Page d'accueil du BIT

Chapitre 62 - Les composés minéraux et les produits chimiques à usage agricole

LES COMPOSÉS MINÉRAUX*

* Adapté de la 3e édition de l'Encyclopaedia of Occupational Health and Safety. Le texte remanié contient des informations fournies par A. Bruusgaard, L.L. Cash, Jr., G. Donatello, V. D'Onofrio, G. Fararone, M. Kleinfeld, M. Landwehr, A. Meiklejohn, J.A. Pendergrass, S.A. Roach, T.A. Roscina, N.I. Sadkovskaja et R. Stahl.

Les composés minéraux sont employés dans la céramique, le verre, la bijouterie, l’isolation, la gravure sur pierre, les abrasifs, les matières plastiques et de nombreuses autres applications où ils présentent essentiellement un risque par inhalation. La quantité et le type d’impuretés contenus dans ces composés peuvent également déterminer le risque potentiel lié à l’inhalation de poussières. La principale préoccupation lors de l’extraction des composés minéraux et de leur mise en œuvre réside dans la présence de silice et d’amiante. La teneur en silice des différents gisements rocheux tels que le grès, le feldspath, le granit et l’ardoise peut varier de 20 à près de 100%. Il est donc impératif d’instaurer des mesures strictes de lutte contre les poussières afin de limiter le plus possible l’exposition des travailleurs aux poussières.

Afin d’éviter le développement de maladies pulmonaires chez les travailleurs exposés, il est recommandé d’améliorer les mesures de prévention technique, d’employer la foration humide, de prévoir une ventilation par extraction d’air et une manipulation à distance. Quand des mesures techniques efficaces ne peuvent être prises, les travailleurs devraient porter une protection respiratoire agréée choisie de manière appropriée. Chaque fois que la chose est possible, le recours à des produits de substitution moins dangereux pourra réduire l’exposition professionnelle. Enfin, l’éducation des travailleurs et des employeurs concernant les risques et les mesures de protection constitue un composant essentiel de tout programme de prévention.

Les travailleurs exposés à des poussières de composés minéraux devraient subir à intervalles réguliers des examens médicaux portant notamment sur les symptômes respiratoires, les anomalies de la fonction pulmonaire et les maladies néoplasiques. Ceux qui présentent les premiers signes d’une altération pulmonaire devraient être affectés à d’autres tâches n’impliquant pas d’exposition à des poussières. En plus des rapports de santé individuels, il convient de recueillir des données sur des groupes de travailleurs à des fins de prévention. Le chapitre no 10, «L’appareil respiratoire», traite de façon détaillée la question des effets sur la santé de plusieurs des composés minéraux passés en revue.

L’amiante

L’origine, la production et les applications. Amiante est le terme générique utilisé pour décrire un groupe de fibres minérales naturelles très répandues dans le monde. Les amiantes se divisent en deux groupes: le groupe serpentine, qui englobe le chrysotile, et les amphiboles, qui comprennent la crocidolite, la trémolite, l’amosite et l’anthophyllite. Le chrysotile et les divers amiantes de type amphibole se distinguent par leur structure cristalline, leurs propriétés chimiques et celles de leur surface ainsi que par les caractéristiques physiques de leurs fibres.

Les propriétés qui ont rendu l’amiante si utile dans l’industrie par le passé sont sa résistance élevée à la traction et la souplesse de ses fibres, ainsi que leur résistance à la chaleur, à l’abrasion et à de nombreux produits chimiques. On trouve de multiples produits manufacturés contenant de l’amiante, dont des matériaux de construction, des matériaux de friction, des feutres, des joints, des garnitures, des dalles de pavage, des papiers, des matériaux isolants et des textiles.

Les risques pour la santé. L’asbestose, affection pleurale due à l’amiante, le mésothéliome de forme maligne et le cancer des poumons sont des maladies spécifiques provoquées par la poussière d’amiante. Les transformations fibreuses qui caractérisent la pneumoconiose — l’asbestose en l’occurrence — sont les conséquences d’un processus inflammatoire engendré par les fibres présentes dans les poumons. L’amiante fait l’objet d’une étude détaillée dans le chapitre no 10, «L’appareil respiratoire».

L’apatite (phosphate de calcium)

L’origine, la production et les applications . L’apatite est un phosphate de calcium naturel contenant généralement du fluor. Elle est présente dans la croûte terrestre sous forme de phosphorite; elle constitue également le principal composant de l’émail des dents. On trouve des gisements d’apatite au Canada, en Europe, aux Etats-Unis et dans la Fédération de Russie.

L’apatite est utilisée dans les cristaux de laser et comme source de production de phosphore et d’acide phosphorique. Elle sert également à la fabrication d’engrais.

Les risques pour la santé. Le contact avec la peau, l’inhalation et l’ingestion risquent de provoquer une irritation cutanée, des yeux, du nez, de la gorge ou de l’appareil digestif. Le fluor susceptible d’être présent dans les poussières peut avoir des effets toxiques.

L’ardoise

L’origine, la production et les applications . L’ardoise est une roche sédimentaire argileuse ou schisto-argileuse, à grains très fins, aisément clivable, de couleur gris plomb, rougeâtre ou verdâtre. Les principaux gisements sont situés en Belgique, en France (Ardennes), aux Etats-Unis (Pennsylvanie, Maryland), en Italie (Ligurie) et au Royaume-Uni (pays de Galles, Cornouailles). D’une teneur élevée en carbonate de chaux, les gisements contiennent des silicates (mica, chlorite, hydrosilicates), des oxydes de fer et de la silice libre, amorphe ou cristalline (quartz). La teneur en quartz des ardoises dures est d’environ 15%, tandis que celle des ardoises tendres reste inférieure à 10%. Dans les exploitations du nord du pays de Galles, la poussière d’ardoise respirable contient entre 13 et 32% de quartz respirable.

Les plaques d’ardoise sont utilisées pour les toitures, les marches d’escalier, les encadrements de portes, de fenêtres et d’auvents, le dallage des sols, les cheminées, les tables de billard, les tableaux électriques et les tableaux noirs des écoles. L’ardoise pulvérisée a été employée comme charge ou pigment dans les peintures antirouille et isolantes, dans les mastics, dans les peintures et dans les produits bitumineux de revêtements de chaussées.

Les risques pour la santé. La pathologie de l’ardoise a retenu l’attention dès le début du XIXe siècle; des cas de «phtisie des mineurs» ont été décrits très tôt chez des ardoisiers, sans que des bacilles tuberculeux aient été mis en évidence. Un tiers des travailleurs examinés dans l’industrie de l’ardoise du nord du pays de Galles et 54% des fabricants de crayons d’ardoise en Inde souffraient de pneumoconiose. La pneumoconiose des ardoisiers peut présenter les caractéristiques de la silicose en raison de la teneur importante en quartz de certaines ardoises. On observe souvent des bronchites chroniques et de l’emphysème, en particulier chez les travailleurs employés à l’extraction.

Le remplacement du travail manuel au pic par des équipements mécaniques à mouvement lent a considérablement réduit la formation de poussières dans les carrières d’ardoise, tandis que la mise en œuvre de systèmes de ventilation par extraction permet de contenir dans des limites admissibles les concentrations de poussières en suspension dans l’air durant une exposition de huit heures. La ventilation des chantiers souterrains, la collecte des eaux souterraines, l’éclairage et une bonne organisation du travail peuvent améliorer sensiblement l’hygiène du travail.

Le sciage circulaire devrait être effectué par voie humide; le polissage n’est habituellement pas générateur de poussières, à condition d’éviter que des écailles d’ardoise ne tombent sur le sol. Le lissage des grandes plaques se fait à l’humide; toutefois, en cas de lissage à sec, il est indispensable d’utiliser des dispositifs d’aspiration mécanique soigneusement étudiés, car la poussière d’ardoise n’est pas facile à recueillir, même en utilisant des séparateurs par voie humide. La poussière encrasse facilement les filtres à manche.

Le nettoyage des ateliers devrait être effectué chaque jour pour éviter l’accumulation de poussières; dans certains cas, il peut s’avérer préférable, dans les endroits les plus fréquentés, de recouvrir le sol de sciure de bois plutôt que de l’humidifier, afin d’éviter que la poussière soulevée par la circulation ne soit remise en suspension dans l’air.

Les argiles (silicates d’aluminium hydratés)

L’origine, la production et les applications. L’argile est un matériau plastique, malléable, provenant de la désintégration naturelle de roches terreuses; elle contient normalement de 15 à 20% d’eau et présente des propriétés hygroscopiques. On la trouve sous forme de sédiment dans de nombreuses formations géologiques de toutes les régions du monde; elle contient des proportions variables de feldspath et de mica ainsi que des mélanges de quartz, de calcite et d’oxyde de fer.

La qualité de l’argile dépend de sa teneur en alumine; un kaolin de bonne qualité contient par exemple 40% environ d’alumine et sa teneur en silice ne dépasse pas 3 à 6%. Les gisements d’argile renferment en moyenne de 10 à 20% de quartz, mais dans une argile de mauvaise qualité — c’est-à-dire qui recèle une moindre proportion d’alumine — la teneur en quartz peut atteindre 50%. Un même gisement peut être composé d’argiles de diverses qualités susceptibles d’être séparées sur le lieu même de l’extraction. A l’état plastique, l’argile peut être moulée ou pressée, mais par cuisson, elle durcit et conserve la forme qui lui a été donnée.

L’extraction de l’argile s’effectue souvent à ciel ouvert, bien qu’il existe également des exploitations souterraines. Dans les argilières à ciel ouvert, la méthode d’extraction dépend de la qualité de l’argile et de la profondeur du gisement; les conditions impliquent parfois l’emploi d’outils pneumatiques à main, mais, partout où la chose est possible, les opérations sont mécanisées et font appel à des excavatrices, des pelles mécaniques, des trancheuses et des foreuses. L’argile est acheminée vers la surface au moyen de wagonnets ou de convoyeurs. Une fois à la surface, elle peut être soumise à diverses opérations préliminaires (séchage, broyage, malaxage, mélange, etc.) avant d’être expédiée; elle peut aussi être livrée telle quelle (voir le chapitre no 74, «Les mines et les carrières»). Il arrive parfois, comme pour de nombreuses briqueteries, que l’usine de fabrication des produits jouxte l’argilière.

L’argile, sous ses différentes formes, constitue la matière première employée pour la fabrication d’objets en céramique, de briques, de tuiles et de revêtements réfractaires. Elle peut être utilisée telle quelle pour la construction des barrages; in situ, elle sert parfois à retenir le gaz stocké en profondeur. Une ventilation et des mesures de prévention technique sont nécessaires.

Les risques pour la santé. L’argile contenant généralement de grandes quantités de silice libre, une inhalation chronique risque de provoquer la silicose. Le contact de la peau avec de l’argile humide est susceptible de causer un dessèchement et une irritation. Le personnel des chantiers souterrains peut contracter une silicose en cas d’extraction mécanique d’argiles à faible taux d’humidité naturelle et à forte teneur en quartz. Le facteur décisif n’est plus alors seulement la teneur en quartz, mais également le degré d’humidité naturelle: en effet, si le niveau d’humidité est inférieur à 12%, il est probable que l’extraction mécanique engendrera de grandes quantités de fines poussières.

La bauxite

L’origine, la production et les applications . La bauxite est la principale source de production de l’aluminium. Elle est constituée d’un mélange de composés minéraux formés par le vieillissement des roches aluminifères. Avec une teneur d’alumine pouvant atteindre jusqu’à 55%, les bauxites représentent la forme la plus riche des roches ayant subi ce vieillissement. Certains minerais latéritiques (contenant des proportions élevées de fer) renferment jusqu’à 35% d’Al2O3. Les gisements de bauxite industriels fournissent essentiellement de la gibbsite (Al2O3 · 3H2O) et de la boehmite (Al2O3 · H2O); ils se trouvent en Australie, au Brésil, en France, au Ghana, en Guinée, en Guyane, en Hongrie, en Jamaïque et au Suriname. La gibbsite est plus facilement soluble dans la lessive de soude que la boehmite; on la préfère donc pour la production d’alumine.

La bauxite est extraite à ciel ouvert. Les minerais les plus riches sont utilisés tels quels; les moins riches peuvent être améliorés par broyage et lavage afin d’éliminer l’argile et la silice.

Les risques pour la santé. De graves affections pulmonaires ont été rapportées chez des travailleurs employés dans les fours traitant de la bauxite combinée à du coke, du fer et de très faibles quantités de silice. L’affection est connue sous le nom de «maladie de Shaver». Etant donné que les minerais d’aluminium sont souvent contaminés par la silice, les risques associés à la présence de silice cristalline dans les minerais de bauxite constituent un facteur causal important dans le développement des pathologies.

Le calcaire

L’origine, la production et les applications . Le calcaire est une roche sédimentaire essentiellement constituée de carbonate de calcium sous forme de calcite minérale. Les calcaires peuvent être classés en fonction des impuretés qu’ils contiennent — calcaire dolomitique, renfermant de fortes proportions de carbonate de magnésium; calcaire argileux, à teneur élevée en argile; calcaire siliceux, contenant du sable et du quartz; etc. — ou selon la formation géologique dans laquelle on les trouve (le marbre, par exemple, est un calcaire cristallin). Les gisements de calcaire sont largement répandus dans l’ensemble de l’écorce terrestre; ils sont exploités à ciel ouvert.

Depuis les temps anciens, le calcaire est employé comme pierre à bâtir. Sous forme broyée, on l’utilise aussi comme fondant dans la sidérurgie et l’affinage ainsi que pour la fabrication de la chaux. Il sert aussi de matériau d’encaissement et de ballast de routes et de voies ferrées. Mélangé à l’argile, il entre dans la fabrication des ciments.

Les risques pour la santé. Au cours de l’extraction, il convient d’appliquer les mesures de sécurité courantes dans les carrières à ciel ouvert. L’accès aux broyeurs et aux concasseurs sera contrôlé. Le principal risque encouru dans les carrières de pierre à chaux est lié à la présence éventuelle, dans les poussières de calcaire en suspension dans l’air, de silice libre qui constitue en général 1 à 10% du calcaire. A l’occasion d’études menées sur des travailleurs employés à l’extraction et au traitement du calcaire, les examens radiologiques ont révélé des altérations pulmonaires, tandis que les examens cliniques mettaient en évidence des pharyngites, des bronchites et de l’emphysème. Les travailleurs employés à la taille des pierres à bâtir devraient observer les précautions propres à l’industrie de la pierre.

Le charbon

L’origine, la production et les applications. Le charbon est un matériau combustible, solide, naturel, formé à partir de la transformation de plantes préhistoriques. Il apparaît en couches ou en veines dans des roches sédimentaires. Les conditions favorables à la formation naturelle du charbon ont été réunies il y a 40 à 60 millions d’années au cours de l’ère tertiaire (formation du lignite) et il y a plus de 250 millions d’années durant l’ère carbonifère (formation de la houille), lorsque les forêts des régions marécageuses, après avoir prospéré en climat chaud, se sont progressivement affaissées avec le sol au cours des mouvements géologiques qui s’ensuivirent. Les principaux gisements de lignite se trouvent en Allemagne, en Australie, aux Etats-Unis, en Europe de l’Est et dans la Fédération de Russie. Les réserves les plus importantes de lignite sont situées en Australie, en Chine, aux Etats-Unis, en Inde, au Japon et dans la Fédération de Russie.

Le charbon représente une importante source de matières premières de produits chimiques. La pyrolyse, ou distillation destructive, permet d’obtenir du goudron et des hydrocarbures gazeux qui peuvent être valorisés par hydrogénation ou méthanation pour obtenir de l’huile brute synthétique et du gaz combustible. L’hydrogénation catalytique permet d’obtenir des huiles hydrocarbonées et de l’essence. La gazéification produit du monoxyde de carbone et de l’hydrogène (gaz synthétique) dont on tire de l’ammoniac et d’autres produits. Alors qu’en 1900, 94% des besoins mondiaux en énergie étaient couverts par le charbon et seulement 5% par le pétrole et le gaz naturel, le charbon est de plus en plus supplanté partout par les combustibles liquides et gazeux.

Les risques pour la santé. Les risques liés à l’extraction minière et à la poussière de charbon sont traités dans les chapitres no 10, «L’appareil respiratoire», et no 74, «Les mines et les carrières».

Le corindon (oxyde d’aluminium)

L’origine, la production et les applications . Le corindon est l’un des principaux abrasifs naturels. Le corindon naturel et le corindon artificiel (Alundum ou émeri artificiel) sont en général relativement purs. Le corindon artificiel est produit à partir de la bauxite par fusion au four électrique. Du fait de sa dureté, le corindon est utilisé pour l’usinage des métaux, du bois, du verre et des céramiques par abrasion, meulage ou polissage. Les risques pour la santé sont abordés dans d’autres chapitres de la présente Encyclopédie.

La terre à diatomées (diatomite, kieselguhr, terre d’infusoires)

L’origine, la production et les applications . La terre à diatomées est un matériau volumineux, doux, formé à partir des squelettes de plantes aquatiques microscopiques préhistoriques de la famille des algues (diatomées). Certains gisements contiennent jusqu’à 90% de silice amorphe libre. De forme géométrique complexe, le minéral se présente sous l’aspect de blocs, de briques ou de poudres légèrement colorés. La terre à diatomées absorbe 1,5 à 4 fois son poids d’eau et possède une capacité élevée d’absorption pour l’huile. Ses gisements se trouvent en Algérie, en Europe, aux Etats-Unis et dans la Fédération de Russie. La terre à diatomées peut être utilisée en fonderie, pour le couchage du papier, dans les céramiques, la filtration, les abrasifs, les lubrifiants et les explosifs. L’industrie chimique l’emploie comme milieu filtrant. Elle peut aussi servir d’épaississeur des boues de forage, de charge dans les peintures, caoutchoucs et matières plastiques ainsi que d’agent antimottage dans les engrais.

Les risques pour la santé. La terre à diatomées est hautement respirable. Dans de nombreuses applications industrielles, elle est calcinée à une température de 800 à 1 000 °C pour produire une poudre gris-blanc appelée kieselguhr susceptible de contenir 60% ou plus de cristobalite. Au cours de l’exploitation et du traitement de la terre à diatomées, le risque de décès lié à des maladies respiratoires et au cancer des poumons a été corrélé à l’inhalation de poussières ainsi qu’à des expositions cumulées à la silice cristalline, comme l’explique le chapitre no 10, «L’appareil respiratoire».

L’érionite

L’origine, la production et les applications . L’érionite est une zéolite fibreuse et cristalline. Les zéolites, groupe d’alumino-silicates qui se trouvent dans les cavités des roches volcaniques, sont utilisées pour l’adoucissement des eaux dures et le raffinage du pétrole. On en trouve aux Etats-Unis dans les Etats de Californie, du Nevada et de l’Oregon, ainsi qu’en Irlande, en Islande, en Nouvelle-Zélande et au Japon.

Les risques pour la santé. L’érionite est un cancérogène connu pour l’être humain. Son inhalation chronique peut provoquer un mésothéliome.

Le feldspath

L’origine, la production et les applications . Feldspath est le nom générique d’un groupe d’alumino-silicates de sodium, de potassium, de calcium et de baryum. Dans le commerce, on désigne généralement ainsi le feldspath de potassium répondant à la formule KAlSi3O8, qui contient habituellement un peu de sodium. On trouve du feldspath aux Etats-Unis. Il est utilisé en poterie, pour les articles en émail et en céramique, pour le verre, les savons, les abrasifs, les ciments et le béton. Le feldspath sert de liant pour les meules et trouve également des applications dans les matériaux d’isolation, les matériaux de couverture bitumés et les engrais.

Les risques pour la santé. Du fait de la présence de quantités substantielles de silice libre, l’inhalation chronique risque de provoquer la silicose. Le feldspath peut également contenir de l’oxyde de sodium (spaths de soude) irritant, de l’oxyde de potassium (spaths de potasse) et de l’oxyde de calcium (spaths de chaux) sous forme insoluble (voir la section «La silice» ci-après).

Le granit

L’origine, la production et les applications . Le granit est une roche ignée à gros cristaux, formée de grains amorphes, enchevêtrés, de quartz, de feldspath et de mica. Il est utilisé sous forme broyée ou taillée. Après broyage à la taille requise, le granit peut être utilisé comme granulats, empierrements de route, ballast de chemins de fer, dans des lits filtrants et pour les enrochements de jetées et de brise-lames. Ses couleurs — rose, gris, saumon, rouge et blanc — sont appréciées pour le granit taillé. Sa dureté, sa texture homogène et d’autres propriétés physiques avantageuses font du granit taillé un matériau idéal pour les monuments, la marbrerie funéraire, les blocs de fondations, les marches d’escalier et les colonnes.

Aux Etats-Unis, la majeure partie du granit broyé provient de Californie, mais d’autres Etats comme la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, la Géorgie et la Virginie en fournissent aussi des quantités importantes. Les principales zones de production de granit taillé se trouvent dans les Etats de Géorgie, du Maine, du Massachusetts et du Minnesota ainsi qu’en Caroline du Nord, au Dakota du Sud, dans le Vermont et dans le Wisconsin.

Les risques pour la santé. Le granit comportant une forte proportion de silice, la silicose représente un risque majeur pour la santé dans l’extraction et le travail du granit.

Le graphite

L’origine, la production et les applications . On trouve du graphite dans presque tous les pays du monde, mais la plus grande partie du minerai naturel provient d’Allemagne, d’Autriche, de Madagascar, du Mexique, de Norvège, de la Fédération de Russie et du Sri Lanka. La plupart des minerais de graphite, sinon tous, contiennent de la silice cristalline et des silicates.

On trouve le graphite en amas dans les veines qui recoupent différents types de roches ignées ou métamorphiques renfermant des impuretés minérales telles que le feldspath, le quartz, le mica, le pyroxène, le zircon, le rutile, l’apatite et des sulfures de fer. Ces impuretés constituent souvent des poches isolées, incluses dans les veines de graphite. L’exploitation se fait en général en chantiers souterrains, par forage manuel pour l’abattage sélectif des filons minces.

Les gisements de graphite amorphe sont également souterrains, mais se présentent en couches beaucoup plus épaisses que les filons de graphite en amas. Le graphite amorphe voisine souvent avec du grès, de l’ardoise, du schiste, de la pierre à chaux, du quartz et divers sulfures de fer. L’exploitation du minerai se fait par forage, tir à l’explosif et chargement à la main dans des wagonnets que l’on remonte à la surface pour les opérations de broyage et de tri des impuretés.

Le graphite en paillettes accompagne généralement des roches sédimentaires métamorphiques comme les gneiss, les schistes et les marbres. Les gisements sont en général peu profonds, voire affleurants. Les mines à ciel ouvert utilisent donc du matériel normal de terrassement tel que des pelles mécaniques, des niveleuses et des excavatrices, et ne nécessitent qu’un minimum de forages et de tirs.

Le graphite artificiel est obtenu par chauffage du charbon ou du coke de pétrole; il est en général exempt de silice libre. Le graphite naturel est utilisé dans la fabrication des garnissages de fours de fonderie, des lubrifiants, des peintures, des électrodes, des piles sèches et des creusets pour la métallurgie. Le «plomb» des mines de crayon est également constitué par du graphite.

Les risques pour la santé. L’exploitation et le broyage du graphite naturel ainsi que la fabrication du graphite artificiel risquent de provoquer une inhalation de carbone et des poussières associées. Des examens radiologiques des travailleurs du graphite, tant naturel qu’artificiel, ont mis en évidence divers types de pneumoconiose. L’histopathologie microscopique a révélé des agrégats pigmentés, des foyers d’emphysème, de la fibrose collagène, de petits nodules fibreux, des kystes et des cavités. Il s’est avéré que les cavités renfermaient un fluide à l’aspect d’encre dans lequel on a identifié des cristaux de graphite. Des rapports récents indiquent que les agents impliqués dans les expositions ayant causé des cas graves avec fibrose pulmonaire massive sont vraisemblablement des poussières mixtes.

La pneumoconiose des travailleurs du graphite se développe progressivement, même après éloignement du travailleur de l’environnement contaminé. Les symptômes peuvent tarder à se déclarer pendant de nombreuses années d’exposition et l’incapacité de travail apparaît souvent soudainement. Il est essentiel que des analyses soient réalisées périodiquement sur le minerai brut et les poussières mises en suspension dans l’air afin de rechercher la silice et les silicates en accordant une attention spéciale au feldspath, au talc et au mica. Il convient impérativement de parvenir à des taux acceptables de façon à lutter contre les effets de potentialisation que ces poussières peuvent avoir sur la santé des travailleurs.

En plus des risques matériels associés à l’exploitation minière, les travailleurs du graphite peuvent également être exposés à des risques chimiques, comme ceux liés par exemple à l’acide fluorhydrique et à l’hydroxyde de sodium utilisés dans la purification du graphite. Tout programme sanitaire devrait donc comprendre une protection contre les risques associés à ces composés chimiques.

Le grès

L’origine, la production et les applications . Le grès est une roche sédimentaire siliciclastique constituée essentiellement de sable dans lequel prédomine généralement le quartz. Souvent peu compacts, les grès peuvent être aisément broyés pour produire du sable. On utilise cependant du grès solide et résistant, de couleur ocre et gris, comme grès taillé pour les parements et ornements extérieurs d’immeubles et de maisons individuelles, comme bordures, dans les culées de ponts et dans divers murs de soutènement. Les grès compacts sont broyés pour servir d’agrégats pour bétons, ballast de chemins de fer et d’enrochements. De nombreux grès du commerce étant peu compacts, ils sont broyés pour produire du sable à mouler et du sable siliceux. Le sable siliceux est la principale matière première dans la fabrication du verre. Dans les industries de transformation des métaux, on utilise du sable ayant une bonne cohérence et un pouvoir réfractaire élevé pour confectionner des moules de fonderie aux formes complexes.

Aux Etats-Unis, on trouve du grès dans l’ensemble du pays.

Les risques pour la santé. Le risque principal est lié à l’exposition à la silice, traitée au chapitre no 10, «L’appareil respiratoire».

Le gypse (sulfate de calcium hydraté)

L’origine, la production et les applications. Bien que l’on trouve du gypse pratiquement partout dans le monde, il est rare que ce soit à l’état pur. Les gisements de gypse peuvent contenir du quartz, des pyrites, des carbonates ainsi que des matières bitumineuses ou argileuses. Il existe dans la nature cinq variétés de gypse: la pierre gypseuse, la gypsite (une forme impure, terreuse), l’alabastrite (une variété massive, translucide, à grains fins), la chaux carbonatée fibreuse (une forme soyeuse et fibreuse) et le sélénite (cristaux transparents).

La pierre gypseuse peut être broyée et réduite en poudre pour être utilisée sous forme dihydratée, calcinée à une température de 190 à 200 °C (ce qui élimine une partie de l’eau de cristallisation) pour produire du sulfate de calcium semi-hydraté ou plâtre de Paris, ou encore complètement déshydratée par calcination à une température supérieure à 600 °C pour la fabrication de gypse anhydre ou surcuit.

Le gypse dihydraté broyé est utilisé dans la fabrication du ciment de Portland et de produits en marbre artificiel, certains pour l’amendement des sols en agriculture, comme pigment blanc, charge ou émail dans les peintures, les émaux, les produits pharmaceutiques, la fabrication du papier et comme agent de filtration.

Les risques pour la santé. Les travailleurs employés dans le traitement de la pierre gypseuse peuvent être exposés à des concentrations élevées de poussière de gypse, de gaz et de fumées issus des fours. Les opérations de calcination du gypse s’effectuent à des températures élevées; outre cette exposition à la chaleur, les travailleurs encourent des risques de brûlure. Le matériel de broyage, de triturage, de manutention et de conditionnement présente les risques d’accidents inhérents aux équipements utilisés. La pneumoconiose observée chez les mineurs de gypse a été attribuée à une contamination par la silice.

Il convient de lutter contre la formation de poussières pendant le traitement du gypse en mécanisant les opérations poussiéreuses (broyage, concassage, chargement, manutention, etc.) et en ajoutant au gypse, avant le broyage, une quantité d’eau pouvant atteindre 2% en volume, en employant des convoyeurs pneumatiques équipés de couvercles et de capteurs de poussières, en confinant les sources de poussières et en mettant en place des systèmes d’extraction à proximité des portes des fours et des points de transfert des convoyeurs. Dans les ateliers où se trouvent les fours de calcination, il est conseillé de revêtir les murs et le sol de matériaux lisses pour faciliter l’entretien. Les tuyaux chauds, les parois des fours et les enceintes de confinement des étuves devraient être calorifugés pour prévenir les risques de brûlure et limiter le rayonnement thermique vers l’environnement de travail.

Le marbre (carbonate de calcium)

L’origine, la production et les applications . Le marbre est géologiquement défini comme un calcaire recristallisé, composé principalement de grains de calcite cristalline, de dolomite ou des deux, et présentant une texture cristalline visible. L’utilisation de longue date du terme marbre par les carriers et les marbriers a conduit, sur le plan commercial, à qualifier de marbre toutes les roches cristallines susceptibles d’être polies et composées principalement de l’un ou de plusieurs des minerais suivants: calcite, dolomite ou serpentine.

Du fait de sa résistance, de sa durabilité, de son aptitude au façonnage, de son adaptabilité architecturale et de son aspect esthétique, le marbre constitue depuis les temps historiques un important matériau de construction. L’industrie du marbre comprend deux branches principales: le marbre taillé et le marbre concassé et broyé. Le terme marbre taillé s’applique aux marbres exploités pour obtenir des blocs ou des plaques répondant à des spécifications de dimensions et de forme. Les domaines d’application du marbre taillé comprennent la pierre à bâtir, la pierre de marbrier, la pierre de taille, le parement, le lambrissage, le carrelage, la statuaire et autres. Les fragments de marbre concassés et broyés vont des gros blocs aux granulés fins; on les utilise, par exemple, comme agrégats, ballasts, éclats pour toiture, sols en terrazzo, charges, pigments, matériau pour le chaulage, etc.

Les risques pour la santé. La littérature ne mentionne pas de maladie professionnelle spécifiquement liée à l’extraction du marbre, à l’exploitation des carrières de marbre à ciel ouvert et au travail du marbre proprement dit. En cas d’extraction souterraine, il peut y avoir une exposition à des gaz toxiques produits lors du tir des explosifs ou émis par certains équipements à moteur; une ventilation et une protection des voies respiratoires sont alors nécessaires. L’abattage par abrasifs entraîne une exposition à la silice en cas d’emploi de sable; il est donc préférable de lui substituer du carbure de silicium ou de l’oxyde d’aluminium, tout aussi efficaces, qui ne comportent pas de risque de silicose. Il convient de lutter contre les grandes quantités de poussières produites lors du travail du marbre en utilisant des procédés par voie humide ou en recourant à une ventilation par extraction.

Le mica

L’origine, la production et les applications . Le mica (du latin micare, miroiter, scintiller) est un silicate minéral que l’on rencontre com-me constituant primaire des roches ignées, en particulier des granits. C’est aussi un composant courant de silicates tels que le kaolin, qui sont produits par altération de ces roches. Dans les masses rocheuses, spécialement dans les filons de pegmatite, le mica se présente sous forme d’amas lenticulaires de lames clivables, appelés «books», pouvant atteindre 1 m de diamètre, ou de particules. On en connaît de nombreuses variétés dont les plus intéressantes sont la muscovite (mica commun ou mica blanc), la phlogopite (mica ambré), la vermiculite, le lépidolite et la séricite . La muscovite se rencontre généralement dans les roches siliceuses; il en existe des gisements abondants en Afrique du Sud, aux Etats-Unis et en Inde. La séricite est une variété de muscovite qui se présente sous forme de petites plaques; elle résulte de l’altération de schistes et de gneiss. La phlogopite, qui se trouve dans les roches calcaires, est concentrée à Madagascar. La vermiculite a la propriété rare de se dilater considérablement si elle est rapidement portée à une température de 300 °C; on en trouve d’importants gisements aux Etats-Unis. L’intérêt principal du lépidolite est sa teneur élevée en lithium et en rubidium.

On utilise du mica dans la fabrication des poêles à combustion lente, des lanternes ou des voyants de four. Le mica ayant pour qualité majeure d’être diélectrique, c’est un matériau de premier choix dans la construction aéronautique. La poudre de mica sert à la fabrication de câbles électriques, de pneumatiques, d’électrodes de soudage, de cartons bitumés, de peintures, de matières plastiques, de lubrifiants secs, d’enduits diélectriques et de produits isolants résistant au feu. Elle est souvent agglomérée avec des résines alkydes. La vermiculite est très employée comme matériau d’isolation dans l’industrie du bâtiment. Le lépidolite est utilisé dans les industries du verre et de la céramique.

Les risques pour la santé. Le travail du mica risque de créer de l’électricité statique que des moyens techniques simples pourront dissiper sans problème. Les mineurs de mica sont exposés à l’inhalation d’une grande variété de poussières: quartz, feldspath, silicates, etc. L’inhalation chronique risque de provoquer la silicose. L’exposition à la poudre de mica peut entraîner chez les travailleurs une irritation des voies respiratoires et, après plusieurs années, une pneumoconiose du type fibrose nodulaire. On a longtemps pensé qu’il s’agissait là d’une forme de silicose, mais on considère actuellement que ce n’est en fait pas le cas, car la poussière de mica pur ne contient pas de silice libre. En revanche, l’aspect radiologique est souvent voisin de celui de l’asbestose. Il a été établi expérimentalement que le mica présente une faible cytotoxicité vis-à-vis des macrophages et ne provoque qu’une réponse fibrogénique faible, limitée à la formation d’épaisses fibres réticulées.

L’inhalation chronique de vermiculite, qui contient souvent de l’amiante, peut provoquer l’asbestose, le cancer du poumon et le mésothéliome. L’ingestion de vermiculite est également susceptible de provoquer le cancer de l’estomac et de l’intestin.

La ponce

L’origine, la production et les applications . La ponce est une roche poreuse, grisâtre ou blanchâtre, fragile, de faible densité, provenant des magmas volcaniques récents; elle est composée de quartz et de silicates (essentiellement du feldspath). On la rencontre pure ou mélangée à diverses substances dont la principale, l’obsidien-ne, se distingue par sa couleur d’un noir brillant et sa densité quatre fois plus élevée. On en trouve principalement en Allemagne, en Espagne, aux Etats-Unis, en Ethiopie, en Hongrie, en Italie (Sicile, îles Lipari) et à Madagascar. Certaines variétés, comme la ponce de Lipari, ont une teneur élevée en silice totale (71,2 à 73,7%) et une teneur non négligeable en silice libre (1,2 à 5%).

Pour le commerce et les usages pratiques, on distingue les blocs et la poudre. Les appellations de la ponce en blocs diffèrent selon la taille des morceaux, la couleur, la porosité, etc. La poudre est classée par numéros correspondant à la grosseur des grains. Le traitement industriel comporte plusieurs opérations: le triage pour séparer l’obsidienne, le concassage et le broyage dans des broyeurs à meule en pierre ou en métal, le séchage dans des étuves ouvertes, le tamisage et le criblage au moyen de tamis plats et ouverts, actionnés à la main, ou de cribles à mouvement rectiligne ou rotatif, généralement avec récupération des chutes.

La ponce est employée comme abrasif (en blocs ou en poudre), comme matériau léger de construction et dans la fabrication des faïences, explosifs, etc.

Les risques pour la santé. Les opérations les plus dangereuses impliquant l’exposition à la ponce sont le séchage dans les étuves et le tamisage, en raison du dégagement abondant de poussières qu’ils produisent. Outre des signes caractéristiques de silicose observés dans les poumons et la sclérose des glandes lymphatiques hilaires, l’étude de cas mortels a mis en évidence des altérations dans diverses sections de l’arbre artériel pulmonaire. L’examen clinique a révélé des troubles respiratoires (emphysème et parfois atteintes pleurales), cardio-vasculaires (cœur pulmonaire) et rénaux (albuminurie, hématurie, cylindrurie) ainsi que des signes d’hyposurrénalisme. On constate des tableaux radiologiques d’aortite beaucoup plus fréquents et plus graves que dans le cas de la silicose. En ce qui concerne l’image des poumons, la liparitose se distingue par la présence d’épaississements linéaires dus à des atélectasies lamellaires.

Le silex

L’origine, la production et les applications . Le silex est une forme cristalline de la silice ou du quartz naturels. On le trouve en Europe et aux Etats-Unis. Utilisé comme abrasif et comme charge dans les peintures et les engrais, le silex entre également dans la fabrication des insecticides, des caoutchoucs, des matières plastiques, des revêtements de routes, des matériaux céramiques et dans le garnissage des tours dans l’industrie chimique. Sur le plan historique, le silex a joué un rôle important, car il a servi à fabriquer quelques-uns des premiers outils et armes connus.

Les risques pour la santé sont liés aux propriétés toxiques de la silice.

La silice

L’origine, la production et les applications . La silice se trouve dans la nature sous forme cristalline (quartz, cristobalite et tridymite), cryptocristalline (calcédoine) et amorphe (opale); sa densité et son point de fusion varient selon la forme cristalline.

La silice cristalline est le plus commun de tous les minéraux: elle est présente dans la plupart des roches. Le sable que l’on trouve sur les plages du monde entier constitue sa forme la plus répandue. Le grès, roche sédimentaire, est formé de grains de quartz agglomérés avec diverses argiles.

La silice constitue une matière première pour la fabrication du verre usuel et de la plupart des briques réfractaires. Elle est aussi largement utilisée dans l’industrie céramique. On emploie communément des roches silicifères comme matériaux de construction.

Silice libre et silice combinée . La silice est dite libre lorsqu’elle n’entre en combinaison avec aucun autre élément ou composé. Le terme libre sert à la distinguer de la silice combinée . Le quartz est un exemple de silice libre. L’expression silice combinée vient de l’analyse chimique de roches, d’argiles et de terres telles qu’on les trouve dans la nature. Les constituants inorganiques mis en évidence sont presque toujours des oxydes chimiquement liés, très souvent le dioxyde de silicium. Ainsi associée à un ou plusieurs autres oxydes, la silice est dite combinée. Dans le mica , par exemple, la silice est présente à l’état combiné.

Dans la silice cristalline , les atomes de silicium et d’oxygène sont ordonnés en un système régulier dans tout le cristal. Les faces caractéristiques des cristaux de la forme cristalline de la silice sont l’expression extérieure de cette ordonnance régulière des atomes. Les formes cristallines de la silice libre sont le quartz , la cristobalite et la tridymite . Le quartz cristallise dans le système hexagonal, la cristobalite dans le système cubique ou tétragonal et la tridymite dans le système orthorhombique. Dans sa forme pure, le quartz est incolore et transparent. Les couleurs que présente parfois le quartz naturel sont dues à des impuretés minérales.

Dans la silice amorphe, les molécules occupent, dans l’espace, des positions quelconques les unes par rapport aux autres, d’où une absence d’ordonnancement régulier des molécules voisines. L’absence de disposition régulière, répétée à l’infini, caractérise les matières amorphes. La silice cryptocristalline se situe à mi-chemin entre la silice cristalline et la silice amorphe, étant composée de minuscules cristaux ou cristallites de silice, eux-mêmes disposés sans orientation régulière les uns par rapport aux autres.

L’opale est une silice amorphe contenant une quantité d’eau variable. La terre à diatomées , autre silice amorphe, et la terre à diatomées calcinée (kieselguhr) occupent une place importante dans l’industrie. La calcédoine est une forme cryptocristalline de silice que l’on trouve dans les cavités des roches volcaniques ou associée au silex. Il s’en forme aussi au moment de la recuisson des céramiques quand, dans certaines conditions de température, le quartz contenu dans les silicates cristallise en minuscules cristaux dans le corps de la pièce.

Les risques pour la santé. L’inhalation de poussières de silice en suspension dans l’air provoque la silicose, maladie fibrotique des poumons, grave et potentiellement mortelle. Les formes chronique, accélérée et aiguë de la silicose correspondent à différentes intensités d’exposition et de périodes de latence et à divers vécus. La silicose chronique peut évoluer jusqu’à une fibrose massive progressive, même après cessation de l’exposition aux poussières. Les risques liés à la silice sont examinés plus en détail dans le chapitre no 10, «L’appareil respiratoire».

Le spath fluor (fluorure de calcium)

L’origine, la production et les applications. Le spath fluor est un composé minéral qui contient 90 à 95% de fluorure de calcium et 3,5 à 8% de silice. Il est extrait par forage et abattage aux explosifs. Le spath fluor représente la principale source de fluor et de composés fluorés. Il est employé comme fondant dans les fours à sole des aciéries et pour la fusion des métaux. On l’utilise également dans les céramiques, les peintures et la fabrication des instruments d’optique.

Les risques pour la santé. Les risques liés au spath fluor dépendent essentiellement de ses teneurs en fluor et en silice. L’inhalation aiguë peut provoquer des troubles gastriques, intestinaux, circulatoires et nerveux. L’inhalation ou l’ingestion chronique risque de provoquer une perte de poids, de l’inappétence, de l’anémie et des altérations des os et des dents. Des lésions pulmonaires ont été observées chez des personnes inhalant de la poussière contenant 92 à 96% de fluorure de calcium et 3,5% de silice. Le fluorure de calcium semble intensifier l’action fibrosante de la silice dans les poumons. Des cas de bronchite et de silicose ont également été observés chez des mineurs de spath fluor.

Dans l’extraction du spath fluor, la poussière devrait être soigneusement maîtrisée, notamment par forage humide, arrosage des roches friables et ventilation générale et par extraction. Le chauffage du spath fluor risquant d’entraîner la formation d’acide fluorhydrique, il convient de prendre des mesures de sécurité appropriées.

Le talc

L’origine, la production et les applications. Le talc est un silicate de magnésium hydraté dont la formule de base est (Mg Fe+2)3Si4O10 (OH2), les proportions pondérales théoriques étant 63% de SiO2, 32% de MgO et 5% de H2O. Le talc se rencontre sous différentes formes, le plus souvent contaminé par d’autres minéraux, notamment la silice et l’amiante. On produit du talc en Australie, en Autriche, en Chine, aux Etats-Unis et en France.

La texture, la stabilité et les propriétés fibreuses ou floconneuses des différents talcs les destinent à de nombreuses applications. Les qualités les plus pures, c’est-à-dire celles qui se rapprochent le plus de la composition théorique, présentent une texture et une couleur agréables; elles sont donc largement utilisées dans des préparations cosmétiques et sanitaires. D’autres variétés contenant des mélanges de silicates, de carbonates et d’oxydes, et peut-être de la silice libre, présentent une texture relativement grossière; elles entrent dans la fabrication des peintures, des céramiques, des pneus d’automobiles et du papier.

Les risques pour la santé. L’inhalation chronique peut provoquer la silicose en cas de présence de silice, ou l’asbestose, le cancer du poumon et le mésothéliome en cas de présence d’amiante ou de minéraux du type amiante. L’examen de travailleurs exposés au talc sans fibres d’amiante associées a révélé des tendances à une augmentation de la mortalité due à la silicose, la silicotuberculose, l’emphysème et la pneumonie. Les principaux symptômes et signes cliniques de la pneumoconiose due au talc comprennent une toux chronique productive, une respiration de plus en plus courte, un murmure vésiculaire réduit, une expansion thoracique limitée, des râles diffus et un hippocratisme digital. La pathologie pulmonaire a révélé différentes formes de fibrose pulmonaire.

La wollastonite (silicate de calcium)

L’origine, la production et les applications . La wollastonite (CaSiO3) est un silicate de calcium naturel que l’on rencontre dans les roches métamorphiques. On la trouve sous des formes très diverses aux Etats-Unis dans les Etats de New York et de Californie, en Allemagne, au Canada, en Irlande, en Italie, au Japon, à Madagascar, au Mexique, en Norvège, en Roumanie et en Suède.

La wollastonite est utilisée dans les céramiques, les enrobages de baguettes de soudage, les gels de silice, la laine minérale et le couchage du papier. Elle est également employée pour allonger les peintures, comme matériau d’amendement des sols et comme charge dans les matières plastiques, le caoutchouc, les ciments et les plaques de plâtre.

Les risques pour la santé. La wollastonite peut provoquer une irritation de la peau, des yeux et des voies respiratoires.

LES PRODUITS CHIMIQUES À USAGE AGRICOLE

Gary A. Page

Les produits chimiques à usage agricole sont généralement des pesticides, des engrais et des produits sanitaires. Aux Etats-Unis, l’Agence de protection de l’environnement (Environmental Protection Agency (EPA)) définit les pesticides comme des matières fabriquées ou formulées pour tuer les nuisibles. Ce terme englobe donc les herbicides, les fongicides, les insecticides et les acaricides. Les engrais (ou fertilisants ) sont des produits chimiques nutritifs qui favorisent la croissance des plantes; l’azote, le phosphore et le potassium en constituent les éléments essentiels. L’azote est généralement présent sous forme d’ammoniac, de nitrate d’ammonium, de sulfate d’ammonium, de phosphate d’ammonium ou de solutions de ces substances. Pour certains besoins nutritionnels particuliers, on utilise d’autres produits chimiques azotés. Le phosphore est généralement apporté sous forme de phosphate d’ammonium. Quant au potassium, il est fourni par la potasse (oxyde de potassium). Enfin, on désigne par produits sanitaires pour animaux tous les produits chimiques utilisés pour favoriser la santé ou la croissance d’un animal. Ils comprennent ceux qui sont administrés par voie externe, bain ou douchage, par voie orale sous forme de comprimés ou de gelée, ainsi que les produits injectables.

Les pesticides

Le progrès le plus important réalisé par les fabricants de pesticides fut la mise sur le marché de produits respectueux de l’environnement. Les herbicides de la famille des imidazolinones ont favorisé la culture du soja et des autres cultures de plein champ. Si on les compare à l’ancienne génération des composés nitroaromatiques, ils présentent en effet, à poids égal, une bien meilleure efficacité ainsi qu’une moindre toxicité pour l’humain, les animaux et les poissons, et une moindre persistance dans le sol; par ailleurs, ils sont formulés avec de l’eau et non plus avec des solvants inflammables. Cette innovation coïncide avec la mise au point de semences résistant aux imidazolinones qu’il est ainsi possible de protéger contre la prolifération des mauvaises herbes. Cette technique de protection par les imidazolinones, mise en œuvre en priorité pour le maïs, s’est avérée un succès. La persistance de l’herbicide d’une année sur l’autre n’est donc plus un problème, car le soja et le maïs sont souvent cultivés en alternance.

Un développement plus récent porte sur la production des pyréthroïdes de synthèse qui sont des pesticides à large spectre, efficaces et moins toxiques pour l’humain et les animaux que les organophosphates et carbamates antérieurs. Ils sont activés par le système biologique de l’insecte et restent par conséquent inoffensifs pour les vertébrés. De plus, leur biodégradabilité diminue leur persistance dans l’environnement.

Les pesticides et herbicides de l’ancienne génération ont également bénéficié d’améliorations dans les techniques de mise en œuvre. De nouvelles formulations d’herbicides ont été développées, qui font appel à une technique en dispersion aqueuse éliminant l’emploi de solvants volatils. Il en résulte non seulement une diminution de la quantité de produits chimiques s’échappant dans l’atmosphère, mais encore une amélioration de la sécurité dans la manipulation, le stockage, la formulation et le transport de ces produits. On a mis au point une méthode perfectionnée de manipulation des pesticides toxiques appelée «Lock-N-Load» qui permet de transvaser, en circuit fermé, le produit de son emballage jusque dans le pulvérisateur et de réduire ainsi les risques d’intoxication. Des organophosphorés sont encore employés avec succès pour l’éradication de maladies telles que le paludisme et l’onchocercose. Certains des organophosphorés les moins toxiques sont efficaces dans le traitement antiparasitaire des animaux contre les insectes, les vers et les acariens, par application directe sur la peau ou en aérosols.

L’industrie des pesticides est réglementée dans de nombreux pays; l’étiquetage, l’application sur les plantes et le sol, la formation à l’utilisation des pesticides et le transport sont contrôlés. L’épandage de nombreux pesticides ne peut être effectué que par des applicateurs agréés. Les précautions à observer pendant l’épan-dage des pesticides sont décrites ailleurs dans l’Encyclopédie . Les véhicules de transport en vrac ne peuvent être conduits que par un personnel qualifié. Les producteurs de pesticides ont l’obligation légale de fournir des méthodes de manipulation et d’application sans danger, ce dont ils s’acquittent généralement grâce à une formation appropriée et à un étiquetage précis et à des fiches de données de sécurité (FDS) (voir le chapitre no 61, «L’utilisation, la manipulation et le stockage des produits chimiques»).

L’élimination des récipients vides pose un problème. La réutilisation des récipients ayant contenu des pesticides est déconseillée; elle est même souvent illégale. Des efforts importants ont été accomplis pour résoudre ce problème: collecte des conteneurs en matière plastique par les distributeurs en vue de leur recyclage sous forme de tubes, emploi de conteneurs rechargeables de grandes dimensions, etc. Avec l’arrivée des poudres mouillables et des dispersions aqueuses, un triple rinçage du conteneur en le plongeant dans les cuves à dissolution offre à l’applicateur un moyen de décontaminer le récipient avant la mise en décharge ou le recyclage. L’emploi de lances manuelles, munies de buses de pulvérisation dont les jets peuvent percer le conteneur, permet à la fois d’assurer un bon nettoyage et de détruire le récipient pour empêcher sa réutilisation.

Les pesticides sont faits pour tuer: il est donc nécessaire de prendre des précautions pour les manipuler sans danger. L’amélioration des produits a partiellement résolu certains des problèmes rencontrés. Le plus souvent, l’application de grandes quantités d’eau constitue le meilleur traitement de premier secours en cas d’exposition superficielle de la peau et des yeux. En cas d’ingestion, le mieux est de disposer d’un antidote spécifique. Il importe que le poste de premiers secours le plus proche connaisse les produits utilisés et qu’il ait en stock les antidotes appropriés. Ainsi, par exemple, les organophosphates et les carbamates provoquent une inhibition de la cholinestérase; l’atropine, antidote spécifique pour le traitement de cette réaction, devrait être disponible partout où l’on emploie ces pesticides.

Les pesticides font l’objet d’un exposé détaillé dans l’article du même nom du présent chapitre.

Les engrais

L’ammoniac constitue la base des principaux engrais, à savoir l’ammoniac lui-même, le nitrate d’ammonium, l’urée, le sulfate d’ammonium et le phosphate d’ammonium. Il semble qu’il existe un problème environnemental lié à l’emploi de l’azote car, dans de nombreuses régions agricoles, les eaux souterraines sont contaminées par des nitrates, ce qui soulève des problèmes sanitaires lorsque l’eau est consommée en tant qu’eau potable. Des pressions sont exercées pour que les agriculteurs utilisent moins d’engrais et qu’ils cultivent en rotation des légumineuses fixatrices d’azote telles que le soja et le seigle. Le nitrate d’ammonium, un oxydant, est explosif à chaud. Les dangers du nitrate d’ammonium en tant qu’explosif ont été illustrés par la destruction en 1995, aux Etats-Unis, d’un bâtiment fédéral à Oklahoma City. Afin de rendre ce composé antidéflagrant aux concentrations employées pour les engrais, on s’oriente vers l’adjonction de composants inertes au stade de la fabrication. Un autre exemple d’explosion aux conséquences mortelles s’est produit dans une usine fabriquant des solutions de nitrate d’ammonium que l’on croyait à l’abri d’une déflagration parce que le nitrate d’ammonium y était manipulé sous forme de solution à 85%. Les résultats de l’enquête ont montré que l’accident avait été provoqué par une combinaison complexe de conditions de température et de contamination. Une telle situation pourrait se rencontrer dans la distribution ou l’usage agricole de ces produits. L’ammoniac anhydre est un gaz modérément toxique à température ambiante; pendant son stockage et son utilisation, il devrait être conservé sous forme comprimée ou réfrigérée. Inflammable, il exerce une action irritante sur la peau, les yeux et les voies respiratoires et risque de provoquer des brûlures. On l’applique sur le sol directement ou sous forme de solution aqueuse. Dans de nombreuses régions agricoles, il existe des stocks importants d’ammoniac anhydre. Si le stockage n’est pas géré de manière appropriée, la situation risque de devenir dangereuse. Il convient donc de mettre en place des procédures de surveillance et de prévoir des mesures d’urgence en cas de fuites.

Les produits sanitaires pour animaux

La mise au point et la commercialisation de la somatotropine bovine (BST), produit de fermentation qui augmente la lactation des vaches de 10 à 20%, suscitent une polémique. Nombreux sont ceux qui s’opposent à cette substance, car elle introduit un produit chimique dans la production du lait. Pourtant, le lait à la BST ne se différencie en rien du lait ordinaire, puisque la BST est naturellement produite par les vaches laitières. La BST semble présenter l’inconvénient d’une augmentation des mammites; il existe des antibiotiques contre cette inflammation, mais leur emploi est également controversé. Les principaux avantages de la BST résident dans l’augmentation de la production de lait, accompagnée d’une diminution de la consommation d’aliments et d’une réduction de la quantité de fumier, déchet solide dont l’élimination pose des problèmes dans de nombreuses régions. Un produit similaire, la somatotropine porcine (PST), encore au stade des essais, entraîne une amélioration du gain de poids pour une moindre consommation alimentaire et, par conséquent, une augmentation de la production de maigre.

L’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage bovin est également controversée. On craint que la consommation de grandes quantités de viande de bœuf ne se traduise par des problèmes hormonaux chez l’humain. Ces craintes n’ont pas vraiment été confirmées, mais la préoccupation persiste. Des produits sanitaires ont été mis au point pour lutter contre les vers chez les animaux. Alors que les produits de l’ancienne génération étaient des composés chimiques de synthèse, ceux de la nouvelle génération sont issus de techniques de fermentation biologique. Ils sont efficaces à très faible dose chez de nombreuses espèces animales, y compris les animaux de compagnie. Ces produits étant très toxiques pour la vie aquatique, il est indispensable de veiller à éviter toute contamination des cours d’eau. Du fait de leur biodégradabilité, ces substances ne semblent pas provoquer de pollution aquatique résiduelle ou à long terme.

La fabrication des produits chimiques à usage agricole

La fabrication des produits chimiques à usage agricole met en œuvre nombre de matières premières et de procédés. Certains de ces produits sont issus de synthèses chimiques utilisant des processus discontinus, impliquant des réactions exothermiques dans lesquelles la maîtrise de la température et le dimensionnement des équipements de délestage d’urgence revêtent une importance cruciale. Il est indispensable d’évaluer les risques pour s’assurer que tous les dangers ont été identifiés et pris en compte. Il est recommandé de procéder à des études de risque et d’exploitabilité dans chaque cas. Le dimensionnement des équipements de délestage devrait se fonder sur les recommandations du DIERS (Design Institute for Emergency Relief Systems) et les données fournies par les appareils calorimétriques. Généralement, en raison de la complexité des molécules, la fabrication des produits chimiques à usage agricole implique de nombreuses étapes qui génèrent parfois de grandes quantités d’effluents aqueux et organiques. Certaines matières organiques peuvent être recyclées, mais la plus grande partie des effluents aqueux devrait subir un traitement biologique ou être incinérée; la présence de sels organiques et inorganiques rend toutefois les deux méthodes difficiles à appliquer. Comme ils impliquaient des nitrations, les herbicides de l’ancienne génération étaient fabriqués dans des réacteurs fonctionnant en continu pour réduire au minimum les quantités de substances nitrées aux températures mises en œuvre. On a vu des réactions échapper à tout contrôle, causant des dégâts matériels et des blessures lorsque des réacteurs produisant des composés chimiques nitrés de manière discontinue étaient soumis à des écarts de température ou à une contamination.

De nombreux pesticides modernes sont des poudres sèches. Si les conditions de concentration, de granulométrie et de teneur en oxygène et une source d’ignition sont réunies simultanément, il risque de se produire un coup de poussières. L’emploi de gaz inertes et l’exclusion de l’oxygène peuvent rendre le procédé plus sûr. Les poussières risquent de poser également un problème d’hygiène industrielle qui peut être résolu par ventilation, à la fois générale et localisée.

Les principaux engrais sont fabriqués en continu plutôt que par un procédé discontinu. L’ammoniac est obtenu par reformage du méthane à des températures élevées au moyen d’un catalyseur spécifique. Il se forme également du dioxyde de carbone et de l’hydrogène qui doivent être séparés de l’ammoniac. Le nitrate d’ammonium est fabriqué à partir d’ammoniac et d’acide nitrique dans un réacteur fonctionnant en continu. L’acide nitrique est formé par oxydation continue d’ammoniac sur une surface catalytique. Le phosphate d’ammonium est issu d’une réaction entre l’ammoniac et l’acide phosphorique, celui-ci étant obtenu par réaction de l’acide sulfurique avec des minerais phosphatés. L’acide sulfurique lui-même est formé par combustion du soufre, produisant du dioxyde de soufre, et transformation catalytique en continu du dioxyde de soufre en trioxyde de soufre, puis addition d’eau pour former l’acide sulfurique. L’urée est le produit d’une réaction continue à pression élevée entre le dioxyde de carbone et l’ammoniac, le dioxyde de carbone étant généralement un sous-produit de la réaction continue de l’ammoniac.

Un grand nombre de ces matières premières sont toxiques et volatiles. Le rejet accidentel de matières premières ou de produits finis, par suite d’une défaillance du matériel ou d’une erreur de l’opérateur, risque de mettre en danger les travailleurs et les populations avoisinantes. Un plan de crise détaillé est indispensable pour limiter les conséquences d’un tel rejet. Ce plan devrait être établi en définissant l’hypothèse la plus défavorable prévisible par une évaluation des risques, puis une prévision des conséquences à l’aide d’une modélisation de la dispersion. Il importe que ce plan prévoie une procédure d’information des travailleurs et des populations avoisinantes, un plan d’évacuation, des postes de secours et un programme de retour à la normale.

Le transport des produits chimiques à usage agricole devrait être étudié avec soin de façon à choisir l’itinéraire le plus sûr, c’est-à-dire celui qui réduit au minimum le risque d’exposition en cas d’incident. Il convient de mettre sur pied un plan d’urgence précis pour faire face aux incidents susceptibles de survenir lors du transport. Ce plan devrait comprendre un numéro d’appel d’urgence, du personnel de l’entreprise pour répondre aux appels et, dans certains cas, une équipe d’intervention d’urgence sur le site de l’accident.

La fermentation est employée pour fabriquer certains produits sanitaires pour animaux. Il ne s’agit généralement pas d’un procédé dangereux, puisqu’il implique une culture dans un milieu nutritif tel que l’huile de lard, le glucose ou l’amidon. On utilise parfois aussi de l’ammoniac anhydre pour régler le pH (acidité) ou en tant que nutriment, de sorte que le procédé n’est pas totalement dépourvu de risque. Des solvants peuvent être utilisés pour extraire les cellules actives, mais les quantités et les procédés sont tels que cette opération peut être réalisée en toute sécurité. Le recyclage de ces solvants fait souvent partie du procédé.

LES PESTICIDES*

* Adapté de la 3e édition de l'Encyclopaedia of Occupational Health and Safety. Le texte remanié contient des informations fournies par A. Baiinova, J.F. Copplestone, L.A. Dobrobolskij, F. Kaloyanova-Simeonova, Y.I. Kundiev et A.M. Shenker.

Le terme pesticide désigne, d’une manière générale, une substance chimique qui peut être mélangée à d’autres substances et qui est utilisée pour la destruction d’organismes réputés nocifs pour l’humain. En français, outre le terme «pesticide», couramment employé pour désigner les agents chimiques utilisés dans la lutte contre les parasites ou les ravageurs des cultures, on trouve aussi les appellations de «produits phytosanitaires», «produits antiparasitaires à usage agricole» et «produits phytopharmaceutiques». La directive européenne 91/414/CEE (CCE, 1991) recommande d’employer le terme «produit phytopharmaceutique» et la norme ISO 1750 (1981) parle de «produits phytosanitaires». Le présent article traite à proprement parler des pesticides, les produits chimiques à usage agricole étant étudiés dans l’article précédent.

D’une acception très large, le terme «pesticide» recouvre un certain nombre d’autres désignations telles que: insecticide, fongicide, herbicide, rodenticide, bactéricide, acaricide, nématicide et molluscicide qui précisent les organismes ou les nuisances que le produit chimique ou la catégorie de produits chimiques est destiné à éliminer. Comme ces classifications générales englobent différents types d’agents chimiques, il est recommandé en principe d’indiquer la catégorie particulière de pesticide.

Considérations générales

La toxicité aiguë est mesurée par la valeur DL50; il s’agit d’une estimation statistique du nombre de mg du produit chimique par kg de poids corporel nécessaire pour tuer 50% d’une population étendue d’animaux testés. La dose peut être administrée par différentes voies, généralement par voie orale ou percutanée, le rat étant généralement l’animal de test. Les DL50 prises en compte sont celles du mode d’administration, par voie orale ou percutanée, qui fournit la valeur la plus faible pour le produit chimique considéré. Il convient également de tenir compte des autres effets qui peuvent résulter soit d’une brève exposition (neurotoxicité ou pouvoir mutagène, par exemple) soit d’une exposition prolongée (pouvoir cancérogène, par exemple), mais les pesticides connus pour présenter de telles propriétés ne sont pas autorisés à l’emploi.

La classification des pesticides recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en fonction des risques et les directives pour la classification publiées par cette organisation (OMS, 1996) classent les produits industriels selon le risque aigu qu’ils présentent pour l’humain en fonction des catégories ci-après:

Les directives basées sur la classification de l’OMS énumèrent les pesticides selon leur toxicité et leur état physique; ceux-ci sont étudiés dans l’article suivant du présent chapitre.

Les poisons pénètrent dans le corps par la bouche (ingestion), les poumons (inhalation), le contact dermique (absorption percutanée) ou par des plaies de la peau (inoculation). Le risque d’inhalation dépend de l’état physique et de la solubilité du produit chimique considéré. La possibilité et le degré d’absorption percutanée varient en fonction du produit; certains exercent également une action directe sur la peau en provoquant des dermatoses. Les techniques d’application, quant à elles, impliquent l’emploi de pesticides sous de nombreuses formes: pulvérisation de substances solides (sous forme diluée ou concentrée) ou de poudres (fines ou granulées), ou encore sous forme de brouillards ou de gaz. Elles jouent un rôle primordial dans la probabilité de l’absorption.

Le produit chimique peut être mélangé à des substances solides (souvent à la nourriture utilisée comme appât), à de l’eau, du kérosène, des huiles ou des solvants organiques. Certains de ces diluants présentent eux-mêmes un certain degré de toxicité et peuvent influer sur le taux d’absorption du pesticide. De nombreuses formulations contiennent d’autres produits chimiques qui ne sont pas eux-mêmes des pesticides, mais qui renforcent l’efficacité de ceux qu’elles renferment. C’est le cas par exemple des agents tensioactifs ajoutés. Lorsque deux ou plusieurs pesticides sont mélangés, l’action de l’un peut être renforcée par la présence des autres. Les connaissances sur les effets combinés des mélanges restant encore souvent incomplètes, une bonne règle consiste à toujours considérer les mélanges comme plus toxiques que chacun de leurs composants.

Par leur nature et par leur finalité mêmes, les pesticides produisent des effets biologiques néfastes, en tout cas sur certaines espèces, y compris sur l’humain. L’analyse ci-après fournit une large vue d’ensemble des mécanismes d’action des pesticides et de certains de leurs effets toxiques. On trouvera des indications plus détaillées sur le pouvoir cancérogène, la surveillance biologique et les mesures de protection en rapport avec l’utilisation des pesticides dans d’autres chapitres de l’Encyclopédie.

Les pesticides organochlorés

Les pesticides organochlorés (POC), tels l’endrine, l’aldrine et la dieldrine, ont provoqué des intoxications par suite de contact cutané, d’ingestion ou d’inhalation. Leur taux d’absorption et leur toxicité diffèrent en fonction de leur structure chimique et des solvants, tensioactifs et émulsifiants utilisés dans leur formulation.

L’élimination des POC par l’organisme s’opère progressivement par les reins. Le métabolisme cellulaire implique divers mécanismes: oxydation, hydrolyse et autres. Les POC ont une forte tendance à traverser les membranes cellulaires et à s’accumuler dans les graisses de l’organisme. En raison de leur affinité pour les tissus graisseux (propriétés lipotropes), ils tendent à s’accumuler dans le système nerveux central, le foie, les reins et le myocarde dans lesquels ils risquent de perturber le fonctionnement d’importants systèmes enzymatiques et d’interrompre l’activité biochimique cellulaire.

Etant fortement lipophiles, les POC ont tendance à s’accumuler dans les tissus graisseux tout au long de l’exposition. Ils sont ensuite libérés lentement (parfois pendant plusieurs années) dans le sang qui les transporte vers d’autres organes dans lesquels ils risquent d’induire des effets génotoxiques, dont le cancer. C’est ainsi que la grande majorité des habitants des Etats-Unis présentent dans leurs tissus graisseux des taux détectables de pesticides organochlorés, dont des produits de décomposition du DDT; ces concentrations augmentent avec l’âge, ce qui traduit des bioaccumulations tout au long de l’existence.

Un certain nombre de POC utilisés dans le monde comme insecticides et herbicides se sont également révélés être ou ont été suspectés d’être cancérogènes pour l’humain. Ils sont décrits en détail dans les chapitres no 2, «Le cancer», et no 33, «La toxicologie», de la présente Encyclopédie.

Les intoxications aiguës

L’aldrine, l’endrine, la dieldrine et le toxaphène sont les composés les plus fréquemment mis en cause dans les intoxications aiguës. Dans les cas graves, les symptômes apparaissent au bout d’environ trente minutes. Dans le cas de POC présentant une toxicité moins importante, ce délai peut atteindre plusieurs heures, mais pas plus de douze.

L’intoxication se manifeste par des symptômes gastro-intestinaux: nausées, vomissements, diarrhée et douleurs d’estomac. Le principal syndrome est cérébral: céphalées, étourdissements, ataxie et paresthésie. Peu à peu, le sujet est atteint de tremblements, d’abord au niveau des paupières et des muscles faciaux, puis dans tout le corps; dans des cas graves, il peut même être pris de convulsions toniques-cloniques qui s’étendent progressivement aux différents groupes de muscles. Ces convulsions peuvent être accompagnées d’une hyperthermie et d’une perte de conscience et aboutir à une issue fatale. En plus des signes cérébraux, les intoxications aiguës risquent d’entraîner une paralysie bulbaire des centres respiratoires ou vasomoteurs, provoquant une déficience respiratoire aiguë ou apnée et un collapsus grave.

De nombreux patients présentent des signes d’hépatite et de néphropathie toxiques. Après la disparition de ces symptômes, il apparaît chez certains sujets des signes de polynévrite toxique, d’anémie et de diathèse hémorragique prolongées liées à une thrombocytopoïèse altérée. Le toxaphène peut provoquer une broncho-pneumonie allergique caractéristique.

Les intoxications aiguës aux POC peuvent durer jusqu’à 72 heures. Quand le fonctionnement d’un organe a été gravement affecté, la maladie risque de se prolonger plusieurs semaines. Les complications hépatiques et rénales peuvent être durables.

Les intoxications chroniques

Les intoxications induites par l’application des POC en agriculture ainsi que par leur fabrication sont le plus souvent chroniques, c’est-à-dire dues à une exposition à de faibles doses pendant une longue durée. Moins courantes, les intoxications aiguës (liées à une exposition à de fortes doses à un moment donné) résultent généralement de mauvaises pratiques ou d’accidents, tant en milieu domestique qu’industriel. L’intoxication chronique est caractérisée par des lésions des systèmes nerveux, digestif et cardio-vasculaire et de l’hématopoïèse. Tous les POC étant des stimulants du système nerveux central, ils sont susceptibles de provoquer des convulsions qui présentent souvent un caractère épileptique. On a enregistré des électroencéphalogrammes (EEG) anormaux, avec des rythmes alpha irréguliers et d’autres anomalies. Dans certains cas, on a observé des ondes pointues bitemporales de bas voltage, avec décalage de la localisation, et une activité thêta diffuse. Dans d’autres cas, on a enregistré des émissions paroxystiques composées d’ondes pointues lentes, d’ondes pointues complexes et de pics rythmiques de bas voltage.

Des cas de polynévrite, d’encéphalite et d’autres atteintes du système nerveux ont été décrits après une exposition professionnelle aux POC. On a également constaté chez des travailleurs un tremblement des membres et des altérations des électromyogrammes (EMG). Chez des travailleurs manipulant des POC tels que l’hexachlorure de benzène (HCB), le polychloropinène, l’hexachlorobutadiène et le dichloroéthane, on a observé des signes non spécifiques, diencéphaliques par exemple, apparaissant souvent conjointement avec d’autres signes d’intoxication chronique. Les signes d’intoxication les plus courants sont des maux de tête, des étourdissements, des engourdissements et des fourmillements ressentis dans les membres, des variations rapides de la tension et d’autres manifestations de troubles circulatoires. Des douleurs sous les côtes droites et dans la région du nombril, ou une dyskinésie de la vésicule biliaire sont plus rares. On rencontre aussi des changements du comportement, tels que des troubles sensoriels et de l’équilibre. Ces symptômes sont souvent réversibles après cessation de l’exposition.

Les POC attaquent le foie et les reins. On a observé une induction enzymatique microsomique ainsi qu’une ALF (fructose biphosphate aldolase) et une activité d’aldolase accrues. La synthèse des protéines et des lipides, la détoxification, l’excrétion et les fonctions hépatiques sont également atteintes. On a mis en évidence chez des travailleurs exposés au pentachlorophénol, par exemple, un abaissement de la clairance de la créatinine et une réabsorption du phosphore. Le pentachlorophénol ainsi que la famille des chlorophénols sont également considérés comme peut-être cancérogènes pour l’humain (groupe 2B selon la classification du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)). Le toxaphène appartient aussi au groupe 2B.

Des troubles cardio-vasculaires ont été observés chez des personnes exposées, se manifestant le plus souvent sous forme de dyspnée, de rythme cardiaque élevé, d’oppression et de douleurs dans la région cardiaque, d’un volume cardiaque accru et d’un bruit cardiaque caverneux.

On a également signalé des troubles vasculaires et capillaires après contact avec des POC. Des cas de thrombopénie, d’anémies, de pancytopénies, d’agranulocytoses et d’hémolyses ainsi que des troubles capillaires ont été rapportés. L’aplasie médullaire peut être complète. Des atteintes capillaires (purpura) risquent de se développer à la suite d’une exposition brève ou prolongée, mais intense, tandis que des éosinopénies, des neutropénies accompagnées de lymphocytose et des anémies hypochromatiques ont été observées chez des travailleurs soumis à des expositions prolongées.

Une irritation de la peau se produit à la suite d’un contact dermique avec certains POC, en particulier avec des terpènes chlorés. Souvent, les signes cliniques d’intoxication chronique sont de type allergique.

Les pesticides organophosphorés

Les pesticides organophosphorés sont chimiquement apparentés aux esters de l’acide phosphorique ou à certains de ses dérivés. Les phosphates organiques se caractérisent également par une propriété pharmacologique commune: l’aptitude à inhiber l’action des cholinestérases.

Le parathion compte parmi les plus dangereux des organophosphorés; il est décrit plus en détail ci-après. Outre ses effets pharmacologiques, son action est fatale à tous les insectes. Ses propriétés physiques et chimiques l’ont rendu utile comme insecticide et acaricide dans l’agriculture. La description de la toxicité du parathion s’applique à d’autres organophosphorés, bien que leurs effets soient moins rapides et moins étendus.

Tous les phosphates organiques ont une action toxique sur le système nerveux central en inhibant les cholinestérases. Cette inhibition produit une stimulation excessive, continue, des muscles et des structures glandulaires activés par l’acétylcholine jusqu’au point où la vie ne peut plus se maintenir. Le parathion est un inhibiteur indirect, car il doit être transformé dans l’environnement ou in vivo avant de pouvoir inhiber effectivement la cholinestérase.

De manière générale, les organophosphorés peuvent pénétrer dans le corps par n’importe quelle voie. L’ingestion d’une faible quantité de parathion, en mangeant ou en fumant par exemple, risque de déclencher une intoxication grave, voire fatale. Les organophosphates risquent d’être inhalés lors de la manipulation, même brève, de poudres ou de composés volatils. Le parathion est facilement absorbé par la peau ou les yeux. L’aptitude à pénétrer dans la peau en quantités mortelles, sans l’avertissement que pourrait fournir une irritation, rend la manipulation du parathion particulièrement délicate.

Les signes et les symptômes d’intoxication par les organophosphorés s’expliquent par l’inhibition des cholinestérases. Une intoxication récente ou légère risque de passer inaperçue en raison d’un certain nombre d’autres circonstances. Un coup de chaleur, une intoxication alimentaire, une encéphalite, l’asthme et des infections respiratoires donnent lieu en effet à certaines manifestations identiques, ce qui complique le diagnostic. Les symptômes peuvent n’apparaître que plusieurs heures après la dernière exposition, mais rarement au-delà de douze heures. Ils se manifestent le plus souvent dans l’ordre suivant: céphalées, fatigue, vertiges, nausées, transpiration, vision trouble, oppression thoracique, crampes abdominales, vomissements et diarrhée. A un stade d’intoxication plus avancé, ils sont suivis de difficultés respiratoires, de tremblements, de convulsions, de collapsus, de coma, d’œdème pulmonaire et d’insuffisance respiratoire. Plus l’intoxication progresse, plus les signes caractéristiques de l’inhibition de cholinestérase (à savoir myosis, respiration rapide de type asthmatique, asthénie intense, sueurs profuses, ptyalisme et œdème pulmonaire) deviennent évidents.

En cas d’intoxication très grave au parathion, avec perte de conscience temporaire, une anoxie risque de provoquer des lésions au cerveau. On a observé que des symptômes tels qu’une asthénie intense, des troubles oculaires, des anomalies de l’EEG, des affections gastro-intestinales, des rêves excessifs et une intolérance à l’exposition au parathion peuvent persister pendant des jours, voire des mois, après une intoxication aiguë. Une incapacité permanente ne semble pas établie.

Une exposition chronique au parathion peut être cumulative en ce sens que des expositions répétées, se succédant rapidement, risquent de réduire la cholinestérase plus rapidement qu’elle ne peut être régénérée, de sorte qu’une intoxication même très légère devient susceptible de précipiter une intoxication aiguë. Si la personne peut être soustraite à l’exposition, son rétablissement clinique est généralement rapide et complet en quelques jours. Quand on suspecte une intoxication au phosphate ester, il importe de pratiquer sur les hématocytes et le plasma un test de l’inhibition de cholinestérase. Dans les cas graves, l’activité de cholinestérase globulaire est souvent réduite et proche de zéro. La cholinestérase plasmatique diminue aussi considérablement et constitue donc un indicateur plus rapide et plus sensible de l’exposition. Le dosage chimique du parathion dans le sang ne présente pas d’intérêt, car le métabolisme de ce pesticide est trop rapide. Néanmoins, le p-nitrophénol, produit final du métabolisme du parathion, peut être décelé dans les urines. Si un contact est suspecté, un examen chimique destiné à identifier le pesticide peut être réalisé sur des vêtements contaminés ou d’autres objets.

Les carbamates et les thiocarbamates

L’activité biologique des carbamates fut découverte en 1923, lorsque fut décrite pour la première fois la structure de l’alcaloïde ésérine (ou physostigmine) contenu dans les fèves de Calabar. Des substances analogues furent synthétisées en 1929, ce qui permit de disposer peu après de dérivés de l’acide dithiocarbamique tels que le thirame et le zirame. L’étude des composés carbamiques débuta la même année. On connaît actuellement plus de 1 000 dérivés de l’acide carbamique, dont plus de 50 sont employés comme pesticides, herbicides, fongicides et nématicides. Les premiers dérivés de l’acide carbamique ayant une activité insecticide furent synthétisés en 1947. Certains thiocarbamates se sont avérés efficaces comme accélérateurs de vulcanisation; des dérivés de l’acide dithiocarbamique ont été mis au point pour le traitement de tumeurs malignes, de l’hypoxie, de neuropathies, de lésions dues aux rayonnements et d’autres maladies. Les esters arylés de l’acide alkylcarbamique et les esters alkylés de l’acide arylcarbamique sont également utilisés comme pesticides.

Certains carbamates peuvent entraîner une sensibilisation chez les individus exposés; quelques composés de cette famille ont provoqué divers effets fœtotoxiques, embryotoxiques et mutagènes.

Les effets chroniques

Les effets spécifiques produits par une intoxication aiguë ont été décrits pour chaque substance répertoriée. Une étude de ces effets, réalisée à partir d’une analyse des données publiées, a permis de dégager des caractéristiques similaires dans l’action chronique des différents carbamates. Certains auteurs estiment que le principal effet toxique des esters de l’acide carbamique réside dans l’atteinte du système endocrinien. L’une des particularités de l’intoxication au carbamate est une éventuelle réaction allergique des sujets exposés. Les effets toxiques des carbamates peuvent ne pas être immédiats, d’où un risque potentiel dû à l’absence de signes précurseurs. Les résultats obtenus lors d’expériences réalisées sur des animaux de laboratoire révèlent des effets embryotoxiques, tératogènes, mutagènes et cancérogènes de certains carbamates.

Le baygon (N-méthylcarbamate d’isopropoxyphényle) est obtenu par réaction d’un isocyanate d’alkyle avec des phénols; il est utilisé comme insecticide. C’est un poison systémique qui inhibe jusqu’à 60% l’activité des cholinestérases sériques après administration par voie orale de 0,75 à 1 mg/kg. Cette substance très toxique a peu d’effet sur la peau.

Le carbaryle est un poison systémique dont l’ingestion, l’inhalation ou l’absorption à travers la peau produit des effets aigus d’une gravité modérée. Il peut provoquer une irritation locale de la peau. Inhibiteur de la cholinestérase, il est beaucoup plus actif chez les insectes que chez les mammifères. Les examens médicaux de travailleurs exposés à des concentrations de 0,2 à 0,3 mg/m3 révèlent rarement une chute de l’activité des cholinestérases.

Le bétanal (3-(méthoxycarbonyl)aminophényl-N-(3-méthylphényl)carbamate; N-méthylcarbanilate) est un ester alkylé de l’acide arylcarbamique utilisé comme herbicide. Il est légèrement toxique pour le tractus gastro-intestinal et le tractus respiratoire. Sa toxicité dermique et son effet irritant local sont insignifiants.

L’isoplan est un membre très toxique du groupe, employé comme insecticide, dont l’action, comme celle du Sevin et d’autres, se caractérise par l’inhibition de l’activité d’acétylcholinestérase. Le pyrimor (méthylcarbamate de 5,6-diméthyl-2-diméthylamino-4-pyrimidinyle) est un dérivé d’esters alkylés de l’acide arylcarbamique. Il est très toxique pour le tractus gastro-intestinal, mais son absorption par voie générale et son effet irritant local ne sont pas très prononcés.

Les esters de l’acide thiocarbamique

Le ronite (thiocarbamate de sym -éthylcyclohexyléthyle; eurex), l’eptam (thiocarbamate de sym -éthyl-N,N-dipropyle) et le tillam (sym -propyl-N-éthyl-N-butylthiocarbamate) sont des esters synthétisés par réaction de thiocarbamates alkylés avec des amines et de mercaptides alcalins avec des chlorures de carbamoyle. Ce sont des herbicides sélectifs efficaces.

Les composés de ce groupe sont légèrement à modérément toxiques, leur toxicité étant réduite quand ils sont absorbés à travers la peau. Ils peuvent perturber les processus d’oxydation ainsi que les systèmes nerveux et endocrinien.

Les dithiocarbamates et les bisdithiocarbamates comprennent les produits ci-après, qui présentent de nombreux points communs quant à leur utilisation et leurs effets biologiques. Le zirame sert d’accélérateur de vulcanisation pour la fabrication des caoutchoucs synthétiques; en agriculture, il est employé comme fongicide et pour la fumigation des semences. Ce composé est très irritant pour le tissu conjonctif et les muqueuses des voies respiratoires supérieures. Il peut provoquer de très vives douleurs oculaires, une irritation dermique et des troubles de la fonction hépatique. Il a également des effets embryotoxiques et tératogènes. Le TTD , employé pour la fumigation des semences, provoque des irritations de la peau, des dermatoses et affecte le tissu conjonctif. Il augmente la sensibilité à l’alcool. Le nabame est un fongicide pour les plantes, qui sert aussi d’intermédiaire pour la fabrication d’autres pesticides. Irritant pour la peau et les muqueuses, il est narcotique à des concentrations élevées. En présence d’alcool, il peut provoquer de violents vomissements. Le ferbame est un fongicide d’une toxicité relativement faible, mais pouvant entraîner des troubles de la fonction rénale. Il produit un effet irritant sur le tissu conjonctif, les muqueuses du nez et des voies respiratoires supérieures, et sur la peau. Insecticide et fongicide, le zinèbe risque de provoquer une irritation des yeux, du nez et du larynx. Le manèbe est un fongicide qui peut provoquer une irritation des yeux, du nez et du larynx; il est également nocif en cas d’inhalation ou d’ingestion. Le vapame (méthyldithiocarbamate de sodium; carbation) est une poudre blanche cristalline, d’une odeur désagréable ressemblant à celle du sulfure de carbone. C’est un fumigant efficace du sol qui détruit les mauvaises herbes, les champignons et les insectes. Il a un effet irritant sur la peau et les muqueuses.

Les rodenticides

Les rodenticides sont des produits chimiques toxiques utilisés dans la lutte contre les rats, les souris et les autres espèces de rongeurs nuisibles. Pour être efficace, un rodenticide doit répondre à des critères très stricts, ce qui explique le faible nombre de composés actuellement employés avec de bons résultats.

Les formulations les plus efficaces et les plus largement répandues sont les appâts empoisonnés. Certains rodenticides sont utilisés comme poisons de «contact», c’est-à-dire sous forme de poudres, de mousses et de gels pour que la substance toxique adhère au pelage de l’animal et soit ingérée par l’animal quand il se nettoiera. Un petit nombre de ces composés est appliqué comme fumigant dans les terriers ou autres lieux infestés. Il est commode de classer les rodenticides en deux catégories selon leur mode d’action: poisons à action immédiate (dose unique) ou prolongée (doses multiples).

Les poisons à action immédiate, tels que le phosphure de zinc, le nobormide, le fluoracétamide et l’ α-chloralose , sont des composés très toxiques, caractérisés par une DL50 généralement inférieure à 100 mg/kg, capables d’entraîner la mort en l’espace de quelques heures après consommation d’une dose unique.

La plupart des rodenticides à action immédiate présentent l’inconvénient de provoquer des symptômes d’empoisonnement assez rapidement, d’être généralement plutôt non spécifiques et de ne pas avoir d’antidotes satisfaisants. Ils sont utilisés à des concentrations relativement élevées (0,1 à 10%) dans des appâts.

Les poisons à action prolongée , de type anticoagulants, par exemple comme le calciférol, sont des composés qui, du fait de leur mode d’action cumulatif, doivent être consommés plusieurs jours de suite pour provoquer la mort. Les anticoagulants présentent l’avantage de ne causer des symptômes d’empoisonnement que très tard, généralement bien après que l’animal a consommé la dose mortelle. Il existe un antidote efficace pour les personnes ayant été exposées accidentellement à des anticoagulants. Les poisons à action prolongée sont utilisés à des concentrations relativement faibles (0,002 à 0,1%).

L’application

Les rodenticides destinés à être utilisés dans des appâts sont disponibles sous une ou plusieurs des formes ci-après: produit de qualité technique, concentré («mélange-maître») ou appât prêt à l’emploi. Les poisons à action immédiate sont généralement employés sous forme de produits de qualité technique; ils sont mélangés à des supports d’appât peu avant l’utilisation. Du fait de leur emploi à faibles concentrations, les poisons à action prolongée sont normalement commercialisés sous forme de concentrés, la substance active étant incorporée à un support de farine fine ou de talc.

La préparation finale de l’appât consiste à ajouter le concentré, en respectant le dosage approprié, au support d’appât. Si ce support présente une consistance granuleuse grossière, il peut s’avérer nécessaire d’y adjoindre une huile végétale ou minérale dans une proportion définie pour s’assurer de l’adhérence du poison au support. Il est généralement obligatoire d’ajouter aux concentrés ou aux appâts prêts à l’emploi un colorant avertissant du danger.

Pour les traitements de dératisation et de lutte contre les souris, on dispose à intervalles fréquents des appâts empoisonnés dans toute la zone infestée. En cas d’utilisation de rodenticides à action immédiate, on obtient de meilleurs résultats par un appâtage préalable sans poison («préappât») pendant quelques jours avant de poser l’appât empoisonné. Dans les traitements par produit à action immédiate, on ne laisse l’appât empoisonné que pendant quelques jours. Les anticoagulants ne nécessitent en revanche aucun préappât, mais le poison doit rester en place pendant trois à six semaines pour obtenir une élimination totale des animaux nuisibles visés.

Les formulations des rodenticides de contact deviennent particulièrement utiles dans les cas où, pour une raison quelconque, il est difficile d’appâter ou d’amener les rongeurs à déroger à leur régime alimentaire habituel. On incorpore généralement le poison à une poudre fine, du talc par exemple, qui est ensuite saupoudrée sur les trajets habituels des rongeurs ou autour de points d’appât, ou insufflée dans les terriers, les cavités des murs, etc. Le composé peut être également formulé en gels ou en mousses que l’on introduit dans les terriers.

L’emploi de rodenticides de contact repose sur l’ingestion du poison par l’animal cible quand il va se nettoyer. La quantité de poudre (ou de mousse, etc.) adhérant au pelage risquant d’être faible, la concentration de substance active dans la formulation est généralement assez élevée, de sorte que l’emploi d’un rodenticide de ce type ne reste sans danger qu’en l’absence de toute contamination d’aliments, etc. Parmi les autres formulations spéciales de rodenticides, on trouve, d’une part, des solutions aqueuses de composés solubles susceptibles d’être utilisées avec succès dans un environnement sec, l’eau servant d’appât et, d’autre part, des blocs dans lesquels le poison et la base d’appât sont inclus dans de la cire de paraffine fondue (à bas point de fusion), coulée sous forme de blocs. Les appâts inclus dans la cire résistent bien aux climats humides et aux attaques d’insectes.

Les dangers liés aux rodenticides

Bien que le degré de toxicité des rodenticides soit différent pour l’espèce cible et l’espèce non-cible, tous ces poisons doivent être considérés comme potentiellement mortels pour l’humain. Les poisons à action immédiate peuvent être plus dangereux que ceux à action prolongée, car ils ont un effet rapide, non spécifique, et il n’existe généralement pas d’antidote. En revanche, du fait de leur action lente et cumulative, les anticoagulants laissent suffisamment de temps pour administrer un antidote fiable, tel que la vitamine K.

Comme indiqué précédemment, les concentrations en substances actives dans les formulations de contact d’un poison donné sont supérieures à celles utilisées dans des appâts, ce qui augmente considérablement le risque encouru par l’opérateur. Les fumigants présentent un danger particulier quand ils sont utilisés pour traiter des locaux infestés, des cales de bateaux, etc.; seuls des techniciens dûment formés devraient procéder à leur application. Bien que moins dangereux, le gazage des terriers requiert également une extrême prudence.

Les herbicides

Les graminées indésirables et les mauvaises herbes à larges feuilles font concurrence aux plantes cultivées sur le plan de la lumière, de l’espace, de l’eau et des nutriments. Elles abritent des bactéries, des champignons et des virus et créent des problèmes lors de la récolte au moyen d’engins mécaniques. L’envahissement par les mauvaises herbes peut causer de très importantes pertes de récoltes qui atteignent communément 20 à 40%. Dans les cultures intensives, les moyens traditionnels de lutte contre les mauvaises herbes, telles que le désherbage manuel et le sarclage, étant inefficaces, les herbicides chimiques ont remplacé avec succès les méthodes mécaniques.

Les herbicides sont appliqués non seulement en agriculture — dans les cultures céréalières, les prairies, les champs, les pâturages, les vergers et les serres — et dans la foresterie, mais aussi sur les sites industriels, les voies de chemin de fer et les lignes électriques pour éliminer la végétation. Ils sont utilisés pour détruire les herbes dans les canaux, les caniveaux et les pièces d’eau naturelles ou artificielles.

Les herbicides sont pulvérisés ou saupoudrés sur les mauvaises herbes ou sur les sols infestés. Ils restent sur les feuilles (herbicides de contact) ou pénètrent dans la plante et perturbent ainsi sa physiologie (herbicides systémiques). Ils sont classés en produits non sélectifs (désherbants totaux utilisés pour détruire toute la végétation) et sélectifs (destinés à empêcher la croissance des adventices ou à les détruire sans endommager les cultures). Les produits de ces deux catégories peuvent être des herbicides de contact ou systémiques.

La sélectivité est réelle si l’herbicide, appliqué à la bonne dose et au bon moment, n’est actif que vis-à-vis de certaines espèces de mauvaises herbes. Les composés chlorophénoxy sont par exemple des herbicides vraiment sélectifs qui affectent les plantes à larges feuilles, mais pas les graminées. La sélectivité peut être également obtenue par le mode d’application, c’est-à-dire en employant l’herbicide de manière qu’il n’entre en contact qu’avec les mauvaises herbes. Le paraquat est utilisé, par exemple, dans les vergers où il est facile d’éviter le feuillage. On distingue trois types de sélectivité:

  1. la sélectivité physiologique, qui repose sur l’aptitude de la plante à dégrader l’herbicide en composants non phytotoxiques;
  2. la sélectivité physique, qui exploite le port particulier des plantes cultivées (port dressé des céréales, par exemple) ou une conformation spécifique de surface (revêtement cireux ou cuticule résistante, par exemple) protégeant la plante contre la pénétration de l’herbicide;
  3. la sélectivité de position, dans laquelle l’herbicide restant fixé dans les couches supérieures du sol, adsorbé sur les particules colloïdales de la terre, n’atteint pas la zone radiculaire de la plante cultivée ou, du moins, pas en quantités nocives. La sélectivité de position dépend du sol, des précipitations et de la température ainsi que de l’hydrosolubilité de l’herbicide dans le sol et de son adsorption par celui-ci.

Quelques herbicides courants

On trouvera ci-après une brève description des effets aigus et chroniques associés à certains herbicides couramment utilisés.

L’atrazine cause un amaigrissement, une anémie, une perturbation du métabolisme des protéines et du glucose chez le rat. Elle provoque une dermatose de contact professionnelle due à la sensibilisation de la peau. On la considère comme peut-être cancérogène pour l’humain (CIRC, groupe 2B).

Le barbane provoque, en cas de contacts répétés avec une émulsion aqueuse à 5%, de graves irritations dermiques chez les lapins. Il occasionne une sensibilisation de la peau aussi bien chez les animaux de laboratoire que chez les travailleurs agricoles, provoque une anémie, une méthémoglobinémie et perturbe le métabolisme des lipides et des protéines. Chez des animaux de laboratoire, on constate une ataxie, des tremblements, des crampes, une bradycardie et des anomalies de l’ECG.

Le chlorprophame peut produire une légère irritation et une faible pénétration dermiques. Chez le rat, l’exposition au chlorprophame provoque une anémie, une méthémoglobinémie et une réticulocytose. L’application chronique entraîne un carcinome de la peau chez le rat.

Le cycloate provoque une polyneuropathie et des lésions hépatiques chez les animaux de laboratoire. Aucun symptôme clinique n’a été décrit après une exposition professionnelle de travailleurs pendant trois jours consécutifs.

Le 2,4-D présente une toxicité dermique modérée et des risques d’irritation de la peau chez les personnes exposées. Il est fortement irritant pour les yeux. Chez les travailleurs soumis à une exposition intense, il provoque des céphalées, des étourdissements, des nausées, des vomissements, une hyperthermie, une hypotension, une leucocytose ainsi que des lésions cardiaques et hépatiques. L’exposition professionnelle continue, sans protection, peut causer des nausées, des altérations de la fonction hépatique, une dermatose de contact toxique, une irritation des voies respiratoires et des yeux, ainsi que des troubles neurologiques. Certains des dérivés du 2,4-D sont embryotoxiques et tératogènes chez les animaux de laboratoire, mais seulement à haute dose.

Le 2,4-D et le 2,4,5-T, herbicides apparentés à base de phénoxy, ont été classés par le CIRC dans le groupe 2B (peut-être cancérogène pour l’humain). Chez des travailleurs agricoles suédois, des cancers lymphatiques, en particulier le lymphome non hodgkinien (LNH), ont été associés à une exposition à un produit distribué dans le commerce, constitué d’un mélange de 2,4-D et de 2,4,5-T et similaire à l’Agent Orange, l’herbicide utilisé par les militaires américains au Viet Nam de 1965 à 1971. La cancérogénicité éventuelle est souvent imputée à une contamination du 2,4,5-T par de la 2,3,7,8-tétrachloro-dibenzo-p -dioxine. Toutefois, un groupe de recherche de l’Institut national du cancer (National Cancer Institute), aux Etats-Unis, a fait état d’un coefficient de risque de 2,6 pour le LNH chez l’adulte parmi les habitants du Kansas exposés à du 2,4-D seul, dont on estime qu’il n’est pas contaminé par la dioxine.

Le dalapon-Na peut induire chez les travailleurs exposés un état dépressif, une démarche mal assurée, une perte de poids, des troubles rénaux et hépatiques, un dysfonctionnement thyroïdien et pituitaire ainsi qu’une dermatose de contact. Le diallate présente une toxicité dermique et provoque une irritation de la peau, des yeux et des muqueuses. Le diquat est un agent irritant pour la peau, les yeux et les voies respiratoires supérieures. Il peut provoquer un retard dans la cicatrisation des coupures et blessures, des troubles gastro-intestinaux et respiratoires, une cataracte bilatérale et des troubles des fonctions hépatique et rénale.

Le dinosèbe est dangereux en raison de sa toxicité par contact dermique. Il peut provoquer une irritation modérée de la peau et une irritation prononcée des yeux. La dose fatale pour l’humain est d’environ 1 à 3 g. Après une brève exposition à une forte dose, le dinosèbe provoque des troubles du système nerveux central, des vomissements, des rougeurs (érythème) de la peau, des sueurs profuses et de la fièvre. L’exposition prolongée sans protection entraîne une perte de poids, une dermatose de contact (toxique ou allergique) et des troubles gastro-intestinaux, hépatiques et rénaux. Le dinosèbe n’est pas utilisé dans de nombreux pays en raison de la gravité de ses effets indésirables.

Le fluométuron est un sensibilisant modéré de la peau chez le cobaye et chez l’humain. On a constaté qu’il provoquait une perte de poids et de l’anémie ainsi que des troubles hépatiques, spléniques et thyroïdiens. L’action biologique du diuron est similaire.

Le linuron provoque une légère irritation de la peau et des yeux et présente une faible toxicité cumulative (valeur seuil après une seule inhalation: 29 mg/m3). Il entraîne des modifications du système nerveux central, du foie, des poumons et des reins chez les animaux de laboratoire ainsi qu’un dysfonctionnement thyroïdien.

Le MCPA est très irritant pour la peau et les muqueuses; il présente une faible toxicité cumulative. A forte dose, il est embryotoxique et tératogène chez le lapin et le rat. Une intoxication aiguë chez l’humain (à une dose estimée à 300 mg/kg) provoque des vomissements, de la diarrhée, une cyanose, des brûlures des muqueuses, des spasmes cloniques et des lésions du myocarde et du foie. Il induit une grave dermatose de contact toxique chez les travailleurs. L’exposition prolongée sans protection entraîne des étourdissements, des nausées, des vomissements, des douleurs d’estomac, une hypotonie, une hépatomégalie, un dysfonctionnement du myocarde et une dermatose de contact.

Le molinate peut atteindre une concentration toxique chez le rat après une seule inhalation de 200 mg/m3. Il provoque des troubles hépatiques, rénaux et thyroïdiens; il est gonadotoxique et tératogène chez le rat. Chez l’humain, c’est un sensibilisant modéré de la peau.

Le monuron peut provoquer à haute dose des troubles hépatiques, rénaux et du myocarde. Il cause une irritation et une sensibilisation de la peau. Le monolinuron , le chloroxuron, le chlorotoluron et la dodine présentent des effets similaires.

Le nitrofène est un puissant irritant de la peau et des yeux. L’exposition professionnelle prolongée, sans protection, entraîne des perturbations du système nerveux central, de l’anémie, une hyperthermie, une perte de poids, de la fatigue et une dermatose de contact. Il est considéré par le CIRC comme peut-être cancérogène pour l’humain (groupe 2B).

Le paraquat présente une toxicité dermique et des effets irritants sur la peau et les muqueuses. Il provoque des lésions unguéales et des saignements de nez en cas d’utilisation professionnelle sans protection. Il existe un risque d’intoxication accidentelle par ingestion si le produit est laissé à la portée des enfants ou transvasé de son conteneur initial dans des bouteilles contenant habituellement des boissons. Les signes précurseurs d’une telle intoxication sont des effets gastro-intestinaux caustiques, une néphrite tubulaire et un dysfonctionnement hépatique. La mort est provoquée par un collapsus circulatoire et des lésions pulmonaires progressives (œdème et hémorragie pulmonaires, fibrose intra-alvéolaire et interstitielle accompagnée d’alvéolite et du syndrome des membranes hyalines), dont les signes cliniques sont la dyspnée, l’hypoxémie, des râles et la mise en évidence radiologique d’infiltration et d’athélectase. L’insuffisance rénale est suivie de lésions pulmonaires et accompagnée, dans certains cas, de troubles hépatiques ou du myocarde. Les intoxications provoquées par des formulations liquides concentrées entraînent une mortalité plus élevée (87,8%), tandis que la mort liée à l’ingestion de formes granulaires est moins fréquente (18,5%). La dose fatale est de 6 g d’ion paraquat (équivalent à 30 ml de gramoxone ou à 4 paquets de weedol ); on ne connaît pas de personnes ayant survécu à des doses plus fortes, quelles qu’aient été la vigueur et la durée du traitement. La plupart des survivants avaient ingéré moins de 1 g d’ion paraquat.

Le cyanate de potassium est connu pour sa forte toxicité par inhalation et par voie percutanée chez les animaux de laboratoire et chez l’humain du fait de la conversion métabolique en cyanure, traitée ailleurs dans l’Encyclopédie.

La prométryne présente une toxicité dermique modérée et provoque une irritation de la peau et des yeux. Elle réduit la coagulation et entraîne des anomalies enzymatiques chez l’animal; elle s’est révélée être embryotoxique chez le rat. Les travailleurs exposés peuvent se plaindre de nausées et de maux de gorge. La propazine et la desmétryne présentent des effets analogues.

La toxicité du propachlore double quand la température ambiante est élevée. L’exposition provoque une irritation de la peau et des muqueuses ainsi qu’une légère allergie dermique. La concentration toxique après une inhalation unique est de 18 mg/m3 chez le rat; on suppose une toxicité cumulative modérée. Le propachlore provoque des polyneuropathies, des troubles hépatiques, rénaux et du myocarde, des anémies ainsi que des lésions testiculaires chez le rat. Lors d’une pulvérisation aérienne, on a relevé dans la cabine des concentrations d’environ 0,2 à 0,6 mg/m3. Le propanil présente des propriétés toxiques similaires.

Le prophame se caractérise par une toxicité cumulative modérée. Il provoque des troubles hémodynamiques ainsi que des modifications hépatiques, pulmonaires et rénales chez les animaux de laboratoire.

La simazine provoque une légère irritation de la peau et des muqueuses. C’est un sensibilisant modéré de la peau chez le cobaye. Elle produit aussi des perturbations du système nerveux central, du foie et des reins et présente un effet mutagène chez les animaux de laboratoire. Les travailleurs peuvent se plaindre de fatigue, d’étourdissements, de nausées et d’hallucinations olfactives après application sans équipement de protection individuelle.

Le 2,4,5-T provoque une irritation prononcée et des effets embryotoxiques, tératogènes et cancérogènes chez l’animal; on dispose également de données concernant son action gonadotoxique chez la femme. Etant donné que la dioxine, extrêmement toxique, peut être un contaminant des trichlorophénoxyacides, l’emploi du 2,4,5-T est interdit dans de nombreux pays. On a signalé que les travailleurs agricoles, forestiers et industriels exposés à des mélanges de 2,4-D et de 2,4,5-T présentaient un risque accru de contracter un sarcome des tissus mous et un lymphome non hodgkinien.

La trifluraline provoque une légère irritation de la peau et des muqueuses. On a constaté une incidence accrue de carcinomes du foie chez les souris femelles hybrides, probablement par suite d’une contamination par des composés N-nitroso. La trifluraline provoque des anémies et des modifications du foie, du myocarde et des reins chez les animaux de laboratoire. Des travailleurs soumis à une exposition importante ont présenté des dermatoses de contact et des photodermatoses.

Les fongicides

Certains champignons, tels que les rouilles, les mildious, les moisissures, les ustilaginales, les pourritures furasiennes et les parasites cryptogamiques des semis sont susceptibles d’infecter les plantes, les animaux et les êtres humains et de provoquer des maladies. D’autres peuvent attaquer et détruire des matériaux non vivants tels que le bois et les produits fibreux. Pour prévenir ces maladies, on utilise des fongicides appliqués par pulvérisation, saupoudrage, traitement des semences et des semis, stérilisation du sol et fumigation des hangars et des serres.

Les champignons iatrogènes chez les plantes peuvent être répartis en quatre classes qui se distinguent par les caractères microscopiques du mycélium, les spores et les organes sur lesquels se sont développées les spores:

  1. les phycomycètes: organismes vivant dans le sol, provoquant la hernie du colza, la gale verruqueuse de la pomme de terre, etc.;
  2. les ascomycètes: oïdium formant des périthèces et champignons provoquant la tavelure du pommier, l’anthracnose du cassis et les taches noires du rosier;
  3. les basidiomycètes, dont le charbon du blé et de l’orge, et plusieurs espèces de rouilles;
  4. les fungi imperfecti, englobant les genres Aspergillus, Fusarium, Penicillium, etc., dont les conséquences économiques peuvent devenir très importantes, car ils causent des pertes considérables au cours de la croissance des plantes, pendant et après la récolte (des espèces de Fusarium infestent par exemple l’orge, l’avoine et le blé, tandis que les Penicillium provoquent la pourriture des fruits à pépins).

Les fongicides sont utilisés depuis des siècles. Les premiers furent des composés du cuivre et du soufre; dès 1885, des vignobles étaient traités à la bouillie bordelaise. Dans de nombreux pays, on emploie un grand nombre de composés chimiques très variés ayant une action fongicide.

Les fongicides peuvent être classés en deux grands groupes selon leur mode d’action: d’une part, les fongicides préventifs, comme les composés du soufre et du cuivre, appliqués avant l’apparition des spores et, d’autre part, les fongicides curatifs, tels les composés du mercure et les dérivés nitrés des composés phénoliques, appliqués une fois que la plante a été infestée. Les fongicides agissent à la surface des feuilles et des graines, ou bien ils pénètrent dans la plante pour exercer leur action toxique directement sur les champignons (fongicides systémiques). Ils peuvent aussi, comme les antibiotiques et les rodananilides, perturber les processus physiologiques et biochimiques de la plante, créant ainsi une immunisation chimique artificielle.

Les fongicides appliqués en traitement en présemis luttent essentiellement contre les spores situées en surface. Pourtant, dans certains cas, il est indispensable qu’ils persistent pendant une période suffisamment longue sur l’enveloppe des semences pour être efficaces contre le mycélium dormant contenu dans la graine. Quand le fongicide est appliqué en présemis, il est qualifié de désinfectant des semences ou de traitement des semences, bien que ce dernier terme puisse désigner aussi un traitement qui n’est pas destiné à lutter contre les champignons des semences ou les organismes indésirables du sol. Pour protéger le bois, le papier, le cuir et d’autres matières, on emploie des fongicides par imprégnation ou teinture. On se sert également de médicaments spéciaux à action fongicide pour lutter contre les maladies provoquées par des champignons chez l’humain et les animaux.

Les utilisations spécifiques à l’agriculture comprennent les applications ci-après:

Les risques liés aux fongicides

Les fongicides comprennent une grande variété de composés chimiques dont la toxicité varie considérablement d’une substance à l’autre. Les composés très toxiques sont utilisés comme fumigants pour les aliments et les entrepôts, pour le traitement des semences et la désinfection du sol. On a rapporté des cas d’intoxications liées à des composés organiques du mercure, à l’hexachlorobenzène et au pentachlorobenzène, ainsi qu’à des dithiocarbamates faiblement toxiques. Ces substances chimiques et plusieurs autres sont décrites plus en détail ailleurs dans cet article et ce chapitre ainsi que dans l’Encyclopédie . Certains sont brièvement examinés ci-après.

Le chinométhionate présente une toxicité hautement cumulative et inhibe les groupes thiol ainsi que certaines enzymes qui les contiennent; il abaisse l’activité phagocytaire et exerce une action antispermatogène. Il est irritant pour la peau et l’appareil respiratoire. Il peut provoquer des lésions au niveau du système nerveux central, du foie et du tractus gastro-intestinal. Le glutathion et la cystéine fournissent une protection vis-à-vis des effets aigus du chinométhionate.

Le chloranil est irritant pour la peau et les voies respiratoires supérieures; il peut aussi entraîner une dépression du système nerveux central et des modifications dystrophiques au niveau du foie et des reins. La surveillance biologique des personnes exposées a révélé un taux accru de phénols dans les urines, tant sous forme libre que liée.

Le dazomet est également employé comme nématicide et produit antimoisissures. Ce composé et ses produits de décomposition sont des agents sensibilisants et faiblement irritants pour les yeux, le nez, la bouche et la peau. L’intoxication est caractérisée par des symptômes variés, dont l’anxiété, la tachycardie et une respiration accélérée, du ptyalisme, des crampes cloniques, une altération de la coordination motrice, parfois de l’hyperglycémie et une inhibition de la cholinestérase. Les principaux aspects pathomorphologiques sont une hépatomégalie et des modifications dégénératives des reins et autres organes internes.

Le dichlofluanide inhibe les groupes thiol. Chez les animaux de laboratoire, il provoque des modifications histologiques du foie, des tubules rénaux proximaux et du cortex surrénal, avec une diminution du tissu lymphatique de la rate. C’est un agent modérément irritant de la peau et des muqueuses.

Le dichlone présente les mêmes caractères irritants et hématodépresseurs que les quinones; c’est en outre un produit cancérogène pour les animaux de laboratoire.

Le dinobuton, tout comme le dinitro-o-crésol (DNOC), perturbe le métabolisme cellulaire par inhibition de la phosphorylation oxydative, entraînant une perte en composés riches en énergie tels que l’adénosine triphosphatase (ATP). Il risque de provoquer une grave dystrophie du foie et une nécrose des tubules rénaux contournés. Les manifestations cliniques de l’intoxication sont une hyperthermie, une méthémoglobinémie et une hémolyse, des troubles nerveux et une irritation de la peau et des muqueuses.

Le dinocap peut augmenter le taux sanguin de phosphatase alcaline; c’est un agent modérément irritant de la peau et des muqueuses. Il produit des modifications dystrophiques du foie et des reins et une hypertrophie du myocarde. Dans les intoxications aiguës, on a observé des troubles de la régulation thermique, des crampes cloniques et des difficultés respiratoires.

L’hexachlorure de benzène (HCB) est stocké dans les tissus graisseux. Il perturbe le métabolisme de la porphyrine, augmentant l’excrétion urinaire des coproporphyrines et des uroporphyrines; il augmente également le taux sanguin des transaminases et des déshydrogénases. Il peut produire des lésions hépatiques (hépatomégalie et cirrhose), une photosensibilisation de la peau, une porphyrie similaire à la porphyrie cutanée tardive, de l’arthrite et de l’hirsutisme (maladie simiesque). C’est une substance irritante pour la peau. L’intoxication chronique nécessite un traitement de longue durée, essentiellement symptomatique; elle n’est pas toujours réversible après cessation de l’exposition. Le produit est classé par le CIRC parmi les produits peut-être cancérogènes pour l’humain (groupe 2B).

Le milnèbe risque de provoquer des troubles gastro-intestinaux, de la faiblesse, une hypothermie et de la leucopénie.

Le nirit présente des propriétés hémotoxiques et provoque une anémie et une leucocytose accompagnée d’une granulation toxique des leucocytes, qui s’ajoutent à des modifications dégénératives du foie, de la rate et des reins.

Les quinones provoquent en général des troubles sanguins (méthémoglobinémie, anémie), affectent le foie et perturbent le métabolisme des vitamines, en particulier celui de l’acide ascorbique; ils sont irritants pour les voies respiratoires et les yeux. Le chloranil et le dichlone sont des dérivés des quinones couramment utilisés comme fongicides.

Le thiabendazole peut causer une involution du thymus, une déplétion colloïdale de la thyroïde et une augmentation du volume du foie et des reins. Il est également employé comme anthelmintique chez les bovins.

Les mesures de sécurité et d’hygiène

L’étiquetage et le stockage

Les obligations d’étiquetage des pesticides stipulées par les législations nationales et internationales devraient être strictement ap-pliquées aux produits chimiques à usage agricole, qu’ils soient importés ou fabriqués dans le pays. L’étiquette devrait fournir les informations essentielles ci-après: nom commun approuvé et nom commercial du produit chimique; nom du fabricant, du conditionneur ou du fournisseur; mode d’emploi; précautions à observer pendant l’utilisation, y compris une description détaillée de l’équipement de protection indispensable; symptômes d’intoxication; premiers secours en cas d’intoxication supposée.

Plus le degré de toxicité et de risque lié au produit chimique est élevé, plus le texte de l’étiquetage devrait être clair et précis. Une bonne pratique consiste à permettre de distinguer clairement les différentes classes de toxicité par la couleur de fond de l’étiquette et, dans le cas de préparations très ou extrêmement dangereuses, d’ajouter le symbole de danger approprié. Il arrive fréquemment qu’une quantité importante de pesticide correctement étiqueté soit reconditionnée sur place dans des récipients plus petits. Il convient dans ce cas d’apposer sur chacun d’eux une étiquette similaire, le reconditionnement dans des récipients ayant contenu des aliments ou susceptibles d’être facilement confondus avec des récipients alimentaires étant strictement interdit. Le transport de petits emballages est soumis aux mêmes règles que celui d’emballages de plus grand volume (se reporter au chapitre no 61, «L’utilisation, la manipulation et le stockage des produits chimiques»).

Les pesticides modérément ou très dangereux devraient être stockés de façon que seules des personnes autorisées puissent y avoir accès. Il est particulièrement important de protéger les enfants de tout contact avec des concentrés ou résidus de pesticides. Il y a lieu de prendre les précautions nécessaires pour éliminer avec soin les déversements accidentels qui se produisent souvent dans les lieux de stockage et de reconditionnement. Les locaux de stockage devraient être de construction solide et équipés de serrures de sûreté. Le sol ne devrait pas être encombré et les pesticides devraient être clairement identifiés. Si le reconditionnement est effectué dans le local de stockage, celui-ci devrait être équipé d’une ventilation et d’un éclairage appropriés; son sol devrait être étanche et en bon état. Il faudra prévoir des installations de lavage et une interdiction de manger, boire ou fumer.

Quelques composés comme les sels de cyanure (qui réagissent avec les acides pour produire du cyanure d’hydrogène gazeux) et le dichlorvos (qui se vaporise au contact de l’air) réagissent avec d’autres produits chimiques et avec l’air; il convient d’en tenir compte lors de la conception des installations de stockage. Le dichlorvos appartient au groupe 2B des produits peut-être cancérogènes pour l’humain selon la classification du CIRC.

La préparation des mélanges et l’application des pesticides

La préparation des mélanges et l’application sont susceptibles de constituer les phases les plus dangereuses de l’utilisation des pesticides, car le travailleur est exposé au concentré. Dans toutes les situations présentant un risque particulier, il convient de confier la responsabilité du mélange uniquement à des personnes habilitées parfaitement au courant des dangers et disposant de moyens appropriés pour faire face à une contamination accidentelle. Même si la formulation prête à l’emploi présente une toxicité telle qu’elle peut être utilisée avec un équipement de protection individuelle minimal, la personne chargée du mélange peut, elle, avoir besoin d’un équipement plus sophistiqué.

Les pesticides modérément ou très dangereux impliquent presque toujours le port d’un équipement approprié. Le choix des éléments de cet équipement dépendra des risques liés au pesticide et de la forme physique sous laquelle il est manipulé. Il convient de prendre des dispositions adéquates pour le nettoyage, l’entretien et le remplacement éventuel de cet équipement.

Quand les conditions climatiques empêchent l’utilisation de certains types d’équipement de protection, trois autres principes restent applicables: l’éloignement de la source de contamination, la réduction de la durée d’exposition et le changement de méthode de travail. Le recours à l’éloignement de la source implique, d’une part, une modification de l’équipement utilisé pour l’application, de façon que la personne soit aussi éloignée que possible du pesticide proprement dit, et, d’autre part, une prise en compte des différentes voies d’absorption probables.

La réduction de la durée d’exposition consiste à limiter la durée des périodes de travail. Cette méthode n’est pertinente que si le pesticide est facilement excrété ou si son effet est cumulatif. Certaines substances s’accumulent en effet dans le corps quand la vitesse d’excrétion est inférieure à la vitesse d’absorption. Avec d’autres, il peut se produire un effet cumulatif si la personne est exposée à des doses faibles mais répétées qui, absorbées individuellement, pourraient ne pas provoquer de symptômes.

La protection par changement de la méthode de travail oblige à reconsidérer toute l’opération. Les pesticides diffèrent des autres produits industriels en ce qu’ils peuvent être appliqués par épandage terrestre ou aérien. Le changement des méthodes d’épandage terrestre repose dans une grande mesure sur le choix du matériel et sur la nature physique du pesticide à appliquer.

Les pesticides appliqués par épandage aérien se présentent sous forme de liquides, de poudres ou de granules. Les liquides peuvent être pulvérisés à très faible altitude, souvent sous forme de fines gouttelettes de formulations concentrées. On parle, dans ce cas, d’applications à volume très réduit. Le problème de la dissémination est surtout lié aux liquides et aux poudres. L’épandage aérien est certes un moyen économique de traiter de vastes étendues, mais il entraîne des risques particuliers pour les pilotes et les travailleurs au sol. Les pilotes risquent en effet d’être contaminés, en cas de fuites des trémies, par des pesticides pénétrant dans le cockpit, par le biais des vêtements et des bottes, ainsi que par la traversée, lors du vol de retour, du nuage du produit venant d’être largué ou de la dérive de la traînée de produit. Pour certains pesticides, même de faibles taux d’absorption ou leur effet local, tel que celui produit sur les yeux par un composé organophosphoré, par exemple, risquent d’affecter un pilote au point qu’il ne puisse plus conserver le degré de vigilance indispensable pour un vol à basse altitude. Les pilotes ne devraient pas être autorisés à effectuer des épandages de pesticides si, outre les qualifications spéciales requises pour des opérations agricoles effectuées par voie aérienne, ils n’ont pas reçu une formation spécifique sur les différentes précautions à prendre.

Au sol, le personnel effectuant le chargement et la signalisation n’est pas indemne de tout risque. Les mêmes précautions s’appliquent aux chargeurs et à ceux qui manipulent des pesticides en vrac. Le personnel de signalisation, qui désigne à l’aide de fanions le couloir à traiter, risque d’être gravement contaminé si le pilote choisit mal l’instant du largage. Il est possible, à l’aide de ballons ou de fanions, de baliser à l’avance le couloir à traiter; en aucun cas des travailleurs ne devraient être utilisés comme sentinelles pour le marquage au sol du terrain à survoler.

Autres restrictions

Les risques liés aux pesticides persistent après l’application des produits; pour les composés les plus toxiques, il a été démontré qu’il était dangereux pour les travailleurs de pénétrer trop tôt dans un champ qui vient d’être traité. Il est donc important que le personnel et le public en général soient informés des zones où un pesticide toxique a été appliqué et du moment à partir duquel il sera possible de pénétrer dans ces zones et d’y travailler. En cas de traitement de cultures vivrières, afin d’éviter la présence des résidus excessifs sur les aliments, il est également important de ne pas procéder à la récolte avant l’expiration du délai nécessaire à la dégradation du pesticide.

Elimination des pesticides et des conteneurs. Il convient de faire preuve d’une grande prudence pour éliminer avec soin les déversements accidentels de pesticides à toute étape de leur stockage ou de leur manipulation. Les formulations liquides risquent de se réduire à une phase solide par évaporation. Le balayage des matières solides à l’état sec est toujours dangereux; en usine, il convient de les éliminer à l’aide d’un aspirateur ou par dissolution dans l’eau ou un autre solvant. Dans les champs, ils peuvent être amenés par lavage vers une fosse d’assainissement appropriée. Les terres végétales contaminées seront enlevées et enfouies si des animaux domestiques ou du gibier se trouvent dans cette zone. Il convient d’utiliser des fosses d’assainissement pour l’évacuation des eaux provenant du lavage des vêtements, des mains et du matériel d’épandage. D’une profondeur d’au moins 30 cm, ces fosses devraient être situées suffisamment loin des puits et des cours d’eau.

Les conteneurs vides devraient être collectés avec soin ou éliminés en toute sécurité. Il convient de compacter les films de matière plastique ainsi que les conteneurs en papier ou en carton avant de les enfouir bien au-dessous de la couche arable ou de les brûler, de préférence dans un incinérateur. Les fûts métalliques de certains pesticides peuvent être décontaminés conformément aux instructions du fabricant du produit. Ces fûts devraient porter clairement la mention «Ne pas utiliser pour des aliments ou de l’eau potable ou pour un usage domestique». Les autres conteneurs métalliques devraient être percés puis compactés ou enfouis.

L’hygiène et les premiers secours

Partout où l’on a affaire à un pesticide modérément ou très dangereux, susceptible d’être facilement absorbé par la peau, il convient de prendre des précautions particulières. Lorsque les travailleurs risquent d’être contaminés accidentellement par de grandes quantités de concentré, à l’usine ou lors du mélange par exemple, il est nécessaire de mettre à leur disposition des douches en plus des installations de lavage usuelles. Il peut également s’avérer nécessaire de prendre des dispositions spéciales pour le nettoyage des vêtements et des combinaisons de travail. Il ne faut en aucun cas laisser les travailleurs les emporter chez eux pour les laver.

Etant donné que, selon la substance chimique utilisée, les pesticides sont souvent appliqués hors de l’usine, il convient de veiller avec un soin particulier à fournir des installations de lavage sur le lieu de travail, même s’il s’agit de champs éloignés. Les travailleurs ne devraient jamais se baigner dans des canaux ou des cours d’eau dont l’eau est susceptible d’être ensuite employée à d’autres fins; les eaux de lavage seront éliminées avec soin. En cas d’emploi ou de manipulation d’un pesticide modérément ou très toxique, il doit être rigoureusement interdit de manger, de boire ou de fumer avant de s’être soigneusement lavé.

Quand il existe un antidote utilisable facilement contre un pesticide déterminé (l’atropine pour les intoxications aux composés organophosphorés, par exemple), il devrait être aisément accessible aux travailleurs; ceux-ci devraient avoir reçu une formation appropriée à cet égard. En cas d’utilisation d’un pesticide à grande échelle, il incombe aux personnes responsables de sa distribution de fournir toutes informations utiles au personnel médical se trouvant dans la zone concernée. La nature du produit chimique utilisé devrait être clairement définie de façon que les services médicaux puissent se préparer en conséquence, connaissent les antidotes spécifiques et leurs modalités d’emploi et soient en mesure d’identifier les cas d’intoxication. Il convient également de pouvoir disposer d’équipements appropriés permettant l’établissement d’un diagnostic correct, même s’il s’agit du matériel le plus simple, comme les papiers réactifs pour mesurer les taux de cholinestérase. Il est essentiel que les travailleurs fortement exposés à des concentrés, comme c’est le cas dans la fabrication et le conditionnement des pesticides, soient soumis régulièrement à une surveillance médicale rigoureuse qui devrait comporter des analyses de laboratoire, une surveillance de routine et la tenue de dossiers.

La formation

S’il est vrai que tous les travailleurs utilisant des formulations de pesticide modérément ou très toxiques doivent être parfaitement entraînés à l’emploi de ces produits, une telle formation devient particulièrement importante dès lors qu’il s’agit d’un pesticide extrêmement toxique. Les programmes de formation devraient impérativement porter sur la toxicité des composés utilisés et leurs voies d’absorption, la manipulation des concentrés et des formulations, les méthodes de mise en œuvre, le nettoyage du matériel, les précautions à prendre, l’équipement de protection individuelle et son entretien, les moyens d’éviter la contamination des autres cultures, des aliments et des ressources en eau, les signes précurseurs d’intoxication et les premiers secours à apporter. La formation devrait viser le pesticide en cours d’utilisation; dans le cas de composés extrêmement dangereux, il est prudent d’habiliter les opérateurs après leur avoir fait subir un examen permettant d’établir qu’ils ont bien compris les dangers et les procédures à suivre.

Les mesures de santé publique

Quand on utilise des pesticides, il faut tout mettre en œuvre pour éviter la contamination des ressources en eau, qu’elles soient officiellement reconnues comme telles ou non. Cela vaut non seulement pour les applications susceptibles d’entraîner une contamination immédiate, mais aussi pour les risques de contamination à distance qui peuvent être liés au ruissellement des eaux de pluie dans des zones récemment traitées. Alors que la dilution des pesticides dans les cours d’eau naturels peut atteindre un degré tel que l’eau polluée n’est pas dangereuse en elle-même, il convient de ne pas négliger les effets de cette pollution sur les poissons, sur les plantes aquatiques récoltées pour l’alimentation ou sur les cultures pratiquées dans les cours d’eau ainsi que sur toute la faune et la flore. Même si de tels risques peuvent se traduire par des conséquences économiques plutôt que purement sanitaires, ils n’en sont pas moins importants.

LES DIRECTIVES DE L’ ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS) POUR LA CLASSIFICATION DES PESTICIDES EN FONCTION DES RISQUES*

* D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS, 1996).

Les différents produits ont été classés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en une série de tableaux selon leur degré de toxicité par voies orale et dermique et selon leur état physique. Les produits manufacturés classés en catégories IA (extrêmement dangereux), IB (très dangereux), II (modérément dangereux) et III (peu dangereux) figurent respectivement aux tableaux 62.1, 62.2, 62.3 et 62.4. Les produits manufacturés considérés comme ne présentant vraisemblablement pas de risque dans des conditions normales d’utilisation sont répertoriés au tableau 62.5. La classification fournie aux tableaux 62.1 à 62.5 concerne uniquement les substances manufacturées et ne constitue donc que le point de départ pour la classification finale d’une formulation donnée; la classification finale de tout produit dépend en effet de sa formulation. La classification ne porte pas sur les mélanges de pesticides; beaucoup de ces mélanges sont commercialisés avec diverses concentrations de substances actives. Pour toute information concernant la classe de risque des formulations et mélanges, voir OMS, 1996. Les produits manufacturés considérés comme obsolètes ou ayant cessé d’être utilisés comme pesticides (voir tableau 62.6) ne figurent pas dans cette classification. Le tableau 62.7 présente les fumigants gazeux ou volatils qui ne sont pas répertoriés dans la publication WHO Recommended Classification of Pesticides by Hazard and Guidelines to Classification 1996-1997.

Tableau 62.1 Liste des produits manufacturés classés en catégorie IA:
«Extrêmement dangereux»

Appellation

Statut

Usage principal

Catégorie de produit

Etat physique

Voie de pénétration

DL50 (mg/kg)

Observations

Acétate de phénylmercure

ISO

FST

 

S

O

24

Classification ajustée; très toxique chez les mammifères; de très faibles doses ont produit des lésions rénales; tératogène chez le rat

Acroléine

C

H

 

L

O

29

EHC 127; HSG 67

Alachlore

ISO

H

 

S

O

930

Classification ajustée; cancérogène chez le rat et la souris; DS 84

Aldicarbe

ISO

I-S

C

S

O

0,93

DS 53; EHC 121; HSG 64

Brodifacoum

ISO

R

 

S

O

0,3

DS 57; EHC 175; HSG 93

Bromadialone

ISO

R

 

S

O

1,12

DS 88; EHC 175; HSG 94

Brométhaline

ISO

R

 

S

O

2

 

Captafol

ISO

F

 

S

O

5 000

Classification ajustée; cancérogène chez le rat et la souris; HSG 49

Chlorfenvinphos

ISO

I

OP

L

O

10

 

Chlorméphos

ISO

I

OP

L

O

7

 

Chlorophacinone

ISO

R

 

S

O

3,1

DS 62; EHC 175

Chlorthiophos

ISO

I

OP

L

O

9,1

 

Chlorure mercurique

ISO

F-S

 

S

O

1

 

Coumaphos

ISO

AC, MT

OP

L

O

7,1

 

CVP

N(J)

         

Voir chlorfenvinphos

Cyanure de calcium

C

FM

 

S

O

39

Classification ajustée; le cyanure de calcium se trouve en classe IA, car il réagit avec l’humidité en produisant du cyanure d’hydrogène gazeux; le gaz n’est pas répertorié dans la classification de l’OMS (voir tableau 62.7)

Cycloheximide

ISO

F

 

S

O

2

 

DBCP

N(J)

         

Voir dibromochloropropane

Déméphion-O et -S

ISO

I

OP

L

O

15

 

Déméton-O et -S

ISO

I

OP

L

O

2,5

DS 60

Dibromochloropropane

C

F-S

 

L

O

170

Classification ajustée; avéré comme cause de stérilité chez l’humain; mutagène et cancérogène chez l’animal

Difénacoum

ISO

R

 

S

O

1,8

EHC 175; HSG 95

Diféthialone

ISO

R

 

S

O

0,56

EHC 175

Difolatane

N(J)

         

Voir captafol

Diméfox

ISO

I

OP

L

O

1

Volatil

Diphacinone

ISO

R

 

S

O

2,3

EHC 175

Disulfoton

ISO

I

OP

L

O

2,6

DS 68

EPN

N(A,J)

I

OP

S

O

14

Décrit comme provoquant une neurotoxicité retardée chez la poule

Ethoprop (nom commun adopté aux E.-U.)

N(A)

         

Voir éthoprophos

Ethoprophos

ISO

I-S

OP

L

D

26

DS 70

Ethylthiométone

N(J)

         

Voir disulfoton

Fensulfothion

ISO

I

OP

L

O

3,5

DS 44

Flocoumafène

N(B)

R

 

S

O

0,25

EHC 175

Fluoroacétate de sodium

C

R

 

S

O

0,2

DS 16

Fonofos

ISO

I-S

OP

L

O

c8

 

Hexachlorobenzène

ISO

FST

 

S

D

10 000

Classification ajustée; a provoqué une grave flambée de porphyrie chez l’humain; DS 26

Leptophos

ISO

I

OP

S

O

50

Classification ajustée; décrit comme provoquant une neurotoxicité retardée; DS 38

M74

N(J)

         

Voir disulfoton

MBCP

N(J)

         

Voir leptophos

Méphospholan

ISO

I

OP

L

O

9

 

Mercaptophos

N(U)

         

Lorsqu’il est mélangé avec de la mercaptophostéolovie,
voir déméton-O et -S

Métaphos

N(U)

         

Voir méthylparathion

Méthylparathion

ISO

I

OP

L

O

14

DS 7; EHC 145; HSG 75

Mévinphos

ISO

I

OP

L

D

4

DS 14

Nitrofène

ISO

H

 

S

O

c3 000

Classification ajustée; cancérogène chez le rat et la souris; tératogène chez plusieurs espèces testées; DS 84

Oxyde arsénieux

C

R

 

S

O

180

Classification ajustée; dose létale minimale chez l’humain de 2 mg/kg; les preuves d’action cancérogène chez l’humain sont suffisantes; EHC 18; HSG 70

Parathion

ISO

I

OP

L

O

13

DS 6; HSG 74

Phénamiphos

ISO

N

OP

L

O

15

DS 92

Phorate

ISO

I

OP

L

O

2

DS 75

Phosphamidon

ISO

I

OP

L

O

7

DS 74

Phospholan

ISO

I

OP

L

O

9

 

Prothoate

ISO

AC,I

OP

L

O

8

 

Red squill

           

Voir scilliroside

Schradane

ISO

I

OP

L

O

9

 

Scilliroside

C

R

 

S

O

c0,5

Provoque des vomissements
chez les mammifères

Sulfotep

ISO

I

OP

L

O

5

 

TEPP (Pyrophosphate de tétraéthyle)

ISO

AC

OP

L

O

1,1

 

Terbufos

ISO

I-S

OP

L

O

c2

 

Thiofos

N(U)

         

Voir parathion

Thionazine

ISO

N

OP

L

O

11

 

Timet

N(U)

         

Voir phorate

Source: OMS, 1996.

Tableau 62.2 Liste des produits manufacturés classés en catégorie IB:
«Très dangereux»

Appellation

Statut

Usage principal

Catégorie de produit

Etat physique

Voie de pénétration

DL50 (mg/kg)

Observations

Alcool allylique

C

H

 

L

O

64

Fortement irritant pour la peau et les yeux

Aldoxycarbe

ISO

I,N

C

S

O

27

 

Aldrine

ISO

I

OC

S

D

98

DS 41; EHC 91; HSG 21

Aminocarbe

ISO

I

C

S

O

50

 

Antu

ISO

R

 

S

O

8

Provoque des vomissements chez le chien. Certaines impuretés sont cancérogènes

Arséniate de calcium

C

I

 

S

O

20

 

Arséniate de plomb

C

L

 

S

O

c10

 

Arsénite de sodium

C

R

 

S

O

10

 

Azinphos-éthyle

ISO

I

OP

S

O

12

DS 72

Azinphos-méthyle

ISO

I

OP

S

O

16

DS 59

Benfuracarbe

N(B)

I

C

L

O

138

 

Blasticidine-S

N(J)

F

 

S

O

16

 

Bromophos-éthyle

ISO

I

OP

L

O

71

 

Butocarboxime

ISO

I

C

L

O

158

 

Butoxycarboxime

ISO

I

C

L

D

288

 

Cadusafos

ISO

N,I

OP

L

O

37

 

Carbofurane

ISO

I

C

S

O

8

DS 56

Carbophénothion

ISO

I

OP

L

O

32

 

3-chloro-1,2-propanediol

C

R

 

L

O

112

Agent stérilisant chez le rat mâle en dose non létale

Coumachlore

ISO

R

 

S

D

33

 

Coumatétralyl

ISO

R

 

S

O

16

 

Crotoxyphos

ISO

I

OP

L

O

74

 

Cyanure de sodium

C

R

 

S

O

6

 

zêta-Cyperméthrine

ISO

I

PY

L

O

c86

 

DDVF

N(U)

         

Voir dichlorvos

DDVP

N(J)

         

Voir dichlorvos

Delnav

N(U)

         

Voir dioxathion

Déméton-S-méthyle

ISO

I

OP

L

O

40

DS 61

Déméton-S-méthylsulfone

ISO

I

OP

S

O

37

 

Dichlorvos

ISO

I

OP

L

O

56

Volatil, DS 2; EHC 79; HSG 18

Dicrotophos

ISO

I

OP

L

O

22

 

Dieldrine

ISO

I

OC

S

O

37

DS 17; EHC 91

Dimétilane

N(A,B)

I

C

S

O

47

 

Dinosèbe

ISO

H

CNP

L

O

58

 

Dinosèbe acétate

ISO

H

CNP

L

O

60

 

Dinoterbe

ISO

H

CNP

S

O

25

 

Dioxathion

ISO

I

OP

L

O

23

 

DMTP

N(J)

         

Voir méthidathion

DNBP

N(J)

         

Voir dinosèbe

DNBPA

N(J)

         

Voir dinosèbe acétate

DNOC (4,6-dinitro-o-crésol)

ISO

I-S,H

CNP

S

O

25

 

EDDP

N(J)

         

Voir édifenphos

Edifenphos

ISO

F

OP

L

O

150

 

Endrine

ISO

I

OC

S

O

7

DS 1; EHC 130; HSG 60

ESP

N(J)

I

OP

L

O

105

 

Famphure

N(A)

I

OP

S

O

48

 

Flucythrinate

ISO

I

PY

L

O

c67

Irritant pour la peau et les yeux

Fluoroacétamide

C

R

 

S

O

13

 

Formétanate

ISO

AC

C

S

O

21

 

Fosméthilane

ISO

I

OP

S

O

49

Irritant pour la peau et les yeux

Furathiocarbe

N(B)

I-S

C

L

O

42

 

Hepténophos

ISO

I

OP

L

O

96

 

Isazofos

ISO

I-S

OP

L

O

60

 

Isofenphos

ISO

I

OP

huile

O

28

 

Isothioate

ISO

I

OP

L

O

150

 

Isoxathione

ISO

I

OP

L

O

112

 

Mécarbame

ISO

I

C

huile

O

36

 

Méthamidophos

ISO

I

OP

L

O

30

HSG 79

Méthidathion

ISO

I

OP

L

O

25

 

Méthomyl

ISO

I

C

S

O

17

DS 55, EHC 178; HSG 97

Méthylmercapto-phosoxyde

N(U)

         

Voir oxydéméton-méthyle

Méthylmercapto-phostéolovie

N(U)

         

Voir déméton-S-méthyle

Métriltriazotione

N(U)

         

Voir azinphos-méthyle

Monocrotophos

ISO

I

OP

S

O

14

HSG 80

MPP

N(J)

         

Voir fenthion (tableau 62.3)

Nicotine

ISO

   

L

D

50

 

Nitrate de phénylmercure

C

FST

OM

S

   

DL50 orale inconnue, la DL50 i.v. chez le rat est de 27 mg/kg

Ométhoate

ISO

I

OP

L

O

50

 

Oxamyl

ISO

I

C

S

O

6

DS 54

Oxyde de bis-(tributylétain)

C

F,M

 

L

O

194

Irritant pour la peau; DS 65; EHC 15

Oxyde mercurique

ISO

O

 

S

O

18

 

Oxydéméton-méthyle

ISO

I

OP

L

O

65

 

Oxydéprofos

N(B)

         

Voir ESP

Pentachlorophénol

ISO

I,F,H

CNP

S

D

80

Irritant pour la peau; EHC 71; HSG 19

Phosphure de zinc

C

R

 

S

O

45

DS 24; EHC 73

Propaphos

N(J)

I

OP

L

O

70

 

Propétamphos

ISO

I

OP

L

O

106

 

Pyrimiphos-éthyle

ISO

I

OP

L

O

140

 

Strychnine

C

R

 

S

O

16

 

Sulfate de thallium

C

R

 

S

O

11

DS 10

TBTO (Oxyde de tributylétain)

           

Voir oxyde de bis-(tributylétain)

Téfluthrine

N(B)

I-S

PY

S

O

c22

 

Thiofanox

ISO

I-S

C

S

O

8

 

Thiométon

ISO

I

OP

huile

O

120

DS 67

Thioxamyl

           

Voir oxamyl

Triamiphos

ISO

F

 

S

O

20

 

Triazophos

ISO

I

OP

L

O

82

 

Triazotione

N(U)

         

Voir azinphos-éthyle

Vamidothion

ISO

I

OP

L

O

103

 

Vert de Paris

C

L

 

S

O

22

Complexe cuivre-arsenic

Warfarine

ISO

R

 

S

O

10

DS 35; EHC 175; HSG 96

Source: OMS, 1996.

Tableau 62.3 Liste des produits manufacturés classés en catégorie II:
«Modérément dangereux»

Appellation

Statut

Usage principal

Catégorie de produit

Etat physique

Voie de pénétration

DL50 (mg/kg)

Observations

Acide trichloroacétique

             

Alanycarbe

ISO

I

C

S

O

330

 

Allidochlore

ISO

H

 

L

O

700

Irritant pour la peau et les yeux

Anilofos

ISO

H

 

S

O

472

 

Azaconazole

N(B)

F

 

S

O

308

 

Azocyclotin

ISO

AC

OT

S

O

80

 

Bendiocarbe

ISO

I

C

S

O

55

DS 52

Bensulide

ISO

H

 

L

O

270

 

Benzofos

N(U)

         

Voir phosalone

BHC

ISO

         

Voir HCH

gamma-BHC

           

Voir gamma-HCH

Bifenthrine

N(B)

I

PY

S

O

c55

 

Bilanafos

ISO

H

 

S

O

268

 

Binapacryl

ISO

AC

 

S

O

421

 

Bioalléthrine

C

I

PY

L

O

c700

La bioalléthrine, l’esbiothrine, l’esbiol et l’esdépalléthrine sont membres de la série alléthrine; leur toxicité varie considérablement à l’intérieur de cette série en fonction des concentrations d’isomères

Bisthiosemi

N(J)

R

 

S

O

c150

Provoque des vomissements
chez les non-rongeurs

BPMC

           

Voir fénobucarbe

Bromoxynil

ISO

H

 

S

O

190

 

Bronopole

N(B)

B

 

S

O

254

 

Bufencarbe

ISO

I

C

S

O

87

 

Butamifos

ISO

H

 

L

O

630

 

Buténachlore

ISO

H

 

L

O

1 630

 

Butylamine

ISO

F

 

L

O

380

Irritant pour la peau

Camphéchlore

ISO

I

OC

S

O

80

DS 20; EHC 45

Carbamate de tolylméthyle

           

Voir métholcarb

Carbaryle

ISO

I

C

S

O

c300

DS 3; EHC 153; HSG 78

Carbation

N(U)

         

Voir métam-sodium

Carbosulfane

ISO

I

 

L

O

250

 

Cartap

ISO

I

 

S

O

325

 

Chloralose

C

R

 

S

O

400

 

Chlordane

ISO

I

OC

L

O

460

DS 36; EHC 34; HSG 13

Chlorodiméforme

ISO

AC

OC

S

O

340

 

Chlorophénamidine

N(J)

         

Voir chlorodiméforme

Chlorophonium

ISO

PGR

 

S

O

178

Irritant pour la peau et les yeux

Chloropyriphos

ISO

I

OP

S

O

135

DS 18

Chlorure mercureux

C

F

 

S

O

210

 

Clomazone

ISO

H

 

L

O

1 369

 

Cyanazine

ISO

H

T

S

O

288

 

Cyanofenphos

ISO

I

OP

S

O

89

Décrit comme provoquant une neurotoxicité retardée chez la poule; n’est plus fabriqué

Cyanophos

ISO

I

OP

L

O

610

 

CYAP

N(J)

         

Voir cyanophos

Cyfluthrine

ISO

I

PY

S

O

c250

 

bêta-Cyfluthrine

ISO

I

PY

S

O

450

 

Cyhalothrine

ISO

Ix

PY

huile

O

c144

EHC 99

lambda-Cyhalothrine

N(B)

I

PY

S

O

c56

EHC 142; HSG 38

CYP

N(J)

         

Voir cyanofenphos

Cyperméthrine

ISO

I

PY

S

O

c250

DS 58; EHC 82; HSG 22

alpha-Cyperméthrine

ISO

I

PY

S

O

c79

EHC 142

bêta-Cyperméthrine

ISO

I

PY

S

O

166

 

Cyphénothrine [(1R)-isomères]

ISO

I

PY

L

O

318

 

Cyprofuram

ISO

F

 

S

O

174

 

2,4-D

ISO

H

PA

S

O

375

DS 37; EHC 29; EHC 84

DAPA

N(J)

         

Voir phénaminosulf

DDT

ISO

I

OC

S

O

113

DS 21; EHC 9; EHC 83

Deltaméthrine

ISO

I

PY

S

O

c135

DS 50; EHC 97; HSG 30

Dialifor

N(A,J)

         

Voir dialiphos

Dialiphos

ISO

I

OP

S

D

145

 

Diallate

ISO

H

TC

L

O

395

 

Diazinon

ISO

I

OP

L

O

300

DS 45

Dibrome

N (Danemark)

         

Voir naled

Dichlofenthion

ISO

I-S

OP

L

O

270

 

Difenzoquat

ISO

H

 

S

O

470

 

Diméthoate

ISO

I

OP

S

O

c150

DS 42; EHC 90; HSG 20

Dinobuton

ISO

AC,F

 

S

O

140

 

Dioxabenzofos

N(B)

I

OP

S

O

125

 

Dioxacarbe

ISO

I

C

S

O

90

 

Diquat

ISO

H

P

S

O

231

Irritant pour la peau et les yeux, abîme les ongles; DS 40; EHC 39; HSG 52

Drazoxolon

(ISO)

FST

 

S

O

126

 

ECP

N(J)

         

Voir dichlofenthion

Endosulfane

ISO

I

OC

S

O

80

DS 15; EHC 40; HSG 17

Endothal-sodium

(ISO)

H

 

S

O

51

 

EPBP

N(J)

I-S

OP

huile

O

275

 

EPTC

ISO

H

TC

L

O

1 652

 

Esbiol

           

Voir bioalléthrine

Esbiothrine

           

Voir bioalléthrine

Esdépalléthrine

           

Voir bioalléthrine

Esfenvalérate

ISO

I

PY

S

O

87

 

Ethion

ISO

I

OP

L

O

208

 

Ethiophencarbe

ISO

I

C

L

O

411

 

Etrimfos

ISO

I

OP

L

O

1 800

 

Fenazaquine

ISO

AC

 

S

O

134

 

Fenchlorphos

ISO

I

OP

L

O

1 740

DS 69

Fénitrothion

ISO

I

OP

L

O

503

DS 30; EHC 133; HSG 65

Fénobucarbe

N(B)

I

C

S

O

620

 

Fenpropathrine

ISO

I

PY

S

O

c66

 

Fenthion

ISO

I,L

OP

L

D

586

DS 23

Fentine-acétate

(ISO)

F

OT

S

O

125

DS 22

Fentine-hydroxyde

(ISO)

F

OT

S

O

108

DS 22

Fenvalérate

ISO

I

PY

L

O

c450

EHC 95; DS 90; HSG 34

Fipronile

N(B)

I

Pyrazole

S

O

92

 

Fluorure de sodium

ISO

I

 

S

O

180

 

Fluvalinate

N(B)

I

 

huile

O

282

Irritant pour la peau

Fluxofénime

ISO

H

 

huile

O

670

 

Formothion

ISO

I

OP

L

O

365

 

Fosfamide

N(U)

         

Voir diméthoate

Furconazole-cis

ISO

F

 

S

O

450

 

Gammexane

           

Voir gamma-HCH

Guazatine

N(B)

FST

 

S

O

230

La DL50 se rapporte au triacétate

Haloxyfop

N(A,B)

H

 

S

O

393

 

HCH

ISO

I

OC

S

O

100

La DL50 varie selon le mélange d’isomères. La valeur présentée a été retenue et le produit manufacturé a été classé en catégorie II en raison des propriétés cumulatives de l’isomère bêta

gamma-HCH

ISO

I

OC

S

O

88

DS 12; EHC 124; HSG 54

Heptachlore

ISO

I

OC

S

O

100

DS 19; EHC 38; HSG 14

Hexafluorosilicate de sodium

ISO

L-S

 

S

O

125

 

Imazalil

ISO

F

 

S

0

320

 

Imidaclopride

N(B)

I

Nitro-guanidine

S

O

450

 

Iminoctadine

ISO

F

 

S

O

300

Irritant pour les yeux

Ioxynil

ISO

H

 

S

O

110

 

Ioxynil-octanoate

ISO

H

 

S

O

390

 

Isoprocarbe

ISO

I

C

S

O

403

 

Isothiocyanate de méthyle

ISO

F-S

 

S

O

72

Irritant pour la peau et les yeux

Lindane

ISO

         

Voir gamma-HCH

MEP

N(J)

         

Voir fénitrothion

Mercaptodiméthure

           

Voir méthiocarbe

Métaldéhyde

ISO

M

 

S

O

227

 

Métam-sodium

(ISO)

F-S

 

S

O

285

 

Méthacrifos

ISO

I

OP

L

O

678

 

Méthasulfocarbe

ISO

F

 

S

O

112

 

Méthiocarbe

ISO

I

C

S

O

100

 

Métholcarb

ISO

I

C

S

O

268

 

MICP

N(J)

         

Voir isoprocarbe

Molinate

ISO

H

TC

L

O

720

 

MPMC

           

Voir xylylcarbe

Nabame

ISO

F

TC

S

O

395

Goitrigène chez le rat

NAC

N(J)

         

Voir carbaryle

Naled

ISO

I

OP

L

O

430

DS 39

Nobormide

ISO

R

 

S

O

52

 

Oxyde cuivreux

C

F

 

S

O

470

 

2,4-PA

N(J)

         

Voir 2,4-D

PAP

N(J)

         

Voir phenthoate

Paraquat

ISO

H

P

S

O

150

A de graves effets retardés en cas d’absorption; présente un risque relativement faible en utilisation réelle normale, mais devient dangereux en cas d’absorption accidentelle par voie orale; DS 4; EHC 39; HSG 51

Pébulate

ISO

H

TC

L

O

1 120

 

Perméthrine

ISO

I

PY

L

O

c500

DS 51; EHC 94; HSG 33

PHC

N(J)

         

Voir propoxur

Phénaminosulf

ISO

F-S

 

S

O

60

 

Phenthoate

ISO

I

OP

L

O

c400

DS 48

Phosalone

ISO

I

OP

L

O

120

 

Phosmet

ISO

I,AC

OP

S

O

230

 

Phoxime

ISO

I

OP

L

D

1 975

DS 31

Phtalofos

N(U)

         

Voir phosmet

Pindone

ISO

R

 

S

O

50

 

Pipérophos

ISO

H

 

huile

O

324

 

Pirimicarbe

ISO

AP

C

S

O

147

 

Polychlorocamphène

N(U)

         

Voir camphéchlore

Pralléthrine

ISO

I

PY

huile

O

460

 

Profénofos

ISO

I

OP

L

O

358

 

Promacyle

N(Australie)

Ix

C

L

O

1 220

 

Promécarbe

ISO

I

C

S

O

74

 

Propiconazole

ISO

F

 

L

O

1 520

 

Propoxur

ISO

I

C

S

O

95

DS 25

Prosulfocarbe

ISO

H

 

L

O

1 820

 

Prothiophos

ISO

I

OP

L

O

925

 

Pyraclofos

N(B)

I

OP

L

O

237

 

Pyrazophos

ISO

F

 

S

O

435

 

Pyréthrines

C

I

 

L

O

500-1 000

Mélange de substances présentes dans Pyrethrum, Cineraefolium et autres fleurs; DS 11

Pyroquilone

ISO

F

 

S

O

320

 

Quinalphos

ISO

I

OP

S

O

62

 

Quizalofop-p-téfuryle

ISO

H

 

L

O

1 012

 

Réglone

N(U)

         

Voir diquat

Ronnel

N(A)

         

Voir fenchlorphos

Roténone

C

I

 

S

O

132-1 500

Composés provenant de racines de Derris et de Lonchocarpus spp.; HSG 73

Salithione

           

Voir dioxabenzofos

SAP

N(J)

         

Voir bensulide

Sec-butylamine

           

Voir butylamine

Sevin

N(U)

         

Voir carbaryle

Sulfallate

ISO

H

 

huile

0

850

Irritant pour la peau et les yeux

Sulfate de cuivre

C

F

 

S

O

300

 

Sulprofos

ISO

I

OP

huile

O

130

 

2,4,5-T

ISO

H

 

S

O

500

Peut contenir un contaminant TCDD qui influe sur la toxicité: il ne doit pas dépasser 0,01 mg/kg de produit manufacturé; DS 13

TCA (trichloroacétate de sodium, en France)

ISO

         

Les données présentées se rapportent à l’acide trichloroacétique sodique. Dans de nombreux pays, le terme TCA désigne l’acide libre (maintenant accepté par l’ISO); c’est une matière solide présentant une DL50 orale de 400 mg/kg qui, quand elle est utilisée comme pesticide, est classée en catégorie II. Elle est très corrosive pour la peau

Terbuméton

ISO

H

T

S

O

483

 

Tétraconazole

ISO

F

 

huile

O

1 031

 

Thiazafluron

ISO

H

 

S

O

278

 

Thiazfluron

N(B)

         

Voir thiazafluron

Thicyofène

ISO

F

 

S

O

368

 

Thiobencarbe

ISO

H

TC

L

O

1 300

 

Thiocyclame

ISO

I

 

S

O

310

 

Thiodane

N(U)

         

Voir endosulfan

Thiodicarbe

ISO

I

 

S

O

66

 

Toxaphène

N(A)

         

Voir camphéchlore

Tralométhrine

N(B)

I

PY

S

O

c85

 

Tricyclazole

ISO

F

 

S

O

305

 

Tridémorphe

ISO

F

 

huile

O

650

 

Vernolate

ISO

H

TC

L

O

1 780

 

Xylylcarbe

N(B)

I

C

S

O

380

 

Source: OMS, 1996.

Tableau 62.4 Liste des produits manufacturés classés en catégorie III:
«Peu dangereux»

Appellation

Statut

Usage principal

Catégorie de produit

Etat physique

Voie de pénétration

DL50 (mg/kg)

Observations

Acéphate

ISO

I

OP

S

O

945

 

Acétochlore

ISO

H

 

L

O

2 950

 

Acide cacodylique

           

Voir acide diméthylarsinique

Acide chloroacétique

C

H

 

S

O

650

Irritant pour la peau et les yeux; les données se rapportent au sel sodique

Acide déshydroacétique

C

F

 

S

O

1 000

 

Acide diméthylarsinique

C

H

 

S

O

1 350

 

Acide méthylarsonique

ISO

H

 

S

O

1 800

 

Acide 2-napthyloxy-acétique

ISO

PGR

 

S

O

600

 

Acifluorfène

ISO

H

 

S

O

1 370

Très irritant pour les yeux

Alléthrine

ISO

I

PY

huile

O

c685

EHC 87; HSG 24

Amétryne

ISO

H

T

S

O

1 110

 

Amitraze

ISO

AC

 

S

O

800

 

Azaméthiphos

ISO

I

OP

S

O

1 010

 

Azidithione

N(F)

         

Voir ménazon

Barbane

ISO

H

 

S

O

1 300

 

Bensultap

ISO

I

 

S

O

1 100

 

Bentazone

ISO

H

 

S

O

1 100

 

Benzoylprop-éthyle

(ISO)

H

 

S

O

1 555

 

Benzthiazuron

ISO

H

 

S

O

1 280

 

Bromophénoxime

ISO

H

 

S

O

1 217

 

Bromophos

ISO

I

OP

S

O

c1 600

DS 76

Buthidazole

ISO

H

 

S

O

1 480

 

Carbofos

N(U)

         

Voir malathion

Chlorate de sodium

ISO

H

 

S

O

1 200

 

Chlorfénac

ISO

H

OC

S

O

575

 

Chlorfénéthol

ISO

AC

OC

S

O

930

 

Chlorfensone

ISO

AC

OC

S

O

c2 000

Irritant pour la peau

Chlorinate

N(U)

         

Voir barbane

Chlorméquat (chlorure)

ISO

PGR

 

S

O

670

 

Chlorobenzilate

ISO

AC

OC

S

O

700

 

Chlortiamide

ISO

H

 

S

O

757

 

Chlorure de chlorocholine

C

         

Voir chlorméquat

Cismétrine

ISO

         

La resméthrine est un mélange d’isomères, l’isomère trans (70-80%) étant également connu sous le nom de bioresméthrine et l’isomère cis (20-30%) sous celui de cisméthrine. La bioresméthrine (voir tableau 62.5) seule présente une toxicité inférieure (DL50 orale 9 000 mg/kg) (DS 34)

Citrex

N(U)

         

Voir dodine

Clofop

ISO

H

 

L

O

1 208

 

4-CPA

ISO

PGR

 

S

O

850

 

Crufomate

ISO

I

OP

S

O

770

 

Cycloate

ISO

H

TC

L

O

+2 000

 

Cyhéxatin

ISO

AC

OT

S

O

540

 

Cymoxanile

ISO

F

 

S

O

1 196

 

Cyproconazole

N(B)

F

 

S

O

1 020

 

Dazomet

ISO

F-S

 

S

O

640

Irritant pour la peau et les yeux

2,4-DB

N(B)

H

 

S

O

700

 

DCBN

N(J)

         

Voir chlortiamide

Deet

           

Voir diéthyltoluamide

2,4-DES

N(B,U)

         

Voir disul

Desmétryne

ISO

H

T

S

O

1 390

 

Dicamba

ISO

H

 

S

O

1 707

 

Dicarboximide de N-octylbicyclo-heptène

C

SY

 

L

O

2 800

 

Dichlone

ISO

FST

 

S

O

1 300

 

Dichlormide

N(A)

H

 

L

O

2 080

 

Dichloroacétamide de diallyle

           

Voir dichlormide

Dichlorobenzène

C

FM

 

S

O

500-5 000

Mélange d’isomères

para-dichlorobenzène

           

Voir dichlorobenzène

Dichlorophène

ISO

F

OC

S

O

1 250

 

Dichloroprop

ISO

H

 

S

O

800

 

Diclofop

ISO

H

 

S

O

565

 

Dicofol

ISO

AC

 

S

O

c690

DS 81

Diénochlore

ISO

AC

 

S

O

3 160

Présente une toxicité aiguë par inhalation; sensibilisant de la peau

Diéthyltoluamide

ISO

RP (insectes)

 

L

O

c2 000

DS 80

Difénoconazole

ISO

F

T

S

O

1 453

 

Dimépipérate

ISO

H

TC

S

O

946

 

Diméthachlore

ISO

H

 

S

O

1 600

 

Diméthamétryne

ISO

H

T

L

O

3 000

 

Diméthipine

ISO

H

 

S

O

1 180

 

Diniconazole

ISO

F

 

S

O

639

 

Dinocap

ISO

AC,F

CNP

S

O

980

 

Diphénamide

ISO

H

 

S

O

970

 

Disul

ISO

H

 

S

O

730

 

Dithianon

ISO

F

 

S

O

640

 

2,4-DP

N(U)

         

Voir dichloroprop

Dodine

ISO

F

 

S

O

1 000

 

Doguadine

N(F)

         

Voir dodine

DSMA

           

Voir acide méthylarsonique

Empenthrine [(1R) isomères]

ISO

I

PY

huile

O

+2 280

 

Ephirsulfonate

N(U)

         

Voir chlorfensone

Esprocarb

ISO

H

TC

L

O

+2 000

Irritant pour la peau et les yeux

Etacélasil

ISO

PGR

 

L

O

2 065

 

Etaconazole

ISO

F

 

S

O

1 340

 

Ethohexadiol

N(A)

RP (insectes)

 

L

O

2 400

 

Etridiazole

ISO

F

 

L

O

2 000

 

Fénoprop

ISO

H

 

S

O

650

 

Fénothiocarb

ISO

L

C

S

O

1 150

 

Fenpropidine

ISO

F

 

S

O

1 440

 

Fenson

ISO

AC

 

S

O

1 550

 

Fenthiaprop

N(B)

H

 

S

O

915

 

Férimzone

ISO

F

 

S

O

725

 

Flamprop

ISO

H

 

S

O

1 210

 

Fluchloraline

ISO

H

 

S

O

1 550

 

Fluoroglycofène

N(B)

H

 

S

O

1 500

 

Flurprimidol

ISO

PGR

 

S

O

709

 

Flusilazole

N(B)

F

 

S

O

1 110

 

Flutriafol

ISO

F,FST

T

S

O

1 140

 

Fomésafène

ISO

H

OC

S

O

1 250

 

Fubéridazole

ISO

F

 

S

O

1 100

 

Furalaxyl

ISO

F

 

S

O

940

 

Glufosinate

ISO

H

 

S

O

1 625

 

Heptopargil

ISO

PGR

 

L

O

2 100

 

Hexazinone

ISO

H

 

S

O

1 690

 

Hydraméthylnone

N(A,B)

I

 

S

O

1 200

 

Hydroxyde de cuivre

C

F

 

S

O

1 000

 

IBP

           

Voir iprobenphos

Iprobenphos

N(B)

F

 

S

O

600

 

Isoprothiolane

ISO

F

 

S

O

1 190

 

Isoproturon

ISO

H

 

S

O

1 800

 

Isourone

ISO

H

 

S

O

630

 

Isoxapyrifop

ISO

H

 

S

O

500

 

Kelthane

N(J)

         

Voir dicofol

Malathion

ISO

I

OP

L

O

c2 100

La DL50 peut varier en fonction des impuretés. Cette valeur a été adoptée aux fins de classification; elle est celle d’un produit manufacturé conforme aux spécifications de l’OMS; DS 29

Maldison

N (Australie, Nouvelle-Zélande)

         

Voir malathion

MCPA

ISO

H

 

S

O

700

 

MCPA-thioéthyle

ISO

H

 

S

O

790

 

MCPB

ISO

H

 

S

O

680

 

Mécoprop

ISO

H

 

S

O

930

 

Mécoprop-P

ISO

H

 

S

O

1 050

 

Méfluidide

ISO

H

 

S

O

1 920

 

Ménazon

ISO

AP

OP

S

O

1 950

 

Mépiquat

ISO

PGR

 

S

O

1 490

 

Métalaxyl

ISO

F

 

S

O

670

 

Métaxone

N(U)

         

Voir MCPA

Métconazole

ISO

F

 

S

O

660

 

Méthazole

N(A,B)

H

 

S

O

4 543

Légèrement irritant pour les yeux

Métolachlore

ISO

H

 

L

O

2 780

 

MSMA

           

Voir acide méthylarsonique

Myclobutanil

N(B)

F

 

S

O

1 600

 

Nitrapyrine

ISO

B-S

 

S

O

1 072

 

Nuarimol

ISO

F

 

S

O

1 250

 

Octhilinone

ISO

F

 

S

O

1 470

 

Oxadixyle

N(B)

F

 

S

O

1 860

 

Oxychlorure de cuivre

C

F

 

S

O

1 440

 

Oxyde sulfonique

N(A)

SY

 

L

O

2 000

 

Paclobutrazol

ISO

PGR

 

S

O

1 300

 

Palléthrine

N(F)

         

Voir alléthrine

Pendiméthaline

ISO

H

 

S

O

1 050

 

Perfluidone

ISO

H

 

S

O

920

 

Pimaricine

N(B)

F

 

S

O

2 730

Antibiotique, identique à la tennécétine et à la natamycine

Piproctanyl

ISO

PGR

 

S

O

820

 

Prochloraz

ISO

F

 

S

O

1 600

 

Propachlore

ISO

H

 

S

O

1 500

DS 78

Propanil

ISO

H

 

S

O

c1 400

 

Propargite

ISO

AC

 

L

O

2 200

 

Pyrazoxyfène

ISO

H

 

S

O

1 644

 

Pyridabène

ISO

AC

 

S

O

820

 

Pyridaphenthione

N(J)

I

OP

S

O

769

 

Pyridate

ISO

H

 

S

O

c2 000

 

Pyrifénox

ISO

F

 

L

O

2 900

 

Pyrimiphos-méthyle

ISO

I

OP

L

O

2 018

DS 49

Quinoclamine

ISO

H

 

S

O

1 360

 

Quizalofop

N(B)

H

 

S

O

1 670

 

Resméthrine

ISO

I

PY

S

O

2 000

Voir cisméthrine; EHC 92; DS 83; HSG 25

Ryania

C

I

 

S

O

c750

La DL50 est variable; produit végétal

Sésamex

N(A)

SY

 

L

O

2 000

 

Séthoxydime

ISO

H

 

L

O

3 200

 

Silicate de 2-méthoxy-éthylmercure

C

FST

OM

S

O

1 140

 

Silvex

N(A)

         

Voir fénoprop

Sulfluramide

ISO

I

 

S

O

543

 

Symétryne

ISO

H

T

S

O

1 830

 

2,3,6-TBA (acide trichlorobenzoïque, en France)

ISO

H

 

S

O

1 500

 

Tébuthiurone

ISO

H

 

S

O

644

 

Thirame

ISO

F

 

S

O

560

DS 71

TMTD

N(U)

         

Voir thirame

2,4,5-TP

N(F,J,U)

         

Voir fénoprop

Tralcoxydime

ISO

H

 

S

O

934

 

Triadiméfone

ISO

F

 

S

O

602

 

Triadiménol

ISO

FST

 

S

O

900

 

Triallate

ISO

H

TC

L

O

2 165

HSG 89

Trichlorfon

ISO

H

OP

S

O

560

DS 27; EHC 132; HSG 66

Triclopyr

ISO

H

 

S

O

710

 

Tridiphane

N(B)

H

 

S

O

1 740

 

Triflumizole

N(B)

F

 

S

O

695

 

Triphenmorphe

ISO

M

 

S

O

1 400

DS 64

Undécan-2-one

C

RP (chien, chat)

 

huile

O

2 500

 

Uniconazole

ISO

PGR

 

S

O

1 790

 

XMC

N(J)

I

C

S

O

542

 

Zirame

ISO

F

 

S

O

1 400

Irritant pour la peau; DS 73

Source: OMS, 1996.

Tableau 62.5 Liste des produits manufacturés ne présentant vraisemblablement pas
de risque dans des conditions normales d’utilisation

Appellation

Statut

Usage principal

Catégorie de produit

Etat physique

Voie de pénétration

DL50 (mg/kg)

Observations

Acide dichloropicolinique

           

Voir clopyralide

Acide gibbérellique

N(B)

PGR

 

S

O

+10 000

 

Acide 1-naphtylacétique

ISO

PGR

 

S

O

c3 000

 

Aclonifène

N(B)

H

 

S

O

+5 000

 

Acrinathrine

ISO

MT

 

S

O

+5 000

 

Alloxydime

ISO

H

 

S

O

2 260

 

Aminotriazole

N(F)

         

Voir amitrole

Amitrole

ISO

H

T

S

O

5 000

EHC 158; DS 79; HSG 85

Ancymidole

ISO

PGR

 

S

O

4 500

 

Anhydride naphtalique

C

PGR

 

S

O

+10 000

 

Anilazine

ISO

F

T

S

O

2 710

Irritant pour les yeux et la peau

Anthraquinone

ISO

RP (oiseaux)

 

S

O

+5 000

 

Asulame

ISO

H

TC

S

O

+4 000

 

Atrazine

ISO

H

T

S

O

c2 000

DS 82; HSG 47

Aziprotryne

ISO

H

T

S

O

3 600

 

Bénalaxyle

ISO

F

 

S

O

c4 200

 

Bénazoline

ISO

H

 

S

O

3 200

Irritant pour la peau et les yeux

Bénéfine

N(A)

         

Voir benfluraline

Benfluraline

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Benfurésate

ISO

H

 

S

O

2 031

 

Bénomyl

ISO

F

TC

S

O

+10 000

EHC 148; DS 87; HSG 81

Bénoxacore

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Bensulfurone

N(B)

H

 

S

O

+5 000

 

Benthrodine

N(J)

         

Voir benfluraline

Benzamizole

           

Voir isoxabène

Benzoximate

ISO

AC

 

S

O

+10 000

 

Bifénox

ISO

H

 

S

O

+6 400

 

Bioresméthrine

ISO

I

PY

L

O

+7 000

DS 34

Biphényle

ISO

F

 

S

O

3 280

 

Bispyribac

ISO

H

 

S

O

2 635

 

Bitertanol

ISO

F

 

S

O

+5 000

 

Borax

ISO

F

 

S

O

4 500

 

Bromacil

ISO

H

 

S

O

5 200

 

Bromobutide

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Bromocyclène

ISO

I,AC

 

S

O

+10 000

 

Bromopropylate

ISO

AC

 

S

O

+5 000

 

Bupirimate

ISO

F

 

S

O

c4 000

 

Buprofézine

ISO

I

 

S

O

2 200

 

Butachlore

ISO

H

 

L

O

3 300

 

Buthiobate

ISO

F

 

L

O

3 200

 

Butilate

ISO

F

TC

L

O

+4 000

 

Butopyronoxyle

N(A)

RP (insectes)

 

L

O

7 840

 

Butoxyde de pipéronyle

N(A)

SY

 

huile

O

+7 500

 

Butraline

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Buturon

ISO

H

 

S

O

3 000

 

Caimurone

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Captane

ISO

F

 

S

O

9 000

Irritant pour la peau; DS 9; HSG 50

Carbendazime

ISO

F

 

S

O

+10 000

DS 89; EHC 149; HSG 82

Carbétamide

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Carboxine

ISO

FST

 

S

O

3 820

 

Chinométhionate

ISO

AC,F

 

S

O

2 500

 

Chlométhoxyfène

N(B)

H

 

S

O

+10 000

 

Chlorambène

ISO

H

 

S

O

5 620

 

Chlorbufame

ISO

H

 

S

O

2 500

 

Chloridazone

ISO

H

 

S

O

2 420

 

Chlorimurone

N(B)

H

 

S

O

4 102

 

Chlorobromuron

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Chlorofénidime

N(U)

         

Voir monuron

Chlorofluazurone

ISO

IGR

 

S

O

8 500

 

Chloroflurécol

N(B)

         

Voir chloroflurénol

Chloroflurénol

ISO

PGR

OC

S

O

+10 000

 

Chlorométhiuron

ISO

Ix

 

S

O

2 500

 

Chloronèbe

ISO

H

OC

S

O

+10 000

 

Chloronitrofène

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Chloropropylate

ISO

AC

OC

S

O

+5 000

 

Chloropyrifos méthyle

ISO

I

OP

L

O

+3 000

DS 33

Chlorosulfurone

ISO

H

 

S

O

5 545

 

Chlorothalonil

ISO

F

 

S

O

+10 000

 

Chlorotoluron

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Chloroxifénidime

N(U)

         

Voir chloroxuron

Chloroxuron

ISO

H

 

S

O

+3 000

 

Chlorphoxime

ISO

I

OP

S

O

+2 500

DS 32

Chlorpropham

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Chlorthal-diméthyle

ISO

H

 

S

O

+3 000

 

Chlozolinate

N(B)

F

 

S

O

+4 000

 

Cinméthyline

ISO

H

 

L

O

3 960

 

Cinosulfuron

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Clofentézine

N(B)

AC

 

S

O

+5 200

 

Cloméprop

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Clonitralide

N(A)

         

Voir niclosamide

Clopyralide

N(B)

H

 

S

O

4 300

Fortement irritant pour les yeux

Cloxyfonac

ISO

PGR

 

S

O

+5 000

 

CNA

N(J)

         

Voir diclorane

COMU

N(J)

         

Voir cycluron

Crédazine

N(J)

H

 

S

O

3 090

 

Cryolite

C

I

 

S

O

+10 000

 

Cycloprothrine

ISO

I

PY

L

O

+5 000

 

Cycloxydime

N(B)

H

 

S

O

3 900

 

Cycluron

ISO

H

 

S

O

2 600

 

Cyométrinil

N(B)

H

 

S

O

2 277

 

Cyromazine

ISO

L

 

S

O

3 300

 

Dalapone

N(A,B,F)

H

 

S

O

9 330

 

Daminozide

ISO

H

 

S

O

8 400

 

Desmédiphame

ISO

H

 

S

O

+9 600

 

Diafenthiuron

ISO

AC

 

S

O

2 068

 

Dichlobénil

ISO

H

 

S

O

3 160

 

Dichlofluanide

ISO

F

 

S

O

+5 000

 

Dichlorofénidime

N(U)

         

Voir diuron

Diclobutrazol

ISO

F

T

S

O

+4 000

 

Diclomézine

ISO

F

 

S

O

+10 000

 

Diclorane

N(B)

F

 

S

O

4 000

 

Diéthatyl

ISO

H

 

S

O

2 300

 

Diéthofencarbe

ISO

F

 

S

O

+5 000

 

Difénoxuron

ISO

H

 

S

O

+7 750

 

Diflubenzuron

ISO

L

 

S

O

+4 640

DS 77

Diflufénicane

N(B)

H

 

S

O

+2 000

 

Dikégulac

ISO

PGR

 

S

O

+10 000

 

Diméfuron

ISO

H

 

S

O

+2 000

 

Diméthomorphe

ISO

F

 

S

O

+5 000

 

Diméthyrimol

ISO

F

 

S

O

2 350

 

Dinitramine

ISO

H

 

S

O

3 000

 

Diphényle

           

Voir biphényle

Dipropétryne

ISO

H

T

S

O

4 050

 

Ditalimfos

ISO

F

OP

S

O

5 660

Irritant pour la peau; allergène

Dithiopyr

ISO

H

   

O

+5 000

 

Diuron

ISO

H

 

S

O

3 400

 

Dodémorphe

ISO

H

 

L

O

4 500

 

Eglinazine

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Ethalfluraline

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Ethéphone

N(A)

PGR

 

S

O

+4 000

 

Ethidimuron

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Ethofumésate

ISO

H

 

S

O

+6 400

 

Ethyrimol

ISO

FST

 

S

O

6 340

 

Etofèneprox

N(B)

I

 

S

O

+10 000

 

Fénarimol

ISO

F

 

S

O

2 500

 

Fenbutatin-oxyde

ISO

MT

OT

S

O

2 630

EHC 15

Fenchlorazole

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Fenclorime

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Fenfurame

ISO

FST

 

S

O

+10 000

 

Fénidime

N(U)

         

Voir fénuron

Fénitropane

ISO

F

 

S

O

3 230

 

Fénoxaprop-éthyle

N(B)

H

 

S

O

2 350

 

Fénoxycarbe

ISO

I

C

S

O

+10 000

 

Fenpiclonil

ISO

FST

 

S

O

+5 000

 

Fenpropimorphe

ISO

F

 

huile

O

3 515

 

Fénuron

ISO

H

 

S

O

6 400

 

Fénuron-TCA

(ISO)

H

 

S

O

4 000

 

Ferbame

ISO

F

TC

S

O

+10 000

 

Flamprop-M

ISO

H

 

S

O

+3 000

 

Fluazifop

ISO

H

P

L

O

3 330

 

Flubenzimine

ISO

AC

 

S

O

3 000

 

Flucycloxuron

ISO

AC

 

S

O

+5 000

 

Flufénoxurone

ISO

I

 

S

O

+3 000

 

Flumétraline

N(B)

PGR

 

S

O

+5 000

 

Flumétsulame

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Fluométuron

ISO

H

 

S

O

+8 000

 

Fluorodifène

ISO

H

 

S

O

9 000

 

Fluoromide

N(J)

F

 

S

O

+10 000

 

Flupropanate

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Flurécol butyle

           

Voir flurénol

Flurénol

ISO

PGR

 

S

O

+5 000

 

Fluridone

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Flurochloridone

ISO

H

 

S

O

4 000

 

Fluroxypyre

N(B)

H

 

S

O

+5 000

 

Fluthiacet

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Flutolanil

ISO

F

 

S

O

+10 000

 

tau-fluvalinate

ISO

I

PY

huile

O

+3 000

Irritant pour la peau et les yeux

Folpet

ISO

F

 

S

O

+10 000

HSG 72

Fosamine

ISO

H

 

S

O

2 400

 

Fosétyle

N(B)

F

 

S

O

5 800

 

Furmécyclox

N(B)

FST

 

S

O

3 780

 

Glyphosate

ISO

H

 

S

O

4 230

EHC 159; DS 91

Glyphosine

ISO

H

 

S

O

3 920

 

Hexaconazole

N(B)

F

 

S

O

2 180

 

Hexaflumuron

ISO

I

 

S

O

+5 000

 

Hexythiazox

N(B)

AC

 

S

O

+5 000

 

Hydrazide maléique

ISO

PGR

 

S

O

6 950

 

Hydroprène

N(A)

IGR

 

L

O

+10 000

 

Hydroxyisoxazole

N(J)

         

Voir hymexazol

Hymexazol

N(B)

FST

 

S

O

3 900

 

Imazaméthabenz-méthyle

(ISO)

H

 

S

O

+5 000

 

Imazapyre

ISO

H

 

S

O

+5 000

Irritant pour les yeux

Imazaquine

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Imazéthapyre

N(B)

H

 

S

O

+5 000

 

Imibenconazole

ISO

F

 

S

O

+5 000

 

Inabenfide

ISO

PGR

 

S

O

+10 000

 

Iodofenphos

ISO

I

OP

S

O

2 100

DS 43

Iprodione

ISO

F

 

S

O

3 500

 

Isocinchomérate de dipropyle

C

RP (mouches)

 

L

O

5 230

 

Isopropaline

ISO

H

 

L

O

+5 000

 

Isoxabène

N(B)

H

 

S

O

+10 000

 

Karbutilate

ISO

H

 

S

O

3 000

 

Kasugamycine

N(J)

F

 

S

O

+10 000

 

Kinoprène

ISO

IGR

 

S

O

4 900

 

Lénacil

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Linuron

ISO

H

 

S

O

4 000

 

Mancozèbe

ISO

F

TC

S

O

+8 000

Irritant pour la peau lors d’expositions multiples; DS 94

Manèbe

ISO

F

TC

S

O

6 750

Irritant pour la peau lors d’expositions multiples; DS 94

Méfénacet

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Mépanipyrime

ISO

F

 

S

O

+5 000

 

Mépronil

N(J)

F

 

S

O

+10 000

 

Métaborate de sodium

C

         

Voir borax

Métamitrone

ISO

H

 

S

O

3 343

 

Métazachlore

ISO

H

 

S

O

2 150

 

Méthabenzothiazuron

ISO

H

 

S

O

+2 500

 

Méthoprène

ISO

IGR

 

L

O

+10 000

DS 47

Méthoprotryne

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Méthoxychlore

ISO

I

OC

S

O

6 000

DS 28

Méthoxyphénone

N(J)

H

 

S

O

+4 000

 

Méthyldymrone

N(J)

H

 

S

O

3 948

 

Métiram

N(J)

F

 

S

O

+10 000

 

Métobromuron

ISO

H

 

S

O

2 500

 

Métosulame

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Métoxuron

ISO

H

 

S

O

+3 200

 

Métribuzine

ISO

H

T

S

O

2 200

 

Metsulfovax

ISO

F

 

S

O

3 929

 

Metsulfurone

N(A,B)

H

 

S

O

+5 000

 

Monalide

ISO

H

 

S

O

+4 000

 

Monolinuron

ISO

H

 

S

O

2 250

 

Monuron

ISO

H

 

S

O

3 600

 

Monuron-TCA

N(A)

H

 

S

O

3 700

 

Naphtalène

C

F

 

S

O

2 200

 

2-(1-Naphtyl)acétamide

ISO

PGR

 

S

O

6 400

 

Napropamide

ISO

H

 

S

O

5 000

 

Naptalame

ISO

PGR

 

S

O

8 200

 

Néburon

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Niclosamide

ISO

M

 

S

O

5 000

DS 63

Nicosulfuron

ISO

H

 

S

O

+5 000

Irritant pour les yeux

Nitralin

ISO

H

 

S

O

+2 000

 

Nitrothal-isopropyl

ISO

F

 

S

O

6 400

 

Norflurazone

ISO

H

 

S

O

+8 000

 

Octaborate disodique

           

Voir borax

(Octylthio)éthanol

C

         

Voir sulfure de 2-hydroxyéthyloctyle

Ofurace

ISO

F

 

S

O

2 600

 

Oryzalin

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Oxabétrinil

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Oxadiazon

ISO

H

 

S

O

+8 000

 

Oxine cuivre ou Oxine-Cu

ISO

F

 

S

O

10 000

 

Oxycarboxine

ISO

F

 

S

O

2 000

 

Oxyfluorfène

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Penconazole

N(B)

F

 

S

O

2 120

 

Pencycurone

ISO

F

 

S

O

+5 000

 

Pentanochlore

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Phénisobromolate

N(J)

         

Voir bromopropylate

Phénisopham

ISO

H

 

S

O

+4 000

 

Phenmédiphame

ISO

H

 

S

O

+8 000

 

Phénothrine

ISO

I

PY

L

O

+5 000

DS 85; EHC 96; HSG 32

Phényl-2-phénol

ISO

F

 

S

O

2 480

 

Phosdiphène

N(J)

F

 

L

O

6 200

 

Phtalate de diméthyle

C

RP (insectes)

 

L

O

8 200

 

Phtalide

N(J)

F

 

S

O

+10 000

 

Piclorame

ISO

H

 

S

O

8 200

 

Prétilachlore

ISO

H

 

L

O

6 100

 

Primisulfuron

ISO

H

 

S

O

+5 050

 

Probénazole

N(J)

F

 

S

O

2 030

 

Procymidone

ISO

F

 

S

O

6 800

 

Prodiamine

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Profluraline

ISO

H

 

S

O

c10 000

 

Proglinazine

ISO

H

 

S

O

+8 000

 

Prométone

ISO

H

T

S

O

2 980

 

Prométryne

ISO

H

T

S

O

3 150

 

Pronamide

N(A)

         

Voir propyzamide

Propamocarbe

ISO

F

 

S

O

8 600

 

Propaquizafop

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Propazine

ISO

H

T

S

O

+5 000

 

Prophame

ISO

H

 

S

O

5 000

 

Propinèbe

ISO

H

TC

S

O

8 500

 

Propyzamide

ISO

H

 

S

O

5 620

 

Pyracarbolide

ISO

F

 

S

O

+10 000

 

Pyrazolynate

ISO

H

 

S

O

9 550

 

Pyrazone

N(A)

         

Voir chloridazone

Pyrazosulfuron

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Pyriméthanil

ISO

F

 

S

O

4 150

 

Pyriminobac

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Pyriproxyfène

N(B)

I

 

S

O

+5 000

 

Quinclorac

ISO

H

 

S

O

2 680

 

Quinmérac

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Quinométhinoate

N(B)

         

Voir chinométhionate

Quinonamide

ISO

F

 

S

O

+10 000

 

Quintozène

ISO

F

 

S

O

+10 000

EHC 41

Rimsulfuron

C

H

 

S

O

+5 000

 

Secbuméton

ISO

H

T

S

O

2 680

 

Siduron

ISO

H

 

S

O

+7 500

 

Simazine

ISO

H

T

S

O

+5 000

 

Solane

N(A)

         

Voir pentanochlore

Soufre

ISO

F,I

 

S

O

+3 000

Irritant pour la peau et les muqueuses.
La poussière de soufre risque de s’enflammer spontanément si elle n’est pas diluée à 50% environ avec une matière inerte

Stirofos

N(A)

         

Voir tétrachlorvinphos

Sulfamate d’ammonium

ISO

H

 

S

O

3 900

 

Sulfométurone

N(B)

H

 

S

O

+5 000

 

Sulfure de 2-hydroxyéthyloctyle

C

RP (insectes)

 

L

O

8 530

 

TCA (acide trichloroacétique)

ISO

H

 

S

O

3 200

Irritant pour la peau et les yeux; voir trichloroacétate de sodium

Tébuconazole

ISO

F

 

S

O

4 000

 

Tébutam

ISO

H

 

huile

O

6 210

 

Tecnazène

ISO

F

 

S

O

+10 000

EHC 42; HSG 12

Tédion

N(U)

         

Voir tétradifon

Téflubenzurone

N(B)

I

 

S

O

+5 000

 

Téméphos

ISO

I

OP

L

O

8 600

DS 8

Terbacil

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Terbuthylazine

ISO

H

T

S

O

2 160

 

Terbutryne

ISO

H

T

S

O

2 400

 

Tétrachlorvinphos

ISO

I

OP

S

O

4 000

 

Tétradifon

ISO

AC

 

S

O

+10 000

EHC 67; HSG 11

Tétraméthrine

ISO

O

PY

S

O

+5 000

EHC 98; HSG 31

Tétrasul

ISO

AC

 

S

O

6 810

 

Thiabendazole

ISO

F

 

S

O

3 330

 

Thidiazuron

ISO

PGR

 

S

O

+4 000

 

Thifensulfurone

N(B)

H

 

S

O

+5 000

 

Thiophanate

ISO

F

 

S

O

+10 000

 

Thiophanate-méthyle

ISO

F

 

S

O

+6 000

 

Tiocarbazil

ISO

H

TC

L

O

10 000

 

Tolclofos-méthyle

ISO

F-S

 

S

O

c5 000

 

Tolyfluanide

ISO

F

 

S

O

+5 000

 

Transfluthrine

ISO

I

PY

S

O

+5 000

 

Triasulfurone

ISO

H

 

S

O

+5 000

 

Tribénuron

N(B)

H

 

S

O

+5 000

 

Trichlamide

ISO

F

 

S

O

+5 000

 

Trichloroacétate de sodium

           

Les données présentées se rapportent à l’acide trichloroacétique sodique.
Dans de nombreux pays, le terme TCA fait référence à l’acide libre (maintenant accepté par l’ISO): c’est une matière solide présentant une DL50 orale de 400 mg/kg qui, si elle est utilisée en tant que pesticide, est classée dans la catégorie II.
Fortement corrosif pour la peau

Triétazine

ISO

H

T

S

O

2 830

 

Triflumurone

ISO

PGR

 

S

O

+5 000

 

Trifluraline

ISO

H

 

S

O

+10 000

 

Triforine

ISO

F

 

S

O

+6 000

 

Triticonazole

N(B)

F

triazole

S

O

+2 000

 

Validamycine

N(J)

F

 

S

O

+10 000

 

Vinclozoline

ISO

F

 

S

O

10 000

 

Zinèbe

ISO

F

 

S

O

+5 000

DS 94

Source: OMS, 1996.

Tableau 62.6 Produits manufacturés ne figurant pas dans la classification de l’OMS et
considérés comme obsolètes ou ayant cessé d’être utilisés comme pesticides

Allyxycarbe
Amidithion
Aramite
Athidathion
Atratone
Azothoate
Bénodanil
Benquinox
Bis(trichloracétate)
Butacarbe
Butam
Butonate
Carbamorphe
Carbanolate
Carbonate de baryum
Chloéthocarb
Chloraniforméthane
Chloranile
Chloranocryl
Chlorbenside
Chlorbicyclène
Chlordécone
(EHC 43; HSG 41)
Chlorfenprop-méthyle
Chlorfensulfide
Chlorofentézine
Chloromébuforme
Chlorquinox
Chlorure de 2-méthoxyméthylmercure (DS 66)
Crimidine
Cyanamide de calcium
Cyanate de potassium
Cyanthoate
Cypendazole
Cypromide
Délachlore
Diamidafos
Dichlozoline

Dicyandiamide de méthylmercure
Diméthyldithiocarbamate de phénylmercure
Diméxano
Dinex
Dinocton
Endothion
Erbon
Ethiolate
Ethoate-méthyle
Ethylèneglycol
EXD
Fénazaflor
Fluénéthyl
Fluotrimazole
Fosthiétane
Glyodin
Griséofulvine
Halacrinate
Haloxydine
Hexachloroacétone
Hexaflurate
Ipazine
IPSP
Isobenzan
Isocarbamide
Isocil
Isodrine
Isométhiozine
Isonoruonlisoprothiolane
Kélévane (EHC 66; HSG 2)
Lythidathion
Malonobène
MCC
Mébénil
Mécarbinzide
Mécarphon
Médinoterbe-acétate

Méthacarbate
Méthiuron
Méxacarbate
Mipafox
Mirex (EHC 44; HSG 39)
Morfamquat
Myclozoline
Nitrilacarbe
Noruron
Oxapyrazone
Oxydisulfotone
Parafluron
Phenkapton
Phénobenzuron
Phosacétime
Phtalate de dibutyle
Propylisome
Prothiocarbe
Proxane
Pydanon
Pyridinitrile
Quinacétol-sulfate
Sabadilla
Salicylanilide
Schradane
Succinate de dibutyle
Sulfate d’hydroxyquinoléine
Swep
TDE
Terbucarbe
Thiocyanoacétate d’isobomyle
Thioquinox
Triapenthénol
Triarimol
Tricamba
Trichloronate
Triméthacarbe

Source: OMS, 1996.

Tableau 62.7 Liste de fumigants gazeux ou volatils non répertoriés dans la classification
des pesticides en fonction des risques recommandée par l’OMS

Acrylonitrile (EHC 28; HSG 1)
Bromure de méthyle (DS 5; EHC 166; HSG 86)
Chloropicrine
Cyanure d’hydrogène
Dibromure d’éthylène (EHC 177)
1,2-dichloropropane (EHC 146; HSG 76)
1,3-dichloropropène (EHC 146; HSG 76)
Dichlorure d’éthylène (EHC 176)

Epoxyéthane (oxyde d’éthylène) (EHC 55; HSG 16)
Fluorure de sulfuryle
Formaldéhyde (EHC 89; HSG 57)
Oxyde d’éthylène (EHC 55; HSG 16)
Phosphine (DS 46; EHC 73; HSG 28)
Phosphure d’aluminium (EHC 73; HSG 28)
Phosphure de magnésium (EHC 73; HSG 28)
Sulfure de carbone (EHC 10)

Note: la classification de l’OMS ne spécifie aucun critère de concentrations atmosphériques qui pourrait servir à la classification. La plupart de ces substances étant très dangereuses, les autorités nationales
de nombreux pays ont adopté des limites d’exposition recommandées pour l’exposition professionnelle.

Source: OMS, 1996.

Les entrées et les abréviations utilisées dans les différents tableaux sont explicitées ci-après sous le titre correspondant à la colonne concernée.

Appellation

La première colonne des tableaux regroupe les appellations homologuées des substances actives. En raison de leur grand nombre, les dénominations commerciales n’ont pas été retenues.

Statut

Voici les abréviations utilisées:

Usage principal

Dans la plupart des cas, un seul usage est indiqué de façon à faciliter l’identification, ce qui n’exclut pas d’autres utilisations. Les abréviations employées sont:

Catégorie de produits chimiques

Cette colonne contient un nombre limité de catégories de produits chimiques. La plupart de ces catégories revêtent une certaine importance dans la mesure où elles peuvent avoir un antidote commun ou en cas de risque de confusion dans la nomenclature avec d’autres types de produits chimiques. Ainsi, les thiocarbamates ne sont pas des inhibiteurs de la cholinestérase et n’ont pas les mêmes effets que les carbamates. Les abréviations utilisées sont les suivantes:

Cette classification chimique est mentionnée uniquement par souci de commodité; elle ne constitue pas une recommandation de l’OMS sur la façon de classer les pesticides. De plus, il est bien entendu que certains pesticides peuvent appartenir à plusieurs catégories.

La catégorie du produit chimique n’est pas indiquée lorsque l’appellation de celui-ci le suggère clairement.

Etat physique

Il ne concerne que le produit manufacturé. Les abréviations utilisées sont:

Dans quelques cas, bien que le produit manufacturé soit une matière solide, il peut arriver qu’il convienne de classer des formulations liquides très concentrées dans une catégorie de produits plus dangereux. Dans la plupart des cas, les huiles ont été classées comme liquides, sauf si elles sont très visqueuses aux températures ordinaires.

Voie de pénétration

Les valeurs utilisées sont celles obtenues par voie orale, sauf si les valeurs correspondant à la voie dermique placent la substance dans une catégorie de produit dangereux ou si les valeurs obtenues par voie dermique sont nettement inférieures à celles de la voie orale, bien que correspondant à la même catégorie. Les abréviations utilisées sont:

DL50 (mg/kg)

La DL50 est une estimation statistique du nombre de mg de substance toxique par kg de poids corporel nécessaire pour tuer 50% d’une population importante d’animaux de laboratoire; sauf indication contraire, l’animal utilisé est le rat. Une seule valeur est indiquée: un «c» devant la valeur indique que ce taux s’inscrit dans une plage plus étendue que la plage habituelle adoptée pour la classification; un «+» devant la valeur indique que le nombre de morts pour la dose indiquée est inférieur à 50% de la population testée.

Les données de toxicité pour les pyréthroïdes varient considérablement en fonction du rapport des isomères, du véhicule utilisé pour l’administration par voie orale et des conditions d’élevage des animaux de laboratoire. Cette variabilité est reflétée par le préfixe «c». La DL50 unique retenue désormais pour la classification est fondée sur une administration dans l’huile de maïs; elle est bien inférieure à celle qui est obtenue lors d’une administration dans des solutions aqueuses. Ce choix entraîne des changements considérables dans la classification de certains produits et souligne également la nécessité d’une classification par formulation pour que l’étiquetage reflète le risque réel.

Les chiffres de cette colonne ne sont pas des valeurs médianes: ils comportent au contraire une marge de sécurité dans la mesure où c’est la limite de confiance inférieure qui a été retenue dans la plupart des cas. En cas de différences en fonction du sexe dans les valeurs de DL50, c’est la valeur obtenue pour le sexe le plus sensible qui est utilisée. Certains pesticides ont donné lieu à quelques ajustements de classification dont l’explication est fournie. Tout cas limite a été rangé dans une catégorie de produits plus dangereux ou moins dangereux après prise en compte de sa toxicité et de l’expérience acquise au cours de ses applications.

Le tableau 62.5 regroupe un certain nombre de pesticides considérés comme ne présentant vraisemblablement pas de risque dans des conditions normales d’utilisation. La classification de l’OMS est ouverte, mais il est clair qu’il doit y avoir un point limite à partir duquel le danger lié à l’emploi de ces substances, sous réserve que les précautions nécessaires soient prises, est tellement faible qu’il peut être négligé. Pour établir ce tableau, il a été admis que cette limite est une DL50 orale de 2 000 mg/kg pour les matières solides et de 3 000 mg/kg pour les liquides. Il convient cependant de ne pas oublier que, dans des formulations de ces produits manufacturés, les solvants ou les véhicules sont susceptibles de présenter un risque supérieur au pesticide proprement dit et qu’il peut donc s’avérer nécessaire de classer la formulation en cause dans l’une des catégories correspondant à un risque plus élevé.

Les pesticides biologiques ne sont pas répertoriés dans la classification de l’OMS, car les méthodes utilisées pour tester l’innocuité des agents biologiques vivants ne sont pas appropriées aux procédures de classification appliquées aux composés chimiques.

Observations

Lorsque la classification d’un produit manufacturé a été révisée, la raison en est indiquée dans cette colonne. On y trouve la mention des principales propriétés irritantes; celles-ci n’influent pas sur la classification. C’est là aussi qu’est mentionné un éventuel renvoi à une appellation de produit manufacturé figurant ailleurs dans le même tableau. Des abréviations sont utilisées pour indiquer qu’une fiche de données de sécurité (FDS) OMS/FAO ou une publication du Programme international sur la sécurité des substances chimiques (PISSC) de la série des Environmental Health Criteria (EHC ) ou Health and Safety Guide (HSG ) contient des informations complémentaires sur le produit; ces abréviations sont suivies du numéro de l’édition concernée.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Organisation mondiale de la santé (OMS), 1996: The WHO Recommended Classification of Pesticides by Hazard and Guidelines to Classification 1996-1997, WHO/ PCS/96.3 (Genève).

Organisation internationale de normalisation (ISO), 1981: Produits phytosanitaires et assimilés — Noms communs, ISO 1750-1981; amendement 1 (ISO 1750-1981/Amd.1-1982) et amendement 2 (ISO 1750-1981/Amd.2-1999; additif 1 (ISO 1750-1981/ Add.1-1983) et additif 2 (ISO 1750-1981/Add.2-1983 (Genève).

Conseil des Communautés européennes (CCE), 1991: «Directive du Conseil, du 15 juillet 1991, concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques; modifications des 27 juillet 1993, 22 juillet 1994, 27 juillet 1994 et 21 décembre 1994 [Communautés européennes] 91/414/CEE», Journal officiel des Communautés européennes , 19 août 1991, vol. 34, no L 230, pp. 1-32; 25 juin 1992, no L 170, p. 40; 31 août 1993, no L 221, pp. 27-36; 29 juillet 1994, no L 194, pp. 65-81; 1er septembre 1994, no L 227, pp. 31-55; 31 décembre 1994, no L 354, pp. 16-31.

RÉFÉRENCES COMPLÉMENTAIRES

Association de coordination technique agricole (ACTA), 2000: Index phytosanitaire , 36e édition (Paris).

Armstrong, L.D., Stiles, A.R., 1973: «Pesticides: Nomenclature, specifications, analysis, uses and residues in food», Bulletin of the World Health Organization, vol. 49, pp. 169-204.

Programme international sur la sécurité des substances chimiques (PISSC), 1995: Summary of Toxicological Evaluations Performed by the Joint FAO/WHO Meeting on Pesticide Residues (JMPR) through 1994, WHO/ PCS/95.4, 5e édition (Genève).

Tomlin, C. (directeur de publication), 1994: The Pesticide Manual: A World Compendium , 10e édition (Thornton Weath, Royaume-Uni, British Crop Protection Council).

Wiswesser, W.J., 1976: Pesticide Index (College Park, Maryland, College Science Publishers and Entomological Society of America).