussi un résumé analytique qui décrit le contenu de l’article. L’utilisateur peut alors décider de se procurer ou non la version intégrale du document signalé.

Les bases de données peuvent stocker non seulement les résumés analytiques, mais aussi le texte intégral des articles, ainsi que des illustrations (graphiques, photographies, tableaux, diagrammes). Les applications multimédias permettent de combiner son, texte et images fixes ou animées.

Les progrès réalisés en matière de supports d’information optiques et magnétiques ont réduit le coût du stockage haute capacité. Désormais, les ordinateurs personnels gèrent des bases de données plus importantes et de plus en plus complexes ou permettent d’y accéder.

Les systèmes de gestion des bases de données

Un système de gestion de bases de données (SGBD) classe les enregistrements dans la base et exécute de nombreuses autres fonctions importantes de gestion de l’information, comme la recherche d’enregistrements prédéfinis. Un SGBD est un logiciel permettant à l’utilisateur de travailler sur les données contenues dans la base. C’est donc un élément crucial de la gestion de l’information. Le gestionnaire individuel d’information constitue une forme spéciale de logiciel SGBD. Il permet à une personne de gérer toutes ses données personnelles (ses propres répertoires téléphoniques, ses listes de choses à faire, ses rendez-vous, etc.).

Le concept de filtre est d’une grande utilité pour se représenter la manière dont une recherche est structurée par un SGBD. Chaque recherche peut être considérée comme un filtre autorisant uniquement le passage des enregistrements correspondant à un profil donné. Par exemple, un utilisateur peut demander à consulter tous les enregistrements de documents publiés sur l’amiante en 1985. Au niveau de l’ordinateur, la recherche se traduira par une instruction de filtrage de tous les enregistrements possédant le mot-clé «amiante» dans leur titre et ayant été publiés en 1985. Une instruction typique se présenterait ainsi:

mot-clé du titre = amiante ET date de publication = 1985

L’opérateur «ET» est appelé opérateur booléen, du nom de George Boole (mathématicien anglais) qui a inventé au XIXe siècle un système de logique algébrique connue sous le nom d’algèbre de Boole. «OU» et «SAUF» sont d’autres opérateurs booléens couramment utilisés. Grâce à ces opérateurs, les filtres de recherche peuvent être d’une grande précision.

Les communications entre ordinateurs

Les communications entre ordinateurs ont permis de créer de nombreux réseaux, reconnus ou non, qui servent aux échanges d’information. Ces réseaux couvrent souvent de grandes distances. Beaucoup fonctionnent par le biais du système téléphonique traditionnel en passant par un modem. D’autres font appel aux communications par satellite.

Dans une configuration réseau type, les bases de données sont rassemblées dans un seul ordinateur, la cible, tandis que la demande émane d’un ordinateur personnel, la source ou l’origine. La réponse de la cible consiste à renvoyer les enregistrements repérés par la recherche. Des normes internationales ont été élaborées afin de garantir le bon fonctionnement de ces communications interordinateurs. On peut citer les normes ISO 10162 et 10163-1 (ISO, 1993a, 1993b), relatives à la recherche de données.

Par le passé, ce type de communications exigeait des ordinateurs de grande taille et très onéreux. La puissance et la capacité des ordinateurs personnels sont désormais telles que même un particulier peut organiser des réseaux à partir de son bureau ou de son domicile. Internet est le réseau par lequel une personne se connecte au monde de l’information. En 1996, Internet est devenu le système de communications connaissant l’extension la plus rapide jamais enregistrée, avec un milliard d’utilisateurs prévus pour l’an 2000.

Le World Wide Web (La Toile mondiale) est l’un des instruments de cette croissance. Ce logiciel facilite l’accès à Internet. Avec le Web, l’utilisateur n’est pas obligé de connaître les langages ou commandes informatiques. De même, il n’a plus besoin d’avoir recours aux services d’un professionnel de l’information comme c’était le cas auparavant. Pour l’utilisateur, l’outil clé est le moteur de recherche qui lui permet de naviguer sur le Web et d’accéder à des millions de documents. Ces documents ne sont pas limités à du texte, mais comportent aussi des présentations multimédias complètes incluant son et animation.

Les fonctions multimédias ont transformé le Web en un support pédagogique important. En 1996, des programmes de formation à la sécurité et à la santé au travail ont commencé à y faire leur apparition. A partir des sites Web les plus importants, on a pu télécharger des programmes informatiques et les appliquer à la sécurité et à la santé au travail. Parmi les autres sources d’information disponibles sur le Web, il faut citer la présence gran- dissante de sites de bibliothèques ayant un rapport avec la prévention. En raison de l’extension continue du Web, on pourrait tout à fait envisager le développement d’une «université virtuelle» mondiale consacrée à la sécurité et à la santé au travail, et ce pendant la durée de vie de la présente édition de l’Encyclopédie.

Internet procure un système de courrier électronique mondial («e-mail» en anglais) permettant aux particuliers de s’envoyer des messages. Mais Internet est également de plus en plus utilisé pour la messagerie vocale et la vidéoconférence.

La messagerie diffère du courrier électronique. Dans un système de messagerie, tous les membres du groupe peuvent lire et répondre à un message. La messagerie est utilisée dans les téléconférences informatisées où il est possible de relier un grand nombre de participants pour une discussion sur un sujet donné. C’est une manière très économique de créer un réseau, regroupant, par exemple, des préventeurs qui partagent un intérêt commun pour un type particulier de risque.

Le transfert de fichiers est un procédé de base en informatique. Du point de vue terminologique, un fichier est l’unité de stockage de base permettant à l’ordinateur de distinguer un ensemble d’informations d’un autre. Un fichier peut être un programme informatique, un texte traité, une base de données complète ou une série filtrée d’articles résultant d’une recherche dans une base de données. Le transfert de fichiers est le moyen utilisé par les ordinateurs pour échanger l’information. Différents protocoles de transfert de fichiers garantissent que les données ne subissent aucune modification lors de leur acheminement. Pour la gestion des informations relatives à la sécurité et à la santé au travail, le transfert de fichiers a un rôle particulièrement important, car n’importe quel service d’information, même doté d’un simple ordinateur personnel, peut recevoir tous les types de données fournies par les services d’information du monde entier. Le transfert de fichiers et les services connexes constituent généralement la méthode la plus rentable de transmission des données. Le développement des capacités des ordinateurs s’accompagne d’une augmentation proportionnelle de la masse et de la portée de l’information transférable.

A titre d’exemple de traitement d’une transaction en ligne, on pourrait citer la commande d’une publication par l’intermédiaire d’un ordinateur personnel. Un autre exemple serait l’envoi, à un ordinateur situé dans une ville distante, d’une donnée liée à un projet de recherche impliquant plusieurs régions géographiques.

D’autres formes de communications informatisées prennent une importance croissante dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail. Il s’agit des services informatisés de réponse par télécopieur. L’utilisateur téléphone à l’ordinateur pour commander des renseignements spécifiques. L’ordinateur transfère alors l’information sur le télécopieur de l’appelant.

Pour résumer, on peut dire que non seulement l’ordinateur constitue l’instrument principal de la gestion de l’information, mais qu’il est aussi le grand médiateur de la révolution informatique qui se propage dans le secteur de la sécurité et de la santé au travail comme dans d’autres domaines majeurs de l’activité humaine.

UNE ÉTUDE DE CAS: LE SERVICE D’INFORMATION DE LA MALAISIE SUR LA TOXICITÉ DES PESTICIDES

D.A. Razak, A.A. Latiff, M.I.A. Majid  et R. Awang

Introduction

En ce qui concerne les risques des pesticides, les pays industriels sont principalement préoccupés par l’exposition professionnelle chronique et la pollution de l’environnement. Par contre, c’est l’intoxication aiguë qui constitue le danger principal des pesticides dans un grand nombre de pays en développement. Selon une estimation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de cas d’intoxications graves s’élève à 3 millions par an et on compte environ 220 000 décès. Fait encore plus inquiétant, une étude sur les intoxications mineures spontanément signalées dans quatre pays asiatiques a révélé que 25 millions de travailleurs agricoles de pays en développement étaient exposés chaque année au risque d’intoxication aiguë par les pesticides (Jeyaratnam, 1990).

En Malaisie, pays à forte dominante agricole, l’usage des pesticides est relativement fréquent. Dans la seule péninsule malaise, environ 1,5 million d’hectares de terres sont consacrés à la culture de l’hévéa et 0,6 million au palmier à huile. L’agriculture emploie près de 4,3 millions de personnes.

La loi de 1974 sur les pesticides est le principal texte législatif régissant les pesticides en Malaisie. Cette loi vise à réglementer la fabrication et l’importation de pesticides par des dispositions relatives à leur déclaration. Elle prévoit également d’autres mesures, dont l’octroi de licences aux entreprises commercialisant des pesticides et les stockant pour la vente ainsi que l’étiquetage adéquat des substances et le contrôle des importations de pesticides non déclarés aux fins de recherche et de formation (Tan et coll., 1992).

Les enquêtes menées par l’industrie agrochimique locale ont montré qu’en 1987 la plupart des 715 000 petits exploitants de plantations d’hévéas et de palmiers à huile utilisaient du paraquat (Shariff, 1993). Sur une période de dix ans (1979-1988), les pesticides ont été responsables de 40% du total des 5 152 cas d’intoxication humaine en Malaisie. Le paraquat représentait 27,8% des cas; les autres herbicides, 1,7%; le malathion, 4,7%; les autres composés organophosphorés, 2,1%; les composés organochlorés, 2,6%; et les autres pesticides, 1,4%. Annuellement, les seules dépenses en herbicides représentent 230 millions de ringgits (MYR) (Tara et coll., 1989). On a estimé qu’environ 73% des intoxications impliquant le paraquat étaient des cas de suicide, tandis que 14% étaient dues à des accidents et 1% à une exposition professionnelle (Jeyaratnam, 1990).

Il existe peu de documents sur les cas d’intoxications par les pesticides. Toutefois, de tels incidents se produisent bel et bien si on se réfère à un certain nombre d’études spécialisées. Une enquête a montré que 14,5% des 4 531 agriculteurs cultivant des légumes, des fleurs et des fruits dans les Cameron Highlands avaient fait l’objet d’intoxications. Les registres des hospitalisations ont montré que, dans 32,1% des cas, il s’agissait d’un empoisonnement accidentel dû aux pesticides et que 67,9% étaient des suicides. A Tanjung Karang, une zone de rizières, 72% des riziculteurs présentaient des symptômes d’intoxication après avoir manipulé des pesticides; ils portaient rarement des vêtements et des chaussures appropriés, des lunettes ou des masques de protection respiratoire. En 1989, un total de 448 personnes travaillant au contact de pesticides avaient subi un traitement médical dans les hôpitaux publics (Lee, 1991).

Une autre étude (Awang et coll., 1991), réalisée dans une zone essentiellement agricole, a signalé que 12,2% des 264 cas d’intoxications traités dans un centre hospitalo-universitaire étaient dus à des pesticides. Selon une autre étude (Majid et coll., 1991), les taux sériques de pseudocholinestérase, utilisés comme indicateur d’exposition aux composés organophosphorés, étaient significativement plus faibles chez les maraîchers: le niveau de ces taux sanguins diminue avec la durée d’exposition à ces pesticides.

L’usage des pesticides en Malaisie suscite de graves préoccupations. Un rapport rédigé par le Malaysian Factories and Machin-ery Departement, organisme gouvernemental chargé de faire appliquer la loi sur la sécurité et la santé au travail, a révélé que le taux d’accidents dus à une manipulation incorrecte des pesticides était quatre fois supérieur à celui des autres industries et que 93 ouvriers sur 1 000 en étaient victimes, alors que la moyenne nationale était de 23‰ (Rengam, 1991). Ces chiffres semblent indiquer une carence en matière d’information et de formation sur la sécurité et une absence apparente de prudence dans la manipulation des pesticides. Un rapport de 1994 a également fait état de la mort de 70 têtes de bétail, due apparemment à une intoxication par le paraquat provoquée par la réintroduction trop rapide des animaux dans une zone traitée (New Straits Times, 1994).

Il est clair qu’il faut d’urgence rassembler des données et aussi mieux éduquer les personnes manipulant des pesticides. A cet effet, un service d’information sur les pesticides a été créé et un système pilote d’information a été mis en place à l’échelle du pays en 1989, dans le cadre du Service intégré d’information sur les médicaments et les pesticides (Integrated Drug and Poison Information Service (IDPIS)), dépendant du Centre national antipoison (National Poison Centre) implanté dans les locaux de l’Université Sains Malaysia (USM) à Penang.

L’IDPIS a pour mission principale de communiquer aux professionnels de la santé et au public des renseignements sur les problèmes de santé, spécialement en matière d’usage des médicaments et de lutte contre les intoxications (Razak et coll., 1991).

Le service d’information sur les pesticides, lancé par l’intermédiaire d’un système vidéotex, a eu comme effet secondaire positif d’ouvrir de nouvelles possibilités à plusieurs autres grandes bases de données sur la santé. Les bases de données IDPIS ont servi en permanence de guide pour la constitution d’autres bases sur les pesticides, les produits chimiques industriels et domestiques et les compléments nutritionnels. Le système Pestinfo en est un exemple: il a été mis en œuvre par l’IDPIS en collaboration avec le Pesticide Board (l’organisme réglementaire malaysien en matière de pesticides) et le projet germano-malaisien sur les pesticides. Cet accord a été un franc succès du point de vue de la validation des données et de l’évaluation des besoins en information, compte tenu du développement de l’emploi des pesticides dans ce pays.

Ce système est axé sur les pesticides déclarés en Malaisie, mais pourrait aussi s’appliquer à ceux qui existent dans toute la zone Asie-Pacifique. A ce jour, des données sur plus de 500 substances biochimiquement actives ont été introduites dans ce système d’information, y compris la liste de quelque 3 000 produits commercialisés et de leurs profils. Ce système est accessible de deux manières: soit par l’intermédiaire d’un système vidéotex, soit par celui d’un réseau informatique. Pestinfo désigne le premier mode d’accès, tandis que le second est appelé Système d’information sur les pesticides (Pesticide Information System) (voir figure 22.4).

Figure 22.4 Circuit des informations et accès relationnel au Système d'information sur les pesticides

Figure 22.4

Pestinfo

Pestinfo a été le premier système implanté dans la région; il utilise TELITA, le système vidéotex national de Malaisie. L’opérateur étant la compagnie de téléphone malaisienne, TELITA offre un accès à la fois rapide et bon marché à l’échelle nationale. L’accès à TELITA se fait soit par un poste de télévision muni d’un décodeur, soit par un ordinateur équipé d’un modem relié au réseau téléphonique (Siraj, 1990). Cette configuration est économique, puisque chaque connexion coûte seulement 0,13 MYR, soit moins de 5 cents É.-U.; le temps d’accès n’est facturé que 0,08 MYR la minute. C’est une solution unique au monde, car le système repose à la fois sur l’information des professionnels et celle de la communauté. L’information de Pestinfo est présentée collectivement avec deux autres bases de données en ligne étroitement coordonnées (Drugline et Poisonline), afin de maximiser son utilité pour l’utilisateur.

Pestinfo est accessible aussi bien au public qu’aux spécialistes, notamment ceux du secteur agricole, qu’il s’agisse de vulgarisateurs ou de personnes de terrain. Toutes les bases de données sont intégrées, bien qu’indépendantes, de manière à faciliter l’accès à l’ensemble des renseignements pertinents. Pour cette raison, le système Pestinfo de l’USM possède une structure séquentielle organisée en un minimum de 15 sous-catégories.

Les utilisateurs qui sont des professionnels de la santé peuvent ainsi accéder directement à Poisonline, base comportant des compléments d’information spécialisée sur la manière de traiter les personnes intoxiquées.

Poisonline est en réalité un très vaste module d’information recouvrant plusieurs classes de substances toxiques et englobant aussi bien les produits pharmaceutiques que les produits chimiques et ménagers, les aliments et les cosmétiques. Il fournit des indications sur les signes et symptômes d’intoxication par système anatomique, sur les modalités de traitement et de prise en charge thérapeutique et sur les différents aspects de la prévention. On y trouve aussi des renseignements détaillés sur les antidotes et le traitement des urgences.

Le dispositif Poisoning Reporting System (alerte en ligne sur les intoxications) est une fonction exceptionnelle incorporée à Pestinfo, ainsi qu’à Poisonline. Cette fonction permet à l’utilisateur de signaler immédiatement un cas d’intoxication par voie électronique et en utilisant un format spécial. Elle donne non seulement le moyen de constituer une documentation automatique sur tous les cas signalés, mais agit aussi simultanément comme système de référence instantané, ce qui autorise un suivi systématique. Avec ce dispositif, il est possible de réagir immédiatement et d’aider l’utilisateur à gérer le cas d’intoxication. Les données obtenues par l’intermédiaire de ce système d’alerte sont automatiquement stockées dans un réseau informatique aux fins de la production de rapports statistiques.

En outre, tous les utilisateurs de Pestinfo pourront accéder à plusieurs autres bases de données d’utilisation facile traitant de l’enseignement public et qui sont axées sur la santé et, notamment, sur le domaine pharmaceutique. Le but de ces bases est d’apprendre à la population à bien utiliser les produits chimiques et les médicaments et à préserver sa santé. La base de données principale conçue pour répondre à cet objectif s’appelle Public Infoline.

Une fonction intéressante à cet égard est le service «Questionnez votre pharmacien», qui assure des communications par courrier électronique sur le mode questions-réponses pour tous les sujets liés à la santé. L’accès est gratuit pour tous.

Le Système d’information sur les pesticides

L’expérience initiale de Pestinfo a donné lieu au développement du Système d’information sur les pesticides, qui offre de nouvelles possibilités de traitement de l’information en matière d’identification dans les cas d’intoxication. Il peut servir de support de référence aux vulgarisateurs, tout en permettant de compiler les différents cas d’intoxication en vue de faciliter les décisions de politique générale et la planification des centres médico-sociaux. Le système vidéotex n’étant pas totalement équipé pour répondre à ces besoins, une application capable d’assurer plusieurs fonctions souples de recherche a été mise au point.

Comme mentionné précédemment, le système d’information sur les pesticides est complété par un réseau facile à utiliser d’ordinateurs personnels compatibles IBM. Cette application s’appelle «Pesticide Information System Version 2.3» et elle a été spécialement conçue pour la mise à jour de la documentation et pour le traitement des dossiers d’intoxication reçus sous forme électronique ou autre. On peut lui demander de fournir des rapports statistiques de base et de répondre à d’autres recherches de données, selon les possibilités du logiciel. Cette application offre une plus grande flexibilité dans la recherche documentaire en raison de la puissance accrue de traitement et d’interaction de chaque ordinateur. Elle a été conçue avec dBase3 Plus et compilée sous Clipper Summer 5.0.

Le Système d’information sur les pesticides contient d’autres renseignements intéressants auxquels on peut accéder en utilisant la dénomination du pesticide, sa composition, son numéro de déclaration et le nom du fabricant ou du dépositaire de tout produit déclaré dans le pays. Le menu principal du système est décrit à la figure 22.4. Ce système convient particulièrement aux professionnels de la santé et au personnel du secteur agricole, car il peut être installé sur un ordinateur portatif.

A ce jour, plus de 50% des cas d’intoxication signalés en ligne mettaient en cause des pesticides (Latiff et coll., 1991). L’association des deux modes de fonctionnement décrits ci-dessus a indubitablement favorisé la mise en œuvre du système d’information sur les pesticides en permettant d’obtenir une réponse encore plus rapide à une gamme plus large de demandes d’information.

Les orientations futures

La compilation de l’information sur les pesticides et sa communication aux utilisateurs ont été couronnées de succès bien qu’ayant un caractère non officiel. L’IDPIS a également défini de nouvelles orientations face à l’évolution rapide des équipements et techniques de communication. Par exemple, les utilisateurs pourront accéder partout dans le pays à toutes les applications en réseau grâce à la collaboration d’une société de communications qui prend en charge et assure l’ensemble des liaisons de communication à l’échelle nationale. Cette coopération favorisera la communicabilité de l’information sur la santé du fait que ce type d’accord offre des solutions économiques aussi bien à l’utilisateur qu’à l’IDPIS en tant que serveur d’information.

Actuellement, l’IDPIS fonctionne sur deux réseaux, Token Ring et Ethernet, dans le cadre de travaux de recherche-développement sur des systèmes d’information (voir figure 22.5). Le premier est installé au centre hospitalo-universitaire de l’USM. Les deux réseaux sont reliés à un IBM RISC6000, ce qui permet la mise en commun et la coordination des données et des ressources contenues dans les serveurs des deux réseaux en matière d’enseignement, de formation et de recherche. Les réseaux sont conçus pour intégrer un instrument de surveillance pharmaco-épidémiologique et de toxicovigilance.

Figure 22.5 Architecture du réseau de l'IDPIS (Integrated Drug and Poison Information System)

Figure 22.5

En 1996, l’IDPIS a créé sa propre page locale sur Internet, intitulée «Malaysian Drug and Poison Net», dont l’adresse est http://prn.usm.my.

UNE ÉTUDE DE CAS: EXPÉRIENCE RÉUSSIE DE SYSTÈME D’INFORMATION EN THAÏLANDE

Chaiyuth Chavalitnitikul

L’historique

La Thaïlande a une population d’environ 59 millions d’habitants et une superficie de 514 000 km². La croissance démographique annuelle est de 1,7%. La population active s’élevait à 34 millions en 1995, avec 33 millions d’actifs et 1 million de chômeurs. Les secteurs agricole et non agricole employaient respectivement 17 et 14 millions de personnes.

L’économie thaïlandaise, autrefois agricole, exportait à elle seule plus de riz et de manioc pris ensemble que tout autre pays, mais elle a subi des changements structurels spectaculaires de 1960 à 1990. La production industrielle a joué le premier rôle en termes de contribution au PIB. Ces changements ont fait de la Thaïlande l’une des économies à la croissance la plus accélérée dans cette zone géographique, avec un secteur industriel en expansion rapide fournissant textiles, vêtements, appareils électriques et électroniques, pierres précieuses, bijoux et des dizaines d’autres produits destinés aux marchés locaux et mondiaux.

Le gouvernement thaïlandais se préoccupe énormément du bien-être des travailleurs dans l’industrie et l’agriculture. C’est pourquoi il a organisé des séminaires qui ont souligné la nécessité de mesures efficaces pour améliorer les conditions et les lieux de travail du personnel dans les différents secteurs et aux divers postes de travail. A la lumière de toutes les questions examinées, l’Institut national pour l’amélioration des conditions de travail et de l’environnement (National Institute for the Improvement of Working Conditions and Environment (NICE)) a été créé à la suite d’accords de partenariat entre le gouvernement thaïlandais et l’Organisation des Nations Unies. Le NICE est devenu une division du ministère de la Protection du travail et du Bien-Etre (DLPW), dont la responsabilité principale est la protection des travailleurs. Ce service s’efforce de réaliser ses objectifs par l’amélioration des méthodes de travail et des capacités techniques du DLPW.

L’objectif du NICE est de renforcer la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles et d’améliorer les conditions de travail. Ses activités principales sont les suivantes:

  1. élaboration et mise en œuvre de programmes de formation à la sécurité et à la santé au travail et dans le domaine des conditions de travail;
  2. mise au point et exploitation d’un système intégré de gestion pour centraliser toute l’information collectée et pour fournir une base de planification, d’évaluation et de coordination des politiques et des programmes destinés à améliorer les conditions de travail et l’environnement;
  3. élaboration d’une plate-forme d’échange d’informations et de connaissances spécialisées au niveau national sur les conditions de travail et l’environnement;
  4. fourniture d’une assistance technique au personnel d’inspection chargé de traiter les problèmes de conditions de travail et d’environnement;
  5. mise en place de laboratoires spécialisés dans l’hygiène, la physiologie et l’ergonomie du travail et les essais d’équipements de sécurité;
  6. assistance, par la recherche et les conseils techniques, destinée à élargir la protection aux petites entreprises.

Le NICE emploie 50 spécialistes et se compose des sections suivantes: administration générale, milieu de travail, ergonomie et physiologie du travail, technologie de la sécurité, promotion de la sécurité et formation, centre d’information sur la sécurité et la santé et audiovisuel; en outre, 12 antennes régionales ont été établies dans les zones industrielles du pays.

Le Centre national thaïlandais d’information sur la sécurité et la santé au travail (National Occupational Safety and Health Information Centre of Thailand)

Pour atteindre son objectif avec une plus grande efficacité, le NICE a créé le Centre national thaïlandais d’information sur la sécurité et la santé au travail, en collaboration avec le Centre international d’informations de sécurité et de santé au travail (CIS), qui est basé à Genève et dépend du Bureau international du Travail. Le centre thaïlandais se charge principalement de la collecte de données sur la sécurité et la santé au travail et sur les conditions de travail en Thaïlande et à l’étranger, de leur traitement et de leur stockage et les diffuse aux employeurs, aux travailleurs, à leurs organisations respectives et organismes associés et à toute personne physique ou morale pouvant en avoir besoin. Ce centre d’information comprend une bibliothèque de référence, une unité de documentation, un service de renseignements et un département informatique.

La bibliothèque

A son ouverture, cette bibliothèque ne possédait que quelques centaines de livres. A présent, le fonds documentaire comprend approximativement 3 000 références et 20 000 titres de microfiches sur divers sujets relevant de la sécurité et de la santé au travail, tels que les maladies professionnelles, les techniques de prévention et les conditions de travail. De plus, la bibliothèque a souscrit, depuis 1983, des abonnements à 27 publications de langue anglaise et à 10 journaux thaïlandais. Trente titres de vidéocassettes et des affiches sont disponibles. La bibliothèque intéresse un nombre croissant de spécialistes de la prévention.

L’unité de documentation

Cette unité est chargée de publier un bulletin d’information sur la sécurité et la santé au travail, des directives, un manuel et un recueil de directives pratiques, une brochure et des fiches d’information.

  1. Quatre bulletins d’information sur la sécurité et la santé sont publiés chaque année, chacun abordant des thèmes comme des faits marquants en matière de sécurité et de santé, des nouveautés dans la recherche, des entretiens, des statistiques, etc. Chaque bulletin est publié à 6 000 exemplaires.
  2. Les fiches d’information sont divisées en quatre groupes thématiques, à savoir:
  3. L’unité de documentation a produit 109 fiches d’information, chacune imprimée à 10 000 exemplaires, ce qui représente plus d’un million d’exemplaires au total.
  4. Les directives, le manuel et le recueil des directives pratiques. Quinze titres avaient été publiés jusqu’en 1995. L’une de ces publications comporte une directive sur la manipulation sans risque des pesticides et un manuel de premiers soins pour l’industrie. Chaque publication a été tirée à 3 000 exemplaires.
  5. Les brochures. Dix titres ont été publiés, traitant, par exemple, du port de bouchons d’oreilles au travail. Chaque brochure a été tirée à 5 000 exemplaires.

Le service de renseignements

Le service de renseignements a été créé dans le but d’apporter des réponses aux questions de sécurité et de santé au travail posées par les personnes intéressées: inspecteurs du travail, responsables de la sécurité, employeurs, travailleurs, étudiants, etc. Toutes les demandes peuvent être adressées au centre par courrier, téléphone ou télécopie. Avant de fournir une réponse, le personnel technique du NICE vérifie l’exactitude de l’information qu’il livre.

Chaque année, le centre reçoit environ 600 demandes de renseignements.

Le département informatique

En tant que point central de collecte et d’échange d’informations, d’expertise et d’expériences pratiques dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail, le NICE a créé plusieurs bases de données qui concernent les établissements industriels, les rapports d’enquête sur les accidents, les rapports de l’inspection du travail, les responsables de la sécurité, les installations présentant des risques majeurs, les rapports d’inspection des chaudières, les rapports d’inspection sur le milieu de travail et les comptes rendus des visites médicales des travailleurs. Pour enrichir les capacités offertes par ce département informatique, le NICE a mis au point un système informatique centralisé qui servira de base de données centrale sur la sécurité et la santé au travail. Cette opération a été réalisée avec le concours du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) et de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Parallèlement, un réseau local a été établi entre le NICE et les autres centres régionaux de prévention. Cette liaison permettra au personnel d’un centre régional d’accéder aux renseignements contenus dans les bases de données du NICE et dans les diverses bases sur CD-ROM que possède son département informatique.

Afin de promouvoir l’amélioration des conditions de travail, de sécurité et de santé des travailleurs dans tout le pays, le NICE offre ses services gratuitement; il assiste maintenant tous les inspecteurs du travail, les quelque 5 000 responsables de la sécurité, les 650 syndicats des moyennes et grandes entreprises, ainsi que les employeurs et travailleurs de tout le pays. Il poursuit ainsi son effort de développement et de renforcement de sa capacité de protection des travailleurs en cas de risques imputables à de mauvaises conditions de travail ou aux dangers du milieu de travail.

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