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Table des matières

Epoxydes

PROPRIÉTÉS DES COMPOSÉS CYANÉS

CYANÉS, COMPOSÉS

Cette classe de composés est caractérisée par la présence d’un groupement C≡N (cyano) et englobe les cyanures et les nitriles (R–C≡N), ainsi que des composés chimiques apparentés tels que les cyanogènes, les isocyanates et les cyanamides. Ils doivent leur toxicité principalement à l’ion cyanure qui, lorsqu’il est libéré dans l’organisme, est capable d’inhiber de nombreuses enzymes, en particulier la cytochrome-oxydase. La mort, qui survient plus ou moins rapidement selon la vitesse de libération de l’ion cyanure, est le résultat d’une asphyxie chimique au niveau cellulaire.

Cyanures minéraux

Les cyanures minéraux sont facilement hydrolysés par l’eau et décomposés par le dioxyde de carbone et les acides minéraux pour former le cyanure d’hydrogène, qui peut être également produit par certaines bactéries présentes dans la nature. Du cyanure d’hydrogène se dégage lors de la production du coke et de l’acier, et peut aussi être engendré par la combustion de mousses de polyuréthane (contenues, par exemple, dans les meubles, cloisons et autres). Il peut se former accidentellement par l’action d’acides sur des déchets cyanurés (il se dégage de l’acide cyanhydrique lorsque le lactonitrile entre en contact avec un alcali, par exemple) et intentionnellement dans les chambres à gaz destinées à l’exécution capitale, où des boulettes de cyanure sont déversées dans un récipient contenant un acide pour créer une atmosphère létale.

Nitriles

Les nitriles ou cyanures organiques sont des composés organiques caractérisés par la présence d’un groupement fonctionnel cyano (–C≡N) et dont la formule générale est RCN. Ils peuvent être considérés comme des dérivés hydrocarbonés dans lesquels trois atomes d’hydrogène liés à un atome de carbone primaire sont remplacés par un groupement nitrilo, ou comme des dérivés d’acides carboxyliques (R–COOH) dans lesquels les radicaux oxo et hydroxyle ont été remplacés par un groupement nitrilo (–C≡N). Par hydrolyse, ils donnent un acide qui contient le même nombre d’atomes de carbone et c’est par analogie avec cet acide qu’on les dénomme habituellement, plutôt qu’en tant que dérivés du cyanure d’hydrogène. Ce sont des composés très dangereux car, lorsqu’ils se décomposent sous l’effet de la chaleur, ils libèrent du cyanure d’hydrogène.

Les nitriles aliphatiques saturés, jusqu’à C14, sont des liquides d’odeur plutôt agréable, comme les éthers. Les nitriles en C14 et leurs homologues supérieurs sont des solides inodores et généralement incolores. Les nitriles entrent en principe en ébullition sans se décomposer, à des températures inférieures au point d’ébullition des acides correspondants. Ce sont des composés extrêmement réactifs et ils sont largement utilisés comme intermédiaires en synthèse organique. On les emploie également comme produits de départ dans la synthèse de divers acides gras, produits pharmaceutiques, vitamines, résines synthétiques, matières plastiques et colorants.

Applications

Les cyanures minéraux ont des applications très variées dans l’industrie chimique, le travail des métaux et l’industrie des matières plastiques et du caoutchouc. Ils sont utilisés comme produits chimiques intermédiaires, pesticides ou nettoyants pour métaux ainsi que pour extraire l’or et l’argent à partir de leurs minerais.

L’acrylonitrile (cyanure de vinyle, cyanoéthylène, 2-propènenitrile), liquide incolore inflammable et explosif, est employé dans les revêtements de surface et les adhésifs et comme produit chimique intermédiaire dans la synthèse des antioxydants, produits pharmaceutiques, pesticides, colorants et tensioactifs.

Le cyanamide (carbimide calcique, carbamonitrile) est une poudre brillante de couleur gris-noir, utilisée en agriculture comme engrais, herbicide, pesticide et comme défoliant dans les plantations de coton. On l’emploie également pour la trempe de l’acier et comme désulfurant dans l’industrie du fer et de l’acier. Dans l’industrie, le cyanamide calcique est utilisé dans la fabrication du cyanure de calcium et du dicyanodiamide, la matière première de la mélamine.

Le cyanogène, le bromure de cyanogène et le chlorure de cyanogène sont utilisés en synthèse organique. Le cyanogène sert aussi de fumigant et de gaz combustible pour le soudage et le découpage de métaux résistant à la chaleur. En mélange avec l’ozone ou le fluor, on l’utilise comme propergol pour fusées ou missiles, et il peut être également présent dans les émissions des hauts-fourneaux. Le bromure de cyanogène est utilisé dans le traitement des matières textiles, comme fumigant et comme pesticide ainsi que pour l’extraction de l’or. Le chlorure de cyanogène sert d’agent signalisateur dans les gaz de fumigation.

Le cyanure d’hydrogène est employé dans la fabrication des fibres synthétiques et des matières plastiques, dans les produits de polissage des métaux, dans les solutions d’électrodéposition, en métallurgie et en photographie ainsi que dans la production de sels de cyanure. Le cyanure de sodium et le cyanure de potassium sont utilisés en galvanoplastie, dans la trempe de l’acier, l’extraction de l’or et de l’argent à partir de leurs minerais, et dans la fabrication de colorants et de pigments. De plus, le cyanure de sodium s’emploie comme dépresseur dans la flottation pour le moussage des minerais.

Le ferricyanure de potassium (prussiate rouge de potasse) est utilisé en photographie et dans les photocalques, pour la trempe des métaux et l’électrodéposition et dans la fabrication de pigments. Le ferrocyanure de potassium (prussiate jaune de potasse) intervient dans la trempe de l’acier et dans la gravure. On l’emploie également dans la fabrication de pigments et comme réactif chimique.

Le cyanure de calcium, le malononitrile, le 2-hydroxy-2-méthylpropionitrile (acétonecyanhydrine), le cyanamide et l’acrylonitrile sont d’autres composés utilisés dans le travail des métaux, dans l’industrie des matières plastiques et du caoutchouc et dans l’industrie chimique. Le cyanure de calcium et le malononitrile sont utilisés dans les opérations de lixiviation pour l’extraction de l’or. Le cyanure de calcium est utilisé en outre comme fumigant, pesticide, stabilisant pour le ciment, et dans la fabrication de l’acier inoxydable. Le 2-hydroxy-2-méthylpropionitrile est employé comme complexant dans l’affinage et la séparation des métaux, et le cyanamide trouve des applications dans le décapage des métaux, l’affinage des minerais et la production de caoutchouc synthétique. Le thiocyanate d’ammonium est utilisé dans la fabrication des allumettes et en photographie, dans la double teinture des tissus et pour améliorer la solidité de la soie chargée avec des sels d’étain. Il sert de stabilisant pour les colles, de traceur dans les champs pétrolifères, et entre dans la composition de pesticides et de propergols liquides pour fusées. Le cyanate de potassium est employé comme intermédiaire et comme désherbant.

Parmi les nitriles organiques les plus importants utilisés dans l’industrie figurent l’acrylonitrile (cyanamide de vinyle, cyano-éthylène, 2-propènenitrile), l’acétonitrile (cyanamide de méthyle, éthanenitrile, cyanométhane), l’hydroxyacrylonitrile, le propionitrile (cyanure d’éthyle), le lactonitrile, l’hydroxyacétonitrile (cyanhydrine-formaldéhyde, hydroxyméthylcyanure, méthylène-cyanhydrine), le 2-hydroxy-2-méthylpropionitrile et l’adiponitrile.

Risques

Les cyanures sont toxiques dans la mesure où ils libèrent l’ion cyanure. Une exposition aiguë peut entraîner la mort par asphyxie, par suite de l’inhalation, de l’ingestion ou de la pénétration percutanée de concentrations létales de cyanure d’hydrogène (HCN); toutefois, dans ce dernier cas, la dose létale est plus élevée. Une exposition chronique à des cyanures à des doses trop faibles pour entraîner des troubles cliniques sérieux pose cependant un certain nombre de problèmes. Ce sont souvent des dermatoses, fréquemment accompagnées de prurit, d’érythème et de papules, constatées chez des ouvriers employés en galvanoplastie. Des irritations nasales graves pouvant aboutir à une obstruction, à des saignements, à des escarres et, dans certains cas, à la perforation de la cloison nasale ont également été signalées. Parmi des travailleurs employés à des fumigations, on a constaté que la carence en oxygène observée, de même que les céphalées, la tachycardie et les nausées dont se plaignaient ces personnes étaient dues à une intoxication par le cyanure, tous ces troubles disparaissant totalement après cessation de l’exposition au produit toxique.

L’intoxication chronique par le cyanure existe, mais elle est rarement reconnue du fait de la lente dégradation de la capacité de travail et de l’apparition de symptômes évocateurs d’autres diagnostics. On a pensé qu’une concentration excessive de thiocyanate dans le liquide extracellulaire pourrait expliquer l’intoxication chronique par les cyanures, en raison de la similitude des symptômes avec ceux que l’utilisation des thiocyanates en thérapeutique a permis d’observer. Des symptômes d’une intoxication chronique ont été signalés chez des travailleurs de la galvanoplastie et chez des polisseurs d’argent après plusieurs années d’exposition. Les principales manifestations en sont une asthénie motrice des bras et des jambes, des céphalées et des affections thyroïdiennes; tous ces troubles sont également des complications connues de l’administration thérapeutique de thiocyanates.

Toxicité

Cyanures

L’ion cyanure des cyanures solubles est rapidement absorbé par l’organisme, quelle que soit la voie d’accès — inhalation, ingestion ou absorption percutanée. Ses propriétés toxiques s’expliquent par sa capacité à former des complexes avec les ions de métaux lourds, qui inhibent les enzymes indispensables à la respiration cellulaire, avant tout la cytochrome-oxydase. Dans ces conditions, les tissus ne peuvent plus fixer l’oxygène, d’où la mort par asphyxie. Le sang reste saturé en oxygène avec une couleur rouge cerise caractéristique de cette intoxication. Les ions cyanure se combinent avec la méthémoglobine normalement présente à la concentration d’environ 2% — ce qui a aidé à mettre au point le traitement de l’intoxication par le cyanure.

Lorsque la dose initiale n’est pas mortelle, une partie de la dose de cyanure est exhalée sous forme inchangée, tandis que la rhodanase, une enzyme largement répandue dans l’organisme, convertit le reste en thiocyanate moins toxique, qui reste dans le liquide extracellulaire de l’organisme jusqu’à son excrétion dans l’urine. Le taux urinaire de thiocyanate peut être utilisé pour évaluer l’ampleur de l’intoxication, mais il n’est pas spécifique et il est également élevé chez les fumeurs. Une action sur la fonction thyroïdienne est possible en raison de l’affinité de l’ion thiocyanate pour l’iode.

Les manifestations biologiques de quelques-uns des composés de ce groupement sont variables. A faible concentration, le cyanure d’hydrogène (acide cyanhydrique ou acide prussique) et les cyanures halogénés (c’est-à-dire le chlorure et le bromure de cyanogène) sous forme de vapeur produisent une irritation des yeux et des voies respiratoires (les manifestations respiratoires, y compris l’œdème pulmonaire, peuvent être retardées). Les effets généraux consistent en asthénie, céphalées, confusion, nausées et vomissements. Dans les cas bénins, la tension artérielle reste normale, malgré un accroissement du rythme cardiaque. La fréquence respiratoire varie avec l’intensité de l’exposition — rapide si elle a été faible, lente et haletante dans les cas graves.

Nitriles

La toxicité des nitriles varie fortement en fonction de leur structure moléculaire, allant d’une toxicité pour ainsi dire nulle (dans le cas, par exemple, des nitriles d’acides gras saturés) à une très forte toxicité, comme dans le cas des α-aminonitriles et α-cyanhydrines, que l’on considère comme aussi toxiques que le cyanure d’hydrogène lui-même. Les nitriles halogénés sont fortement toxiques et irritants et provoquent un larmoiement profus. L’acrylonitrile, le propionitrile et le fumaronitrile peuvent causer, au contact de la peau, des dermatites graves et douloureuses.

L’exposition aux nitriles toxiques peut entraîner rapidement la mort par asphyxie, dans des conditions analogues à celles de l’intoxication par le cyanure d’hydrogène. Il semble que chez les sujets ayant survécu à une intoxication par des concentrations élevées de nitriles, aucun signe physiologique résiduel ne subsiste après le rétablissement, ce qui fait dire que les intoxiqués ou bien succombent, ou bien se rétablissent sans séquelle aucune.

La surveillance médicale doit comprendre des examens de préembauche et des contrôles périodiques axés sur les manifestations cutanées et sur le système cardio-vasculaire, la fonction respiratoire et le système nerveux central (SNC). Des antécédents d’évanouissements ou de convulsions pourraient constituer un facteur de risque supplémentaire pour les personnes travaillant sur des nitriles.

Tous les nitriles doivent être manipulés dans des conditions soigneusement contrôlées et seulement par un personnel connaissant parfaitement les précautions à prendre avec ces produits. On ne doit pas utiliser de cuir pour les vêtements, les gants ou les chaussures de protection, car l’acrylonitrile et d’autres composés similaires peuvent le traverser; les équipements de protection en caoutchouc doivent être lavés et inspectés fréquemment, à la recherche de gonflement ou de ramollissement. Il faut se protéger les yeux, porter une protection respiratoire et éliminer immédiatement et soigneusement toutes les projections.

L’acrylonitrile possède les mêmes propriétés asphyxiantes que le cyanure d’hydrogène. Il est également irritant pour la peau et les muqueuses; il peut causer des lésions cornéennes s’il n’est pas éliminé rapidement par un lavage abondant. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l’a classé dans le groupe 2B, c’est-à-dire comme peut-être cancérogène pour l’humain. La classification est basée sur des preuves limitées de la cancérogénicité de ce produit chez l’être humain et des preuves suffisantes de son pouvoir cancérogène chez l’animal.

L’acrylonitrile peut être absorbé par inhalation ou par voie percutanée. En cas d’exposition progressive, les victimes peuvent présenter un taux sanguin de cyanure important avant même l’apparition des symptômes. Ces symptômes sont ceux d’une anoxie tissulaire et consistent, par ordre d’apparition, en asthénie, dyspnée, sensation de brûlure dans la gorge, étourdissements, obnubilation, cyanose et nausées. Aux stades plus avancés, un collapsus, une respiration irrégulière, des convulsions et l’arrêt cardiaque peuvent survenir sans avertissement. Certains patients semblent hystériques ou peuvent même être violents; tout écart de comportement de ce type doit faire penser à une intoxication par l’acrylonitrile.

Un contact répété ou prolongé de la peau avec l’acrylonitrile peut provoquer une irritation après des heures sans effet apparent. Etant donné que l’acrylonitrile traverse facilement le cuir ou les vêtements, des phlyctènes peuvent apparaître si l’on n’a pas ôté promptement les pièces contaminées et lavé la peau atteinte. Les vêtements et équipements en caoutchouc doivent être inspectés et lavés fréquemment, car ils se ramollissent et gonflent.

Le risque d’incendie et d’explosion est important. Le point d’éclair peu élevé indique qu’il se dégage suffisamment de vapeurs aux températures ordinaires pour former avec l’air un mélange inflammable. L’acrylonitrile est capable de se polymériser spontanément sous l’effet de la lumière ou de la chaleur, et une explosion peut s’ensuivre, même si le composé est stocké dans des récipients fermés. On ne doit, par conséquent, jamais le stocker sans inhibiteur. Le risque d’incendie et d’explosion est d’autant plus important que les vapeurs, composées notamment d’ammoniac et de cyanure d’hydrogène, qui se dégagent sous l’action de la chaleur, sont mortelles.

Le cyanamide calcique se présente surtout sous forme pulvérulente. Lorsqu’il est inhalé, il provoque rhinites, pharyngites, laryngites et bronchites. On a fait état d’une perforation de la cloison nasale après exposition prolongée. Les lésions oculaires consistent en conjonctivite, kératite et ulcération de la cornée. Il peut provoquer une dermatose érythémateuse qui, après un certain temps, peut aboutir à des ulcérations difficiles à cicatriser sur la paume de la main et entre les doigts. Une sensibilisation cutanée peut aussi se produire.

L’effet général le plus marqué est une réaction vasomotrice caractéristique qui entraîne l’apparition d’un érythème diffus sur le corps, la face et les bras et peut être accompagnée de fatigue, nausées, vomissements, diarrhée, étourdissements et sensation de froid. Dans les cas graves, un collapsus circulatoire peut se produire. Cette réaction vasomotrice peut être déclenchée ou potentialisée par la consommation d’alcool.

Outre une bonne ventilation par aspiration et des équipements de protection individuelle, une crème imperméable peut constituer une protection supplémentaire pour la face et les autres parties exposées de la peau. Une bonne hygiène individuelle est essentielle; elle doit consister à prendre une douche et à changer de vêtements après chaque poste.

Parmi les cyanates les plus importants utilisés dans l’industrie figurent le cyanate de sodium, de potassium, d’ammonium, de plomb et d’argent. Les cyanates d’éléments tels que le baryum, le cadmium, le cobalt, le cuivre ou le thallium peuvent être préparés en faisant réagir un cyanate sur un sel du métal. Ils sont dangereux, car ils libèrent du cyanure d’hydrogène lorsqu’ils se décomposent sous l’effet de la chaleur ou entrent en contact avec des acides ou des vapeurs d’acides. Le personnel qui met en œuvre ces produits devrait être équipé de protections respiratoire et cutanée.

Le cyanate de sodium est utilisé en synthèse organique, dans le traitement thermique des aciers et comme intermédiaire dans la fabrication de produits pharmaceutiques. On le considère comme modérément toxique, et il faut protéger les travailleurs contre l’inhalation des poussières et la contamination cutanée.

La toxicité des cyanates est variable; par conséquent, ils doivent être manipulés dans des conditions contrôlées, avec les précautions habituelles pour éviter l’exposition du personnel. Lorsqu’ils se décomposent sous l’effet de la chaleur ou entrent en contact avec des acides ou des vapeurs d’acides, les cyanates émettent des vapeurs très toxiques. Une ventilation appropriée doit être prévue, et la qualité de l’air sur le lieu de travail doit être étroitement surveillée. Le personnel ne doit pas inhaler d’air contaminé et doit éviter tout contact cutané avec ces substances. Une bonne hygiène individuelle est essentielle pour ceux qui travaillent sur les lieux où l’on met en œuvre ces composés.

Mesures de sécurité et de santé

Une attention rigoureuse doit être accordée à la ventilation. Il est recommandé d’opérer dans un système entièrement encoffré, avec en plus une ventilation par aspiration. Des mises en garde doivent être affichées à l’entrée des secteurs où du cyanure d’hydrogène peut être libéré dans l’air. Tous les récipients de transport et de stockage du cyanure d’hydrogène ou autres cyanures doivent porter une étiquette d’avertissement comportant des instructions pour les premiers secours; ils doivent être entreposés dans un lieu bien ventilé et être manipulés avec beaucoup de précautions.

Les personnes qui mettent en œuvre des cyanures doivent être complètement informées des risques. Elles doivent être entraînées à reconnaître l’odeur caractéristique du cyanure d’hydrogène et à évacuer les lieux de travail dès que cette odeur se manifeste. Les travailleurs pénétrant dans une zone contaminée doivent être équipés d’appareils de protection respiratoire avec alimentation d’air ou d’appareils autonomes, munis de cartouches spéciales pour cyanures, et doivent porter des lunettes de protection à défaut de masques complets et des vêtements de protection imperméables.

Les travailleurs manipulant de l’acrylonitrile doivent respecter les précautions habituellement applicables aux produits cancérogènes et aux liquides hautement inflammables. Il faut prendre les mesures nécessaires pour éviter toute source d’ignition possible (équipement électrique, électricité statique ou friction). En raison de la nature toxique et inflammable des vapeurs, il faut éviter que celles-ci ne pénètrent dans l’atmosphère du lieu de travail, en ayant recours à un confinement des opérations et à une ventilation par aspiration. Une surveillance continue de l’atmosphère du lieu de travail est nécessaire pour s’assurer de l’efficacité de ces mesures. Une protection respiratoire individuelle, de préférence de type à pression positive, et des vêtements de protection imperméables sont nécessaires lorsqu’il y a un risque d’exposition, comme lors d’une opération normale, mais non habituelle, telle que le remplacement d’une pompe. Le cuir ne doit pas être utilisé pour les vêtements de protection, car il est facilement traversé par l’acrylonitrile; les vêtements en caoutchouc ou autre doivent être inspectés et lavés fréquemment.

Les travailleurs manipulant de l’acrylonitrile doivent être informés du risque chimique et entraînés à administrer les premiers secours, effectuer une décontamination et utiliser les moyens de réanimation, notamment l’inhalation de nitrate d’amyle. Un personnel médical expérimenté doit intervenir en cas d’urgence; on veillera tout particulièrement aux systèmes d’alarme et à la formation des travailleurs de l’usine pour qu’ils sachent porter assistance à ce personnel. Une réserve d’antidotes spécifiques doit être constituée sur place et dans les hôpitaux du voisinage.

La surveillance médicale des travailleurs pouvant être exposés aux cyanures doit porter sur les voies respiratoires, le système cardio-vasculaire, le SNC, les fonctions rénale, hépatique et thyroïdienne et l’état de la peau. Une anamnèse est nécessaire à la recherche d’antécédents d’évanouissements ou d’étourdissements. Les travailleurs atteints de maladies chroniques rénales, respiratoires, cutanées ou thyroïdiennes sont davantage exposés aux effets toxiques du cyanure que les travailleurs sains.

Le contrôle médical requiert une formation à la réanimation et à l’utilisation de médicaments prescrits pour le traitement d’urgence en cas d’intoxication aiguë (par exemple, inhalations de nitrite d’amyle). Il faut ôter aussi rapidement que possible les vêtements, gants et chaussures contaminés et laver la peau pour éviter que l’absorption se poursuive. Des nécessaires de premiers secours contenant des médicaments et des seringues doivent être disposés à portée de la main et contrôlés fréquemment.

Il est regrettable que certains manuels largement répandus indiquent que le bleu de méthylène est efficace en cas d’intoxication par l’ion cyanure sous prétexte que, à certaines concentrations, il forme de la méthémoglobine qui, en raison de son affinité pour l’ion cyanure, peut en réduire l’effet toxique. En fait, l’utilisation du bleu de méthylène n’est pas recommandée car, à d’autres concentrations, il produit l’effet inverse, c’est-à-dire une transformation de la méthémoglobine en hémoglobine, et les analyses permettant de vérifier qu’on utilise la bonne concentration ne sont pas praticables dans les conditions d’une intoxication par le cyanure.

Traitement

Les personnes exposées à des doses toxiques de nitriles doivent être immédiatement évacuées vers un endroit sûr et du nitrite d’amyle doit leur être administré par inhalation. Dès l’apparition de problèmes respiratoires, l’inhalation d’oxygène est prescrite avec, si nécessaire, une réanimation cardio-respiratoire. Les vêtements contaminés doivent être enlevés et les territoires cutanés contaminés abondamment lavés. En cas de larmoiement ou d’irritation conjonctivale, un lavage oculaire abondant avec une solution neutre ou de l’eau est recommandé. Des médecins, infirmières et techniciens médicaux expérimentés doivent être appelés d’urgence pour administrer le traitement approprié et la victime doit rester sous étroite surveillance jusqu’à son rétablissement complet.

TABLEAUX DES COMPOSÉS CYANÉS

Tableau 104.45 Identification chimique

Nom chimique

Synonymes et numéro ONU

Numéro CAS

Formule développée

Acétonitrile

Ethanenitrile; éthylnitrile; méthanecarbonitrile; cyanure de méthyle cyanométhane
    UN1648

75-05-8

75-05-8

Acide isocyanurique

Acide cyanurique; trihydroxycyanidine; 2,4,6-trihydroxy-1,3,5-triazine

108-80-5

108-80-5

Acrylonitrile

Cyanoéthylène; propènenitrile; 2-propènenitrile; cyanure de vinyle
    UN1093

107-13-1

107-13-1

Adiponitrile

Dinitrile de l’acide adipique; 1,4-dicyanobutane; hexanedinitrile; cyanure de tétraméthylène
    UN2205

111-69-3

111-69-3

Benzonitrile

Benzènenitrile; nitrile de l’acide benzoïque; cyanobenzène; cyanure de phényle
    UN2224

100-47-0

100-47-0

Butyronitrile

Butanenitrile; nitrile de l’acide butyrique; n-butyronitrile; 1-cyanopropane; cyanure de propyle
    UN2411

109-74-0

109-74-0

Chloracétonitrile

2-Chloroacétonitrile; cyanure de chlorométhyle; monochloracétonitrile; cyanure de monochlorométhyle
    UN2668

107-14-2

107-14-2

o-Chlorobenzylidènemalononitrile

2-Chlorobenzylidènemalononitrile; ((2-chlorophényl)méthylène)propanedinitrile

2698-41-1

2698-41-1

Cyanamide

Carbamonitrile; carbodiimide; carbimide calcique

420-04-2

420-04-2

Cyanamide calcique

    UN1403

156-62-7

156-62-7

Cyanate de potassium

 

590-28-3

590-28-3

2-Cyanoacrylate de méthyle

Ester méthylique de l’acide cyanoacrylique; cyanoacrylate de méthyle; α-cyanoacrylate de méthyle

137-05-3

137-05-3

Cyanogène

Nitrure de carbone; éthanedinitrile; nitriloacétonitrile; dinitrile de l’acide oxalique
    UN1026

460-19-5

460-19-5

Cyanogène, bromure de

Cyanure de brome; bromocyanure; cyanobromure; monobromure de cyanogène
    UN1889

506-68-3

506-68-3

Cyanogène, chlorure de

Chlorocyanure; chlorocyanogène
    UN1589

506-77-4

506-77-4

Cyanurate de diallyle

 

1081-69-2

nd

2-Cyanurate d’éthyle

Cyanoacrylate d’éthyle; α-cyanoacrylate d’éthyle; 2-cyano-2-propénoate d’éthyle; Super glue

7085-85-0

7085-85-0

Cyanure

Ion cyanure; isocyanure
    UN1935

57-12-5

57-12-5

Cyanure d’hydrogène

Acide cyanhydrique
    UN1051
    UN1613
    UN1614

74-90-8

74-90-8

Cyanure de calcium

    UN1575

592-01-8

592-01-8

Cyanure de potassium

    UN1680

151-50-8

nd

Cyanure de sodium

    UN1689

143-33-9

143-33-9

Dicyanodiamide

Cyanoguanidine; dicyandiamide

461-58-5

461-58-5

2-Hydroxy-2-méthylpropionitrile

Acétonecyanhydrine; 2-méthyllactonitrile
    UN1541

75-86-5

75-86-5

Hydroxyacétonitrile

Cyanométhanol; formaldéhyde-cyanhydrine; nitrile glycolique; 2-hydroxyacétonitrile; hydroxyméthylnitrile

107-16-4

107-16-4

Hydroxyacrylonitrile

2-Cyanoéthanol; éthylène-cyanhydrine; 3-hydroxypropanenitrile; 3-hydroxypropionitrile; méthanolacétonitrile

109-78-4

109-78-4

Iodocyanure

Iodure de cyanogène

506-78-5

506-78-5

Isobutyronitrile

2-Cyanopropane; diméthylacétonitrile; cyanure d’isopropyle; 2-méthylpropanenitrile; 2-méthylpropionitrile
    UN2284

78-82-0

78-82-0

Isothiocyanate d’allyle

Isosulfocyanate d’allyle; 3-isothiocyanato-1-propène; isothiocyanate de 2-propényle
    UN1545

57-06-7

57-06-7

Lactonitrile

 

78-97-7

78-97-7

Malononitrile

Cyanoacétonitrile; dicyanométhane; dinitrile de l’acide malonique; dinitrile malonique
    UN2647

109-77-3

109-77-3

Mandélonitrile

Hydroxyphényl-acétonitrile; benzaldéhyde-cyanhydrine; phénylglycolonitrile; nitrile de l’acide mandélique

532-28-5

532-28-5

Méthacrylonitrile

2-Cyanopropène; cyanure d’isopropène; isopropénylnitrile; 2-méthylpropénenitrile; méthylacrylonitrile
    UN3079

126-98-7

126-98-7

4-Morpholineacétonitrile

Morpholinoacétonitrile; N-cyanométhylmorpholine

5807-02-3

5807-02-3

Phénylacétonitrile

Benzèneacétonitrile; cyanure de benzyle; nitrile benzylique; cyanométhylbenzène; α-cyanotoluène; o-cyanotoluène; phénylacétonitrile, liquide (DOT); 2-phénylacétonitrile
    UN2470

140-29-4

140-29-4

m-Phtalodinitrile

m-Dicyanobenzène; 1,3-dicyanobenzène; isophtalodinitrile; isophtalonitrile; 1,3-benzènedicarbonitrile

626-17-5

626-17-5

Phtalonitrile

o-Dicyanobenzène; 1,2-dicyanobenzène; dinitrile de l’acide phtalique; phtalodinitrile; o-phtalodinitrile

91-15-6

91-15-6

Propionitrile

Cyanoéthane; cyanure d’éthyle; propanenitrile; nitrile propionique
    UN2404

107-12-0

107-12-0

Succinonitrile

Butanedinitrile; cyanure d’éthylène; dicyanure d’éthylène; dinitrile de l’acide succinique; succinodinitrile

110-61-2

110-61-2

Tétraméthylsuccinonitrile

Tétraméthylbutanedinitrile; dinitrile de l’acide tétraméthylsuccinique; tétraméthylsuccinodinitrile

3333-52-6

3333-52-6

Thiocyanate d’ammonium

Rhodanate d’ammonium; sulfocyanure d’ammonium

1762-95-4

1762-95-4

Thiocyanate de potassium

Isothiocyanate de potassium; rhodanate de potassium; sulfocyanure de potassium

333-20-0

333-20-0

Tableau 104.46 Risques pour la santé

Nom chimique et numéro CAS

Fiches internationales de sécurité chimique (ICSC)

NIOSH

Exposition de courte durée

Exposition de longue durée

Voies d’exposition

Symptômes

Organes cibles et voies de pénétration

Symptômes

Acétonitrile
    75-05-8

Yeux; peau; voies respiratoires

 

Inhalation











Peau

Yeux

Douleurs abdominales, convulsions, respiration laborieuse, mal de gorge, perte de conscience, vomissements, faiblesse; les symptômes peuvent être retardés
Résorption possible, rougeurs
Rougeur, douleurs

Reins; foie; système cardio-vasculaire; système nerveux central; poumons; peau; yeux; voies respiratoires
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Irritation du nez et de la gorge; asphyxie; nausées; vomissements; douleurs thoraciques; faiblesse; stupeur; convulsions; chez l’animal: lésions hépatiques et rénales

Acrylonitrile
    107-13-1

Yeux; peau; voies respiratoires; foie; système nerveux central

Système nerveux central; foie

Inhalation







Peau




Yeux


Ingestion

Etourdissements, céphalées, nausées, vomissements, faiblesse, tremblements et mouvements incoordonnés
Résorption possible, rougeurs, douleurs, phlyctènes
Rougeur, douleurs, vision trouble
Douleurs abdominales, céphalées, nausées, essoufflement, vomissements, faiblesse

Système cardio-vasculaire; foie; reins; système nerveux central; peau; yeux
Tumeurs cérébrales; cancers pulmonaires et intestinaux
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Irritation oculaire et cutanée; asphyxie; céphalées; éternuements; nausées; vomissements; faiblesse; sensation ébrieuse; vésiculation cutanée; desquamation
Cancérogène professionnel potentiel

Benzonitrile
    100-47-0

Yeux; voies respiratoires

 

Inhalation



Yeux
Ingestion

Céphalées, respiration laborieuse, perte de conscience
Rougeur, douleurs
Nausées, vomissements

   

Chloracétonitrile
    107-14-2

Yeux; peau; voies respiratoires

 

Inhalation




Peau

Yeux
Ingestion

Toux, céphalées, respiration laborieuse, mal de gorge, perte de conscience
Résorption possible, rougeurs
Rougeur
Sensation de brûlure

   

o-Chlorobenzylidènemalononitrile
    2698-41-1

       

Voies respiratoires; peau; yeux
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Douleurs; brûlures oculaires; larmoiement; conjonctivite; érythème palpébral; blépharospasme; irritation de la gorge; toux; oppression thoracique; céphalées; érythème et vésiculation cutanés

Cyanamide
    420-04-2

Yeux; peau; voies respiratoires

Peau; appareil reproducteur

Inhalation

Peau

Yeux
Ingestion

Toux, essoufflement
Résorption possible, rougeurs
Rougeur, douleurs
Douleurs abdominales

Yeux; peau; voies respiratoires; système nerveux central
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Irritation des yeux, de la peau et des voies respiratoires; brûlures oculaires et cutanées; myosis; salivation; larmoiement; fasciculation; effet antabuse

Cyanogène, bromure de
    506-68-3

Yeux; peau; voies respiratoires; poumons

Poumons

Inhalation














Peau




Yeux





Ingestion

Douleurs abdominales, sensation de brûlure, confusion, convulsions, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, essoufflement, perte de conscience, vomissements, asphyxie, anxiété, arythmie
Résorption possible, rougeurs, douleurs, phlyctènes
Rougeur, douleurs, brûlures profondes et graves, larmoiement abondant
Crampes abdominales, sensation de brûlure

   

Cyanogène, chlorure de
    506-77-4

Yeux; peau; voies respiratoires; poumons; peau

 

Inhalation









Peau





Yeux

Confusion, somnolence, nausées, mal de gorge, irritation, perte de conscience, vomissements; les symptômes peuvent être retardés
Rougeurs, douleurs, résorption possible; lors du contact avec le liquide: gelures
Lors du contact avec le liquide: gelures, rougeur, douleurs

Yeux; peau; voies respiratoires; système nerveux central; système cardio-vasculaire
Inhalation; absorption (sous forme de liquide); contact (sous forme de liquide)

Irritation des yeux et des voies aériennes supérieures; toux; œdème pulmonaire retardé; faiblesse; céphalées; étourdissements; confusion; nausées; vomissements; arythmie; sous forme de liquide: irritation cutanée

Cyanure d’hydrogène
    74-90-8

   

Inhalation













Peau

Yeux


Ingestion

Paresthésie ou sensation de constriction du pharynx et raideur de la mandibule, confusion, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, nausées, perte de conscience, vomissements, faiblesse
Résorption possible
Absorption de la vapeur; voir Inhalation
Sensation de brûlure

Système cardio-vasculaire; système nerveux central; glande thyroïde; sang
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Asphyxie; faiblesse; céphalées; confusion; nausées; vomissements; augmentation de la fréquence et de l’amplitude respiratoires; respiration lente et haletante; glande thyroïde; anomalies hématologiques

Cyanure de calcium
    592-01-8

Yeux; peau; voies respiratoires; poumons; système nerveux central; sang; cœur

Peau; appareil reproducteur

Inhalation














Peau



Yeux





Ingestion

Sensation de brûlure, toux, étourdissements, céphalées, rubéfaction cutanée, respiration laborieuse, nausées, essoufflement, perte de conscience, vomissements, convulsions, coma, mort
Résorption possible, brûlures, douleurs, prurit, papules
Douleurs, vision trouble, cécité permanente possible, brûlures profondes et graves
Confusion, sensation de brûlure dans la cavité buccale, paresthésie ou sensation de constriction du pharynx, salivation, convulsions suivies de paralysie

   

Cyanure de potassium
    151-50-8

Yeux; peau: voies respiratoires

Glande thyroïde

Inhalation















Peau

Yeux

Ingestion

Confusion, convulsions, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, nausées, essoufflement, perte de conscience, vomissements, faiblesse, asphyxie, anxiété, arythmie; oppression thoracique
Résorption possible, rougeurs
Absorption de la vapeur, rougeur
Salivation, crampes abdominales, sensation de brûlure

Système cardio-vasculaire; système nerveux central; yeux; glande thyroïde; sang
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Irritation des yeux, de la peau et des voies aériennes supérieures; asphyxie; faiblesse; céphalées; confusion; nausées; vomissements; augmentation de la fréquence respiratoire; respiration lente et haletante; glande thyroïde; anomalies hématologiques

Cyanure de sodium
    143-33-9

   

Inhalation







Peau



Yeux


Ingestion

Sensation de brûlure, céphalées, essoufflement, mal de gorge, perte de conscience, faiblesse, convulsions
Résorption possible, brûlures, sensation de brûlure, douleurs
Douleurs, brûlures profondes et graves
Crampes abdominales, diarrhée, vomissements

Yeux; peau; système cardio-vasculaire; système nerveux central; glande thyroïde; sang
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Irritation des yeux et de la peau; asphyxie; faiblesse; céphalées; confusion; nausées; vomissements; augmentation de la fréquence respiratoire; respiration lente et haletante; glande thyroïde; anomalies hématologiques

Dicyanodiamide
    461-58-5

   

Inhalation




Peau

Yeux

Douleurs abdominales, étourdissements, nausées, essoufflement
Rougeurs, brûlures
Cécité, brûlures profondes et graves

   

2-Hydroxy-2-méthylpropionitrile
    75-86-5

Yeux; peau; voies respiratoires; métabolisme intracellulaire de l’oxygène

 

Inhalation








Peau

Yeux
Ingestion

Confusion, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, nausées, perte de conscience, vomissements, faiblesse
Résorption possible, rougeurs
Rougeur
Confusion, étourdissements, respiration laborieuse, perte de conscience, vomissements

Yeux; peau; voies respiratoires; système nerveux central; système cardio-vasculaire; foie; reins; voies digestives
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Irritation des yeux, de la peau
et des voies respiratoires; étourdissements; faiblesse; céphalées; confusion; convulsions; lésions rénales et hépatiques; œdème pulmonaire; asphyxie

Iodocyanure
    506-78-5

Yeux; peau; voies respiratoires; poumons; métabolisme intracellulaire de l’oxygène

 

Inhalation








Peau

Yeux
Ingestion

Confusion, toux, étourdissements, céphalées, respiration laborieuse, nausées, perte de conscience, vomissements, faiblesse
Résorption possible, rougeurs
Rougeur
Confusion, étourdissements, respiration laborieuse, perte de conscience, vomissements

   

Isothiocyanate d’allyle
    57-06-7

Yeux; peau; voies respiratoires

Peau

Inhalation


Peau

Yeux


Ingestion

Mal de gorge, toux, respiration laborieuse
Rougeurs, douleurs
Rougeur, douleurs, vision trouble
Mal de gorge, sensation de brûlure, nausées, vomissements

   

Propionitrile
    107-12-0

Yeux; peau; voies respiratoires; métabolisme cellulaire; système nerveux central

Peau; malformations congénitales

Inhalation





Peau



Yeux


Ingestion

Confusion, asphyxie, étourdissements, atonie, céphalées, nausées, vomissements
Résorption possible, sécheresse, douleurs
Brûlures profondes et graves
Perte de conscience

Yeux; peau; voies respiratoires; système nerveux central; foie; reins
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Irritation des yeux, de la peau et des voies respiratoires; nausées; vomissements; douleurs thoraciques; faiblesse; stupeur; convulsions; chez l’animal: lésions hépatiques et rénales

Tétraméthylsuccinonitrile
    3333-52-6

Système nerveux central

 

Inhalation





Peau

Convulsions, étourdissements, céphalées, nausées, perte de conscience, vomissements
Résorption possible

Système nerveux central; foie; reins; voies digestives
Inhalation; absorption; ingestion; contact

Céphalées; nausées; convulsions; coma; effets sur le foie, les reins et les voies digestives

Tableau 104.47 Risques physiques et chimiques

Nom chimique et numéro CAS

Risques physiques

Risques chimiques

Classification ONU/ risques subsidiaires

Acétonitrile
    75-05-8

Vapeur plus lourde que l’air pouvant se propager au niveau du sol; inflammation à distance possible. Vapeur se mélangeant facilement à l’air; des mélanges explosifs se forment facilement. Des charges électrostatiques peuvent se former par suite d’écoulement, d’agitation, etc.

La combustion dégage des vapeurs toxiques de cyanure d’hydrogène et d’oxydes d’azote. Se décompose au contact des acides, de l’eau et de la vapeur d’eau, avec dégagement de vapeurs toxiques et inflammables. Au contact d’oxydants énergiques, risque d’incendie et d’explosion. Attaque certains plastiques, caoutchoucs ou revêtements

3

Acide isocyanurique
    108-80-5

   

6.1/8

Acrylonitrile
    107-13-1

Vapeur plus lourde que l’air pouvant se propager au niveau du sol; inflammation à distance possible

Se polymérise sous l’effet de la chaleur, à la lumière ou en présence de bases et de peroxydes. La chaleur peut provoquer une violente combustion ou explosion. Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs toxiques (oxydes d’azotes, cyanure d’hydrogène). Réagit violemment sur les oxydants énergiques et les bases fortes avec risque d’incendie et d’explosion

3/6.1

Adiponitrile
    111-69-3

   

6.1

Benzonitrile
    100-47-0

 

Se décompose par chauffage ou en brûlant au contact d’acides avec dégagement de vapeurs très toxiques (cyanure d’hydrogène, oxydes d’azote). Réagit violemment avec les acides forts pour donner du cyanure d’hydrogène très toxique. Attaque certains plastiques

6.1

Butyronitrile
    109-74-0

   

3/6.1

Chloracétonitrile
    107-14-2

Vapeur plus lourde que l’air

Se décompose au contact de surfaces chaudes ou de flammes, avec dégagement de vapeurs toxiques et inflammables. Réagit avec les oxydants et les réducteurs énergiques, les acides forts, les bases fortes et la vapeur d’eau en dégageant des vapeurs très toxiques et inflammables

6.1/3

Cyanamide
    420-04-2

 

Peut se polymériser aux températures supérieures à 122 °C. Se décompose par chauffage au-dessus de 49 °C et au contact des acides, des bases et de l’humidité, avec dégagement de vapeurs toxiques qui contiennent des oxydes d’azote et des cyanures. Réagit sur les acides, les oxydants et les réducteurs énergiques et l’eau avec risque d’explosion et de contamination. Attaque divers métaux

 

Cyanamide calcique
    156-62-7

   

4.3

Cyanogène
    460-19-5

   

2.3/2.1

Cyanogène, bromure de
    506-68-3

Vapeur plus lourde que l’air

Se décompose par chauffage ou au contact des acides, avec dégagement de cyanure d’hydrogène, très toxique et inflammable, ainsi que de bromure d’hydrogène corrosif. Réagit lentement avec l’eau et la vapeur d’eau pour donner du bromure et du cyanure d’hydrogène

 

Cyanogène, chlorure de
    506-77-4

Gaz plus lourd que l’air

Peut se polymériser violemment en cas de contamination par du chlorure d’hydrogène ou du chlorure d’ammonium. Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs toxiques et corrosives (notamment cyanure d’hydrogène, acide chlorhydrique, oxydes d’azote). Réagit lentement avec l’eau ou la vapeur d’eau pour donner du chlorure d’hydrogène. Attaque le cuivre et le laiton

 

Cyanurate de diallyle
    1081-69-2

   

2.3/8

Cyanure d’hydrogène
    74-90-8

Gaz se mélangeant facilement à l’air; des mélanges explosifs se forment facilement

Peut se polymériser par chauffage à plus de 184 °C ou en présence de bases, de 2-5% d’eau ou s’il n’est pas stabilisé chimiquement, avec risque d’incendie et d’explosion. La combustion dégage du monoxyde de carbone et des oxydes d’azote. Se décompose au contact des bases avec risque d’incendie et d’explosion. Acide faible. Acide faible en solution dans l’eau. Réagit violemment en présence d’un excès d’acide fort avec risque d’incendie et d’explosion. Attaque de nombreux métaux en présence d’eau

6.1/3

Cyanure de calcium
    592-01-8

 

Se décompose par chauffage au-dessus de 350 °C, avec dégagement de vapeurs toxiques (cyanure d’hydrogène, oxydes d’azote). Réagit violemment avec l’eau, l’air humide, le dioxyde de carbone, les acides et les sels acides pour donner du cyanure d’hydrogène très toxique et inflammable. Réagit violemment par chauffage en présence de nitrites, de nitrates, de chlorates et de perchlorates

6.1

Cyanure de potassium
    151-50-8

 

Se décompose en présence d’eau, d’humidité, de carbonates alcalins et d’acides, avec dégagement d’un gaz très toxique (cyanure d’hydrogène). Base forte, qui réagit violemment avec les acides et qui est corrosive

6.1

Cyanure de sodium
    143-33-9

 

Se décompose en brûlant, avec dégagement de vapeurs toxiques (oxydes d’azote). Base forte, qui réagit violemment sur les acides et qui corrode les métaux (aluminium et zinc). Réagit violemment sur les oxydants énergiques comme les nitrates et les chlorates avec risque d’incendie et d’explosion. Se décompose en présence d’air, d’humidité ou de dioxyde de carbone pour donner un gaz très toxique et inflammable (cyanure d’hydrogène). En présence d’acides et de sels d’acides, formation instantanée de cyanure d’hydrogène, un gaz toxique très inflammable

6.1

Dicyanodiamide
    461-58-5

 

Se décompose par chauffage, avec dégagement de gaz toxiques. Réagit violemment sur les oxydants énergiques avec risque d’incendie et d’explosion. Réagit avec les acides pour donner des gaz toxiques

2.3/2.1

2-Hydroxy-2-méthylpropionitrile
    75-86-5

 

Se décompose par chauffage ou en brûlant, avec dégagement de cyanure d’hydrogène. Réagit avec les oxydants énergiques, les bases fortes et les acides forts. Réagit violemment sur les métaux alcalins avec risque d’incendie et d’explosion

6.1

Iodocyanure
    506-78-5

 

Peut se polymériser par chauffage ou en présence d’acide, avec dégagement d’un gaz très toxique (cyanure d’hydrogène). Se décompose lentement en présence d’eau ou d’humidité pour donner un gaz très toxique (cyanure d’hydrogène). Réagit violemment avec les oxydants énergiques. Peut se décomposer à la lumière

 

Isobutyronitrile
    78-82-0

   

3/6.1

Isothiocyanate d’allyle
    57-06-7

 

Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs d’acide cyanhydrique. Réagit avec les oxydants énergiques

6.1

Malononitrile
    109-77-3

   

6.1

Méthacrylonitrile
    126-98-7

   

3/6.1

Phénylacétonitrile
    140-29-4

   

6.1

Propionitrile
    107-12-0

Vapeur se mélangeant facilement à l’air, des mélanges explosifs se forment facilement

Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs toxiques d’oxydes d’azote et de cyanure d’hydrogène. Réagit violemment sur les oxydants énergiques avec risque d’incendie et d’explosion. Réagit avec les acides, la vapeur d’eau et l’eau chaude en dégageant du cyanure d’hydrogène toxique et inflammable

3/6.1

Tétraméthylsuccinonitrile
    3333-52-6

 

Se décompose par chauffage, avec dégagement de vapeurs toxiques (cyanure d’hydrogène, oxydes d’azote). Réagit sur les oxydants énergiques avec risque d’incendie et d’explosion

 

Tableau 104.48 Propriétés physiques et chimiques

Nom chimique et numéro CAS

Couleur/ aspect

Point d’ébullition (°C)

Point de fusion (°C)

Masse moléculaire(g/mol)

Solubilité dans l’eau

Densité (eau = 1)

Densité de vapeur (air = 1)

Tension de vapeur (kPa)

Limites d’explosibilité

Point d’éclair (°C)

Température d’auto-inflammation (°C)

Acétonitrile
    75-05-8

Liquide incolore et limpide

81-82

–46 à –44

41,05

Miscible

0,786

1,42

9,73

3-16

5-6 cf

524

Acide isocyanurique
    108-80-5

Cristaux anhydres obtenus à partir de l’acide chlorhydrique concentré ou de l’acide sulfurique; poudre cristalline

 

>330

129,07

Peu soluble

1,66-1,75

4,4

       

Acrylonitrile
    107-13-1

Liquide limpide et incolore

77-78

–84 à –83

53,06

Soluble

0,806

1,83

13,3

3-17

–1 cf

481

Adiponitrile
    111-69-3

Aiguilles obtenues à partir de solutions dans l’éther; liquide incolore

295

1-3

108,14

Peu soluble

0,968

3,73

0,3 Pa

1,0-?

159*

550

Benzonitrile
    100-47-0

Liquide; huile transparente incolore

190-191

–12,7

103,12

Peu soluble

1,010

3,56

0,13

1,4-7,2

71 cf

550

Butyronitrile
    109-74-0

Liquide incolore

117-118

–112

69,11

Peu soluble

0,794

2,4

2,59

1,6-?

29 co

488-501

Chloracétonitrile
    107-14-2

Liquide incolore

124-127

 

72,50

Insoluble

1,193

2,61

1,15-1,19

1,0-7*

47*

 

o-Chlorobenzylidènemalononitrile
    2698-41-1

Solide cristallin blanc

310-315

93-96

188,62

Peu soluble

>1

6,52

~0

2,5-?

   

Cyanamide
    420-04-2

Tablettes allongées orthorhombiques à six faces obtenues à partir de solutions dans le phtalate de diméthyle; cristallise à partir de divers solvants avec une certaine instabilité; cristaux orthorhombiques incolores

83 à 67 Pa

44-46

42,04

Très soluble

1,282

1,45

0,50

 

141 cf

 

Cyanamide calcique
    156-62-7

Pur: cristaux hexagonaux rhomboédriques; poudre incolore

 

~1340 (sublimation à 1150)

80,10

Réaction

1,08-2,29

         

Cyanate de potassium
    590-28-3

Poudre blanche cristalline; cristaux tétragonaux incolores

 

~700 (décomposition)

81,12

Très soluble

2,05

         

2-Cyanoacrylate de méthyle
    137-05-3

Liquide visqueux et incolore

47-48 sous 0,27 kPa

–40*

111,10

Peu soluble

1,101

3,8

24 Pa

0,8-5,7

79 co

 

Cyanogène
    460-19-5

Gaz incolore

–21

–28

52,04

Soluble

0,954 à
–21 °C

1,8

 

6,6-32

   

Cyanogène, bromure de
    506-68-3

Cubes; cristaux en aiguilles, incolores ou blancs

61-62

52

105,92

Soluble

2,015

3,62

12,3-
16,2*

     

Cyanogène, chlorure de
    506-77-4

Liquide incolore ou gaz

13-14

–7 à –6

61,47

Soluble

1,186

2,16

       

Cyanure d’hydrogène
    74-90-8

Gaz incolore ou liquide; liquide incolore au-dessous de 26,5 °C; liquide d’incolore à blanc bleuâtre

25-26

–13

27,03

Miscible

0,688

0,93-0,94

81,8

5,6-40,0

–18 cf

538

Cyanure de calcium
    592-01-8

Poudre blanche; cristaux rhomboédriques ou poudre

   

92,11

Réaction

1,853

         

Cyanure de potassium
    151-50-8

Poudre granuleuse ou masse blanche fondue; masse blanche amorphe ou cristalline; cubes incolores

1625*

634

65,12

Très soluble

1,52-1,55

2,2

<13 Pa

     

Cyanure de sodium
    143-33-9

Cubes incolores; solide blanc sous forme de granulés

1496*

563

49,01

Très soluble

1,61

1,7

0,1 à 800 °C

     

Dicyanodiamide
    461-58-5

Cristaux prismatiques monocliniques obtenus à partir de solutions aqueuses ou alcooliques; cristaux purs blancs

 

209-211

84,08

Soluble

1,404

         

2-Hydroxy-2-méthylpropionitrile
    75-86-5

Liquide incolore

82

–19

85,11

Très soluble

0,932

2,93

0,13*

2,2-12,0

63-74 cf

688

Hydroxyacétonitrile
    107-16-4

Liquide huileux incolore

183 (décomposition)

<–72

57,05

Très soluble

1,104

1,96

0,13 à 63 °C

     

Hydroxyacrylonitrile
    109-78-4

Liquide blanc ou paille

221-228 (décomposition)

–46

71,08

Miscible

1,040

2,45

10,4 Pa

 

129 co

505

Iodocyanure
    506-78-5

Cristaux

45 (sublimation)

146-147

152,92

Soluble

2,84

5,3*

0,13

     

Isobutyronitrile
    78-82-0

Liquide incolore

103-104

–72 à –71

69,11

Peu soluble

0,770

2,38

4,35

 

8 cf

482

Isothiocyanate d’allyle
    57-06-7

Liquide huileux d’incolore à jaune pâle

152

–80

99,16

Peu soluble

1,013

3,41

0,49-0,60

 

46 cf

 

Lactonitrile
    78-97-7

Liquide jaune ou paille

183 (décomposition)

–40

71,08

Miscible

0,988

2,45

1,33 à 74 °C

 

76 cf

 

Malononitrile
    109-77-3

Poudre blanche; solide incolore

218-219

32

66,06

Soluble

1,191

 

1,47 à 90 °C

 

112 cf

 

Mandélonitrile
    532-28-5

Liquide huileux jaune

170 (décomposition)

–10

133,15

Insoluble

1,115

4,7

   

97 cf

 

Méthacrylonitrile
    126-98-7

Liquide incolore

90-91

–36

67,09

Peu soluble

0,800

2,31

8,66

2-6,8

1 cf

 

Phénylacétonitrile
    140-29-4

Liquide huileux incolore

233-234

–24

117,15

Insoluble

1,020

4,07

13,3 Pa

1,2-?

102 cf

 

m-Phtalodinitrile
    626-17-5

 

265 (sublimation)

162

128,13

Peu soluble

0,992 à 40 °C

4,42

       

Phtalonitrile
    91-15-6

Aiguilles obtenues à partir de solutions dans l’eau ou l’éther de pétrole; cristaux colorés

 

139-141

128,13

Peu soluble

1,24

4,4

0,5 Pa

 

162

 

Propionitrile
    107-12-0

Liquide incolore

97

–93 à –92

55,08

Très soluble

0,77-0,78

1,9

5,32

3,1-14

2 cf

512

Succinonitrile
    110-61-2

 

266-267

54-57

80,09

Soluble

0,98-1,02

2,1

0,27 à 100 °C

2,2-?

132 cf

 

Tétraméthylsuccinonitrile
    3333-52-6

Solide

 

170-171 (sublimation)

136,20

Insoluble

1,070

4,7

0,13

     

Thiocyanate d’ammonium
    1762-95-4

Incolore; cristaux monocliniques

 

149-150

76,12

Très soluble

1,305

         

Thiocyanate de potassium
    333-20-0

 

500 (décomposition)

~173

97,18

Très soluble*

1,89

         

Cétones

Table des matières

Epoxydes